VACCINATION
8 ADOLESCENCE & Médecine • Juillet 2012 • numéro 4
compte tenu de sa moindre incidence,
d’être confirmée biologiquement
pour mettre en place les mesures pré-
ventives autour de cas. Il existe deux
moyens.
A partir de la salive
A partir d’un prélèvement de salive (kit
salivaire) (non invasif), délivré par la
DDASS et à adresser au CNR et des pa-
ramixoviridae respiratoires par enve-
loppe pré-affranchie. Il s’agit de l’ap-
proche alternative recommandée par
le plan d’élimination de la rougeole :
- à partir d’un écouvillon mousse que
l’on passe sur la gencive pendant une
minute ;
- permet la recherche d’ARN viral
(PCR) et des IgM et IgG spécifiques ;
- les résultats peuvent être adressés au
médecin prescripteur et à la DDASS en
moins de 3 jours ;
- il est nécessaire de s’assurer de l’ab-
sence de vaccination anti-rougeole
dans les 2 mois précédant ce prélève-
ment.
Par sérologie
Par sérologie sur prélèvement de sang :
- technique la plus simple si résultat
obtenus en 3 jours ;
• Parent du Châtelet I, Antona D, Freymuth F et al. Spotlight on measles
2010: Update on the ongoing measles outbreak in France, 2008-2010.
Euro Surveill 2010 ; 15.
• Gaudelus J, Cohen R, Lepetit H et al. Vaccinoscopie : couverture
vaccinale chez les adolescents en 2009. Méd.Enf 2010 ; 387-91.
• InVs. Nouveau calendrier vaccinal : haro sur la rougeole. BEH 22 mars
2011/n°10-11.
• INPES. Recrudescence en France de la rougeole. Mars 2009. http://
www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1172.pdf.
• InVs. Extrait du calendrier vaccinal. http://www.ars.paca.
sante.fr/fileadmin/PACA/Doc/Actu_2011/Rougeole/Rougeole_
CalendrierVaccinal-2011.pdf.
POUR EN SAVOIR PLUS
- par méthode ELISA, les IgM spéci-
fiques sont détectées au moment de
l’éruption et jusqu’à 60 jours plus tard.
Les IgG apparaissent peu après ;
- une sérologie négative dans les 3 pre-
miers jours de l’éruption doit être
confirmée 8 jours plus tard ;
- il est nécessaire de s’assurer de l’ab-
sence de vaccination anti-rougeole dans
les 2 mois précédant ce prélèvement.
La détection par PCR dans le rhynopha-
rynx, les lymphocytes… de l’ARN viral
est réalisable de quelques jours avant le
début de l’infection à 12 jours après.
L’intérêt des immunoglobulines poly-
valentes en post-exposition à un cas
confirmé est évalué au cas par cas,
chez des sujets à risque, en lien avec
un service hospitalier (pédiatrie, in-
fectiologie) et elles doivent être admi-
nistrées dans les 6 jours qui suivent le
contage, par voie IV, pour une protec-
tion estimée d’un mois. Il est recom-
mandé au décours, après un délai d’au
moins 3 mois, une vaccination par le
vaccin trivalent.
CONCLUSION
La circulation très active du virus de-
puis 2008 s’accompagne d’une recru-
descence des cas de rougeole chez des
sujets plus âgés, modifiant le statut de
la rougeole d’une fièvre éruptive de
l’enfant à celle aussi de l’adolescent
et de l’adulte jeune. L’augmentation
du pourcentage de la population ré-
ceptive par insuffisance de la couver-
ture vaccinale est à la source de cette
récidive, de même que la possibilité
de transmission en milieu de soins, et
la méconnaissance du signalement
et des actions associées. Aussi, notre
participation médicale active à la cam-
pagne de prévention en recomman-
dant le ROR selon un calendrier sim-
plifié : « né(e) après 1980 : 2 doses de
ROR », doit elle permettre de revenir à
un niveau d’infection maîtrisé, avant
la dissémination rapide du virus à une
population exposée et à risque de com-
plications potentiellement graves. l
MOTS-CLÉS :
Rougeole, Vaccination,
Epidémie, France,
Recommandations, ROR
contagiosité (jusqu’à 5 jours après le début
de l’éruption), surtout vis-à-vis des sujets
non vaccinés ou n’ayant pas fait la rou-
geole ;
c. recherche d’autres cas dans l’entourage
familial par l’interrogatoire, que ce cas soit
confirmé ou non et ce dans les 24 heures
qui suivent le signalement ;
d. vérification du statut vaccinal et vacci-
nation si nécessaires des sujets contacts
(Tab. 2). En l’absence de carnet de santé,
de vaccination, ou d’antécédent noté
de rougeole, la personne est considérée
comme non immunisée et potentiellement
réceptive à la rougeole.
5. Prise en charge en ville
Traitement symptomatique et étiologique
des complications peu sévères, associé à la
surveillance du patient. Si l’état du patient
et son environnement le permettent, retour
au domicile où il devra garder la chambre
(lavage des mains, aération régulière de la
chambre etc.). En cas d’hospitalisation né-
cessaire, prévenir l’équipe hospitalière de
l’arrivée d’un cas de rougeole pour la mise
en place des mesures préventives.
La vaccination, si elle est réalisée dans
les 72 heures qui suivent le contact avec
un cas, peut éviter la survenue de la ma-
ladie, justifiant la mise en œuvre précoce
et rapide de ces actions.