Cheville
1 Introduction
La cheville est l’articulation entre la jambe et le pied (fig 1). Elle est représentée par
l’articulation talo-crurale entre la talus, le tibia et la fibula. Nous décrirons l’articulation de
la cheville avec les articulations de l’arrière-pied, notamment l’articulation sub-talaire entre
le talus et le calcanéum, dans la mesure où les mouvements sont complexes et dans les trois
plans de l’espace. Ce complexe articulaire de la cheville et du pied possèdent des
mouvements dans un plan sagittal. Il s’agit de l’extension ou flexion plantaire qui éloigne la
face dorsale du segment de la jambe (ou segment crural) comme lors de la marche sur la
pointe des pieds, et de la flexion ou flexion dorsale qui rapproche la face dorsale du pied du
segment de la jambe comme lors de la marche sur les talons. Dans ce plan sagittal,
l’essentiel des mouvements se produisent dans l’articulation talo-crurale. Dans un plan
frontal, l’abduction éloigne l’extrémité du pied de l’axe du corps (comme Charlie Chaplin) et
l’adduction la rapproche. Selon un axe horizontal passant par le deuxième rayon (ou orteil),
la rotation médiale porte la face plantaire en regard de l’axe médian du corps et la rotation
latérale est inverse.
Figure 1 : Schéma de mise en place de la cheville et de l’arrière-pied
La plupart du temps, les mouvements sont combinés. Les deux mouvements les plus
fréquents qui permettent d’adapter la position du pied à la marche, notamment en terrain
accidenté ou en pente, sont l’inversion et l’éversion (fig 2). L’inversion est une combinaison
de l’extension ou flexion plantaire, de l’adduction et de la rotation médiale. L’éversion est
une combinaison de la flexion (ou flexion dorsale), de l’abduction et de la rotation latérale.
Bien sûr, les autres combinaisons de mouvements sont également possibles.
Figure 2 : Mouvements d’inversion et d’éversion
2 Ostéologie
L’articulation talo-crurale unit la face inférieure de l’extrémité inférieure du tibia (voir poly),
la face latérale de la malléole médiale ou tibiale et la face médiale de la malléole latérale ou
fibulaire avec la trochlée du talus qui est composée de la face supérieure, de la portion
cartilagineuse de la face médiale et de la portion cartilagineuse de la face latérale.
L’ensemble de cette articulation ressemble au principe de menuiserie du tenon et de la
mortaise (fig 3).
L’articulation subtalaire unit les trois surfaces cartilagineuses inférieures du talus avec les
trois surfaces supérieures du calcanéum. L’articulation unissant les deux surfaces
postérieures est située en arrière du sinus du tarse dessinés par les deux sillons
correspondant de chaque os. Les surfaces antérieure et moyenne sont très proches et
peuvent être considérées comme fonctionnellement similaires. Elles sont situées en avant
du sinus du tarse. La surface antérieure est située sur la face supérieure du surplomb osseux
que représente le sustentaculum tali.
Figure 3 : Coupe frontale arthrologique de l’articulation talo-crurale
et de l’articulation sub-talaire
3 Arthrologie
L’articulation talo-crurale est fermée proximalement par la syndesmose tibio-fibulaire
composée de ligament tibio-fibulaire antérieur, de ligament tibio-fibulaire postérieur et de
ligament interosseux. L’articulation subtalaire postérieure est séparée des surfaces
subtalaires moyenne et antérieure par le sinus du tarse. Les ligaments se disposent entre le
segment crural, le talus et le calcanéum.
Le ligament collatéral médial ou ligament collatéral tibial ou ligament latéral interne est
dessiné en deux plans. C’est un ligament rubané. Le faisceau profond unit le bord distal du
processus malléolaire tibial à la face médiale du talus, jusqu’au col. Il est disposé en éventail.
Le faisceau superficiel est également rubanée est unit le bord distal de la malléole médiale
au bord médial du sustentaculum tali (du calcanéum) en se prolongeant vers l’avant au bord
médial du ligament calcanéo-naviculaire plantaire. Ce ligament limite le valgus de l’arrière-
pied (fig 4).
Le ligament collatéral latéral ou ligament collatéral fibulaire ou ligament latéral externe est
dessiné en trois faisceaux. Le faisceau antérieur ou ligament talo-fibulaire antérieur s’insère
sur le bord antérieur de la malléole fibulaire et se dirige horizontalement en avant et en
dedans vers le col du talus. Il limite le tiroir antérieur de la cheville. Le faisceau moyen ou
intermédiaire ou ligament calcanéo-fibulaire s’insère sur le bord distal de la malléole
fibulaire et se dirige en arrière et en bas pour se terminer sur la face latérale du calcanéum
en haut et en arrière de la trochlée des fibulaires. Le faisceau postérieur ou ligament talo-
fibulaire postérieur s’insère sur le bord postérieur de la malléole fibulaire et se dirige en
dedans horizontalement pour se terminer sur le tubercule postéro-latéral du talus (fig 5).
Le ligament talo-calcanéen est décrit en deux faisceaux. Il est inséré sur chacune des faces
osseuses talienne et calcanéenne qui forment le sinus du tarse. C’est le ligament principal de
l’articulation sub-talaire.
Figure 4 : Vue médiale du ligament collatéral médial
Figure 5 : Vue latérale du ligament collatéral latéral
4 Myologie
La plupart des muscles de la cheville sont longs et situés à la jambe. Ils sont réunis en quatre
loges musculaires. Il existe une loge postérieure superficielle, une loge postérieure
profonde, une loge latérale et une loge antérieure. Ils se terminent tous sur les os du pied.
Certains ont non seulement une action sur la cheville, mais également une action sur les
orteils.
4.1 Muscles de la loge postérieure superficielle
Le muscle triceps sural compose à lui seul la quasi-totalité de l’ensemble musculaire de la
loge postérieure superficielle. Il est composé de trois chefs qui se réunissent distalement sur
la tubérosité postérieure du calcanéum par le tendon calcanéen ou tendon dAchille. Il est
accompagné par un muscle grêle, le plantaire.
Le muscle gastrocnémien médial s’insère sur le tubercule supracondylaire médial du fémur.
Le muscle gastrocnémien latéral s’insère sur le tubercule supracondylaire latéral du fémur.
Les corps musculaires de ces deux chefs forment le galbe de la moitié supérieure de la
jambe. Ils se réunissent en un corps musculaire distal qui se poursuit par une aponévrose
superficielle (fig 6).
Le muscle soléaire s’insère sur la ligne du soléaire et sur la face postérieure de l’extrémité
supérieure de la fibula en formant une arcade tendineuse intermédiaire. Son corps
musculaire est alors profond par rapport aux corps musculaires des gastrocnémiens. Il se
poursuit par une aponévrose profonde. La réunion des deux aponévroses, superficielle et
profonde, donne en bas le tendon calcanéen.
Le muscle plantaire s’insère sur le tubercule supracondylaire latéral du fémur en dedans de
l’insertion du gastrocnémien latéral. Son corps musculaire est très grêle et suit le bord
médial du gastrocnémien latéral, puis croise en avant celui du gastrocnémien médial pour
longer ensuite le bord médial de l’ensemble aponévrotique du triceps et se terminer sur la
tubérosité postérieure du calcanéus en dedans de l’insertion du tendon calcanéen.
Chacun de ces muscles est innervé par des branches du nerf tibial. Les branches pour les
gastrocnémiens et pour le plantaire naissent dans la fosse poplitée. Le nerf tibial descend
entre les deux chefs des gastrocnémiens, puis sous l’arcade tendineuse du muscle soléaire
il donne l’innervation de ce dernier et se place ensuite dans la loge musculaire
postérieure profonde. Sur son trajet et dans la fosse poplitée, il est accompagpar l’artère
poplitée. Cette artère se divise ensuite pour donner une branche en dehors qui passe dans
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