Une épidémie désastreuse au Brésil

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Une épidémie désastreuse au
Brésil !
Le Brésil est en état d’urgence sanitaire depuis le mois de décembre, victime d’une épidémie provoquée par le moustique Aedes aegypti. Sa piqûre, déjà responsable de la dengue et du chikungunya, peut transmettre aux femmes enceintes le virus Zika. Chez l’adulte, la maladie peut se manifester par une légère fièvre, des douleurs articulaires et des taches rouges sur la peau ; mais peut également être asymptomatique. Plus rarement, le virus peut provoquer le syndrome de Guillain Barré, une maladie neurologique pouvant occasionner des paralysies. En cas d’infection au premier trimestre de la grossesse, lorsque le virus n’est pas létal, il engendre chez le foetus microcéphalie et retard mental. La malformation, détectable seulement à partir du 2ème trimestre, laisse les familles brésiliennes démunies. En effet, l’avortement est encore considéré comme un crime au Brésil, sauf en cas de viol ou de menace pour la vie de la mère. Les cas suspects de microcéphalie, habituellement de l’ordre de 150 par an, atteignent désormais plus de 3 000 cas dans le pays ! L’épidémie se propage et a notamment atteint l’état de Rio de Janeiro -­‐ où se dérouleront les Jeux olympiques en août -­‐ et la mégalopole de Sao Paulo. Considérée comme le « paradis des moustiques » en cette période de saison des pluies, la ville compte plus de 20 millions d’habitants dont une grande partie réside dans des taudis où l’eau de pluie stagne dans des bassins baignés de chaleur, et où la collecte des déchets laisse à désirer. Les experts redoutent une accélération de l’épidémie au cours de l’été tropical. D’ici 4 à 5 ans, le Brésil pourrait subir 100 000 cas de microcéphalie. Il faudra des structures coûteuses pour ces enfants ; le système de santé est déjà en sous investissement et accablé par les épidémies de dengue. Imaginez le traumatisme sur la société. La situation est alarmante. A Sao Paulo, une course contre la montre est lancée. Depuis décembre, le gouvernement brésilien est en vigilance maximale. Il se mobilise pour tuer les larves de moustiques, diffuser les informations et accompagner les patients, enquêter et faire avancer les recherches avec l’aide internationale promettant de ne pas regarder à la dépense. Les outils de prévention sont maigres et on en sait encore trop peu sur ce virus. De plus, la grave crise économique, politique et budgétaire que traverse le pays complique la lutte contre ce désastre. Les produits anti-­‐moustiques ne suffiront pas. Pour lutter contre le fléau, la Société brésilienne de la dengue et des arboviroses préconise aux femmes de reporter leur projet de grossesse. La maladie, découverte en 1947 en forêt de Zika (Ouganda), ne s’est d’abord attaquée qu’aux singes avant d’atteindre les humains dans les années 2000. En juin 2015, le Brésil est frappé à son tour, probablement contaminé par des spectateurs présents lors de la coupe du monde de football de 2014. Il aura fallu ensuite cinq mois au géant d’Amérique latine pour établir un lien entre le virus et l’explosion des cas de microcéphalie. 4
Mais le Brésil n’est pas la seule cible de cette tragédie : au total, une douzaine de pays sont touchés dont la Guyane Française et la Martinique. « Tous les pays qui ont souffert d’épidémie de dengue auront une épidémie de Zika », prévient l’Organisation panaméricaine de la santé ; situation préoccupante lorsqu’on sait que le virus est transmissible pendant 5 jours et que l’on peut désormais faire 20 000 km en moins de 24h. A l’heure actuelle, une remise en question des Jeux olympiques de Rio n’est pas envisagée, le mois d’août étant une période moins propice aux moustiques. Espérons découvrir rapidement un vaccin, comme il en existe désormais contre la dengue. Gambie : le président
interdit l’excision !
Le président Yahya Jammeh a décrété fin novembre 2015 l’interdiction de l’excision en Gambie. Les parents et les autorités locales qui ne respecteraient pas cette interdiction seront sanctionnés : les peines devraient être alignées sur celles prévues par la loi en cas de coups et blessures volontaires (3 ans de prison et 1300 dollars d’amende). Selon le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (Unicef), la Gambie est l'un des dix pays, tous africains, où l'excision est la plus pratiquée. Elle toucherait trois quarts de la population féminine et n’est pas motivée par des raisons religieuses. USA : don de sang et
orientation sexuelle : stop
aux discriminations
Les Etats-­‐Unis ont supprimé, fin décembre 2015, l’interdiction faite aux homosexuels de donner leur sang, en la remplaçant par l’obligation d’une abstinence sexuelle pendant un an avant tout don. Cette décision, prise par l’Agence américaine des médicaments et de l’alimentation (FDA), intervient dans la foulée de décisions similaires en France, en Australie et au Japon. En France, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé en novembre que le don du sang serait ouvert dès le printemps aux homosexuels n’ayant pas eu de relations sexuelles durant les 12 mois précédant le don. L’interdiction de donner son sang continuera cependant de s’appliquer aux travailleurs du sexe, aux personnes qui s’injectent de la drogue et aux hémophiles. Rappelons que la moitié des poches de sang contaminées (repérées et détruites) proviennent de personnes hétérosexuelles, et pour un quart de donneuses. Pour le don d’organe, l’orientation sexuelle n’est plus un critère discriminant depuis 2007. Par Lena Blanchard VP Relations internationales 
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