NIARE Sanaba 18 pages Membre inférieur : myologie

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APPAREIL LOCOMOTEUR – Membre inférieur : myologie, névralgie et anatomie dynamique
08/10/15
COTTEL Flavie D1
Appareil locomoteur
Pr CHAMPSAUR
CR : NIARE Sanaba
18 pages
Membre inférieur : myologie, névralgie et anatomie dynamique
Plan
A. Généralités
B. Articulation coxo-fémorale
I.
Surface articulaire du versant coxal
II.
Extrémité proximale du fémur
III.
Éléments capsulaires et ligamentaires
C. Articulation du genou
I. Extrémité distale du fémur
II. Extrémité proximale du tibia
III. Moyens d'union de l'articulation
A. Généralités
Le membre inférieur amène une spécialisation qui favorise d’une part la mécanique de la marche et par
rapport au membre thoracique qui s’est spécialisé dans la préhension, l’existence d’une priorisation vers la
stabilité et la solidité puisque ces membres pelviens ont pour rôle de porter le poids du corps lors du
déplacement.
Il s’agit d’une véritable chaîne articulaire. Nous verrons séparément les différentes articulations mais pour
fonctionner et pour permettre la marche il faut un fonctionnement simultané et coordonné de l’ensemble de
ces articulations. Si on veut résumer à un seul mouvement coordonné ces articulations on peut regarder un
élément fondamental qui est le fait que pour permettre la marche on va avoir une action coordonnée des
différents maillons articulaires pour raccourcir (pour ne pas frotter le sol quand on avance) le membre pelvien
qui en même temps sera projeté en avant et puis l’allonger pour récupérer le pas, et se stabiliser et se solidifier
avec les différents muscles pour se préparer à recevoir le poids du corps.
Cet élément de raccourcissement et d’allongement est important quand on regarde la biomécanique car il a un
impact sur les termes que l’on emploie.
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Par exemple:
- pour la hanche : la flexion se fait quand le segment distal par rapport au segment proximal vient vers
l’avant
- pour le genou : la flexion se fait quand le segment distal va vers l’arrière.
 La flexion de la hanche et de la jambe sont opposées et pourtant ces deux mouvements portent
exactement le même nom.
Finalement s’il y a un point commun entre ces deux flexions c’est que la flexion de la hanche est bien un
raccourcissement du membre pelvien, la flexion du genou et de la cheville sont aussi des mouvements de
raccourcissement.
Et donc la « finalité biomécanique » est le fait que ces différents maillons ne sont pas séparés pour réaliser
quelque chose d’indépendant mais correspondent bien à une chaîne articulaire avec un rôle bien précis qui est
la marche, avec une action coordonnée.
Cet élément a même un impact jusqu’au nom élémentaire de mouvement que l'on va donner à chacune des
articulations en particulier la flexion et l’extension qui ne sont finalement pas définies, quand on regarde une
articulation séparée, par le fait que le mouvement va vers l’avant ou l’arrière mais par le fait que le mouvement
raccourcit ou allonge in fine ce membre pelvien.
Comme c’est une chaîne articulaire, quand on voit un patient qui a mal au genou ou à la hanche, parfois c’est
l’autre articulation qui a un problème. Ainsi il faut examiner l’articulation en amont et aval car cela peut être
une douleur irradiante d’une autre articulation au contact.
Dans l’appareil locomoteur, les articulations sont touchées par 2 types de pathologies :
-
La pathologie inflammatoire : la polyarthrite rhumatoïde (+++) ou encore la spondylarthrite
ankylosante (2 des plus importantes)
- La pathologie mécanique, d’usure : arthrose
L’arthrose est l’usure du cartilage qui peut être considéré comme un pneu mis sur une jante que sont les
surfaces articulaires. La seule différence entre le pneu d’une voiture et le cartilage articulaire c’est que ce
dernier ne peut pas être changé, il ne se régénère pas. On est « livré » avec des pneus de départ qui sont soudés
et ne se répareront pas ! Le tissu du foie à contrario se répare par exemple.
Bien évidement on use le cartilage de notre corps en fonction des articulations les plus sollicitées. Les
articulations touchées par l’arthrose sont :
- La colonne du pouce
- Genou
- Hanche
Le poids est un facteur de l’arthrose du genou et de la hanche.
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L’arthrose touche les articulations les plus sollicitées. Cependant au niveau de la cheville il n’y a pas
d’arthrose sans qu’il y ait des conditions qui la favorisent. Ceci est lié au degré de liberté des articulations. La
hanche a 3 degrés de liberté et le genou en a 2 (donc les mouvements se ont dans plusieurs plans ce qui
implique une usure plus importante). La cheville n’a qu’un seul degré de liberté.
Ainsi même un sujet en surpoids évident ne fera pas d’arthrose vraiment nette de l’articulation talo-crurale de
façon très grave par rapport à la moyenne, sauf antécédents particuliers (entorse, fracture etc.,)
En résumé :
•
•
•
Notion d’un ensemble qui sert à la marche.
Une chaine articulaire dont les noms des mouvements sont bien liés à la fonction de
raccourcissement (=flexion)/ ou d'allongement (=extension).
En pathologie : arthrose et pathologie inflammatoire. Les articulations de l’arthrose sont celles avec
une biomécanique particulière.
B. Articulation coxo-fémorale
Comme son nom l’indique elle es constituée d'une partie de l’os coxal et d'une partie de l’os fémoral.
I.
Surface articulaire du versant coxal
La face latérale de l'os coxal présente une surface articulaire qui se situe à la partie moyenne.
Vue latérale de l'os coxal
1. Épine iliaque antéro-inférieure
2. Échancrure du muscle ilio-psoas
3. Pubis
4. Petite échancrure ischiatique
5. Épine ischiatique
6. Grande échancrure ischiatique
7. Ischion
8. Foramen obturé
9. Surface acétabulaire dite semi lunaire
10. Fosse acétabulaire
11. Cartilage articulaire hyalin
12. Bourrelet cotyloïdien
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La tête fémorale (¾ de sphère) s'articule avec la surface acétabulaire articulaire ou surface semi lunaire (qui
n'est pas une cupule comme ce que l'on peut voir au niveau de la glène du membre supérieur).
Cette surface semi lunaire comme toute articulation synoviale est marquée par l’existence d’un cartilage
articulaire hyalin que l’on trouve sur les 2 versants de l'articulation synoviale.
Et comme au niveau de l’épaule on remarque la présence d'un fibrocartilage qui va avoir pour rôle d’augmenter
la surface de contact, la solidité du contact entre les deux versants articulaire. Ce fibrocartilage s’appelle le
bourrelet cotyloïdien car il se dispose autour du cotyle.
Coupe transversale des éléments coxaux
1. Surface semi lunaire avec son
cartilage articulaire
2. Bourrelet cotyloïdien
3. Fosse acétabulaire
4. Acétabulum (= cotyle)
On voit ici la surface semi lunaire avec son cartilage articulaire et le bourrelet au niveau des berges
sectionné sur cette coupe. La fosse acétabulaire est creusée.
Donc dans cet acétabulum qui est la portion coxale de l’articulation coxo-fémorale, il existe 2 éléments :
- Une surface semi lunaire qui est articulaire
- Une fosse acétabulaire qui n’est pas articulaire
 La tête fémorale fait contact avec les parties recouvertes de cartilage hyalin mais n'a pas de contact
avec la fosse acétabulaire.
Cette forme particulière de l’acétabulum et en particulier la forme de la surface semi lunaire fait que la tête
s’enchâsse vraiment dans cette région.
En comparaison, au niveau du membre supérieur, la glène est une surface presque plate. La tête de l’humérus
est posée sur quelque chose de plat et peut glisser tout le temps entraînant des luxations de l’épaule alors que la
luxation de la hanche est rarissime et nécessite un traumatisme violent car cette tête est enchâssée dans une
cavité. Même si cette cavité n’est pas complètement articulaire elle a quand même la forme d’une cavité
profonde.
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Lors de la mise en place d’une prothèse de hanche (intervention des plus fréquentes de l’orthopédie dans le cas
d’arthrose de la hanche), le chirurgien, après avoir enlevé toutes les structures, pour sortir la tête fémorale de sa
loge, procède a une véritable décoaptation de la tête car il existe une véritable coaptation naturelle
extrêmement forte.
Cependant une seule partie est articulaire. On ne cherchera l’arthrose que dans cette partie articulaire (pas dans
la fosse !).
II.
Extrémité proximale du fémur
Vue antérieure de l'extrémité proximale du fémur
1. Tête fémorale (3/4 de sphère)
2. Col du fémur
3. Ligne intertrochantérique (en arrière : crête
intertrochantérique, plus marquée en
postérieur)
4. Grand trochanter en dehors
5. Petit trochanter en dedans
6. Cartilage articulaire
7. Fovéa capitis
8. Ligament de la tête
9. Diaphyse
Le cartilage articulaire recouvre l’intégralité de la tête fémorale sauf une petite zone représentée en pointillés
sur cette vue antérieure car légèrement postérieure: la fovéa capitis. C’est la zone d’insertion du ligament de la
tête qui lie la tête à l’arrière fond du cotyle et qui a très peu de rôle mécanique (pas un rôle de maintien
important). Les ligaments périphériques sont plus importants.
Ce ligament est accompagné par une artère de la tête. Elle participe à la vascularisation de la tête (1/3) mais
n’est pas la seule car il existe des artères qui sont des artères récurrentes cervico-céphaliques et qui vont
également participer à la vascularisation de la tête (2/3).Ces artères sont importantes.
Une des fractures les plus fréquentes chez les sujets en 2ème moitié de vie est la fracture du col du fémur.
Sur les radios on observe le trait de fracture et on distingue 2 cas différents :
- Fracture du col du fémur
- Fracture inter-trochantérique
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Pour certaines fractures du col du fémur on mettra une plaque avec vis pour consolider et pour d’autres on
dira qu’il faut mettre une prothèse de hanche. Un des critères de décision est le niveau de la fracture parce
qu’en fonction du cas, si la fracture a des chances d’avoir sectionner des artères récurrentes (qui représentent
2/3 de la vascularisation de la tête), il y a un risque de nécrose.
Si cette vascularisation de la tête était assurée à 100% par l’artère de la tête qui arrive avec le ligament de la
tête, il n’y aurait jamais ce problème.
Ainsi la pose d’une prothèse est possible sans pour autant qu’il y ait une arthrose.
Au niveau de la ligne intertrochantérique, il n’y a quasiment pas de risque vasculaire. En général une fracture
transtrochantérienne sera très souvent simplement réparée par deux vis et une plaque.
Angles d’inclinaison
Il existe un angle d’inclinaison entre la diaphyse et le col de 130°.
Cet angle permet d’avoir un effet levier et de dégager par rapport au cotyle l’axe de la diaphyse du fémur pour
pouvoir la mobiliser afin qu’elle ne soit pas totalement coincée dans les muscles.
-
C’est aussi un élément qui explique que le fémur ait une angulation qui va aller vers le dedans pour ramener les
genoux proches de l’axe central.
-
Il existe aussi l’antéversion du col du fémur : si on pose un fémur sur une table il posera sur sa partie
distale par les condyles. Le grand trochanter repose aussi sur la table. Et la tête et le col décollent de la
table car ces éléments ne sont pas dans le plan de la table mais soulevés : antéversion du col du fémur
= 20°.
1.
2.
3.
4.
Grand trochanter
Condyles
Tête fémorale
Col fémoral
Cette antéversion s’associe à un autre élément qui est le fait que l’acétabulum présente aussi un certain degré
d’antéversion.
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Coupe transversale de l'articulation coxo-fémorale
1.
2.
3.
4.
5.
Surface articulaire
Arrière fond
Tête du fémur
Col fémoral
Grand trochanter
Ce cotyle sur laquelle on a la tête du fémur est orienté vers l’avant. On a une antéversion du cotyle et une
antéversion col du fémur.
Le rôle de la hanche est de participer au mouvement de la marche : raccourcissement et allongement. Le
mouvement le plus important est la flexion or à ce niveau il y a beaucoup d’os et de muscles autour. En ouvrant
l’articulation comme ceci, on libère les mouvements de flexion car la priorité est de pouvoir fléchir pour
marcher.
III.
Éléments capsulaires et ligamentaires
Cette articulation comme toutes articulations synoviales est renforcée par des éléments capsulaires et
ligamentaires (on a déjà vu le ligament de la tête).
Vue antérieure
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Capsule
Grand trochanter
Ligne inter trochantérique
Ligament ilio fémoral
Ligament pubo fémoral
Foramen obturé
Insertion du muscle glutéal moyen
7
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Le plan capsulaire est comme un manchon qui recouvre l’ensemble des éléments articulaires. Elle se met autour
du cotyle et autour de la ligne inter-trochantérique et va être renforcée par des ligaments qui forment sur la face
antérieure de l’articulation coxo-fémorale une sorte de Z:
- Le ligament ilio-fémoral en forme de V inversé
- Le ligament pubo-fémoral qui s’approche de la ligne ilio-pubienne
Ce sont des ligaments puissants qui renforcent solidement ce plan articulaire, ils sont beaucoup plus puissants
que leurs équivalents gléno-huméraux au niveau de l’épaule.
Cette articulation est donc très solide et très stable.
Il existe aussi un ligament sur la face postérieure : le ligament ischio fémoral
Vue postérieure
1
1. Capsule qui va en amont de la crête
intertrochantérique
2. Insertion du muscle glutéal moyen
3. Ligament ischio-fémoral
4. Insertion du ilio-psoas
2
3
4
Les muscles impliqués dans l'articulation sont les muscles :
- glutéaux dont le glutéal moyen qui s'insère sur le grand trochanter
- iliopsoas s'insérant sur le petit trochanter. Il possède un chef provenant du rachis et un chef provenant
de la face interne de l'os coxal
Organisation en trabécules :
L'extrémité proximale du fémur présente des trabécules qui diminuent avec l'âge et qui sont de trois types :
- céphalodiaphysaires allant de la tête à la diaphyse
- céphalocervicales allant de la tête au col du fémur
- trochantérique allant du grand au petit trochanter
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Coupe frontale de l'articulation coxo-fémorale
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1. Bourrelet cotyloïdien
2. Surface articulaire acétabulaire
3. Ligament de la tête
4. Arrière fond rempli de graisse
5. Capsule articulaire
6. Trabécules (CR : sur le schéma
les trois types sont mal représentés,
il y a vraiment une organisation en
trois groupes, cf. poly anat de P1)
7. Membrane synoviale (accolée à
la face interne de la capsule)
8. Cavité synoviale
7
CR
1
2
3
6
5
1
4
Comme dans toutes les articulations synoviales, la membrane synoviale accole la capsule articulaire à sa face
interne ainsi que toutes les surfaces comprises dans la capsule mais non recouvertes de cartilage hyalin.
La hanche n'est donc formée que d'une seule articulation, contrairement au complexe de l'épaule qui lui
comprend 5 articulations.
C. Articulation du genou
Elle concerne deux os principaux, le tibia et le fémur ainsi qu'un os sésamoïde, la patella.
Le membre thoracique présente des articulation entre le radius et l'humérus ainsi qu'entre le radius et l'ulna.
Pour le membre pelvien, seul un des deux os de la jambe s'articule avec le fémur, il s'agit du tibia.
Une des conséquences cliniques est qu'une fracture de la fibula est bien moins grave qu'une fracture du tibia qui
porte le poids du corps.
I. Extrémité distale du fémur
Elle est construite autour de condyles fémoraux.
La surface articulaire fémorale présente deux parties :
- la trochlée qui s'articule avec la patella
- les condyles projettés en arrière qui sont en continuité avec la trochlée.
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Vue antérieure de l'extrémité distale du fémur
TROCHLEE
Vue latérale de l'extrémité distale du fémur
En vue latérale
condyles on voit qu’il
n’y a pas de séparation
entre trochlée et
condyles, c’est un
continuum dans
l’articulation du genou.
CONDYLE
Vue postérieure de l'extrémité distale du fémur
Échancrure
intercondylienne
Condyle médial
Condyle latéral
Ligaments croisés antérieur
et postérieur
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Concernant l’articulation de la hanche on parle de flexion et d’extension du genou.
Si on se met debout, on peut voir que l’ampleur de l’extension de genou est NULLE ! Le degré d’extension
est égal à 0.
Cependant le quadriceps est l’un des plus gros muscles de l'organisme et son rôle est l’extension. Et on sait
qu'un muscle est puissant en fonction de l’activité qu’il a. On a une articulation qui est manœuvrée par un
muscle extenseur qui est l’un des plus puissants de l’organisme alors que l’extension du genou = 0°!
Comment l'expliquer ?
Le membre pelvien sert à la marche. La marche c’est d’abord la flexion puis la projection du membre et
ensuite on étend le membre et quand on étend le membre on ramène tout le poids du corps. Ce phénomène est
encore plus compréhensible quand on monte des marches d’escaliers : on plie, on pose et étend le genou.
Le genou ne marche pas en extension mais en réduction de la flexion !
Le maximum des forces s’exercent sur un genou qui est fléchi et ramené en extension et donc c’est pour cela
que les condyles sont déjettés vers l'arrière. Lors de la marche, le tibia en dessous est au départ en position
neutre dans l’axe puis va en arrière et revient mais en avant il ne vient jamais vers l'avant. La surface de la
trochlée fémorale est la zone sur laquelle s’articule la patella.
Le moment où le genou fonctionne de la façon la plus importante correspond au moment où on est en flexion et
qu’on tire pour le ramener vers l’avant.
Quand on cherche une arthrose du genou, on fait des radios. Or on ne voit pas le cartilage sur les radios.
L’espace sous-chondral sera en fait en position debout, réduit. On peut faire des radios de face ou des radios
dites « en schuss » ou en flexion. Les radios en flexion permettent de voir le cartilage entre le tibia et les
condyles en arrière. C'est sur les condyles en arrière que l’usure maximale va se faire car biomécaniquement
le genou travaille via le quadriceps de la position de flexion pour le ramener en position de départ : c’est bien
en flexion qu’on va impacter des forces.
Coupe frontale de l’extrémité proximale du tibia
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La trochlée fémorale n’est pas arrondie comme les condyles. C'est une sorte de gouttière dans laquelle la rotule
va bouger. Sa joue latérale est plus large que la joue médiane.
Schéma vue antérieure du membre pelvien
La rotule est tractée par le quadriceps et le « ligament » patellaire ou
tendon du quadriceps qui exerce la force du quadriceps sur le tibia.
Quand le quadriceps se contracte, il tire sur la rotule. Or le fémur et tibia
ont des orientations qui font qu'une contraction du muscle quadriceps a
tendance à amener la patella vers le dehors. C’est pour cela que la joue
latérale est plus large pour limiter ces mouvements latéraux.
Une dysplasie de la trochlée fémorale (avec une joue latérale beaucoup
plus plate) cause une tendance à la luxation de la patella en dehors liée
aux faits que naturellement,
– le fémur se dirige de dehors en dedans et de bas en haut et
– quand le muscle se contracte il tire la rotule en dehors plus
qu’en dedans.
C’est pour cela que l’arthrose fémoro-patellaire (AFP), entre la patella
et la trochlée est une arthrose extrêmement fréquente. Elle est aussi, voire
plus fréquente que l’arthrose fémoro-tibiale.
Interrogation pour l’arthrose fémoro-patellaire :
« Est-ce que vous avez plus mal en montant ou en descendant les
escaliers ? » / « y a-t-il une différence ? » et non pas « est-ce que vous
avez plus mal en descendant ? » (Pour éviter les suggestions)
 S’il répond en montant, cela ne signe rien et peut être beaucoup de chose.
 S’il répond en descendant, c’est une arthrose fémoro-patellaire
En effet quand on monte on fait travailler la zone de portance maximum classique et quand on descend on
retient le poids du corps donc on freine et plaque la rotule grâce au quadriceps pour ne pas être embarqué vers
l’avant.
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II. Extrémité proximale du tibia
Vue supérieure de l'extrémité proximale du tibia
L’extrémité proximale du tibia est constituée de deux surfaces articulaires qu’on appelle surfaces glénoïdales
sur lesquelles se posent les condyles fémoraux.
On retrouve :
• La surface glénoïdale latérale et médiale. Chacune des surfaces articulaires va être recouverte de
cartilage articulaire (=cartilage hyalin) où se posent les 2 condyles fémoraux.
• La tubérosité tibiale antérieure en projection
• Entre ces surfaces glénoïdales il y a un espace, l'aire inter-condylaire avec une partie antérieure et une
partie postérieure dans lesquelles vont s’insérer les 2 ligaments croisés.
• Les épines inter condylaires ou interglénoïdales qui sont des saillies osseuses.
• Les ménisques qui sont deux fibrocartilages (équivalent du bourrelet glénoïdien). Ils s’insèrent tous
deux au niveau du tibia par les cornes méniscales et ont tous les deux une forme de C mais le ménisque
médial est beaucoup plus ouvert. Il va augmenter les surfaces de contact. Le ménisque médial est
beaucoup plus fermé. Ces ménisques sont très importants pour la mécanique du genou.
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NB : La tubérosité tibiale en vue latérale est beaucoup plus basse que ce que l’on pourrait penser en vue
supérieure
Vue latérale de l'extrémité proximale du tibia
Vue antérieure de l'extrémité proximale du tibia
Les flèches pointent les
épines inter condylaires
ou tubercules inter
condylaires.
Coupe frontale de l’articulation du genou
1. Condyles fémoral latéral et
médial
2. Surfaces glénoïdales médiale
et latérale
3. Ménisques
4. Membrane synoviale
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Sur les dessins anatomiques les surfaces sont éclatées pour pouvoir les représenter correctement. Les cartilages
qui sont au contact chez le sujet vivant, l'espace entre les deux os n’existe pas en réalité anatomique.
Les ménisques vont faire en sorte qu’il y ait plus de surface de contact entre le tibia et fémur. On peut
rencontrer des fissures méniscales avec 2 cas de figure : post traumatique ou dégénératif associé à l’arthrose
du fémur.
La membrane synoviale forme un prolongement vers l’avant qui vient isoler les ligaments croisés : c’est ce
qu’on appelle la tente des croisés.
Coupe frontale de l'articulation fémoro-tibiale, ménisque latéral
Le ménisque est inséré au plateau tibial grâce aux cornes méniscales, il est aussi fixé à la capsule. C’est un
élément qui vient modifier la surface articulaire du tibia.
Il fut une époque où les chirurgiens enlevaient les ménisques dès qu’on voyait sur une IRM une fissure
méniscale. On s’est depuis rendus compte qu’ils servaient à quelque chose.
Dans le cas de patients qui avaient une fissure dégénérative liée à l’arthrose, une méniscectomie entraînait
encore plus de douleurs et 5 ans après l'intervention ces patients avaient des prothèses. CR : En effet en
enlevant le ménisque seule la partie centrale de l'articulation mettra en contact les deux os, tout le poids du
corps sera transmis par cette seule partie centrale qui subira ainsi une usure encore plus importante.
Aujourd'hui, lorsqu'il est nécessaire de faire une méniscectomie :
- On enlève que le minimum, le bout nécessaire alors qu’à une époque on enlevait tout
- On enlève quand la cause de la douleur est le ménisque lui même
III. Moyens d'union de l'articulation
•
•
Comme toute bonne articulation synoviale, il y a la capsule articulaire.
Il y a également le ligament collatéral latéral et médial.
→ Le ligament collatéral latéral présente une exception.
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La fibula ne s’articule pas avec le fémur. Mais la fibula participe bien en un point avec l’articulation du genou
car le ligament collatéral latéral vient s’insérer sur la tête de la fibula.
Ainsi on ne peut pas dire que la fibula ne participe pas du tout à l’articulation du genou puisqu’elle est le lieu
d’insertion d’un des ligaments du genou.
Ces ligaments latéraux évitent les luxations latérales.
La membrane synoviale recouvre toutes les zones de l’articulation sauf ce qui est recouvert de cartilage.
NB :
La pathologie inflammatoire touche dans l’articulation au départ la membrane synoviale. C’est elle qui est le
lieu de remaniements, d’inflammations, d’épaississements. Elle libère par la suite des médiateurs qui vont
détruire le cartilage aussi mais le premier élément atteint est cette membrane. Cet élément est important car la
membrane synoviale dans l’articulation recouvre tout sauf ce qui est articulaire (ménisques et capsule
articulaire) ainsi que l'os non recouvert de cartilage.
Dans le genou ce n’est pas très fréquent mais au niveau de la main le mécanisme est le même mais est
beaucoup plus fréquent. La pathologie inflammatoire la plus fréquente chez les femmes qui touche la main est
la polyarthrite rhumatoïde. Un signe très précoce ne se verra qu’en IRM mais un signe précoce sera visible
sur une radiographie. La présence d’une petite érosion de l’os à l'endroit où la membrane synoviale est au
contact de l’os ainsi qu'une membrane synoviale épaissie et inflammée signe un début de PAR.
Dans cette zone particulière, l'os au contact de la membrane synoviale mais qui n’est pas recouvert de cartilage
va être érodé avant que l’atteinte se fasse sur le cartilage. Les cartilages seront atteints à cause des médiateurs
qui sont libérés par cette membrane pathologique.
Plan capsulaire :
Les ligaments croisés occupent la partie centrale du genou. Ils sont en dehors de la zone synoviale : ils ne
baignent pas dans le liquide synovial.
La capsule articulaire définit le compartiment articulaire.
La capsule est délimitée en dedans par la membrane synoviale qui double la capsule partout de façon assez
homogène. Mais ce n’est exactement le cas pour le genou. (Voir sur le schéma en vue supérieure de l’extrémité
proximale du tibia en pointillé car on passe au-dessus et dessous des ménisques) En arrière elle forme un
prolongement vers l’avant qui vient isoler les ligaments croisés : c’est ce qu’on appelle la tente des croisés.
=> Les ligaments croisés sont donc intra-articulaires (car dans l’enceinte de la capsule articulaire ) mais extra
synoviaux (car ne baignent pas dans le liquide synovial).
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Rôle mécanique des ligaments
Vue latérale de l'articulation
•
•
Les ligaments croisés permettent d’éviter les mouvements de glissements car les condyles sont quand
même très ronds et placés sur un plateau tibial assez plat (même s'il y a les ménisques). Par rapport à la
hanche en termes de cavité c’est une autre paire de manche (CR : haha).
Le ligament croisé postérieur empêche en se mettant en tension que le tibia glisse vers l’arrière et le
ligament croisé antérieur que le tibia glisse vers l’avant. Ils empêchent les glissements antéropostérieurs. Ces ligaments croisés peuvent se rompre si on force et le plus souvent c’est le croisé
antérieur.
Les ligaments collatéraux empêchent les glissements latéraux.
NB: les ligaments croisés sont responsables du mouvement antéro-postérieur. On peut se dire que les vrais
mouvements du genou sont les mouvements de flexion et extension. Si on prend notre jambe, qu’on la tend et
qu’on tourne le pied, on tournera la hanche mais pas le genou. Mais on se rappelle que pour l’arthrose il y a
deux articulations qui sont touchées : la hanche et le genou et ceci est lié au fait qu’il y a au moins 2 degrés de
liberté (3 pour la hanche et 2 pour le genou). Donc le genou a un mouvement autre que la flexion/extension
c’est le mouvement de rotation. On peut voir cela si on plie le genou et qu’on tourne le pied et le fait que le
pied tourne quand on est en position fléchie montre bien que le mouvement de rotation est associé.
=> Il y a donc un 2ème degré de liberté au niveau du genou ce qui explique que le genou rentre dans les
articulations atteintes par l’arthrose.
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APPAREIL LOCOMOTEUR – Membre inférieur : myologie, névralgie et anatomie dynamique
La cheville n'a quant à elle qu' 1 seul degré de liberté, elle n’est donc pas touchée par l’arthrose alors
qu’elle porte l’intégralité du poids du corps.
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