Les conditions naturelles

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François LAFRENIERE
GRÈCE ET ROME (332-300-SF)
I.
LES CONDITIONS NATURELLES
A.
L'espace grec
B.
1.
La Grèce dans le monde méditerranéen
2.
Les chaînes de montagnes
3.
Les plaines et les fleuves
4.
Les mers, les côtes et les îles
5.
Le climat et la végétation
Le monde romain
1.
La péninsule italienne
2.
Le site de Rome
3.
L’Italie et la Méditerranée
I.
LES CONDITIONS NATURELLES
A.
L'espace grec
1.
La Grèce dans le monde méditerranéen
La mer Méditerranée : mer intérieure, i.e. au milieu des terres.
La Grèce antique était plus étendue que la Grèce actuelle. Elle occupait au minimum tout le
pourtour de la mer Égée.
On divise habituellement la Grèce antique en quatre (4) grandes régions :
1)
La Grèce continentale ou Grèce propre (la péninsule grecque);
2)
La Grèce des îles;
3)
La Grèce d'Asie ou Asie Mineure;
4)
La Grande Grèce (Italie du Sud) et la Sicile.
La Grèce propre est divisée en deux (2) parties par l'isthme de Corinthe. Isthme : étroite
bande de terre entre deux mers ou deux golfes et réunissant deux terres. L'isthme de
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Corinthe fut percé par un canal de 1883 à 1893. Profondeur : 8 m, largeur 22 m, longueur :
6300 m.
En Grèce propre, le nord est désigné Grèce continentale et au sud, on retrouve la presqu'île
du Péloponnèse qui prend la forme d'une feuille de mûrier avec ses quatre (4) doigts
pointant vers le sud.
2.
Les chaînes de montagnes
Le trait le plus marquant du pays grec est la prédominance de la montagne qui occupe 80%
du sol. Il s'agit d'un pays très montagneux, même sur les îles. Plusieurs des hauts sommets
dépassent 2 000 m de dénivelé.
Les chaînes de montagnes les plus importantes :

Le Pinde : épine dorsale de la Grèce. Chaîne de montagne qui sépare la Grèce du
Nord au Sud.

Le Parnasse : en Phocide

Le Taygète : entre la Laconie et la Messénie au sud du Péloponnèse

Le mont Ida en Crète

Le mont Olympe au nord, le plus haut sommet (2985 m), le séjour
inaccessible des dieux.
Même les îles sont essentiellement montagneuses. Partout la montagne et la mer sont
proches. De temps en temps, la Grèce est disloquée par des tremblements de terre. La mer
Égée est d'ailleurs formée par l'effondrement d'un continent. Encore aujourd'hui le pays est
frappé par de violentes secousses. La mer Égée et son pourtour forment une des régions les
plus ébranlées de l'écorce terrestre. Exemple de l'île de Théra (Santorin), encore en activité.
Fosse abyssale du Cap Taenaron (4661 m) au sud du Péloponnèse et de la presqu'île du
Magne. Chez les anciens, les tremblements de terre étaient attribués à la colère du dieu
Poséidon.
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3.
Les plaines et les fleuves
La Grèce est donc traversée de chaînes de montagnes aux pentes raides entrecoupées ici et
là de quelques plaines. Ces plaines sont arrosées de fleuves relativement petits, plutôt des
ruisseaux ou des torrents saisonniers.
Les fleuves :
1.
l'Achéloos en Épire, le plus long
2.
Le Pénée en Thessalie
3.
L'Alphée en Élide, près d'Olympie
4.
L'Eurotas en Laconie, près de Sparte
5.
Le Kifissos en Phocide, aux pieds de Delphes
Le relief a favorisé le morcellement, la division, du territoire en régions nettement
délimitées et indépendantes. Il s’agit d’un déterminisme environnemental très net. Les
communications terrestres étaient, par le fait même, difficiles.
Principales régions et principaux sites archéologiques à connaître et à situer sur une carte.
Principales régions :
Argolide
Attique
Béotie
Cyclades
Ionie
Laconie
Macédoine
Péloponnèse
Thessalie
Thrace
4.
Principaux sites :
Argos
Athènes
Corinthe
Délos
Delphes
Épidaure
Mycènes
Olympie
Sparte
Troie
Les mers, les côtes et les îles
La mer est présente partout. Il s'agit d'un pays au caractère maritime prononcé, car le pays
est baigné par la mer de trois côtés. Le pays est extraordinairement découpé, pénétré de
toutes parts par la mer. Par le fait même, les bons ports abondent. Cela est dû à
l'affaissement de l'écorce terrestre. La mer est la vraie voie de communication. Le
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morcellement du sol rend les communications terrestres difficiles. Rares sont les points à
plus de 80 km de la mer. Il s'agit d'un facteur important dans le développement et la
croissance de la navigation et la présence de la mer stimulait le goût de l'aventure et de
l'exploration.
Les îles qui couvrent la mer sont autant d'étapes et de relais possibles pour les navigateurs.
Ces îles ont favorisé les échange à l’intérieur du monde grec et avec les civilisations
voisines. En mer Égée, il y a 437 îles dont 154 habitées, (forment 20% de la superficie du
sol grec).
La Méditerranée se subdivise en :
Mer Égée
Mer Ionienne
Mer Adriatique
Mer Tyrrhénienne
5.
Le climat et la végétation
En général, il s'agit d'un climat méditerranéen, climat sec, sol sec et rocailleux et peu arable.
Le climat méditerranéen peut se définir comme suit :

Hiver : humide, frais, pluvieux et plus ou moins rigoureux.

Eté : chaud et sec, soleil torride, mais tempéré par des vents.
Impacts sur l'agriculture : peu de précipitations l'été, agriculture difficile, besoin d'irrigation,
l'hiver, les fortes pluies causent l'érosion du sol. Tout cela restreint les cultures. Dans les
régions montagneuses, où c'est plus frais, on pratiquera la culture en terrasses.
L'outil pour faire l'agriculture : l'araire (charrue simple)
La végétation : chênes, pins, sapins, oliviers, mûrier, arbres fruitiers, palmiers.
Trois (3) grandes cultures agricoles :
Culture
Besoin alimentaire
1. Vigne
sucré
2. Olives
oléagineux
3. Blé
farineux
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Les choses n'ont pas beaucoup changé en ce domaine.
Petit bétail : chèvres, moutons. On pratique la transhumance, soit la migration périodique
du bétail de la plaine, qui change de pacage en été et s'établit en montagne (paître en
montagne pendant l'été).
B.
Le monde romain
L’histoire de la ville de Rome, de l’Italie romaine, puis de l’Empire a été conditionnée par
la géographie qui explique en partie l’étonnante expansion de l’humble cité italique qu’est
la Rome primitive.
1.
La péninsule italienne
a) Les montagnes
L’Europe continentale se prolonge en Méditerranée centrale par une longue péninsule :
l’Italie que sa forme bizarre a fait comparer à une botte s’apprêtant à frapper un ballon : la
Sicile. Cette péninsule est parcourue sur toute sa longueur, soit du nord au sud, par une
arête montagneuse, guirlande détachée des Alpes : les Apennins. Sa ligne de crêtes suit de
près le littoral de la mer Adriatique, tandis que chaînons et collines s’étalent beaucoup plus
du côté de la mer Tyrrhénienne. Le long des cassures, est apparu le volcanisme : plusieurs
volcans sont encore de nos jours en activité, principalement le Vésuve en Campanie et
l’Etna en Sicile.
b) Les plaines et les fleuves
Au milieu de ces reliefs tourmentés, les plaines sont petites et dispersées. Souvent
marécageuses, elles sont restées longtemps des foyers de fièvres ou « malaria ». Certaines
cependant sont riches et accueillantes, surtout celles dont le sol est formé de lave.
On distingue, au nord, la vallée et les bassins de l’Arno en Toscane, au centre la petite
plaine du Latium, la « campagne romaine ». Sa superficie n’excède pas 200 km2. Elle est
couverte d’une mince couche de sol arable ; elle est assez humide, marécageuse même par
endroits. Naturellement, elle est destinée à l’élevage plutôt qu’à l’agriculture. Puis, au sud,
la plaine de Campanie, grasse terre au pied du Vésuve, a une antique réputation d’opulence.
Elle produit deux récoltes par année. Mais ces plaines sont de dimension réduites ; sauf le
plateau d’Apulie au sud-est (le talon de la botte !), il n’existe qu’une seule vraie plaine, tout
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au nord : la plaine du Pô (le Pô, c’est le nom du fleuve), marécageuse et s’ouvrant sur
l’Adriatique. Sous la République, celle-ci se trouve aux franges du monde romain.
c) Les mers
Les côtes, à l’est, n’offrent guère d’asiles naturels aux navires, à l’ouest, elles sont à peine
plus accueillantes. La nature ne destinait donc pas l’Italie à une vocation maritime. C’est
d’autant plus vrai que les mers qui l’entourent, ne contiennent que peu d’îles : la Sicile, la
Corse et la Sardaigne. Les Romains furent donc, avant tout, des terriens, un peuple de
paysans. La mer qui se trouve à l’ouest se nomme la mer Tyrrhénienne, celle qui se trouve à
l’est se nomme l’Adriatique et celle qui se trouve au sud-est, au large des côtes de l’Apulie
se nomme la mer Ionienne.
d) Le climat
Le climat de l’Italie est méditerranéen : chaud l’été (torride en lourd même au fond des
vallées) il est relativement doux en hiver près de la mer ; mais le froid est vif, et la neige
fréquente, dans les montagnes de l’intérieur. Les pluies, peu abondantes, tombent surtout à
l’automne et en hiver, en quelques fortes averses, qui grossissent d’un seul coup les
maigres torrents échappés de la montagne.
2.
Le site de Rome
Le site de Rome est situé sur la rive gauche du Tibre (fleuve) dans une région qui s’appelle
le Latium (une plaine de quelque 200 km2). Il s’agit d’un site de premier ordre situé sur le
fleuve, en retrait des marécages et de la côte, facile à garder d’un point de vue défensif. Le
site est également situé dans un axe de circulation terrestre menant de l’Étrurie en
Campanie. Il est aussi situé à la jonction de la navigation fluviale et maritime. Donc, les
conditions du site, sans être spécialement favorables, offrent quelques possibilités
intéressantes (il comporte des défauts importants : sol de réputation agricole médiocre,
plutôt propre à l’élevage, le Tibre est capricieux et provoque des débordements et des
maladies).
Sa position stratégique est de première importance :

Ville aux 7 collines : Palatin, Capitole, Aventin, Caelius, Esquilin, Viminal et
Quirinal ;
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
Ville au centre de l’Italie, sur le Tibre ;

Ville au carrefour de routes terrestre, fluviale et maritime.
Voir la citation de l’auteur latin TITE LIVE, Histoire romaine, V, 54.
3. L’Italie et la Méditerranée
Source : M. LE GLAY, J.-L. VOISIN et Y. LE BOHEC. Histoire romaine. 7e édition. Paris,
PUF, 2002, p. 1-4.
L’Italie se trouve très favorisée par sa position centrale en Méditerranée. Elle est très
engagée dans la mer, tout en étant bien soudée au continent européen par la riche plaine du
Pô. Ceci en fait une terre de rencontre en Méditerranée entre les courants d’échanges et de
cultures entre les deux bassins méditerranéens, comme entre les peuples venus du nord et
les peuples de la mer. Méditerranée = la mer au milieu des terres.
Le bassin oriental de la Méditerranée
Il est depuis des millénaires au cœur de brillantes civilisations et parfois de grands empires
(Égyptiens, Phéniciens, Grèce hellénistique). Il s’agit donc d’une aire où des peuples ont
déjà développé de riches civilisations urbanisées.
Le bassin occidental de la Méditerranée
Le bassin occidental est, quant à lui, bordé de peuples très diversifiés, vivant généralement
dans des villages, en tribus ou en peuples, attachés à une économie surtout agricole, à une
culture et une religion proches de leurs préoccupations quotidiennes et guerrières, ce qui ne
veut pas dire « primitives » dans le sens péjoratif du mot. La région est très faiblement
urbanisée et les civilisations y sont beaucoup moins développées.
Dans les régions littorales du Maghreb des peules berbères (Libyens, Numides, Maures), la
civilisation punique (ou des Phéniciens de l’ouest) s’imposa dans l’est tunisien avec la riche
Carthage, ailleurs sous forme de comptoirs commerciaux disséminés le long des côtes de
l’Afrique. La péninsule ibérique est occupée par des peuples aux civilisations très
différenciées (Ibères, Celtibères … ). En Gaule du sud, les peuples ligures et celto-ligures
de l’est, les peules ibères et celtibères de l’ouest, parfois groupés en confédérations.
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