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Les grandes villes du monde Moscou Par Annie-­‐Claude Labrecque – septembre 2012 1. Introduction Depuis les dernières années, différentes firmes privées ou organismes internationaux ont mis en place des palmarès afin de classer les villes du monde (consulter la capsule introductive pour plus de détails sur les palmarès et la méthodologie menant aux choix des villes retenues). L’objectif poursuivit dans cette série de capsules est d’explorer les réalités historiques, géographiques, économiques, sociales et urbaines de différentes grandes villes du monde qui se retrouvent dans les grands palmarès de ville. La notion de ville mondiale sous-­‐entend à la fois une grande relation avec les autres villes du globe, avec un rôle de point de relai dans l’économie mondiale, mais aussi une importance sur différents plans soit économique, culturel ou politique (Braudel 1979; Friedmann 1986; Dollfus 1996; Sassen 2001). C’est dans cette perspective que Moscou a été sélectionnée pour faire partie des capsules. Mégalopole européenne, Moscou est passée de ville symbole de la puissance et de l’étendue de l’empire soviétique à ville en transition politique, économique et culturelle qui a su se tailler une place sur la scène européenne et mondiale. Le but de cette capsule est donc de donner un portrait global de la ville de Moscou en se servant des palmarès et en amenant des éléments de nature plus factuelle, en faisant un survol de son histoire, de sa trame urbaine, de sa géographie, de son administration, de son économie et de sa démographie, pour ensuite faire ressortir les enjeux urbains caractéristiques de la ville et faire état de la recherche récente sur la ville et l’agglomération moscovites. Ce travail n’est pas exhaustif; il veut plutôt être un outil qui réuni des informations de base sur la ville, afin de proposer des textes pouvant démarrer une démarche de recherche plus approfondie. La recherche documentaire qui a permis l’élaboration de cette capsule est basée sur des monographies et des articles scientifiques récents recensés dans les principales bases de données, ainsi que sur la recherche internet. 2. Moscou dans les palmarès Comme le mentionne Kolossov et O’Loughlin (2004), Moscou a toujours été une ville mondiale. C’est cependant les modalités de son insertion dans les réseaux internationaux qui ont évolué au cours du 20e siècle. En effet, si à l’époque soviétique l’importance de Moscou sur la scène internationale tenait essentiellement par son rôle géopolitique en tant que capitale de la superpuissance qu’était l’URSS, sa position mondiale s’est vue modifiée suite à la chute de l’empire soviétique. Avec son ouverture sur l’ouest, l’adoption de l’économie de marché et l’exploitation et la vente internationale d’hydrocarbures, la Russie est devenue un pays influent sur la scène mondiale. Pays émergent membre du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), la Russie, et 1 à sa tête sa capitale Moscou, connait une croissance économique rapide depuis les années 1990, ce qui transparait maintenant dans les palmarès mondiaux. Dès le début des années 2000, avec l’apparition des premiers classements de villes mondiales s’appuyant sur des données statistiques, Moscou est une ville de second ordre comparée aux villes occidentales, alors qu’elle occupe une position dominante par rapport aux villes des États de l’ex-­‐Union soviétique (Brade et Rudolph, 2003; Mendras, 2009). Selon le classement du Foreign Policy Magazine, Moscou se trouve pour l’année 2012 à la 19e position de ce palmarès, statut quo face au classement de 2008, mais grande amélioration par rapport à celui de 2010 où Moscou avait alors chuté à la 25e position à cause d’un important ralentissement économique. Pour l’année 2012, Moscou performe particulièrement bien dans les indicateurs économiques et culturels, notamment à cause du maintien de sa production et des activités économiques et grâce à la revalorisation récente du patrimoine et de la culture moscovite. Elle performe cependant moins bien au niveau du capital humain et de l’engagement politique (AT Kearney, 2010, 2012). Pour sa part, les classements de 2008 et de 2010 du GaWC, qui analysent le degré de connectivité des villes et leur interdépendance internationale, considèrent Moscou comme une ville Alpha. La capitale russe, au centre de toute une économie en émergence, est donc une ville intégrée mondialement qui fait le relais entre les principales régions économiques du monde et entre ces régions et les États. Il s’agit d’une amélioration pour Moscou, puisque dans les classements de 2000 et de 2004, elle était une ville Béta +, donc une ville mondiale importante qui contribue surtout à lier sa région et son État à l’économie mondiale sans pour autant avoir un rôle intrinsèque dominant à l’échelle économique mondiale (site Internet du GaWC) Selon le Mastercard Worldwild Centers of Commerce Index, Moscou se classe au 51e rang sur les 75 villes considérées comme globales pour l’année 2008, ce qui est une amélioration considérant l’absence de Moscou dans le classement de l’année précédente. Encore ici, Moscou se démarque par ses relatifs bons résultats dans les indicateurs liés à l’économie (stabilité, entreprenariat, facilité d’investissement). Là où Moscou performe moins bien, c’est au niveau du cadre légal et politique, de la qualité de vie et de la production de savoirs. Finalement, selon le Global Power City Index de la Mori Memorial Foundation, Moscou ne fait guère mieux qu’une 33e place sur 35 pour l’année 2011. Si son classement par indicateur est relativement acceptable lorsque l’on parle d’accessibilité aux transports dans la région métropolitaine (10e sur 35), de recherche et de développement (18e sur 35) et d’économie (27e sur 35), Moscou n’impressionne pas pour les indicateurs liés à la qualité de vie (32e sur 35) et l’environnement (bonne dernière). Du point de vie démographique, selon les statistiques révisées de l’ONU pour l’année 2011, l’agglomération de Moscou, avec ses 11,62 millions d’habitants est l’agglomération la plus populeuse d’Europe et arrive au 16e rang mondial. 2 3. Portrait Symbole de la puissance soviétique, Moscou, capitale de la Fédération de Russie, a subit depuis la décennie 1990 de nombreuses et profondes transformations. Elle est maintenant un haut lieu où tous les pouvoirs nationaux s’y concentrent : politique, administratif, financier, économique, médiatique, etc. (Mendras, 2009). Cette modernisation, cette ouverture à l’Occident et au monde, ne s’est pas faite sans heurts, accentuant certains clivages socio-­‐économiques, culturels et urbanistiques (Kolossov et O’Loughlin, 2004). C’est souvent ces clivages qui expliquent pourquoi Moscou, malgré sa démographie et son influence économique à l’échelle internationale, n’est pas en mesure d’atteindre les sommets des palmarès et demeurent, pour certains, une ville en émergence. Histoire de la trame urbaine La première mention de l’existence de la ville de Moscou remonte en 1147 dans la chronique Ipatievskaya. Au cours des siècles, la ville a su acquérir puissance et richesse grâce à plusieurs grandes dynasties princières. C’est au 14e siècle que Moscou devient la capitale politique et religieuse du grand-­‐duché de Moscovie. Elle perdra ce titre en 1703 au profit de Saint-­‐
Pétersbourg pour le regagner en 1918 grâce au gouvernement bolchévique. Moscou devient alors le symbole de la grandeur et de la puissance du bloc communiste (Schaub, 2001). Dès la naissance de la ville, la trame urbaine de Moscou apparait. D’un noyau concentrique historique autour du Kremlin, la métropole se développe de façon radiale et circulaire. Suivant cette forme urbaine ressemblant à une toile d’araignée, Moscou met graduellement en valeur ses territoires un cercle après l’autre suivant les grands axes autoroutiers partant du centre et s’étendant dans l’agglomération. Dans les années 1930, la frontière de la ville est la ceinture verte créée par Staline et autour de laquelle commence à Schéma de la trame urbaine radicale et circulaire de Moscou. émerger des villes satellites. En 1960, Source : Vendina, Olga (2002), « Bilan de la décennie 1991-­‐2001 à Moscou : Mutations et alternatives du développement », Hérodote, vol. c’est l’autoroute circulaire de Moscou 1, no104, p.166-­‐191. http://www.cairn.info/revue-­‐herodote-­‐2002-­‐1-­‐
page-­‐166.htm 3 (MKAD) qui sert de frontière à la ville alors que depuis 2005, ce sont la ligne principale du métro de Moscou (Koltsévaya) et la Troisième route circulaire (l’autoroute périphérique) entourant la ville qui représentent les limites de la capitale. Durant la période soviétique, le développement urbanistique de Moscou fut hautement planifié. La ville était un gigantesque laboratoire d’élaboration et de réalisation d’idées urbanistiques à des fins de propagande soviétique. Il découle de cette planification urbaine une trame standardisée, nette et logique favorisant la séparation du territoire en zone d’activités (Vendina, 2002a), ainsi que l’émergence d’une importante architecture monumentale (surtout sous Staline) hautement symbolique. Bâtiment principal de l’Université de Moscou, construit en 1953. Structure faisant partie des Sept Sœurs de Staline. Source : Libre de droits. http://villesdumonde.centerblog.net/2667616-­‐Le-­‐4eme-­‐plus-­‐
grand-­‐gratte-­‐ciel-­‐Europe Esquisse de l’immeuble Zaryade, la huitième sœur moscovite jamais construite. À l’origine, Staline voulait faire construire à Moscou huit gratte-­‐ciels symbolisant les huit cents ans d’existence de la ville (1147-­‐1947). Seulement sept seront construits. Source : Libre de droits. http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:
Zaryadye.jpg Théâtre de l’Armée russe, construit en 1940. Source : Sergei Dorokhovsky (2008). http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Red_Army_The
atre_in_Moscow.jpg 4 Géographie et administration Moscou est la mégalopole la plus nordique du monde et se caractérise par son éloignement des mers. Son territoire est administrativement divisé depuis 1991 en 10 arrondissements qui eux se divisent en 123 quartiers. La ville de Moscou possède aujourd’hui cinq couronnes en plus de l’important territoire (1 480 km2) du Grand Moscou annexé à la capitale à l’automne 2012. Entourant la ville de Moscou (près de 2 000 km2 – comprenant le Grand Moscou), nous retrouvons l’oblast de Moscou (47 000 km2), entité fédérée de la Fédération de Russie. L’oblast se divise en 38 districts et administre 30 villes. Fait particulier, la ville de Moscou En jaune, la ville de Moscou. En vert, territoire du Grand possède un statut territorial particulier, celui Moscou annexer à la ville en 2012. Source : Source : Site Internet du District of Moscow. de ville fédérale, et donc est indépendante http://www.mrm.ru/ de l’oblast, tout en y étant enclavée. L’agglomération urbaine de Moscou se compose donc de la ville de Moscou et de l’oblast de Moscou (sauf ses extrémités est et ouest, ce qui représente 5 % de la population de l’oblast). Traditionnellement, les autorités russes déterminent les limites de l’agglomération par l’accessibilité au centre-­‐ville en moins de deux heures par l’utilisation des transports en commun (Ioffe et Zayonchkovskaya, 2011). En jaune, nous retrouvons la ville de Moscou (comprenant le nouveau territoire du Grand Moscou), et d’autres villes de plus petite taille, qui ne font pas partie de l’oblast suite à des décrets gouvernementaux. Source : Libre de droits. http://en.wikipedia.org/wiki/File:Moscow_region.
png 5 Démographie Selon les données de l’ONU, la population moscovite était de 5,36 millions en 1950 (5e agglomération la plus populeuse au monde). Vingt ans plus tard, Moscou comptait 7,11 millions d’habitants (10e rang mondial). En 1990, Moscou est la 15e agglomération la plus populeuse avec ses 8,99 millions d’habitants. Aujourd’hui, toujours selon les chiffres de l’ONU, la capitale russe compte 11,62 millions d’habitants (16e rang mondial), surpassant les régions de Saint-­‐
Pétersbourg et de Leningrad. Elle concentre en 2010, 12,3% de la population totale du pays (Ioffe et Zayonchkovskaya, 2011). Les chiffres montrent cependant que le taux de croissance démographique diminue constamment depuis les dernières décennies à Moscou. Si, dans la période antérieure à 1990, l’accroissement de la population urbaine à Moscou était due au croit naturel (fécondité), au solde migratoire et à l’intégration de nouveaux territoires, depuis les années 1990, c’est surtout l’intégration de nouveaux territoires qui explique l’augmentation de la population urbaine dans la capitale, les taux de fécondité et de migration étant en diminution constante (Haeringer, 2002). Moscou ayant conservé le système soviétique d’attribution de permis de résidence dans la capitale, les statistiques démographiques ne tiennent pas compte des individus non-­‐enregistrés vivant illégalement dans la capitale, des étudiants, des migrants saisonniers ou pendulaires (flux de transit), etc. En comptant ces individus, on se retrouve avec une population quotidienne variant entre 15 et 20 millions de personnes. Économie Nous ne pouvons passer sous silence l’impact qu’a eu à Moscou, et dans toute la Russie, la transition vers l’économie de marché engagée après la dissolution de l’URSS. Durant la perestroïka (1992-­‐1998), Moscou devient un intermédiaire entre les régions russes, les anciennes républiques soviétiques et les pays occidentaux. En 1998, elle doit faire face à une importante crise économique due à son décalage par rapport aux structures économiques occidentales. Un important plan de modernisation, de reconversion et de rattrapage économique est alors mis en place (Kolossov et Loughlin, 2004). Graduellement, Moscou tire avantage de sa position de ville principale et centrale de Russie pour affirmer, dans ce nouveau cadre capitaliste, son contrôle sur les flux économiques, bancaires, financiers et marchands (Guilluy-­‐Sulikashvili, 2011). À l’échelle russe, au début des années 2000, c’est à Moscou que se concentrent les deux-­‐tiers des investissements étrangers, que les banques et institutions d’assurances y font 80 % de leur chiffre d’affaire annuel et que plus de 80% du trafic aérien national y transite (Haeringer, 2002). Afin de concurrencer les grandes villes occidentales, Moscou procède depuis 1992, mais de façon accélérée depuis les dernières années, à la construction d’un vaste centre des affaires internationales, Moskva-­‐City, nouveau centre-­‐ville d’environ un kilomètre carré combinant affaires, divertissements et espaces résidentiels. Se trouvant dans le centre-­‐ouest de la capitale, 6 le CCIM Moskva-­‐City accueille aujourd’hui 4 000 travailleurs à l’intérieur de nombreux gratte-­‐
ciels ultra modernes alors qu’on estime à 20 000 le nombre de travailleurs d’ici 2016 (Site Internet de la ville de Moscou – section Business et finances). Moska-­‐City, oscou Le secteur Mindustriel moscovite, autrefois considérable (textile, constructions mécaniques, Source : Rianovost, 2010. http://en.rian.ru/russia/20100921/160670495.html automobiles, sidérurgie, etc.), est rapidement devenu obsolète face à la concurrence internationale (Haeringer, 2002). L’industrie connait de grandes difficultés autant à Moscou que dans la région moscovite. Le mouvement de relocalisation en périphérie de plusieurs industries depuis 1990 a eu comme première conséquence l’augmentation du chômage à Moscou, puis, dans un deuxième temps, a provoqué l’appauvrissement de ces mêmes périphéries devenues mono-­‐industrielles suite au démantèlement de ces industries incapables de faire face à la concurrence étrangère (Chernyshova, 2010). À Moscou, c’est surtout le secteur tertiaire, dont celui des grands services hérité du système soviétique, qui conserve le plus de stabilité dans l’économie moscovite, quoiqu’encore ici on remarque la désuétude de certains de ces mêmes grands services (écoles, hôpitaux, etc.). 4. Principaux enjeux urbains Désengorgement du centre Moscou étant une métropole concentrée en son centre, prise entre ses axes autoroutiers circulaires limitant son réaménagement, son développement plutôt anarchique depuis son ouverture à l’ouest cause beaucoup d’inconvénients : l’engorgement et la congestion importante de ses espaces urbains. La densité de population à Moscou est en moyenne de 16 000 personnes par km2 en 2010. Si la capitale russe aspire à devenir une ville mondiale de qualité, offrant un beau cadre de vie, celle-­‐ci doit revoir sa planification urbaine presque en entier. Le Plan général d’urbanisme de Moscou (1999), la Stratégie de développement de la ville de Moscou jusqu’en 2025 (2007) et le projet du Grand Moscou (2012) ont tous mis de l’avant d’importants projets de réaménagement de l’espace urbain afin de moderniser la capitale. Après plusieurs politiques de densification des quartiers moscovites, c’est l’étalement urbain qui est devenu la solution envisagée par plusieurs plans d’urbanisme. On favorise le développement 7 des villes périphériques de l’oblast de Moscou (Golubchikov, Makhrova et Phelps, 2010; Golubchikov et Phelps, 2011; Mason et Nigmatullina, 2011) ainsi que la mise en valeur de nouveaux territoires comme la Moskva-­‐City et, plus récemment, le projet du Grand Moscou (Argenbright, 2011; Pagonis et Thornley, 2000). Par le nouveau centre-­‐ville moderne et le nouveau centre des affaires internationales qu’est la Moskva-­‐City et par l’annexion à la capitale de 1480 km2 de territoire appartenant auparavant à l’oblast via le projet Grand Moscou, les autorités moscovites visent la création de nouveaux pôles urbains dans la ville permettant de désengorger son centre et donc rendre plus efficace toute activité urbaine. Cependant, pour certains chercheurs, l’étalement urbain tel que prôné par le Grand Moscou ne risque pas de régler les problèmes d’engorgement de la capitale, mais plutôt d’en devenir partie prenante en provoquant une augmentation des migrations pendulaires vers le centre de Moscou ou vers les nouveaux territoires, maintenant ainsi l’engorgement dans certains lieux critiques ou même créant de nouveaux goulots d’étranglement ailleurs sur le territoire moscovite. Plus encore, la densification sauvage de Moscou et son étalement urbain rapide des dernières années fragmentent de plus en plus la couronne verte de la ville, abandonnée à une spéculation foncière priorisant l’habitation individuelle pavillonnaire souvent de luxe, causant, du même coup, de nouveaux enjeux urbains et environnementaux (Boentje et Blinnikov, 2007; Popov, 2007). Transport urbain Moscou est renommée pour ses embouteillages monstres qui bloquent la ville à toute heure du jour. Cet enjeu urbain est de taille et oblige une révision complète de la conception du transport urbain dans la capitale par une prise en charge musclée de la trame urbaine par les autorités et le secteur privé (PPP) (Both, 2005; Carpintero, Camos Daurella et Barcham, 2010). Les problèmes du système de transport routier de Moscou, élaboré majoritairement à l’époque soviétique, découlent d’une mauvaise planification de l’utilisation privée de l’automobile, mais également d’un manque d’investissements dans l’entretien et l’amélioration des structures. Déjà en 2000, le trafic urbain réel dépassait de 2 à 3 fois la norme prévue par les ingénieurs soviétiques (Grinkevitch, 2010). En 2011, le gouvernement de Moscou a rendu public une série de Congestion routière dans le centre de Moscou. mesures visant à résoudre les Source : Blog English Russia, 2006. problèmes d’embouteillage et de http://englishrussia.com/2006/10/31/moscow-­‐traffic-­‐nowadays/ congestion dans les transports moscovites. Le plan se découle en 8 sept thématiques : ossature du transport; circulation; intégration des infrastructures de transport aux autres systèmes urbains; gestion du trafic; développement des infrastructures de transport et finalement planification stratégique (Site Internet de la Ville de Moscou – section Économie urbaine). En contrepartie, le métro de Moscou, véritable palais sous-­‐terrain et fort symbole de l’ère stalinienne, peut être qualifié de fiable et d’efficace (Neutatz, 2007). Le palmarès du Mori Memorial Foundation en fait même la remarque lorsqu’il parle de l’accessibilité au transport en commun dans la capitale russe. Les autorités moscovites et fédérales planifient d’importants investissements dans le réseau, entre autres par l’ajout de 30 nouvelles stations dans le Grand Moscou à partir de 2012. Voir le site Internet Moscow Metro. Panoramas and details pour avoir plus de détails sur l’œuvre stalinienne. Crise du logement et ségrégation résidentielle Le passage d’une politique urbaine productrice de la ville au néolibéralisme occidental a profondément transformé le marché du logement et l’urbanisme à Moscou (Richard, 2008). La majorité des habitants vivant dans des logements collectifs, ceux-­‐ci ont pu racheter leur logement à un prix symbolique après la chute du système soviétique. Ce sont surtout les logements mieux situés et plus grands (ceux appartenant à l’ancienne nomenklatura soviétique) et les logements collectifs plus centraux qui gagneront le plus de la privatisation du marché de l’immobilier, leur valeur augmentant rapidement. Une gentrification s’installe donc dans les quartiers centraux moscovites s’accompagnant d’une rénovation importante du cadre bâti, parfois par la destruction de quartiers entiers ou de monuments protégés (Badyina et Golubchikov, 2005; Cornaz, 2011). Cette gentrification causera la dépopulation du centre. Plusieurs ménages seront forcés de quitter leur logement acheté dans les années 1990 pour se relocaliser dans de grands ensembles périphériques dont certains, de très mauvaise qualité, datent de l’époque de Khrouchtchev (Haeringer, 2001). L’ouverture du marché immobilier à Moscou s’accompagne donc d’une profonde modification du choix des lieux d’habitation, influencé par les prix du foncier. Une ségrégation environnementale presque absente durant l’époque soviétique s’installe comme résultante d’une crise du logement provoquée par ce nouveau marché immobilier (Golubchikov et Badyina, 2006; Lentz et Lindner, 2003; Makhrova, 2006, 2007; Medvedkov et Medvedkov, 2007; Vendina, 2002b). L’évolution du secteur immobilier moscovite pose également l’enjeu de sa gestion. En effet, la privatisation des appartements n’a pas entraîné la constitution d’un système de copropriété ou de prise en charge des lieux communs et des frais d’entretien. Les logements collectifs, auparavant gérés par le gouvernement, se sont rapidement dégradés faute d’investissements privés. La population doit se contenter d’un stock de logements désuet, bien que coûteux, à moins de pouvoir s’offrir autre chose telle qu’une datcha (maison de campagne pittoresque en bois) éloignée du centre, quoique toujours dans l’aire urbaine moscovite (Haeringer, 2001). 9 Depuis 2009, la ville a mis en place un système de distribution de logement pour aider les jeunes familles. Elle sous-­‐loue à prix abordable des appartements en banlieue moscovite permettant ainsi aux familles participantes d’économiser en 5 ou 10 ans de quoi s’acheter leur propre appartement. Il faut toutefois attendre des années avant d’obtenir un tel logement et l’augmentation du foncier rend difficile pour la ville de se prévaloir de nouveaux logements (Site Internet de la ville de Moscou – section Priorité sociale). À l’autre bout du spectre, nous retrouvons la question des logements de luxe et la construction de gated communities afin de loger à grands frais les « nouveaux Russes », cette nouvelle bourgeoisie moscovite qui s’est enrichie grâce à l’économie post-­‐soviétique (Blinnikov et al., 2006; Medvedkov et Medvedkov, 2007; Vendina 2004; Zotova, 2012). Ces logements sont plus avantageux à construire pour les promoteurs privés que les grands ensembles si essentiels à la majorité de la population. Préservation et mise en valeur du patrimoine urbain Suite à deux décennies de reconstruction, de densification sauvage et de modernisation de la trame urbaine afin de répondre à des standards occidentaux, un grand nombre de quartiers historiques, d’églises et de lieux patrimoniaux ont été détruits partout dans Moscou, mais de façon plus soutenue dans son centre historique. L’impératif de développement tout azimut de la capitale russe par des promoteurs privés et des gouvernements (surtout celui du maire Iouri Loujkov) a grandement détérioré le patrimoine moscovite. En 2010, on estime à près de 1000 le nombre de monuments détruits pour des fins de construction, dont plus de 100 avaient des statuts protégés (Robin, 2010). Au cours des dernières années, de nombreuses réflexions sur la perception symbolique, l’utilisation, la gestion et la gouvernance de certains espaces urbains publics devant ou non être privatisés ont été menées afin de justifier leur conservation et requalification ou leur destruction (Vendina, 2009). Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau maire de Moscou Seigueï Sobianine en 2010, les autorités municipales semblent plus enclines à introduire une nouvelle politique de conservation du patrimoine. La ville mise aujourd’hui sur la construction d’une nouvelle couronne, « l’anneau d’or », une zone touristique et de loisirs rassemblant 200 monuments de l’héritage culturel et instaurant une zone piétonne entourant le Kremlin (Site Internet de la Ville de Moscou – section Projets d’investissements; Cornaz, 2011). Les citoyens s’impliquent également de plus en plus dans ces mouvements de préservation et de mise en valeur du patrimoine moscovite. Un groupe de la société civile a travaillé à la mise en musée d’une coopérative d’habitation datant des années 1920, la cité-­‐jardin de Sokol, menacée de démolition dès les années 1970 pour insalubrité et archaïsme (Carton de Grammont, 2009). Plus encore, une nouvelle volonté de promotion de l’identité et de la culture moscovite émerge depuis les dernières années. Elle allie l’héritage slave et l’héritage soviétique, entre autres par la mise en valeur des monuments staliniens (Adams, 2008; Köhring, 2010), des ruines urbaines 10 patrimoniales (Cornaz 2011; Stroud, 2006) et des pratiques et cultes ancestraux (Emelyanova-­‐
Griva, 2010). Gouvernance et démocratie urbaine Bien que très peu traité dans la littérature scientifique, l’enjeu de la démocratie et de la gouvernance urbaine à Moscou semble en être un d’une relative importance depuis les dernières années. Le régime politique poutinien, largement critiqué à l’échelle internationale, et les multiples scandales électoraux, dont plusieurs municipaux, ternissent la réputation de Moscou à l’échelle internationale. Ces faits expliquent en partie pourquoi Moscou échoue à bien performer dans les palmarès au niveau des indicateurs liés à l’engagement politique (AT Kearney) ou au cadre légal et politique (Mastercard). Comme le mentionne Jean-­‐Robert Raviot (2008) bien qu’il existe une base démocratique dans les différents paliers de gouvernance en Russie et à Moscou, celle-­‐ci ne répond pas nécessairement aux normes de bonne gouvernance et de démocratie dictée par les sociétés occidentales. La politique et la gouvernance autant municipale que régionale est extrêmement centralisée, comme à l’époque soviétique. Cette centralisation nuit à l’autonomie de gestion locale qui ne peut pas confronter une mairie centrale forte prônant une gestion autocratique des grands dossiers urbains tels que la grande voirie ou la préservation du patrimoine (Haeringer, 2002). Plus encore, il existe une vraie corruption institutionnelle dans la nouvelle Russie post-­‐soviétique, corruption née à l’intérieur même des organes publics de tous les échelons et qui prospère en relation avec la sphère privée (Kahn, 2003). Économie insulaire moscovite D’une façon très marquée depuis les dix dernières années, la grande réussite économique de Moscou à l’échelle internationale et sa domination toute aussi économique à l’échelle nationale et régionale ont provoqué, puis accentué, une polarisation et un isolement de l’économie moscovite par rapport et au détriment du reste du pays (Haeringer, 2002). Cette disparité ne s’exprime pas seulement en chiffres (valeur de la production, taux de chômage, salaire moyen, etc.). Elle est structurelle, aggravant les conflits avec le pouvoir fédéral centralisateur et avec les autres régions toujours à la remorque de l’influence et des décisions de Moscou en matière d’économie (Bayou, 2003; Kolossov et Vendina, 2002). Plusieurs autorités régionales en sont venues à soutenir leurs propres groupes financiers et industriels présents sur leur territoire, afin de contrebalancer l’expansion des banques de Moscou et la mainmise de ses entreprises sur l’économie régionale. Dans un autre ordre d’idées, bien que la structure économique de Moscou se soit modernisée, elle demeure cependant très loin de ses rivales occidentales, surtout en terme d’offre et de sécurité d’emploi, de rémunération, de filet social et d’emplois dans des secteurs de pointe. L’écart économique entre Moscou, ville mondiale émergente, et d’autres villes mondiales telles que New York, Londres ou Tokyo demeure énorme, comme le démontrent les palmarès (Bayou, 2003). Ceci étant, des milliers, voire des millions de Moscovites sont dans l’obligation de 11 développer des stratégies de survie, des pratiques économiques diverses ou encore d’entrer dans une économie informelle afin d’assurer leur subsistance qui n’est plus garantie par l’État, comme de travaux récents l’illustrent (Berelowitch et Kovalsky, 2002; Williams et Round, 2007, 2010). 5. État de la recherche À la lumière des quelques recherches effectuées sur divers sites Internet, il semble que la recherche (académique ou non) faite à Moscou et portant sur Moscou se concentre généralement sur quelques enjeux urbains clés: la modernisation du cadre urbain moscovite (construction et reconstruction, rénovation, conversion); la croissance économique de la ville (libéralisme, ouverture des marchés et conséquences sur les structures existantes); la gestion immobilière et foncière; et les grands projets d’aménagement et d’étalement (projet du Grand Moscou). Au niveau universitaire, notons la Moscow State University of Civil Engeneering qui possède plusieurs instituts de recherche s’intéressant aux enjeux urbains moscovites, russes et internationaux. Son Académie de construction et d’architecture s’est impliquée, via son Institut central de recherche en études urbaines, à l’élaboration de plans lors du concours international entourant le projet du Grand Moscou. Plus encore, son Institut d’ingénierie urbaine et de gestion immobilière offre des programmes de deuxième cycle se spécialisant dans la gestion de projets immobiliers, mais également dans la gestion des espaces urbains. L’Institut d’architecture de Moscou, également impliqué dans la planification du projet du Grand Moscou, possède plusieurs chaires de recherche en architecture, planification et design urbain. Notons entre autres la chaire portant sur l’histoire de la planification et de l’architecture urbaine en Russie et celle portant sur la planification architecturale urbaine. L’Institut de géographie de l’Académie russe des sciences est également actif au niveau de la recherche urbaine, notamment via son laboratoire de géographie du développement mondial, qui s’intéresse au phénomène d’urbanisation, à l’économie informelle et aux structures post-­‐
industrielles, et via son laboratoire de recherche géopolitique qui s’intéresse aux enjeux géopolitiques russes, moscovites et régionaux post-­‐1990. Plusieurs auteurs lus pour cette capsule sont des membres de l’Institut, notons seulement Olga Vendina et Vladimir Kolossov du laboratoire de recherche géopolitique. Finalement, mentionnons l’Institut d’économie urbaine qui mène depuis les dernières années divers projets de recherche sur le développement de l’économie municipale, sur les finances municipales, sur les relations fiscales intergouvernementales, sur les politiques sociales urbaines, ainsi que sur l’économie et la démocratie urbaine. Les recherches menées par l’Institut ne portent pas exclusivement sur la ville de Moscou, mais plutôt sur l’espace slave dans son ensemble. 12 À l’extérieur de la Russie, certaines universités, départements et chercheurs s’intéressent aussi au cas de Moscou. Oleg Golubchikov est affilié à la School of Geography, Earth and Environmental Sciences de l’Universiry of Birmingham. Il s’intéresse particulièrement à l’économie politique des villes post-­‐soviétiques, dont Moscou, et à la résilience énergétique et l’adaptation aux changements climatiques en milieu urbain. Avec sa collègue Anna Badyina, de l’Université d’Oxford, ils ont faits plusieurs recherches sur la gentrification à Moscou. Aujourd’hui, ils sont consultants pour UN-­‐HABITAT et s’intéressent aux villes durables. Plusieurs organismes sans but lucratif présents à Moscou s’intéressent également aux enjeux urbains de la ville. Darrel Stanaford dirige le satellite russe de l’Urban Land Institute, organisme de recherche et d’enseignement multidisciplinaire (impliquant les industries et acteurs économiques privés) dont la mission est d’assurer une gouvernance responsable de l’utilisation des terres en milieu urbain dans une perspective innovante de préservation de l’environnement. La Liberal Mission Foundation of Theoretical and Applied Research, établie à Moscou depuis 2000, travaille au développement d’une société civile russe et à la diffusion des valeurs libérales (autant économiques, politiques que culturelles) à travers le pays. Créé au début des années 2010, l’Institut Strelka des médias, de l’architecture et du design, pour sa part, s’intéresse à un grand nombre d’enjeux, entre autres l’architecture, les espaces publics et le design urbain moscovite, le statut de méga cité de Moscou, ainsi que le projet du Grand Moscou. Il y a également des institutions internationales qui s’intéressent à la ville de Moscou. Entre 2001 et 2008, la Banque Mondiale a mené une large étude portant sur les transports publics moscovites. Le but du projet était d’améliorer les capacités institutionnelles en matière de planification, de mise en œuvre et d’exploitation du système de transport public. L’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de Paris s’est également intéressé, au début des années 1990, à Moscou, notamment dans un ensemble de capsules portant sur les métropoles en mouvement, capsules rédigées par Philippe Haeringer. L’intérêt pour la ville à cette époque était vif, conséquence de l’effondrement du bloc soviétique. Au début des années 2000, Haeringer et une équipe de l’IRD ont mené une importante étude sur un ensemble de villes de ce qu’ils nomment « l’Eurasie postsoviétique », soit Moscou, Shanghai et Hong Kong. Plus récemment, Haeringer s’est davantage concentré sur les villes et mégalopoles d’Afrique. 6. Conclusion Pour conclure, le portrait fait de Moscou, ainsi que sa place dans les palmarès des villes mondiales, sont le reflet de sa grande ambiguïté, voire de ses contradictions, causées par sa transition, son passage d’un système communiste centralisateur et autoritaire à un système néolibéral moins interventionniste grandement influencé par les réalités du marché et les idéaux occidentaux (enrichissement, modernité, progrès). Depuis les vingt dernières années, Moscou a su se tailler une place non négligeable sur l’échiquier économique mondial, devenant du même coup une ville mondiale en émergence. Mais ce rattrapage et cette quête de richesse, de modernité et de reconnaissance se sont faits à 13 quel prix? Au prix d’une croissance effrénée d’un cadre urbain inadapté déjà saturé en engorgé; d’un étalement brusque, sauvage et ravageur; d’un développement urbain à la fois planifié et chaotique; d’une accentuation du clivage socio-­‐économique entre les « nouveaux Russes » et la masse moscovite; d’une destruction de tout un patrimoine et d’un environnement naturel riche; d’une polarisation économique sans précédent; et finalement, au prix d’un certain déficit démocratique et de gouvernance qui nuit aujourd’hui à l’instauration d’une société civile forte porteuse d’idéaux, d’initiatives et d’innovations. Ainsi, la position de Moscou dans les palmarès des villes mondiales semble toujours fragile par rapport à d’autres villes en émergence, non pas à cause d’indicateurs économiques, puisqu’elle a démontré sa force et son influence internationale dans ce domaine, mais au niveau d’indicateurs socio-­‐économiques, sociopolitiques, culturels et environnementaux. Moscou est devenue un îlot de richesse transcendant sa pauvreté, à la fois intégrée aux réseaux internationaux, mais de plus en plus en rupture avec ses citoyens, sa région et même son pays. 7. Références Ouvrages et chapitres de livre Livres Braudel, Fernand. 1979. Civilisation materielle, economie et capitalisme, XVe-­‐XVIIIe siecle. Paris: Armand Collin. Dollfus, Olivier. 1996. La mondialisation. Paris: Presses de la Fondation nationale des sciences politiques. Haeringer, Philippe. 2002. La refondation mégapolitaine: une nouvelle phase de l'histoire urbaine? Tome 1 -­‐ L'Eurasie post-­‐communiste. Moscou, Shanghai, Hong Kong. Paris: Ministère de l'Équipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer, avec le soutien de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD, Paris). http://portail.documentation.developpement-­‐
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