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Pierre Hadot, philosophe, historien, philologue français et spécialiste
de l’Antiquité, dans son histoire de l’idée de nature, part d’une
sentence d’Héraclite selon laquelle la nature aime à se cacher. La
Déesse Iris-Artémis d’Ephèse représente symboliquement cette
conception. Selon Hadot, cette représentation de la nature fait
référence au fait que le « secret de la nature » se dévoile devant la
Science.
Il existe deux visions/moyens de dévoiler ce secret de la nature:
- La première met en avant le fait que la Science et l’Homme essayent
d’arracher le secret de la nature
- La deuxième fait référence à une initiation aux secrets de la nature,
tel un diapason, pour essayer de déceler et de comprendre cette
dernière
En se basant sur Hadot, Gérald Hess affirme qu’il existe plusieurs
perspectives pour envisager et concevoir la nature :
Perspective techno-scientifique : cette perspective allie la
Science et la Technique. Sa première apparition date de
l’Antiquité, lorsqu’il fallait faire appel à des architectes,
ingénieurs et autres techniciens grecs pour divers travaux.
L’idée de cette perspective techno-scientifique est d’exploiter et de
dominer la nature par la technique. La nature doit se laisser maîtriser.
L’accent est donc mis sur l’exploitation de la nature pour en satisfaire
les besoins humains.
Exemples :
a) la mécanique grecque : les temples ont été créés par des ingénieurs et
techniciens
b) la magie : on essaye d’agir sur la nature et de la maîtriser par l’appel
et l’invocation de différents dieux/démons
c) la méthode expérimentale : on établit des hypothèses pour soigner des
maladies. En cas d’échec, on réessaye, on re-teste avec une nouvelle
hypothèse sur la cause jusqu’à la réussite
Perspective phénoménologique : cette perspective fait davantage référence
à un rapport moins « agressif » à la nature. En effet, on s’initie aux secrets de