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En Égypte ou chez les Grecs par exemple, la technologie de maîtrise de l’eau,
soit d’hydrologie s’avérait extrêmement avancée. En outre, les Aztèques, les
Mayas, l’Inde ancienne ainsi que la Chine étaient des économies très
élaborées techniquement et, qui ont généralement duré des milliers d’années.
On peut souligner deux aspects complètement nouveaux avec le système
industriel. Tout d’abord il a apporté un degré de confort et de richesse tout à
fait inédits dans l’histoire de l’humanité. Le corollaire de cela est qu’il a
apporté des problèmes tout à fait inédits.
Complètement immergés dedans, nous ne réalisons pas le caractère bizarre
et étonnant de ce système économique. Je voudrais insister sur le fait qu’il
s’agit d’un système ridiculement jeune qui à peine deux cent ans, soit deux
siècles. Ce n’est rien par rapport aux autres systèmes qui ont duré bien plus
longtemps.
Ainsi pouvons-nous dire que nous nous trouvons au début de ce système
économique. Mais en termes de développement, nous pouvons également
affirmer que nous nous trouvons dans une phase historique, dans laquelle le
système industriel ne s’est jamais autant accru que maintenant. Par exemple
nous vivons aujourd’hui un boom minier à l’échelle planétaire qui se révèle
être absolument inédit dans l’histoire de l’humanité. En effet nous n’avons
jamais creusé autant de mines et extrait autant de minerai.
Il me semble particulièrement important de rappeler la singularité de ce
système.
2.2.2. Le système industriel : ange ou démon ?
Les avis sont partagés. En Inde et en Chine par exemple, on ressent
beaucoup d’optimisme. La population veut aller de l’avant. En Europe,
cependant, on remarque une tendance pessimiste. Cela m’amène à mettre en
exergue une difficulté importante. Toutes les problématiques d’environnement
sont le plus souvent marquées d’approches idéologiques, de biais
philosophiques plus ou moins avoués. Pourquoi ne pas les formuler? Cette
perspective me paraît plus intéressante.
Un exemple qui me plaît est celui de l’île de Pâques. Un ouvrage écrit par un
géographe Américain, Jared Diamond qui a eu un succès phénoménal et qui
s’appelle l’ « effondrement ». Dans le premier chapitre l’auteur décrit la
disparition des habitants de l’île de Pâques, qui ont sottement gaspillé leurs
ressources et détruit leur forêt. En bref, ils ont scié la branche sur laquelle ils
étaient assis. Cette fable est un symbole. Elle nous renvoie à nous, les êtres
humains, qui sommes aujourd’hui en train de faire la même chose. Il existe
aujourd’hui toute une littérature qui tourne autour du mythe l’île de Pâques.
C’est un phénomène assez typique du biais idéologique et qui s’exprime par
une certaine forme de catastrophisme. Toutefois un groupe d’une quinzaine
d’archéologues, d’anthropologues, d’ethnologues et d’historiens ont
récemment repris un à un les arguments du livre de Diamond. Ils ont ainsi
démontré qu’il n’y a pas un seul chapitre qui tient la route, si on analyse
regarde de manière factuelle et en détails.