classés en fonction de leurs caractéristiques en: tumeur "à risque faible"
1
, tumeur "à risque
intermédiaire"
2
et tumeur "à risque élevé"
3
.
Peut-on prédire la vitesse de développement des ces tumeurs? Actuellement, nous ne le pouvons
pas encore avec certitude malgré les nombreuses recherches en cours à ce sujet. Il est toutefois
possible de surveiller ces tumeurs. Cette étape a été franchie il y a près de vingt ans pour les petites
tumeurs à risque faible ou certains cas de tumeurs à risque intermédiaire, avec l'approche dite de
"surveillance active". La surveillance active consiste à ne pas traiter ces tumeurs tout de suite après
le diagnostic, mais bien à en contrôler l'évolution. Pour ce faire, on dose régulièrement le taux de
PSA et on effectue des biopsies de la prostate (avec une aiguille) à intervalle régulier. Et bien sûr, si la
tumeur donne des signes d'évolution, on applique un traitement curatif "classique" tel qu'il sera
décrit dans les exposés qui me suivront. Mais, pourquoi retarder ce traitement "curatif"?
Les traitements classiques ont des conséquences
Les traitements curatifs classiques sont une épreuve à court terme car ils entrainent au minimum des
perturbations de la vie quotidienne (arrêt de travail, etc.) et sont pénibles à supporter
(hospitalisation, douleurs, anxiété et fatigue). Toutefois, leur inconvénient principal est qu'à long
terme, une minorité seulement des patients traités retrouve son état physique préexistant. Les effets
secondaires les plus fréquents et les mieux documentés sont les changements importants dans la vie
sexuelle, l'incontinence urinaire et les troubles digestifs. Ces effets secondaires varient en fonction
des traitements et sont persistants. Je laisse aux orateurs qui me suivent le soin de les détailler.
Le but de la surveillance active est de retarder voire d'éviter le traitement curatif et par conséquent
les souffrances qui y sont associées.
La surveillance active n'est pas une perte de chance
La surveillance active peut être recommandée si le cancer est petit et à risque faible (parfois aussi à
risque intermédiaire) car elle n'implique pas une perte de chances. La surveillance active est une
modalité thérapeutique qui est testée depuis plus de vingt ans dans des études "dites de cohortes".
Ces études ne contiennent pas de comparaison directe entre patients traités d'emblée et patients
placés sous surveillance active. Toutefois, elles montrent que la mortalité observée (1,9% à 10 ans et
1
(T1-2a* et score de Gleason < 7 et PSA < 10 ng/ml).
2
(T2b-c ou Gleason=7 ou PSA entre 10 et 20 ng/ml).
3
(T3a ou Gleason >7 ou PSA >20 ng/ml).