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Résumé analytique
Les maladies virales transmises par des arthropodes hématophages (arboviroses)
rassemblent un grand nombre de pathologies affectant différentes espèces animales et/ou
l’homme. Pour certaines de ces pathologies, l’impact en santé publique et les répercussions
économiques peuvent être conséquentes tant du point de vue santé humaine qu’animale.
Elles présentent un potentiel avéré d'émergence ou d'extension à de nouveaux territoires, y
compris en zone tempérée, du fait de la présence de vecteurs. Devant le peu de moyens
prophylactiques et l’absence de traitement spécifique, la lutte contre ces maladies repose sur
des dispositifs de surveillance et d’alerte associés à une gestion du risque vectoriel. Du point
de vue géographique, certaines de ces infections circulent de façon quasi-permanente dans
la zone inter-tropicale (Dengue), d’autres sont en progression lente mais continue (Fièvre de
la Vallée du Rift), d’autres encore ont émergées dans les pays de l’hémisphère Nord (West
Nile, Chikungunya), certaines s’y étant implantées de façon pérenne (Toscana dans le sud
de la France). La colonisation de nouvelles zones géographiques par les arthropodes
vecteurs soulève de nouvelles questions en termes d’évaluation de risque sanitaire.
Situation en France Métropolitaine :
A l’heure actuelle, trois arboviroses (West Nile, Encéphalite à Tique, Toscana) sont
reconnues comme endémiques en France métropolitaine. Cette année le premier cas mortel
d’infection par le virus de l’encéphalite à tique a été diagnostiqué dans le nord-est de la
France (publication en cours).
L’implantation du vecteur Aedes albopictus dans des départements du sud de la France a
justifié la mise en place d’un dispositif de surveillance des cas d’importation du chikungunya
et de la dengue depuis 2006. L’année 2012, de par l’augmentation du nombre de
département où Ae. albopictus est implanté (11 départements), a montré la limite de
faisabilité du plan, avec un engorgement des différents acteurs de la surveillance, dont le
CNR.
Hors métropole :
La situation épidémiologique de la Dengue aux Antilles est restée calme en 2012 comme en
2011, après une année 2010 marquée par deux épidémies majeures en Martinique et en
Guadeloupe. Le nombre de cas suspects de Dengue ainsi que le nombre de cas
biologiquement confirmés y sont restés tout au long de l’année en deçà des valeurs
maximales attendues même si une augmentation d’activité a été observée en fin d’année.
Les 4 sérotypes de Dengue ont été détectés en Guadeloupe sans prédominance de l’un
d’entre eux. Dans les Iles du Nord, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, une augmentation des
indicateurs épidémiologiques a également été observée en fin d’année avec à Saint Martin le
dépassement des valeurs maximales attendues. Cette augmentation d’activité était associée
à une circulation majoritaire du sérotype DENV-4. Ce sérotype DENV-4 n’ayant pas circulé
depuis plusieurs années au sein de ces deux îles, sa réapparition incite à la vigilance.
En Guyane, l’année 2012 a été marquée par une augmentation d’activité de la Dengue au
second semestre avec une épidémie déclarée dans le secteur de Kourou à partir de la fin du
mois de septembre. Sur le plan virologique, 3 sérotypes de dengue (sérotypes 1, 2 et 4) ont
co-circulé tout au long de l’année avec toutefois une nette prédominance du sérotype 2
notamment impliqué dans l’épidémie sur le secteur de Kourou.
Situation dans l’Océan Indien
La surveillance des arbovirus dans cette région du monde est essentiellement focalisée sur
les virus Chikungunya, Dengue, West Nile et la Fièvre de la Vallée du Rift. Aucun cas
d’infection par le virus Chikungunya n’a été détecté à la Réunion, mais deux cas d’infection
ont été confirmés dans la région (1 à Mayotte et 1 à Madagascar). Pour la Fièvre de la
Vallée du Rift, un cas a été diagnostiqué en provenance des Comores (publication en cours).
Enfin pour le virus de la Dengue, une réémergence a eu lieu en 2012 avec 20 cas
autochtones et deux sérotypes circulants : sérotype 1 et sérotype 3. La mise en évidence de