64 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2009 - N°411
un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques [7] :
1. les données anamnéstiques et cliniques caractéristiques
d’insufsance somatotrope ;
2. les bilans radiologiques (AO) ;
3. les bilans biologiques non hormonaux d’orientation héma-
tologique, glycémique et lipidique notamment les différentes
fractions du cholestérol. Ces derniers ont été refaits après
substitution hormonale thyroïdienne et/ ou surrénalienne si
ces décits hormonaux existaient ;
4. le taux bas de l’IGF1 et la réponse négative aux deux
tests pharmacologiques de stimulation de la GH précé-
demment cités.
Une analyse minutieuse des données cliniques et paracli-
niques a été effectuée précisant :
- le déroulement de la période néonatale, les circonstances
du diagnostic, la sévérité du tableau clinique de décit en
appréciant le degré du retard staturo-pondéral et en calculant
la vitesse de croissance annuelle. Celle-ci étant impossible
à réaliser chez tous les patients, il a fallu tenir compte de
la vitesse de croissance au cours du suivi avant la mise en
route du traitement substitutif hormonal ;
- les signes caractéristiques du décit en GH tels le visage
poupin, l’adiposité abdominale, la chevelure ne, l’acromi-
crie, le micropénis avec ou sans cryptorchidie et l’existence
de malformations congénitales.
D’autres atteintes hypophysaires ont été recherchées :
les signes d’hypothyroïdie (bradycardie, constipation,
asthénie…), les signes d’insufsance cortico-surrénlienne
(asthénie, hypotension artérielle…), les signes de défi-
cit gonadiques telles la présence d’un micropénis, une
cryptorchidie chez les garçons pré-pubères et l’absen-
ce de caractères sexuels secondaires évalués à partir
de la classication de Tanner [13] chez les garçons dont
l’âge osseux est supérieur à 14 ans et les lles dont l’âge
osseux est supérieur à 12 ans. L’existence d’atteinte post-
hypophysaire par l’existence d’un syndrome polyuro-
polydipsique apprécié en fonction des chiffres des boissons
et diurèses théoriques pour l’âge [14].
En plus de l’exploration de l’axe GH-IGF1, la groupe GHD
a bénécié d’une étude de :
- la fonction corticotrope par les dosages statiques de cor-
tisol sanguin et d’ACTH. La réserve corticotrope est étudiée
grâce au test à l’hypoglycémie insulinique. L’atteinte corti-
cotrope est attestée par un taux bas de cortisol plasmatique
ou une réponse basse au test à l’insuline associée à une
ACTH non élevée ;
- la fonction thyroïdienne grâce aux dosages de la
thyroxinémie (FT4) et de la TSHus. À défaut de TRH non
disponible en Algérie, la réserve thyréotrope n’a pas été
appréciée. Le décit thyréotrope est attesté par un taux
bas de FT4 corrélé à une TSHus non élevée ;
- la fonction prolactinique par le dosage statique de la
prolactine. La réserve prolactinique n’a pas été étudiée
faute de TRH ;
- l’atteinte gonadique est recherchée chez les patients ayant
un âge osseux de type pubertaire grâce aux dosages bas
des stéroïdes sexuels et de leurs gonadotrophines hypo-
physaires (FSH, LH). La réserve gonadotrope n’a pu être
étudiée en raison de la non disponibilité du réactif LHRH
en Algérie. Les résultats ont été comparés aux valeurs de
référence de Roger [15] ;
en consultation d’endocrinologie entre 2001 et 2006 pour
retard statural déni par une taille inférieure ou égale à
– 2 DS par rapport à la moyenne des tailles sur les courbes
de Sempé et Pedron [12]. Tous ces patients ont bénécié
d’un interrogatoire minutieux, d’un examen clinique le plus
complet possible et d’un ensemble d’explorations paraclini-
ques (radiographie du poignet et de la main gauche de face,
formule numération sanguine, bilan rénal, glycémie à jeun,
bilan hépatique, bilan lipidique, ionogramme sanguin, bilan
phosphocalcique, vitesse de sédimentation, protides totaux,
copro-parasitologie des selles, dosage des anticorps anti-
réticulines et anti-endomysium, biopsie jéjunale, thyroxine
libre (FT4) et thyrostimuline (TSHus). Au terme de cette
première exploration, nous avons pu ainsi dégager deux
groupes de sujets ; ceux ayant des éléments en faveur d’une
étiologie non endocrinienne ou endocrinienne autre que le
décit en GH et ceux ayant une insufsance somatotrope
probable. Ces derniers ont bénécié d’un test au glucagon/
propranolol. Ce test a été systématiquement sensibilisé par
les stéroïdes sexuels chez les enfants en âge péri-pubertaire
(âge chronologique ≥ 08 ans) : 1 cp /j de valerate d’œstradiol
(2 mg) pendant 3 jours avant la pratique du test chez les
lles et 100 mg d’enanthate de testostérone en IM 3 jours
avant le test chez les garçons.
Deux groupes de sujets comparables pour l’âge et le sexe
ont pu être sélectionnés :
- le groupe G1 composé de 101 enfants (51 garçons et
50 lles) présentant un retard constitutionnel et/ou familial
et servant de groupe témoin pour l’évaluation hormonale
des patients de l’étude ;
- le groupe GHD très suspect de décit somatotrope consti-
tué de 107 patients.
Ces deux groupes G1 et GHD ont bénécié d’un 2e test de
stimulation pharmacologique de la GH : le test à l’insuline
pour répondre aux critères diagnostiques de GHD. Ce test
a aussi été sensibilisé par les stéroïdes sexuels chez les
enfants en péri-puberté. Les deux tests utilisés par l’éva-
luation de la fonction somatotrope sont les seuls utilisés
en Algérie.
Ainsi, le groupe G1 a servi de groupe témoin en comparai-
son avec le groupe GHD pour l’évaluation hormonale de la
fonction anté-hypophysaire.
Le choix des RSP constitutionnels et/ou familiaux comme
sujets témoins nous a paru judicieux étant donné que les
tests pharmacologiques de stimulation de la GH ne sont
pas, sur le plan éthique, envisageables chez l’enfant sain
et que pour attester d’une fonction somatotrope normale,
nous avons recours à ces testes dynamiques.
Par ailleurs, comme il a été proposé d’étudier l’IGF1 chez
les enfants GHD, il s’est avéré indispensable d’ajouter un
deuxième groupe d’enfants témoins sains de taille normale
pour comparer les dosages de l’IGF1 avec ceux du groupe
GHD. Ce groupe appelé G2 est constitué de 266 enfants
sains indemnes de toute affection pouvant retentir sur l’axe
GH-IGF1. Ils ont été regroupés par tranche d’âge et selon
leur stade pubertaire en se basant sur la classication de
Tanner [13].
2.2. Méthodologie
Il s’agit d’une étude analytique, comparative prospective et
longitudinale des 107 GHD dont le diagnostic a été établi sur