Exercice 5. Trouvez les solutions du syst`eme d’´equations
x2+y2+z2= 2
x3+y3+z3= 2
x4+y4+z4= 2
Preuve : Les relations de Newton donnent 2 = σ2
1−2σ2=σ3
1−3σ2σ1+ 3σ3=σ4
1−4σ2σ2
1+ 4σ3σ1+ 2σ2
2soit
σ2=σ2
1/2−1 et 3σ3= 2 −σ3
1+ 3σ1(σ2
1/2−1) et la derni`ere ´equation devient alors σ1(σ3
1/6−2σ1+ 8/3) = 0. Les
racines de X3−12X+ 16 ´etant 2 et −4, on obtient alors σ1= 0,2,−4 et donc σ2=−1,1,7 et σ3= 2,0,−6. Les
triplets (x, y, z) sont alors les racines des polynˆomes X3−X−2, X3−2X2+X,X3+ 4X2+ 7X+ 6.
Exercice 6. Soient a1,··· , andes nombres strictement positifs; montrez que (a1···an)1/n ≤a1+···+an
net d´eterminez
tous les polynˆomes `a coefficients 1,−1,0ayant toutes leurs racines r´eelles.
Preuve : L’in´egalit´e propos´ee d´ecoule directement de la concavit´e du logarithme ln a1+···+ln an
n≤ln a1+···+an
n. On
applique cette in´egalit´e aux carr´es des racines de P(X) = Xn−σ1Xn−1+···+(−1)nσn, soit (σ2
n)1/n ≤σ2
1−2σ2
n≤3/n,
soit n≤3. Une inspection cas par cas donne X±1, X2±X−1, X3+X2−X−1 et X3−X2−X+ 1.
Exercice 7. Continuit´e des racines de polynˆomes Pour P=anXn+···+a1X+a0un polynˆome `a coefficients
complexes de degr´e n, on note ||P|| =|an|+··· +|a0|;|| || est une norme sur Cn[X].
(i) Pour z∈C, une racine de P, montrez que |z| ≤ ||P||
|an|.
(ii) Soit (Pk)k∈Nune suite qui converge vers Pdans Cn[X]. Soit zune racine de Pde multiplicit´e p. Montrez
que pour tout ² > 0, il existe k0tel que pour tout k≥k0, il y a au moins pracines de Pkdans la boule de
centre zet de rayon ².
Preuve : (i) Comme ||P|| ≥ |an|, la relation est triviale si |z| ≤ 1. Supposons |z|>1, de l’´egalit´e
anzn=−(an−1zn−1+··· +a0)
on en d´eduit que |an||z|n≤(Pn−1
i=0 |ai|)|z|n−1≤ ||P|| |z|n−1et donc |z| ≤ ||P||
|an|.
(ii) Remarquons d´ej`a que la suite ||Pk|
ak,n est convergente de sorte qu’elle est born´ee et donc qu’il existe Mtel
que pour tout ket toute racine de Pk, son module est inf´erieur `a M. On note Kla boule de centre 0 et de rayon
M. Il s’agit de prouver que pour kassez grand, l’ensemble Ikdes racines de Pkdans la boule ouverte centr´ee en
zet de rayon ², est de cardinal p.
On raisonne par l’absurde et supposons que pour tout k0∈N, il existe k≥k0tel que le cardinal Ikest
strictement inf´erieur `a p. On num´erote les racines (xk,i)1≤i≤nde Pkde sorte que |z−xk,i|soit croissant. Ainsi on
peut extraire une sous-suite (Pψ(k))k∈Ntelle que
p≤i≤n|z−xψ(k),i| ≥ ²
La suite ((xψ(k),1,··· , xψ(k),n))k∈Nprend ses valeurs dans le compact Kn. Quitte `a en extraire une sous-suite, on
peut supposer que pour tout 1 ≤i≤n,xψ(k),i converge vers yi. En particulier pour tout p≤i≤n,|yi−z| ≥ ².
Or Pψ(k)(X) = aψ(k),n Qn
i=1(X−xψ(k),i) converge vers P(X) = anQn
i=1(X−yi) ce qui fournit la contradiction.
Exercice 8. Montrez que l’ensemble des matrices complexe `a valeurs propres distinctes, est un ouvert connexe de
l’ensemble des matrices.
Preuve : Soit Aune matrice poss´edant nvaleurs propres distinctes de sorte que son polynˆome caract´eristique est
scind´e `a racines simples. D’apr`es la continuit´e du polynˆome caract´eristique et de celle des racines d’un polynˆome,
on en d´eduit que pour tout A0proche de A, le polynˆome caract´eristique de A0poss`ede, sur C,nracines distinctes.
(Si Aet A0sont r´eelles, alors leurs racines le sont aussi: pour Ac’est vrai par hypoth`ese, pour A0, ses racines sont
complexes conjugu´ees et proches de celles de χA, on conclut en remarquant que ces derni`eres sont simples.)
On rappelle que GLn(C) est connexe car c’est le compl´ementaire des z´eros du d´eterminant qui est un polynˆome
en n2variables. Explicitement ´etant donn´ees P1, P2deux matrices inversibles, on consid`ere le polynˆome det(P1z+
(1 −z)P2). Le compl´ementaire de l’ensemble (fini) des z´eros de ce polynˆome est connexe; on consid`ere alors un
chemin qui relie 0 `a 1 dans ce compl´ementaire, ce qui fournit un chemin de P1`a P2dans GLn(C).
En ce qui concerne les matrices `a valeurs propres distinctes, c’est le compl´ementaire des z´eros du polynˆome en
n2variable d´efinit comme le discriminant du polynˆome caract´eristique. Explicitement on proc`ede comme ci-dessus.
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