Cours M2-ICE 2007 Roy-Barman : productiob biologique 1
Fonctionnement et limitations de l’activité biologique
dans les eaux de surface
Environ la moitié de la photosynthèse à la surface de la Terre a lieu dans les
océans alors que l’autre moitié a lieu sur les continents. Comme le temps de
renouvellement de la biomasse dans les océans beaucoup plus rapide (de l’ordre de
quelques semaines) que sur les continents (de l’ordre de la décennie), les facteurs
contrôlant le développement de la biomasse océanique ont une influence importante
sur le cycle du carbone et à travers lui sur le climat terrestre. La compréhension de
ces facteurs trouve également des applications allant de l’étude du cycle
biogéochimique à la gestion de l’environnement et des ressources halieutiques.
Nous avons vu dans le chapitre 2 que la répartition horizontale et verticale
des éléments nutritifs comme les nitrates ou les phosphates est influencée par
l’activité biologique. Nous allons maintenant étudier comment, en retour, la
répartition des éléments nutritifs et leur transport par les courants marins contrôlent le
développement de l’activité biologique et sa répartition à la surface de l’océan. Il va
donc être largement question dans ce chapitre de circulation des masses d’eau à la
surface de l’océan et dans la thermocline. Nous allons voir également comment les
écosystèmes marins répondent à des périodes d’apport ou de carence en éléments
nutritifs.
Cycles de vie dans l’océan
L’océan abrite une multitude d’êtres vivants allant de bactéries
microscopiques jusqu’à la baleine bleue qui est le plus grands des animaux vivants
aujourd’hui sur la Terre. Ces êtres vivants s’organisent en écosystèmes. Bien que ces
écosystèmes marins soient d’une diversité est extrême notamment dans le domaine
côtier, la vaste majorité des océan est dominée par un nombre limité d’espèces. Nous
nous limiterons donc ces principales espèces. La majorité de la biomasse océanique
est constituée par le plancton c'est-à-dire l’ensemble des êtres vivants végétaux
(phytoplancton) ou animaux (zooplancton) qui sont transportés plus ou moins
passivement par le courant (ref seguin). Il s’oppose aux organismes nageant librement
(pieuvre, sardine) et à ceux fixés sur le fond (Coquille St Jaques, crabe)
Les êtres vivants capables de convertir le CO2 en carbone organique sont
dits autotrophes. L’immense majorité des êtres autotrophes utilisent la lumière
comme source d’énergie pour assurer cette conversion au cours de la photosynthèse :
CO2 + H2O + énergie lumineuse CH2O + O2
On précise alors parfois qu’ils sont phototrophes. Ils assurent la conversion de
l’énergie lumineuse en énergie chimique à l’aide de pigments dont le principal est la
chlorophylle. Dans l’océan, les êtres autotrophes sont certaines familles de bactéries
et les algues. Commençons par les bactéries qui ont été les premiers êtres à faire de la
photosynthèse sur la Terre (Chapitre paléo). Leur étude est rendu difficile par leur
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petite taille et ce n’est qu’il y a une dizaine d’année qu’a été découverte
prochlorococcus (fig 1) qui est le plus petit (0,6 μm environ) et le plus abondant des
êtres photosynthétique existant sur Terre (jusqu’à 7*107 cellules/ml). On trouve cette
bactérie dans toutes les eaux du globe entre 40°S et 40°N à des profondeurs allant
jusqu’à 200 m c'est-à-dire au limites ultimes de la pénétration de la lumière (nous
verrons un peu plus loin que l’on considère généralement que 99% de la lumière
solaire est absorbé dans les 100 premier mètres de l’océan).
Figure 1: Prochlorococcus Synechococcus measure 1 µm. They
are to be found in the oceans all over the world apart from the
Polar waters .om the Polar waters .
http://www.com.univ-mrs.fr/IRD/atollpol/fnatoll/ukprodph.htm
Trichodesmium est une bactérie est une autre bactérie phototrophe. De plus,
elle est capable de convertir l’azote dissous dans l’eau (N2) en azote organique. Nous
verrons dans la suite l’importance de cette transformation. Trichodesmium vit en
colonie et ses floraisons sont visibles par satellite (Fig. 2).
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Figure 2: Trichodesmium. Colonie de tricodesmium et ses
floraisons vue par satellite.
Les algues les plus nombreuses dans l’océan sont microscopiques. Parmi
elles, on peut citer :
- les coccolithophoridés dont le diamètre est de typiquement de l’ordre de 5
à 10 µm et dont la membrane est couverte de fins boucliers en carbonate de calcium
appelés les coccolithes (Fig. 3). Elles vivent dans les eaux chaudes. Bien que
microscopiques ces algues ont un impact considérable : les falaises de craie de
Normandie ne sont que des accumulations de coccolithes !
- Les diatomées sont des algues de plus grande taille (typiquement 50 -100
µm) vivant dans une capsule protectrice fabriquée en silice et parfois richement
ornementée que l’on appelle frustule (Fig. 3). Elles vivent fréquemment en colonie et
sont particulièrement abondantes dans les eaux froides.
http://ww2.mcgill.ca/biology/undergrad/c441b/lect06/sl6captions.htm
Figure 3: 2 algues eucaryotes unicellulaires: un
coccolitophoridé entouré de son test calcaire et un groupe de 4
diatomées avec leur tests de silice.
Les êtres vivants qui ne peuvent pas convertir le CO2 en carbone organique sont dits
hétérotrophes. Il peut s’agir de bactéries hétérotrophes ou d’animaux sous forme
larvaire ou adulte. Pour se procurer de la matière organique, ils mangent d’autres
organismes vivants ou morts (Fig. 4). Les « brouteurs » sont de petits animaux qui
mangent le phytoplancton (comme les vaches broutent l’herbe). Il peut s’agir
d’animaux unicellulaires comme les foraminifères qui sont bien reconnaissable grâce
à leur squelette externe ou « test » de carbonate de calcium ou de petits crustacés
comme les copépodes qui filtrent de gros volumes d’eau pour collecter leur
nourriture. Les brouteurs sont eux-mêmes mangés par des carnivores. Enfin, à tous les
stades de la chaîne alimentaire, des bactéries dégradent la matière organique morte
jouant ainsi un rôle majeur dans son recyclage. La matière organique qui échappe au
recyclage dans les eaux superficielle n’est pas perdue pour autant. La grande majorité
de cette matière organique est reminéralisée au cours de sa chute dans la colonne
d’eau ou dans le sédiment (voir chapitre particules). Cours M2-ICE 2007 Roy-Barman : productiob biologique 4
Figure 4: Différentes formes de zooplancton.
On classe également le plancton de façon opérationnelle en fonction de sa taille : le
picoplancton (0,2 - 2 µm) est constitué de bactéries dont évidement prochlorococcus,
le nanoplancton (2 - 20 µm) comporte notamment les coccolitophoridés, alors que les
diatomées et les foraminifères font partie du microplancton (20 - 200 µm).
La vie sans photosynthèse
A la fin des années 70, des oasis de vie peuplées de colonies de mollusques,
de crabes et d‘animaux tubiformes appelés « riftia » ont été découverts au niveau des
sources hydrothermales qui jalonnent les rides océaniques. La question de la source
d’énergie et d’éléments nutritifs de ces écosystèmes c’est rapidement posée. En effet,
à plusieurs kilomètres de profondeur, l’absence totale de lumière rend la
photosynthèse impossible. De plus, la quantité de matière organique particulaire
tombant depuis la surface de l’océan est beaucoup trop faible pour pouvoir entretenir
de telles oasis. En fait, les riftia et les mollusques vivent en symbiose avec des
bactéries capables de tirer leur énergie en oxydant le sulfure d’hydrogène (H2S). Ces
bactéries sont dites chémotrophes par opposition aux bactéries et aux algues
phototrophes qui tirent leur énergie de la lumière solaire. Une dizaine d’années plus
tard, d’autres oasis de vies comparables aux communautés hydrothermales ont été
découvertes dans les profondeurs du golfe du Mexique loin de toute activité
hydrothermale. Là encore, l’écosystème vit à partir de l’énergie chimique que des
bactéries récupère en oxydant H2S. ou du méthane (CH4). Ces gaz s’échappent de
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gisements d’hydrocarbures et ils diffusent à travers les sédiments jusqu’aux
communautés chemotrophes qui l’utilisent. Les hydrocarbures étant issus de la
transformation de matière organique d’origine marine, l’énergie lumineuse est quand
même à l’origine (lointaine) de l’énergie utilisée.
Evolution de la production biologique dans les eaux de surface
Bien que la matière organique soit majoritairement constituée de d’hydrates
de carbone, la discussion de ce chapitre va se concentrer pour une grande par sur des
éléments nutritifs comme les nitrates, les phosphates, la silice ou le fer, qui bien que
moins abondants que le carbone on un rôle primordial puisque nous avons vu au
chapitre 2 que ce sont des éléments limitants de la matière organiques. Nous
commençons donc la discussion avec de l’azote qui est reconnu comme le principal
élément limitant de la production biologique dans l’océan actuel.
Les eaux de surface jouent un rôle particulier dans la chimie de l’océan. Le
phytoplancton vit une situation paradoxale : il doit rester en surface pour disposer de
lumière, mais son développement conduit à un appauvrissement des eaux de surface
en éléments nutritifs et donc à terme à un arrêt de la photosynthèse. Au chapitre 2, le
périple de la molécule de PO4 a introduit une notion importante: la principale source
d'éléments nutritifs pour le phytoplancton est la remontée d'eaux profondes. Cette
remontée est difficile en période estivale car les eaux chaudes et légères de surface ne
se mélangent pas facilement avec les eaux sous-jacentes moins chaudes et plus denses
(Fig. 5). Le mélange est par contre favorisé en hiver car la température des eaux de
surface baisse et le vent les brasse sur plus de 100 m de profondeur. Les eaux de
surface sont alors enrichies par la remontée d’éléments nutritifs. Ces éléments nutritifs
ne sont pas consommés immédiatement : le phytoplancton entraîné sous la zone
photique par le mélange hivernal n'est pas dans des conditions favorables pour la
photosynthèse. Au printemps, les eaux de surface se réchauffent, deviennent moins
denses et se stabilisent. Disposant d’éléments nutritifs et de lumière, le phytoplancton
se développe alors rapidement: c'est la floraison printanière. La croissance du
phytoplancton est ensuite limitée par l'appauvrissement en sels nutritifs et l'activité de
broutage du zooplancton. Durant l'été, les eaux de surface chaudes et peu denses ne se
mélangent pas ou très peu avec les eaux profondes riches en éléments nutritifs : en
l’absence d’éléments nutritifs, la biomasse est faible en surface. On rencontre par
contre un maximum de chlorophylle sous la couche de surface (vers 75 m de
profondeur) où le phytoplancton trouve à la fois de la lumière et des sels nutritifs. Il
faut attendre l'hiver suivant pour que la couche de surface soit réalimentée
efficacement en sels nutritifs.
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Figure 5 : Variations saisonnières dans l’Atlantique Nord Est
(campagne POMME) : Courbes bleues : hiver, courbes rouges :
printemps, courbes vertes : été. La couche mélangée la
température est égale à la température de surface. La
fluorescence est due à la présence de chlorophylle et elle
renseigne donc sur l’abondance du phytoplancton.
Cependant, même en l’absence de nitrates, l'activité du phytoplancton n'est
pas nulle. La matière organique particulaire morte est activement recyclée par les
bactéries avant qu’elle n'ait le temps de quitter la couche de surface. Ainsi, l'azote
organique particulaire est transformée Azote organique dissoute puis en ammoniac
(NH3) qui est utilisable par le phytoplancton. NH3 étant rapidement assimilée par le
phytoplancton, elle n’a pas le temps d’être réoxydée en nitrates comme dans les eaux
profondes (fig 6). L’azote organique dissous qui est moins facilement assimilable que
NH3 peut être transportée sur de grandes distances et alimenter ainsi des zones
carencées en azote.
Nitrates (mM)
01234567
Température (°C)
-200
-175
-150
-125
-100
-75
-50
-25
013 15 17 19 21
Fluorescence
0 0,25 0,5 0,75 1
biomasse zooplanctonique (mg/m3)
0 20 40 60 80 100
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Figure 6 : Représentation schématique des flux d’azote à travers
l’écosystème marin. NOD : Azote organique dissous ; NOD :
Azote organique particulaire. Les labels PN, PR, PP et PE
indiquent les flux correspondant à la production nouvelle, la
production régénérée, la production primaire et la production
exportée.
L’ensemble de la matière organique photosynthétisée constitue la
production primaire (PP). Au cours de l’année, l’origine de l’azote assimilée par le
phytoplancton évolue. Si la matière organique est photosynthétisée avec NO3- (et N2
le cas échéant) comme source d’azote, on parle de production nouvelle (PN) de
matière organique. Si au contraire la matière organique est formée à partir de NH4+,
on parle de production régénérée (PP). On a donc
PP = PN + PR (7.1)
La distinction entre production nouvelle et production régénérée est
importante. A l’échelle de l’année, la quantité d’azote organique exportée vers les
eaux profondes ne peut pas excéder la quantité de nitrates venant des eaux profondes.
Comme en règle générale la totalité des nitrates disponible est consommée, il devrait
donc y avoir, en moyenne sur l’année, une égalité entre la production nouvelle et la
production exportée (PE) hors de la zone photique. A un instant donné par contre, ces
2 flux peuvent être différents en fonction des variations du stock de biomasse. La
production exportée représente pour l’écosystème une perte sèche d’azote assimilable.
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Il est donc de l’intérêt de l’écosystème de recycler la matière organique. Quand le
milieu est pauvre en nitrate (pas de PN), il y a un circuit fermé entre la production
régénérée et la reminéralisation dans l’eau de surface. Si cette boucle « fuit » car la
reminéralisation est inefficace, les eaux de surface s’appauvrissent en azote
assimilable et à terme c’est l’écosystème entier qui est condamné.
La notion de production nouvelle et régénérée complètement contrôlée par
l’azote minéral a évoluée avec la découverte de l’importance des formes organiques
dissoutes de l’azote, du carbone et des phosphates comme source de nutritifs pour la
synthèse de la matière organique en surface. Le rôle des bactéries dans les cycles de
surface devient alors essentiel. Plus récemment, le schéma est encore venu se
compliquer. Dans les zones très oligotrophes, la fixation de l’azote moléculaire N2 par
certains types d’algues et de bactéries (comme Trichodesmium) peut fournir une
quantité substantielle de l’azote nécessaire à l’écosystème. L’importance de la fixation
de N2 dans l’océan n’a été réellement comprise que depuis le milieu des années 90
devant l’impossibilité de boucler les bilans d’azote et d’expliquer les déviations au
rapport de Redfield d’une part et grâce aux contraintes apportées par la signature
isotopique de l’azote organique dans les zones oligothrophes (voir exo) d’autre part.
Quand la fixation de N2 est suffisante, l’azote n’est plus limitant et ce sont les
phosphates qui arrivent alors à épuisement, limitant la production biologique.
On caractérise le comportement de l’écosystème à partir du rapport entre la
production nouvelle et la production primaire. On note ce rapport f (f-ratio en
anglais) :
f = PN/PP
La production nouvelle constitue jusqu’à 50% de la production primaire au
printemps quand les nitrates sont abondants (on parle de conditions eutrophes), mais
elle peut être inférieure à 5% en été quand les eaux de surface sont à court d’éléments
nutritifs (on parle de conditions oligotrophes). Le passage des conditions euthrophes
aux conditions oligotrophes entraîne une évolution importante de l’écosystème
marin : le phytoplancton par exemple est dominé au printemps par des espèces de
grandes tailles comme les diatomées qui forment des agrégats quittant rapidement la
surface par sédimentation alors qu’en été on trouve essentiellement nano et du
picoplancton qui est facilement mangé et reminéralisé par les bactéries et le petit
zooplancton. Le séquençage de l’ADN du phytoplancton permet de comprendre
l’adaptation des différents types d’algues aux conditions environnementales. Par
exemple, Prochlorococus, qui est le plus petit des êtres photosynthétiques, ne peut
fixer que NH3 à partir de son patrimoine génétique réduit. En revanche, le même
patrimoine génétique lui permet d’être insensible aux variations d’abondance en
éléments nutritifs grâce à un système récepteur de lumière économe en azote et Fer.
Sa petite taille lui donne un avantage décisif pour absorber des éléments nutritifs à
travers sa membrane grâce à son très fort rapport surface/volume par rapport aux
algues de plus grande taille. Ainsi, Prochlorococcus est très abondante dans les
régions oligotrophes. Etant de petite taille et n’ayant pas de test minéral, elle ne quitte
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pas les eaux de surface et sa mort permet de réalimenter le milieu en azote assimilable
par les plantes même quand les nitrates sont absents (conditions oligothrophes).
Estimation de la production primaire
On mesure généralement la production primaire à partir d’expériences
d’incubation durant lesquelles une solution très enrichie en 14C d’origine artificielle
est ajouté à de l’eau de mer (avec ses organismes vivants) dans un récipient fermé.
On ajoute suffisamment de 14C pour que le 14C présent naturellement dans l’eau de
mer soit négligeable. Par contre, la quantité de 14C ajoutée reste très inférieure à la
quantité de CID naturellement présente dans l’échantillon si bien que l’on ne modifie
pas le milieu chimiquement. Au cours de l’incubation, le 14C est fixé par le plancton.
On récupère ensuite le plancton sur un filtre et on mesure la quantité de radioactivité
qu’il a absorbé. On peut alors facilement en déduire la quantité de CID consommée.
Pour que le résultat soit aussi représentatif que possible des conditions naturelles, des
systèmes simples et astucieux permettent de faire des incubations in situ sur des lignes
de mouillage à différentes profondeurs depuis la surface jusqu’à la à la base de la
couche photique (Fig 7). En remplaçant le 14C par des nitrates contenant de l’azote
marquée isotopiquement (15N), on trace la production nouvelle. Si au lieu des
nitrates, on ajoute de l’ammoniaque marquée isotopiquement, on trace la production
régénérée.
Figure 7 : Système d’incubation in situ. Les demi-sphères sont
descendues ouvertes. Quand elles arrivent à la profondeur
voulue, la ligne en nylon se tend. Ceci entraîne la fermeture
des demi-sphères qui piègent l’eau de mer et l’injection du
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14C. Le système est remonté fermé. D’après Dandonneau et Le
Bouteiller, 1994.
Une autre méthode consiste à mesurer la Production d’Oxygène par la
photosynthèse. Pour cela, on mesure la variation de concentration en O2 dans des
échantillons d’eau de mer incubés à la lumière (Production Communautaire Net ) et
dans des échantillons incubés dans le noir (Respiration). La différence entre les 2 est
Production Communautaire Brute:
PCB = PCN - R
Exercice : Estimation de la production biologique dans l’atlantique NE.
Au cours du programme océanographique POMME, on a mesuré les vitesses
d’assimilation du carbone (ρcarbone), de NO3- (ρNO3-) et de NH4+ (ρNH4+). Le
tableau ci-dessous donne des valeurs moyennes des eaux de surface).
saison unité printemps été
Profondeur de la
couche mélangé m 93 28
(C/N) matière orga mole/mole 11 11
ρcarbone mg/m3/j 42 ± 16 9 ± 3
ρNO3- nM/j 130 ± 62 18 ± 19
ρNH4+ nM/j 97 ± 39 63 ± 12
Calculez la production primaire, la production nouvelle, la production régénérée de
carbone ainsi que le rapport « f ».
Discutez le statut trophique au printemps et en été. Comparez avec les données
printemps et été de la figure xx qui ont été enregistrées au cours de la même
campagne.
Les estimations précédentes reposent sur des incubations en milieu fermé qui
peuvent entraîner des biais. Si le zooplancton est sous-échantillonné dans le milieu
d’incubation, la pression du broutage sur les algues est réduite et la production
primaire est sur-estimée. De même, l’apport accidentel d’un élément limitant par le
système d’incubation peut également conduire à la surestimation de la production
primaire. D’autres méthodes existent pour estimer la production de matière
organique :
- Dans un système bien stratifié, la diminution de la concentration des
éléments nutritifs (NO3-, PO43-) dans la zone photique entre l’hiver et l’été traduit leur
consommation par le phytoplancton. Elle permet de calculer la production nouvelle de
carbone en utilisant les rapports de Redfield (voir chapitre 1).
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