Les industriels chocolatiers Menier à Noisiel

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Les industriels chocolatiers Menier
à Noisiel
La chocolaterie Menier de Noisiel (Seine-et-Marne) témoigne du
développement d’une entreprise familiale liée à l’essor industriel et
urbain depuis le début du XIXe siècle. Ses différents bâtiments, classés
et réhabilités, sont des exemples d’architectures des XIXe et
XXe siècles (structure métallique, décors de briques émaillées, béton
Hennebique, etc.).
Ce dossier, constitué par le service d’animation du patrimoine de
Noisiel, Ville d’art et d’histoire, comprend :
• Raconte-moi l’ancienne usine de chocolat
pages 2 à 13
Naissance et évolution de l’entreprise
Du moulin à l’usine, l’évolution du site
La fabrication du chocolat
Les bâtiments classés monuments historiques
La réhabilitation
• Émile-Justin Menier (1826-1881)
• Généalogie de la famille Menier
• La cité ouvrière : petit lexique architectural
• L’ancienne mairie
• L’école à Noisiel autrefois
pages 14 à 17
page 18
pages 19 à 21
pages 22 à 25
pages 26 à 29
RACONTE –MOI L’ANCIENNE USINE DE CHOCOLAT
DOSSIER N°2
Jean Antoine Brutus Menier (1795-1853) :
naissance de l’entreprise
C’est après être entré au service de la pharmacie du Val de Grâce que
Jean Antoine Brutus Menier (JAB), originaire d’une famille commerçante
de Bourgueil, fonde son entreprise de droguerie. Ayant pour ambition
de fabriquer industriellement des poudres pharmaceutiques tout en
garantissant une qualité rarement avérée à cette époque, il va s’attacher à
moderniser sa production et à s’agrandir.
Les terrains alentours garantissent également la possibilité pour le droguiste de s’agrandir. Dès lors l’usine ne
cessera d’évoluer, servant de base à la constitution de l’empire industriel de la famille Menier. Produit de luxe, le
chocolat est à l’époque recommandé pour ses qualités reconstituantes mais également utilisé dans la composition
de médicaments ou comme enrobage des pilules. Dès lors l’histoire du chocolat et celle de Noisiel se trouve intimement liées.
Les difficultés d’approvisionnement en cacao à l’époque ne permet à JAB de faire du chocolat qu’une production
secondaire. Néanmoins attaché à diffuser cette denrée en grand nombre, JAB lance en 1836 la tablette de chocolat
Menier , enveloppée dans le fameux papier jaune reproduisant les médailles récompensant la qualité des produits
Menier. Cette année marque également la naissance de la marque Menier, destinée à garantir la qualité et la provenance de tous les produits Menier.
Emile Justin Menier (1826-1881) :
L’empire du chocolat
Succédant à la mort de son père en 1853, Emile Justin Menier (EJM)
oeuvre à l’essor véritable de l’empire industriel. Déplaçant la production pharmaceutique à Saint Denis pour l’abandonner définitivement en
1867, EJM décide de réorienter son entreprise pour se consacrer uniquement à la production de masse de chocolat.
Souhaitant n’être tributaire d’aucun intermédiaire, il entreprend dans les
années 1860 l’achat de terres au Nicaragua afin d’y cultiver des plantations de cacaoyer. Le cacao ainsi produit est ramené en France par une
flotte de navires appartenant aux Menier. Parallèlement Menier se dote
d’une sucrerie à Roye dans la Somme, alimentée par les champs de betteraves à sucre seine-et-marnaises dont il se rend également propriétaire.
Au même moment l’usine de Noisiel subit les premières
grandes transformations. Souhaitant rationaliser la production, il fait appel aux meilleurs ingénieurs et architectes tels
que Jules Saulnier, chargés de construire de nouveaux bâtiments, ordonnés selon un schéma qui suit le processus de
fabrication tout en le structurant. Emile Justin Menier, toujours au fait des dernières inventions et entouré des meilleurs
scientifiques, introduit dans son usine, les dernières innovations techniques du moment, quelles soient physiques, chimiques ou architecturales, faisant de la chocolaterie de Noisiel,
une usine à la pointe du progrès.
HISTOIRE DE L’ENTREPRISE MENIER
C’est ainsi qu’il décide en 1825 d’acheter le moulin hydraulique de Noisiel qui offre grâce à sa roue pendante, l’avantage d’un gain énergétique
supérieur aux meules à chevaux de sa petite fabrique parisienne.
La roue, en s’adaptant au niveau de la Marne, permet en effet une
production annuelle constante.
La construction d’une usine à Londres (1870), l’achat d’un
entrepôt à New York et de comptoirs dans le monde entier
confirmeront la vocation internationale de l’entreprise.
2
L’apogée de l’entreprise Menier :
Henri et Gaston Menier
Jusqu’à la veille de la première guerre mondiale, l’entreprise poursuit sa
croissance, les fils Menier s’appliquant à perfectionner sans cesse la chaîne
de production en introduisant de nouvelles machines, comme en réorganisant les circuits d’approvisionnement en matières premières.
HISTOIRE DE L’ENTREPRISE MENIER
1893 représente sans doute l’apogée de l’entreprise, date à laquelle l’usine de
Noisiel est consacrée, lors de l’Exposition Universelle de Chicago, plus
grande chocolaterie du Monde en terme de production.
Autre signe de croissance : la publicité. Si JAB et EJM avaient déjà compris
l’intérêt de celle-ci, ce sont les fils Menier qui lui donneront un véritable impact tout en systématisant son emploi par un maillage sans précédent sur
tout le territoire. Ils seront également parmi les premiers à lui donner autant
de force en identifiant leurs produits à une image simple et efficace, la
« petite fille » (dessinée par Bouisset en 1892), celle-ci devenant l’ambassadrice de la marque dans le monde entier.
Henri Menier (1853-1913)
Les expositions universelles seront également l’occasion d’affirmer leur
puissance grâce à des mises en scène spectaculaires, relayées par la mise en
place d’un tourisme industriel, faisant de l’usine de Noisiel un véritable outil
de communication. La construction de nouveaux bâtiments comme la Cathédrale, au début du XXème siècle, en sera le reflet.
Gaston Menier (1855-1934)
1914-1959 :
La mort de l’aîné Henri en 1913, place son cadet Gaston à la tête
de l’entreprise, jusqu’à son décès en 1934.
Malgré la construction de nouveaux bâtiments et les effets d’une
stratégie publicitaire présente sur tous les fronts, l’entreprise
familiale se trouve confrontée au lendemain de la guerre à un
contexte économique marqué par une concurrence accrue des
chocolateries étrangères, une stagnation durable de la consommation et, plus encore, par une évolution de la demande à
laquelle l’entreprise peinera à répondre.
Si les années 20 et 30 sont marquées par le lancement d’une
gamme rénovée de produits, soutenue par des stratégies publicitaires renouvelées, la modernisation trop tardive du matériel et
le manque d’attachement à la qualité allaient avoir raison des
efforts de redressement de l’entreprise, fragilisée par le décès de
Gaston Menier.
Tournant au ralenti durant la seconde guerre mondiale, l’entreprise retrouvera une vigueur toute relative dans les années 50,
après de longues années de pénuries.
Après 1959 :
En dépit d’une nouvelle stratégie amorcée dès 1954 , basée sur le marketing et 3 plans de modernisation des équipements
qui entraînèrent d’importantes vagues de licenciements, les chiffres exponentiels du déficit sonnèrent le glas des espérances de redressement de l’entreprise familiale.
Après le départ des Menier en 1959, l’usine de Noisiel, témoin contemporain d’un mouvement durable de concentration
industrielle, se trouve ballottée d’un repreneur à l’autre : Cacao Barry (1960), Ufico-Perrier (1965), puis
Rowntree Mackintosh (1975).
En 1988, enfin, le groupe Nestlé, en rachetant Rowntree devient propriétaire de la marque Menier ainsi que de l’usine de
Noisiel. Les mesures de protection au titre des Monuments Historiques engagées en 1986 et 1992 évitèrent des destructions inconsidérées. Néanmoins l’usine ferme définitivement ses portes en 1991, la production étant déplacée à Dijon,
avant de s’offrir une nouvelle jeunesse en accueillant, après une réhabilitation exemplaire, le siège social de Nestlé
France dès 1996.
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Du moulin à l’usine :
Lorsque JAB arrive à Noisiel en 1825, il y trouve un village comportant un port et un moulin qui, s’il n’était doté d’une roue pendante, ressemblerait à tant d’autres.
Il décide alors d’y transplanter son activité parisienne de fabrication de poudres pharmaceutiques, achète un fonds de
chocolaterie dans la région et poursuit l’activité de meunerie originelle. Les 3 étages du moulin permettent à ces activités de
rester séparées. En 1842 le moulin est agrandi accompagnant ainsi l’augmentation de la production.
A la mort de JAB, son fils EJM acquiert des terrains face à l’usine auprès du duc de Levis pour y construire un hôtel particulier,
« le petit château », dominant le site usinier.
Le moulin est une nouvelle fois agrandi en 1855 et la production d’énergie améliorée par le remplacement de la roue pendante par
des turbines à hélices Girard.
200 personnes réparties entre l’usine et le siège social à Paris sont alors employées par EJM.
A partir de 1864, Jules Saulnier conçoit de nouveaux
bâtiments, ordonnés selon un processus qui suit le
déroulement de la fabrication et le structure, le rationalise.
Pour suppléer l’énergie hydraulique en régime de
basses eaux, EJM fait également ajouter une chaudière à vapeur avec une élégante cheminée en briques (aujourd’hui détruite) qui en est le symbole.
La mise en place d’un barrage en 1869 permettra
d’accroître la puissance des turbines du moulin qui
sera reconstruit par Jules Saulnier en 1872.
Après les grands travaux menés par ce dernier,
l’usine subit de nouvelles transformations sous la
conduite de Jules Logre et de son fils Louis, architecte.
L’une des grandes améliorations des années 1880 est sans
conteste le raccordement de l’usine au réseau ferré national par un chemin de fer reliant l’usine à l’échangeur
d’Emerainville (1881).
Cette amélioration se répercuta et se prolongea à l’intérieur
de l’usine, par l’installation d’un réseau de voies étroites
reliant les ateliers entre eux (1889) mais également, par une
réorganisation spatiale toujours plus rationnelle. De nouveaux espaces de stockage sont créés en amont et couverts
d’une verrière permettant de décharger les matières premières à l’abri des intempéries . Celles-ci sont également acheminées par péniches accostant sur les 500 m de quais aménagés à cette époque.
Des améliorations sont aussi apportées à la phase délicate
du refroidissement des tablettes :
Une halle métallique construite vers 1882-83 abrite désormais de nouvelles machines produisant de l’air froid :
la halle des refroidisseurs.
EVOLUTION DU SITE DE L’USINE
A partir de 1860, la production pharmaceutique déménage à
Saint Denis et permet à Menier de gagner de la place pour
développer comme il le souhaite la production chocolatière.
En effet, à partir de 1860, il étend le site usinier afin de reconstruire l’usine sur un plan nouveau, occupant bientôt
tout le terrain de l’ancien village. Jules Saulnier, architecteingénieur, aménage à sa demande, pour le personnel, des
logements qui s’avèreront rapidement insuffisants.
Le village originel de Noisiel disparaîtra bientôt définitivement pour renaître quelques centaines de mètres plus loin
sous une nouvelle forme, celle d’une cité ouvrière.
La mairie lavoir offerte à la commune en 1861 par EJM, construite sur un terrain mitoyen de l’usine constituera jusqu’en
1899, date de sa destruction, l’une des dernières traces de
l’ancien village.
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Au tournant du XXème siècle, la production chocolatière
ne cessant de s’accroître, les Menier décident de construire
un nouveau bâtiment pour le mélange du sucre et du cacao, opération auparavant effectuée dans le moulin.
EVOLUTION DU SITE DE L’USINE
Implantée sur l’île à l’emplacement d’une usine à gaz qui
sera détruite, la nouvelle chocolaterie, surnommée par les
ouvriers la Cathédrale , sera reliée aux ateliers de dressage
et empaquetage sur l’autre rive, par un pont couvert d’une
verrière : le pont Hardi.
Afin de conserver son hégémonie, largement entamée par
des concurrents étrangers sur un marché en cours de diversification, l’entreprise procède dès le début du XXème siècle à l’étoffement de son catalogue, en proposant notamment des produits nouveaux tels que les confiseries. Ceuxci sont alors fabriqués dans un nouveau bâtiment construit dans les années 1920 sur l’île, près de la
Cathédrale et de l’imprimerie.
Pendant la seconde guerre mondiale, les ateliers sont partagés afin d’accueillir l’empaquetage de tabac et la fabrication de tisanes
venus s’ajouter à celle du chocolat, afin de
compenser une baisse inéluctable de la
consommation durant le conflit.
Si l’entreprise retrouve une certaine croissance après la guerre, certains bâtiments
comme la Cathédrale, bien qu’épargnés par
les destructions de la guerre, n’en seront pas
moins désaffectés, victime de la perte des
parts de marché du chocolat Menier. L’usine
est bientôt en surcapacité de production face à
une diminution de la demande, entraînant les
premières vagues massives de licenciements.
Dans les années qui suivent le départ des Menier en 1959, l’usine est peu à peu désaffectée et seuls quelques ateliers conserveront une activité, sous la direction de la société Rowntree Mackintosh.
La lente agonie de l’usine est bientôt stoppée par la reconnaissance de la richesse patrimoniale et historique du site.
Parallèlement, la prise de conscience nationale de l’intérêt de préserver, conserver, voire réhabiliter le patrimoine
industriel, permet à certains bâtiments de l’ancienne chocolaterie de faire l’objet de procédures de protection par
leur inscription sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques ou leur classement. Ce fut le cas de la
halle des refroidisseurs, de la Cathédrale et du Pont Hardi ainsi que du moulin Saulnier.
Après le rachat de Rowntree par Nestlé en 1988, le site de la chocolaterie tombe naturellement dans le panier de la
multinationale suisse, qui décide en 1991, l’arrêt total de l’activité de l’usine.
De nombreuses inquiétudes quant à l’avenir du site se font jour. Acteurs locaux et amoureux du patrimoine se
voient proposer de nombreux projets, notamment de complexes touristiques et hôteliers. Cependant, la direction de
Nestlé France à la recherche d’un site où installer son siège social et réunir l’ensemble des unités opérationnelles
du groupe propose de s’y réinstaller, d’une tout autre manière. (voir chapitre sur la réhabilitation)
Le bruit des grues remplace bientôt celui des machines de la chocolaterie pour faire de l’usine une des réhabilitations les plus exemplaires du moment, menée par le cabinet d’architectes Reichen et Robert.
De nombreux éléments parasites sont abattus (cheminée, centrale thermique), certains bâtiments, désormais
inadaptés sont totalement vidés et réaménagés, tandis que les édifices les plus somptueux, sont minutieusement
nettoyés et restaurés (le moulin, la halle des refroidisseurs, la Cathédrale). Tout en respectant l’environnement
végétal et architectural du site, de nouveaux bâtiments, d’un aspect résolument moderne, sont ajoutés, achevant de
replacer l’usine dans notre époque.
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Triage des fèves :
Atelier de triage des fèves
Torréfaction :
A proximité du triage, se trouve l’atelier de
torréfaction. Les fèves sont grillées dans des
fours rotatifs (des broches) durant 40 minutes
pour développer leur arôme. De 120-140°C
en moyenne , la température de torréfaction
varie selon le type de cacao, sa texture…
Fours de torréfaction
Concassage et broyage :
Afin de libérer l’intérieur appelé amande, les fèves sont débarrassées de leur coque lors de l’étape du concassage.
Les fèves passent donc dans un concasseur-décortiqueur, appareil composé de deux surfaces coniques garnies de pointes d’acier rapprochées, dont une est animée d’un mouvement de rotation. L’écorce est ainsi séparée de la fève, qui est elle –même
brisée en plusieurs morceaux. Après passage sur des tamis, les
fèves sont à nouveau triées, puis mises en sacs et conduites en
sous-sol par des wagonnets au pied du moulin où se tiennent
les opérations de broyage.
Les fèves sont apportées au 3ème étage par un monte charge
hydraulique, puis broyées à 90°C dans des meules situées au
2ème étage afin d’obtenir une pâte de consistance fluide, la pâte
de cacao (ou encore « masse » ou « liqueur de cacao »).
La pâte de cacao peut également être pressée afin de séparer le
beurre de cacao de la matière sèche appelée « tourteau » qui
servira à fabriquer la poudre de cacao.
Meules à broyer les fèves de cacao
L’affinage et le conchage :
La première étape du processus de fabrication du chocolat proprement dit consiste à produire un mélange constitué de pâte de cacao
et de sucre, éventuellement enrichi d’autres ingrédients (lait, amandes, arômes, liqueur..) que l’on malaxe dans des pétrins.
Le mélange avec le sucre, étape qui s’effectuait au départ au 1er étage
et au RDC du moulin se déroulera par la suite dans la nouvelle chocolaterie ou Cathédrale située sur l’île.
Pour que la pâte soit bien lisse et sans granules, on procède à son
laminage dans une broyeuse à cylindres superposés.
Pour rendre le chocolat encore plus onctueux, la pâte est maintenue
à une température de 60 à 80°C, enrichie de beurre de cacao, puis
brassée lentement dans des cuves appelées conches, durant 1 à 3
jours. Plus le conchage est long, plus le chocolat sera onctueux et
aura de l’arôme.
Mélangeur du sucre et du cacao dans la Cathédrale
LA FABRICATION DU CHOCOLAT A NOISIEL
Les fèves, encore poussiéreuses et mélangées à des débris de végétaux, sont triées
dès leur arrivée dans la chocolaterie. Après
être passées dans des machines (trémies)
éliminant les corps étrangers par rotation,
les fèves sont déversées dans des entonnoirs
qui, percés de trous rectangulaires de différentes dimensions, effectuent un tri selon
leur grosseur. Les fèves ainsi nettoyées et
calibrées sont déversées sur de grandes tables où elles sont triées à la main par des
ouvrières. L’atelier est ventilé en été, chauffé
par des tuyaux de vapeur en hiver et, éclairé
au gaz.
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Le dressage :
LA FABRICATION DU CHOCOLAT A NOISIEL
Le chocolat, sortant à l’état de pâte, est transporté par wagonnet dans le bâtiment de dressage en aval. La pâte est renversée sur des tables chauffées à une température d’environ
30°, puis pesée et divisée en pains de 120 g à 250 g qui sont
moulés en tablettes. Les moules sont mis sur une tapoteuse
mécanique qui secoue la pâte de façon à rendre la surface
unie et à faire disparaître les bulles d’air.
Atelier de conchage et de dressage du chocolat
Le tempérage :
Les moules sont conduits dans les refroidisseurs. Situés
en sous-sol, ce sont des tunnels de 18m de long garnis
de tables de marbre et de fonte sous lesquelles on fait
passer un courant d’eau froide et d’air refroidi afin de
conserver une température ne dépassant jamais 12°C.
Après environ 3 heures, les tablettes sont démoulées et
envoyées par des monte-charges dans l’atelier de
pliage.
Tunnels de refroidissement et démoulage des tablettes
Pliage et emballage:
Les ouvrières emballent chacune 600 à 700 tablettes par jour.
Chacune est garnie d’une feuille d’étain et d’une enveloppe
de papier de couleur sur laquelle est collée une étiquette
reproduisant les médailles des Expositions et le cachet Menier, garantissant la qualité du produit.
Les tablettes sont ensuite empilées en paquets de 4kg 500 et
conduites dans un autre atelier où elles sont mises en caisse.
Atelier d’emballage des tablettes
Peu après 1870, les expéditions, d’abord faites par voitures
à cheval, se feront directement de l’usine grâce à l’embranchement privé qui permettait d’amener les wagons directement dans la cour même de déchargement.
Caisses de chocolat Menier, prêtes à être expédiées
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Classé Monument Historique
en 1992
LE MOULIN SAULNIER
Histoire du moulin au XIXème siècle :
En 1855, souhaitant en améliorer la puissance, EJM fit remplacer
l’unique roue pendante par deux roues-hélices installée par
Girard, ce qui nécessita l’ajout d’une 3ème pile au bâtiment, reconstruit par Bonneau.
1825
Le moulin, toujours trop petit et surtout insuffisamment solide
pour supporter les vibrations des nouvelles machines que l’augmentation de la production nécessitait, fut une dernière fois
magistralement reconstruit à partir de 1872 par Jules Saulnier.
1855
Le principe de construction :
La marge de création étant étroite puisque le nouveau bâtiment
devait s’inscrire dans le même espace et conserver la même organisation, Jules Saulnier proposa d’innover sur la nature des matériaux en alliant les pans de fer et la brique. Si le fer était déjà
utilisé dans les constructions de l’époque, Saulnier fit figure de
novateur en dévoilant à l’extérieur la structure du bâtiment.
Saulnier fera également ajouter une 4ème pile pour supporter les
poutres métalliques de la base.
1872
Salué dans les revues d’architecture de l’époque, notamment par
Viollet le Duc, le moulin de Noisiel fut considéré comme l’un
des premiers bâtiments à ossature métallique porteuse à l’instar des premiers buildings américains.
L’intérêt du fer est alors ici évident puisqu’il est peu coûteux,
permet de dégager de vastes espaces intérieurs, et absorbe mieux
les vibrations des machines.
La structure du moulin est ainsi
constituée de 4 poutres de fer équidistantes, supportant l’ossature métallique constituée de poutres verticales reliées entre elles par un croisillonage. L’ensemble est couronné
d’une charpente faite d’un treillis
métallique.
Les murs de brique, ici non porteurs, ont une fonction de remplissage, d’isolation et de décoration.
Emile Justin Menier considérant le
Moulin comme le bâtiment le plus
important de l’usine, «[…] ne recula
pas devant la dépense et résolut de
le décorer avec un luxe rarement
usité dans les constructions industrielles ».
LES MONUMENTS HISTORIQUES DE L’USINE
Acheté en 1825 par JAB, le vieux moulin ne suffisant plus aux
besoins de la fabrication fut démoli et reconstruit en 1842 en
matériaux traditionnels ( bois et maçonnerie), toujours sur 2
piles de pierre.
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La décoration du moulin :
LES MONUMENTS HISTORIQUES DE L’USINE
Si la structure métallique força l’admiration, la
décoration exceptionnelle n’en fut pas moins
applaudie.
Le décor du moulin ne pouvant être en relief,
Saulnier eut l’idée d’utiliser les possibilités
offertes par la couleur. On distingue ainsi 3
groupes décoratifs :
Le premier constitué par un fond géométrique soulignant en grande partie les pans de
fer apparents est fait de briques vernissées de
la maison Müller d’ Ivry sur Seine et de briques aux tons naturels.
Le deuxième groupe est constitué par des
représentations végétales sur le thème du
cacao, sous la forme de carreaux de faïence
garnissant les grands cercles (fleurs de cacaoyers) ou d’éléments de terre cuite émaillée encadrant l’horloge (cabosses jaunes).
La décoration métallique n’est pas en reste.
On la retrouve sous la forme de lambrequins,
sorte de dentelles de métal garnissant le sommet ou cintre des baies tandis que les pans de
fer rythment visuellement les façades.
Les deux paratonnerres, ornés d’arabesques
métalliques réunies en un bouquet, constituent le point d’orgue de cette ornementation.
Le
troisième
groupe constitué
par des
arabesques aux
tons bleus, verts
et blancs, auquel
est mêlé le M des
Menier se place
dans les espaces
trilobés surmontant les baies
étroites et doubles, dites géminées.
La façade principale est ornée dans sa
partie centrale d’éléments symboliques tels que la cloche, le M de Menier, l’horloge, tandis que les 3 dates
au dessus de la porte mêlent l’histoire
du moulin à celle des Menier.
La façade sud possède, quant à elle,
une tour à demi engagée abritant un
escalier hélicoïdal.
La restauration du moulin en 1992 :
Terni par la poudre de cacao qui recouvrit peu à peu son enveloppe coloré, le moulin fut habilement restauré,
nettoyé (technique de l’électro-lessivage), certaines briques et carreaux remplacés lors de la réhabilitation du site,
grâce à l’intervention du Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques.
9
Inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques 1986
LA HALLE DES REFROIDISSEURS
En effet la structure de couvrement dite en parapluie est constituée d’une charpente faite de
poutrelles métalliques entrecroisées qui reposent sur des colonnes de fonte cannelées. La couverture en zinc est percée d’un lanterneau vitré permettant d’éclairer et de ventiler l’espace. Les
côtés sont également pourvus de
nombreuses ouvertures : portails
à arc brisé et grandes baies à armatures de fer se terminant par
des arc brisés superposés.
Les murs de briques clôturent
ainsi l’espace et reçoivent un décor constitué de briques vernissées et de frises de carreaux de
céramique.
Le vocabulaire décoratif reprend des
éléments du moulin (dessins géométriques, fleurs de cacaoyer) mêlés au vocabulaire néo-gothique (arcs brisés) et
classique (colonnettes, chapiteaux).
Cependant la halle des refroidisseurs
est surtout remarquable par le soin
accordé au décor métallique, qui s’affiche de façon éclatante sur les portails :
arabesques des tympans auxquelles se
mêle le M majuscule des Menier, rosaces, fleurons, palmettes sur les chapiteaux …sorte de plaidoyer en faveur de
ce nouveau matériau.
LES MONUMENTS HISTORIQUES DE L’USINE
Construite par Jules Logre, vers 1882-1883 sur des
plans restés anonymes, cette halle était destinée à accueillir les nouvelles machines à froid, selon le système
Giffard à détente d’air comprimé.
Second exemple d’architecture métallique, la halle, à
l’inverse du moulin, possède une structure non pas
porteuse mais de couvrement et s’apparente ainsi aux
modèles de halles construites par Baltard, largement
diffusées à partir de 1863 (ex : les halles de la Villette).
Aujourd’hui, les tunnels ont été transformés afin d’accueillir un auditorium
pour Nestlé France.
10
Inscrits à l’Inventaire
supplémentaire des
Monuments Historiques en
1986
LA CATHEDRALE et LA PASSERELLE
LES MONUMENTS HISTORIQUES DE L’USINE
Au tournant du XXème siècle l’accroissement de la production nécessite la construction de nouveaux édifices. Les fils Menier, souhaitant par ailleurs donner une ampleur spectaculaire à l’opération principale de fabrication du chocolat, le mélange sucre et cacao, font construire à cet effet la nouvelle chocolaterie surnommée par les Noisiéliens, « la Cathédrale ».
Les deux îles, légèrement en aval du moulin furent remblayées pour n’en former qu’une (île Menier) et ainsi accueillir les
nouveaux ateliers. Les Menier firent pour cela appel à Stephen Sauvestre, collaborateur de Gustave Eiffel et architecte de
la famille.
Celui-ci choisit de construire le nouveau bâtiment et la
passerelle le reliant aux ateliers de dressage sur la rive, en
béton fretté, système breveté en 1900 par l’ingénieur Armand Considère.
Le principe constructif mis au point par Hennebique
(1893) utilisé pour la nouvelle chocolaterie est le système
« poteaux poutres dallés » qui consiste à faire reposer sur
des poteaux verticaux des poutres horizontales sur lesquelles se place un plancher en forme de dalle qui peut
être fabriqué à l’avance. Cet édifice de 8 niveaux était
prévu pour abriter deux chaînes de production symétriques latérales, la travée centrale étant réservée au montecharge et ascenseurs desservant les différents ateliers. La
surface et le volume sont considérables (8000m2).
La Cathédrale en construction (1903-1905)
Egalement conçue pour être vue et visitée, la Cathédrale ne laisse rien deviner de sa fonction d’atelier. En
témoigne l’utilisation d’un vocabulaire architectural
classique inspiré du style Louis XV : pilastres, faux
chaînage de pierre, arcs en plein cintre des grandes
baies du rez-de-chaussée, qui répond parfaitement à la
fonction de vitrine que les Menier souhaitaient lui
donner.
De même, le décor impressionnant des deux immenses salles du rez-de-chaussée n’est sans doute pas
étranger au surnom de l’édifice.
Techniquement mal adapté aux besoins de l’usine,
au moment où le déclin s’amorçait, l’édifice utilisé à
30% de son potentiel fut finalement désaffecté au début des années 50.
Vue intérieure de la Cathédrale (RDC) après restauration
Vue extérieure de la Cathédrale et du Pont Hardi après restauration
Dessin aquarellé de la passerelle
La passerelle ou « Pont Hardi » :
Durant la construction de la Cathédrale, on acheva celle de la passerelle, sur un projet métallique de Gustave Eiffel, finalement transposé dans le béton par Sauvestre et Considère.
L’un des premiers ponts en béton construit d’une seule volée (sans pilier au centre) et d’une portée aussi longue (44m50), sa
construction relève alors de la prouesse.
En harmonie avec la cathédrale, la passerelle présente une architecture de style classique.
Liquide à la base, le béton peut en effet être moulé et prendre la forme que l’on souhaite, ici celle d’un appareillage de pierre.
La passerelle fut également pourvue d’une verrière. Ainsi, les visiteurs de marque arrivaient à la Cathédrale par la passerelle,
assistant du haut d’une mezzanine à l’incorporation du sucre dans le cacao. Dans l’autre sens, les wagons de chocolat, à l’abri
sous la verrière, étaient acheminés sur des rails vers les ateliers de dressage, situés sur la rive.
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L’INSTALLATION DU SIEGE SOCIAL DE NESTLE FRANCE
Les années 70 ont vu l’émergence de réflexions nouvelles sur la reconversion ou réhabilitation d’édifices anciens et
notamment des sites industriels.
L’objectif d’une reconversion est une meilleure exploitation des potentialités d’un édifice désaffecté. C’est aussi une
question d’écologie puisqu’il s’agit de préserver des matériaux et des paysages, de redonner vie et fonction sans pourtant détruire pour reconstruire du neuf.
Néanmoins les interventions de ce type constituent une des tâches les plus délicates de l’activité architecturale car cela
implique de préserver l’intégrité et l’authenticité du préexistant tout en maîtrisant les contraintes inhérentes aux programmes contemporains, à la nécessaire conformité aux normes de sécurité et aux besoins technologiques.
LA REHABILITATION DE L’USINE
En 1992, la décision de regrouper les différentes sociétés du
groupe Nestlé France dans un seul siège social fut prise. Plusieurs projets furent étudiés, dont des implantations plus traditionnelles à la Défense ou à Cergy Pontoise. Parallèlement le
cabinet d’architectes Reichen et Robert a été missionné pour
étudier la possibilité d’installer le siège social dans les espaces de l’usine Menier. Ce projet s’avéra finalement plus intéressant du point de vue des coûts tandis que l’environnement
et la qualité architecturale du site séduisirent définitivement la
Présidence du groupe.
Le site de l’ancienne de l’ancienne chocolaterie offrait en effet
de nombreux avantages dont les architectes allaient tirer partie
à différents égards : un paysage exceptionnel, un patrimoine
architectural de qualité et réaménageable permettant de réaliser des économies de matériaux et d’énergie, un espace suffisant pour envisager des extensions.
Pavillon d’accueil, Nestlé France
Le cabinet Reichen et Robert avait déjà fait ses preuves lors de
précédentes réhabilitations d’édifices industriels, pourtant celle
du site de la chocolaterie eut valeur d’exemple. En effet les
architectes surent apporter une diversité de réponses dans le
cadre d’une opération comportant de nombreuses
contraintes :
- un ensemble de quinze bâtiments distincts
- un lourd programme à insérer dans les édifices anciens dont
4 protégés au titre des Monuments Historiques
- plusieurs bâtiments neufs à édifier sur un site sensible situé
dans le périmètre des 500m autour d’un monument historique
- un calendrier des travaux très serré
Au rez-de-chaussée
deux belles salles aux
colonnes
élancées
abritent d’éventuels
év ènement s.
La
super structure
accueille des bureaux
sur 5 niveaux ainsi
qu’un
centre
de
formation.
L’intérieur de ce
bâtiment abritait
autrefois les ateliers de
dressage. Des bureaux
sont aujourd’hui
organisés autour de 7
patios dont les thèmes
de végétation sont
associés au goût.
Intervention de
l’artiste Michel
Boulangé. Situé
proche de la Marne,
le jardin clos permet
de préserver le plus
ancien bâtiment du
site (1864). Seuls la
charpente métallique
et les murs extérieurs
ont été conservés. Le
jardin est constitué
d’un tapis minéral
bicolore ponctué de
camélias.
La halle abrite un foyer qui
permet de préserver son
volume initial et un
auditorium de 300 places
construit en sous-sol. Elle est
reliée aux salles de conférences, situées sous la place du
Moulin, par les galeries des
anciens refroidisseurs
Le bâtiment
accueille les
bureaux de
la Présidence
et La
Direction
générale
Elle abrite
des
bureaux
et la
boutique
de Nestlé
France
Intervention
de l’artiste
Sylvie
Blocher. Des
mots relatifs
aux 5 sens
gravés sur 53
dalles de
granit bleu
sont comme
éparpillés sur
le sol de la
place revêtue
de porphyre
Elément totalement
contemporain conçu
pour permettre une
grande transparence
sur le site. Il est situé
à la croisée de l’axe
de l’entrée et celui de
la rue-galerie.
La bâtiment a
été surélevé
lors de la
réhabilitation
et accueille
tous les types
de restauration pour le
personnel de
Nestlé.
La rue Galerie
La rue galerie
constitue la colonne
vertébrale du site.
Elle relie tous
bâtiments situés le
long de la Marne.
Vue vers les Nefs et la rue galerie
Ce bâtiment de
verre et d’acier
construit sur la
Marne accueille
la cafétéria.
Elle abritait
autrefois les
magasins de
sucre et de
cacao. Elle
accueille
aujourd’hui
des bureaux.
Intervention de l’artiste
Dominique Bailly (intérieur
et extérieur de l’Atrium).
C’est une rivière de schiste
vert taillé en écaille qui
marque l’axe de l’Atrium et
au-dehors, celui de la percée
visuelle dans la forêt de
Vaires (située de l’autre côté
de la Marne). Elle s’accompagne de plantations rares
et de hauts bambous.
Enserrés entre 2
anciens bâtiments
Menier, le bâtiment
neuf central est relié
aux deux autres par
deux rues intérieures, pour former une
seule entité
fonctionnelle.
Abritant autrefois les
remises à voiture et
les écuries, l’ancien
bâtiment accueille
désormais les services
de maintenance et
d’informatique et les
services médicosociaux.
Un ensemble totalement neuf
parachève la composition
architecturale à l’est. Légèreté des
matériaux, transparence des
grandes façades vitrées témoignent
de la modernité de l’architecture
conçue par Reichen et Robert. Les
bureaux s’organisent autour de
deux pôles répartis de chaque côté
de l’atrium central.
12
La réhabilitation du site est intervenue sur plusieurs points : le
paysage, les aménagements intérieurs (dont mise en lumière, signalétique, installation de bureaux), la construction de nouveaux bâtiments, la circulation.
En fonction de la configuration d’origine des bâtiments, les interventions architecturales comportèrent des reconversions, des surélévations, des incrustations d’éléments neufs et des restaurations
(moulin, halle, cathédrale). (voir plan)
L’attitude générale des architectes sur le site s’est caractérisée par
une complémentarité de l’ancien et du nouveau, par l’établissement d’un dialogue entre ces deux constituants, le tout avec discrétion, sans opposition trop franche de style. Pour autant les édifices
nouvellement construits sont résolument ancrés dans le contemporain par l’utilisation de matériaux modernes sous une forme innovante, comme l’acier ou le béton.
Hall d’entrée du bâtiment « Les Patios »
L’aménagement paysager du site
constitue également l’un des axes
privilégiés de la réhabilitation, avec
deux mots d’ordre : préserver le
cadre bucolique existant tout en
recréant des espaces plantés, offrant un visage différent au fil des
saisons. Une promenade publique
à la périphérie du site fut aménagée afin d’offrir une vision globale
du site nouvellement transformé.
La végétation intérieure ne fut pas
non plus oubliée, par la création
d’ « espaces de nature » dans les
différents bâtiments.
La circulation et le
réseau de liaisons
à l’intérieur des
différents
bâtiments reçurent une
attention particulière. Ainsi les architectes
tirèrent
parti de la verrière
existante
pour
créer un axe de
circulation couvert,
reliant tous les édifices situés le long
de la Marne.
La conception des espaces intérieurs répond à 3
idées : flexibilité, polyvalence et réversibilité.
Pour autant les architectes ont particulièrement tenu à
préserver le bâti existant, en évitant tout endommagement de son intégrité. Ainsi les bureaux peuvent a
priori être supprimés sans détériorations. Seul le bâtiment situé sur la rive face à la Cathédrale (Les Patios)
fut totalement vidé car le manque de cohérence intérieur ne permettait d’obtenir des aménagements satisfaisants. Les murs extérieurs ont toutefois été
conservés.
En outre, la signalétique, comme la mise en lumière,
furent étudiés afin de garantir la cohérence entre l’architecture existante et les aménagements. Les détails
architecturaux caractéristiques furent également mis
en valeur, sans pour autant muséifier l’existant.
Par l’emploi de matériaux nobles et le choix d’une simplicité des lignes et d’une sobriété des formes, le cabinet Reichen et
Robert a su créer un dialogue entre l’ancien et le moderne, se rapprochant ainsi des démarches contemporaines dans le
domaine de la restauration des Monuments Historiques.
Aussi la discrétion et la qualité de la réhabilitation de l’usine Menier témoignent des avantages à tirer de la reconversion
d’un site industriel et démontrent la richesse de l’ « architecture sur l’architecture ».
POUR EN SAVOIR PLUS...
BIBLIOGRAPHIE :
INFORMATIONS PRATIQUES :
CARTIER et JANTZEN, Noisiel, la chocolaterie
Menier, Ed. Images du Patrimoine, 1994
MARREY, Un capitalisme idéal, Ed. Clancier, 1984
Nestlé France à Noisiel, Ed. Nestlé France, 1996
VALENTIN, Jean Antoine Brutus Menier et la fondation de
la Maison Centrale de Droguerie,
Revue de la Pharmacie, tome XXXI, n° 263, 1984
LOGRE et VALENTIN : L’Empire triomphant, Emile
Justin Menier (1826-1881), association CVM, 1981
MARREY et DUMONT, La brique à Paris, Ed. Picard,
1989, p 41-43
Ces ouvrages peuvent être consultés sur place
dans le centre de documentation du
service d’Animation du Patrimoine de Noisiel.
200, place Gaston Menier
Ancienne Mairie (près de la Poste en Cité ouvrière)
01.60.05.15.50 (sur RDV)
77186 NOISIEL
Dossiers documentaires à votre disposition :
Dossier n° 1 : Raconte-moi le chocolat
Dossier n°2: Raconte-moi l’ancienne usine
Travaux universitaires :
JARRIGE, Du cacao au chocolat : la maison Menier ou
de chocolat
l’histoire d’une concentration verticale presque parfaite
(1825-1939), Maîtrise d’histoire, Paris IV Sorbonne, 1992
En préparation
JARRIGE, L’industrie chocolatière française, DEA
Dossier n°3 : Raconte-moi la Ferme du Buisson
d’histoire, Paris IV Sorbonne, 1993
Dossier n° 4 : Raconte-moi Noisiel, Ville Nouvelle
Voir aussi les travaux universitaires
d’architecture en consultation au service du
Patrimoine
Tous droits réservés Mairie de Noisiel.
Crédits photographiques : © M.Lateb, © Inventaire Général, © Mairie de Noisiel, © Nestlé
LA REHABILITATION DE L’USINE
En quoi consista la réhabilitation :
13
Emile Justin Menier (1826-1881)
Fiche documentaire B2
L’homme
Emile Justin Menier nait à Paris le 18 mai 1826.
Ses parents sont Jean Antoine Brutus Menier et
Virginie Pichon. Son père est le fondateur d’une
entreprise de poudres pharmaceutiques installée à
Paris et à Noisiel. Il passe une partie de son
enfance à Champs-sur-Marne où il est élevé par
une nourrice. Il rejoint ensuite ses parents à Passy.
Dans sa jeunesse, Emile Justin Menier fait des
études de pharmacie. Il voyage beaucoup à
l’étranger. Au cours de ses nombreux périples, il
acquiert de solides connaissances en économie et
en commerce.
Portrait d’Emile Justin
Menier.
© Mairie de Noisiel.
Il épouse Claire Gérard en 1850. Ensemble, ils ont cinq enfants. L’aînée, Claire,
décède à l’âge de onze ans. Suivent Henri (1853-1913), Gaston (1855-1934) et
Albert (1858-1899). Enfin, Raoul, meurt à l’âge de 13 ans, quelques mois avant son
père.
Malade dès 1879, Emile Justin Menier s’éteint à Noisiel le 17 février 1881.
L’industriel chocolatier
Emile Justin Menier est âgé de 27 ans lorsqu’il prend la tête des manufactures de
Paris et de Noisiel. Il développe considérablement l’entreprise familiale en
l’agrandissant et en la modernisant. Pour cela, il s’entoure des spécialistes les plus
innovants et les plus compétents du moment : ingénieurs, chimistes, architectes, etc.
Emile Justin Menier sépare les deux principales activités de l’entreprise fondée par
son père. Il réserve la fabrication de poudres pharmaceutiques à la manufacture de
Saint-Denis et il consacre l’usine de Noisiel à la production de chocolat. Il ajoute
même une troisième corde à son arc en ouvrant une entreprise de caoutchouc à Paris,
dans le quartier de Grenelle.
Pour la production du chocolat, Emile Justin Menier suit les principes de la
concentration verticale : il possède et contrôle les divers stades de production et de
distribution des produits entrant dans la composition du chocolat.
Ainsi, il achète des plantations de cacao au Nicaragua : le Valle Menier en 1862,
puis le San Emilio en 1865. Afin de transporter sans encombres et à moindre coût le
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
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Emile Justin Menier (1826-1881)
Fiche documentaire B2
cacao du Nicaragua à la France, il fonde sa propre flotte de navires. Il installe
également une sucrerie à Roye, dans la Somme, pour fabriquer du sucre à partir de
la betterave.
Emile Justin Menier se retrouve
rapidement à la tête d’un véritable
empire industriel du chocolat ! Fort de
ses réussites, il étend encore son empire
en implantant une usine autonome à
Londres pendant la Guerre de 1870*.
En développant et en rationnalisant la
production du chocolat, Emile Justin
Menier a réussi son pari : populariser la
consommation de cette denrée qui,
jusque là, était considérée comme un produit de luxe.
L’entreprise Menier participe aux Expositions universelles* de 1855, 1867 et 1878.
Elle y remporte de nombreux prix, qui témoignent encore de son succès.
L’utopiste
Les idéaux sociaux et hygiénistes, alors qualifiés d’utopistes, d’Emile Justin Menier
le poussent à concevoir un projet social de grande ampleur à Noisiel.
Dès 1874, il fait construire une cité pour loger convenablement les ouvriers de la
chocolaterie. Il veut ainsi améliorer les conditions de vie de son personnel. Ses
objectifs répondent tout autant à ses convictions républicaines qu’à une volonté de
fidéliser les travailleurs d’origine paysanne qui restent assez instables.
Le moulin Saulnier,
magnifique bâtiment de l’usine
de Noisiel, est un symbole de la
réussite de l’entreprise et reste
le meilleur témoin de cette
période (1872).
© Mairie de Noisiel.
Guerre de 1870 : La Guerre de
1870 oppose la France (le
Second Empire) et l’Allemagne
(le royaume de Prusse) du 19
juillet 1870 au 28 janvier 1871.
La France sort vaincue de ce
conflit et perd ses départements
d’Alsace et de Lorraine. Cette
défaite entraîne aussi la chute du
Second Empire.
Exposition universelle : Les
expositions universelles ont été
créées dans la deuxième moitié
du XIXe siècle. Elles ont pour
but de présenter les réalisations
industrielles et technologiques
de différents pays du monde.
Chaque pays construit un
pavillon et y expose ses
meilleurs produits. La
compétition y est très présente :
des concours permettent aux
plus méritants de gagner des
médailles.
Plus de 311 logements sont construits. Ils sont tous dotés d’un jardin et des
commodités les plus modernes pour l’époque. Les maisons sont proposées aux
familles en échanges d’un loyer modique. Les ouvriers célibataires peuvent loger
dans deux hôtels-restaurants.
Dépassant la simple question du logement, Emile Justin Menier ambitionne
d’émanciper la population ouvrière en lui donnant les moyens intellectuels
d’évoluer. Des écoles primaire et maternelle (alors appelée asile) sont construites.
Elles délivrent un enseignement gratuit et laïc aux jeunes Noisiéliens. Pour les
adultes, une bibliothèque est ouverte et des cours du soir sont mis en place pour les
ouvriers illettrés qui souhaitent apprendre à lire, écrire et compter.
Les ouvriers de l’usine peuvent déjeuner confortablement dans les réfectoires et
même acheter un repas à emporter. Dans le même bâtiment, une salle est mise à leur
disposition pour organiser des réunions, des fêtes, des jeux de sociétés, etc. Les
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
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Emile Justin Menier (1826-1881)
Fiche documentaire B2
employés achètent l’essentiel de leurs subsistances dans les magasins
d’approvisionnement. Une grande partie des produits qui y sont vendus proviennent
de la ferme modèle Menier.
Les conceptions d’Emile Justin Menier portent aussi sur la santé et l’hygiène. Un
cabinet médical dispense des soins gratuits et des lavoirs publics, des bains-douches
ainsi que le ramassage des ordures complètent ce dispositif hygiéniste.
L’agriculteur moderne
En 1879, Emile Justin Menier achète le domaine agricole de la ferme du Buisson. La
ferme occupe 2 hectares sur les 1500 hectares que comptent le domaine. Il fait
construire des bâtiments très modernes pour y développer une agriculture innovante
et industrielle mais, le projet agricole d’Emile Justin Menier ne prend toute son
ampleur qu’après sa mort.
Des betteraves à sucres, des céréales et du fourrage pour les animaux sont cultivés et
des chevaux, des vaches, des bœufs, des moutons et des volailles sont élevés. Une
partie de la production est destinée à l’approvisionnement des ouvriers de la
chocolaterie tandis que le reste est envoyé à Paris.
L’homme politique
Emile Justin Menier est animé par des idéaux
sociaux et républicains. Expérimentant sa
vision utopique de la société à Noisiel, il veut
la répandre plus largement. Il s’engage donc
dans une carrière politique en 1871.
Cette année là, il perd les élections
législatives*, mais il est élu conseiller général*
de Meaux et maire de Noisiel. En 1876, il
devient député républicain. Dès lors, il soumet
à l’Assemblée nationale des projets d’impôt
sur le capital, sujet sur lequel il publie
plusieurs ouvrages.
Caricature du député Emile
Justin Menier. Son entreprise de
Noisiel y est très présente ainsi
que ses projets sur l’impôt sur le
capital. Dessin de Gill, revue
l’Eclipse, 24 septembre 1871.
© Mairie de Noisiel.
Elections législatives :
Elections qui permettent d’élire
les députés siégeant à
l’Assemblée nationale.
Conseiller général : L'ensemble
des conseillers généraux élus
dans un département forme le
conseil général. Le conseil
général a pour fonction de gérer
les affaires du département.
Le patron de presse
Emile Justin Menier prend vite conscience du rôle que la presse peut jouer dans la
diffusion de ses idées économiques et politiques. Il soutient donc de nombreuses
publications et il aide des journalistes.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
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Emile Justin Menier (1826-1881)
Fiche documentaire B2
S’impliquant davantage, il fonde, en 1875, la revue « La réforme économique »,
puis, en 1876, le quotidien « Le bien public ». Ce journal traite d’idées républicaines
ainsi que de problèmes économiques et financiers mais, il disparaît en 1878. Il est
aussitôt remplacé par « Le Voltaire » qui ne dure guère plus longtemps.
Le propriétaire
En 1854, Emile Justin Menier achète une parcelle du parc de Noisiel. L’architecte
Bonneau y construit un hôtel particulier qui est ensuite agrandi par Jules Saulnier*.
La résidence est surnommée « le petit château » en référence au château de Noisiel.
Ce n’est qu’en 1879, qu’Emile Justin Menier parvient à acheter le château de
Noisiel. Il n’y habitera jamais car, à sa mort, les travaux ne sont pas encore achevés.
En 1868, Emile Justin Menier acquiert des terrains au parc Monceau et fait bâtir, en
1870, l’hôtel Menier rue Van Dyck. L’architecte est Henri Parent et les décorateurs
sont Lefebvre et Dalou. L’hôtel Menier est célèbre pour les bals qui y sont donnés,
si bien qu’Emile Zola s’en inspire pour décrire l’hôtel Saccard dans « La Curée ».
Le scientifique
Jules Saulnier : Jules Saulnier
est architecte. En 1872, il
conçoit pour Emile Justin
Menier le remarquable moulin
de la chocolaterie. Pour sa
construction et pour la première
fois dans l’histoire de
l’architecture, Jules Saulnier
utilise une structure métallique à
la fois porteuse et apparente en
façade. Cette invention
architecturale a ensuite été
utilisée pour édifier les gratteciels américains. A Noisiel,
Jules Saulnier a également
construits quelques bâtiments de
la cité ouvrière.
Passionné par les sciences, Emile Justin Menier s’entoure de scientifiques et
d’ingénieurs de renom. Il encourage aussi de nombreuses initiatives en ouvrant, par
exemple, ses laboratoires aux étudiants et en créant des prix pour diverses écoles.
Lui-même chercheur, il
s’int éresse
à
la
pulvérisation des engrais
et à l’électricité : la
chocolaterie de Noisiel
est une des premières
usines à être électrifiée.
Il se passionne aussi
pour le chemin-de-fer. A
Noisiel, il élabore un
projet de réseau ferré
privé qui n’aboutit
complètement qu’après
sa mort. Il crée une
liaison entre la ferme et
l’usine qui est raccordé à
la ligne des chemins-defer de l’Est à hauteur
d’Emerainville.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
Cette caricature d’Emile
Justin Menier résume
judicieusement les différentes
activités de cet homme aux
multiples facettes. Dessin
d’Henri Demare, revue ComicFinance, 9 septembre 1875.
© Mairie de Noisiel.
17
Fiche documentaire B1
Généalogie de la famille Menier
Claude MENIER
1906-1973
Hubert MENIER
1910-1959
Antoine MENIER
1904-1967
Jacques MENIER
1892-1953
Jean MENIER
1913-1944
Georges MENIER
1880-1933
Simone Legrand
Julie Rodier
Henri MENIER
1853-1913
Gaston MENIER
1855-1934
Albert MENIER
1858-1899
Emile Justin MENIER
1826-1881
Claire Girard
Jean Antoine Brutus MENIER
1795-1853
Virginie Pichon
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
La famille Menier : Au
XIXe siècle, la famille Menier
fonde son empire industriel à
partir de la chocolaterie que
Jean Antoine Brutus Menier
puis Émile Justin Menier
établissent à Noisiel. Achetant
progressivement la ferme du
Buisson, le parc et le château de
Noisiel, les Menier deviennent
propriétaires de l’ensemble des
terres de la commune de
Noisiel.
18
Petit lexique architectural de la cité ouvrière
Fiche documentaire A10
Les mots suivis d’une étoile sont illustrés en page centrale.
Appareil* : Disposition des briques selon un rythme régulier dans lequel chaque brique repose sur deux
autres en dessous, afin de donner une meilleure solidité et une apparence agréable au mur.
Arc* : Disposition en courbe de petits blocs qui enjambent une ouverture.
Argile : Mélange de particules extrêmement fines provenant de la décomposition de diverses roches
lorsqu’elles sont soumises à l’action de l’eau, du gaz carbonique, etc. L’argile a l'aspect d'une terre molle,
de différentes couleurs (gris, rouge, vert, jaune, etc.) en fonction des métaux qui y sont mêlés. Elle est
utilisée en poterie et pour fabriquer des briques.
Armature : Assemblage de divers éléments en bois ou en métal qui maintient les différentes parties d’un
ensemble, comme une charpente ou une maçonnerie.
Assise* : Rangée horizontale de briques, pierres ou moellons dans un mur.
Baie* : Large ouverture pratiquée dans un mur ou dans une charpente pour y mettre une fenêtre ou une
porte.
Béton : Matériau de construction composé d’eau, de sable ou de gravillons liés de ciment ou de chaux.
Béton armé : Béton de ciment coulé sur une armature de fer qui en modèle la silhouette.
Boutisse* : Petite extrémité d’une brique.
Brique* : Bloc rectangulaire d’argile cuite ou séchée au soleil. Une brique peut se soulever d’une main.
Brique vernissée : Brique ayant un aspect émaillé sur une boutisse ou une panneresse.
Charpente* : Assemblage de pièces de bois ou de métal soutenant la couverture d’un toit.
Chaux : Oxyde de calcium (calcaire) calciné. La chaux vive entre dans la composition des mortiers et des
plâtres.
Ciment : Matière pulvérisée qui, mêlée à de l’eau ou une solution saline donne un matériau très plastique
qui durcit en séchant. Utilisé pour jointoyer les assises des murs ou réaliser des barrières, bordures, etc.
Claie de séchage : Empilement de briques crues mises à sécher plusieurs semaines après moulage avant
de les cuire.
Emaillage : Revêtement vitreux transparent dont on enduit les briques, la terre-cuite, les carreaux, etc. En
général on utilise un mélange de kaolin et de pigments. La cuisson se fait à très haute température.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
19
Petit lexique architectural de la cité ouvrière
Fiche documentaire A10
Enduit : Couche de plâtre, stuc ou mortier que l’on applique sur un appareil de pierre ou de brique, pour le
protéger ou en améliorer l’esthétique.
Faïence : Pièce en terre-cuite vernissée cuite deux fois.
Ferme* : Assemblage des pièces de la charpente qui soutiennent le faîtage.
Faîtage : Couverture du sommet d’une toiture, en terre-cuite (tuiles faîtières), en zinc ou en plomb.
Fondations : Maçonnerie qui sert de base à un édifice et en assure la stabilité.
Frise* : Bandeau ornemental constitué d’un décor où le même motif se répète.
Joint* : Lien entre les briques ou les pierres. Les joints verticaux ne doivent jamais être alignés, alors que
les horizontaux le sont toujours par niveau d’assise. En général les joints sont composés de mortier de
ciment ou de chaux.
Linteau* : Bloc de pierre ou pièce de bois ou de métal formant la partie supérieure d’une porte ou d’une
fenêtre et soutenant la maçonnerie.
Maçonnerie : Partie des travaux d’un bâtiment qui comprend la construction des fondations et des murs en
pierres ou en briques.
Moellon : Pierre de poids et forme variable, entre le bloc et le caillou.
Mortier : Mélange de sable, d’eau et de ciment ou de chaux.
Moule : Calibre de bois ou d’acier servant à transformer l’argile en blocs uniformes pour faire des briques
par exemple.
MurMur-pignon* : Partie supérieure d’un mur délimitée par les deux pentes du toit.
Pan : Partie d’un mur. Un pan de fer est un assemblage d’éléments de charpente horizontaux, verticaux ou
obliques.
Panneresse* : Long côté d’une brique.
Parpaing : Bloc rectangulaire d’argile, de ciment ou de béton. Un parpaing peut se soulever à deux mains.
TerreTerre-cuite : Argile broyée, mélangée à de l’eau, foulée et malaxée. L’argile est ensuite versée dans des
moules pour séchage, puis cuite une ou deux fois à plus de 1000°C.
Torchis : Terre argileuse mélangée à de la paille hachée. Matériaux de base des maisons de terre et à
colombages.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
20
Petit lexique architectur al de la ci té ouvrière
Fiche documentaire A10
Baie
Faîtage
Briques
Mur-pignon
Frise
Linteau
Ferme
Boutisse
Charpente
Pannerresse
Assise
Arc
Appareil
Joint
La mairie de Noisiel. © Mairie de Noisiel
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
21
L’ancienne mairie
Fiche documentaire A7
La mairie de Noisiel entre 1895 et 1967
Entre 1871 et 1959, les industriels chocolatiers Menier* sont élus maires de père en
fils. Plusieurs raisons poussent le maire Henri Menier, fils d’Emile Justin, à
abandonner la mairie lavoir édifiée par son père en 1861.
Tout d’abord, en 1874, Emile Justin Menier entame la construction d’une cité
ouvrière pour loger son personnel. La population s’accroît et le site industriel de la
chocolaterie s’étend chaque jour un peu plus, au rythme de nouveaux aménagements
et constructions. De plus, la loi du 5 avril 1884 impose aux communes de posséder
ou de louer un bâtiment à l’usage exclusif de mairie.
C’est ainsi qu’en 1893, Henri Menier commande une nouvelle mairie à Louis
Logre*. Elle est offerte à la commune par la famille Menier.
Le nouvel édifice est construit sur un terrain cédé à la commune par un échange de
parcelles visant à aménager une place publique (la future place Gaston-Menier). La
mairie est édifiée sur cette place, à quelque distance des autres équipements
collectifs de la cité ouvrière. La famille Menier réaffirme ainsi sa mainmise sur le
pouvoir politique local.
La famille Menier : Au
XIXe siècle, la famille Menier
fonde son empire industriel à
partir de la chocolaterie que
Jean Antoine Brutus Menier
puis Émile Justin Menier
établissent à Noisiel. Achetant
progressivement la ferme du
Buisson, le parc et le château de
Noisiel, les Menier deviennent
propriétaires de l’ensemble des
terres de la commune de
Noisiel.
Louis Logre : Louis Logre est
architecte. Avec son père, Jules
qui est aussi architecte,
ingénieur et sous-directeur de la
chocolaterie, ils conçoivent le
plan et la plupart des édifices de
la cité ouvrière.
Le bâtiment fait usage de mairie jusqu’en 1967. A cette date, le maire, Louis
Guilbert, déménage les services municipaux dans les anciennes écoles.
Ce dessin d’architecte
montre l’élévation de la façade,
une coupe transversale du
bâtiment ainsi que les plans du
sous-sol, du rez-de-chaussée et
du premier étage de l’ancienne
mairie.
© Mairie de Noisiel.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
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L’ancienne mairie
Fiche documentaire A7
Un monument remarquable
Le 14 octobre 1986, l’ancienne mairie est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des
Monuments Historiques*. L’édifice est ainsi reconnu comme un témoin important
de l’architecture et de l’histoire de Noisiel qu’il est nécessaire de protéger et
d’entretenir.
La façade de l’ancienne mairie
La protection des Monuments
Historiques : La sauvegarde du
patrimoine monumental français
est régie par la loi sur la
protection des Monuments
Historiques (1913). Un
Monument Historique est un
bien matériel, comme un
château ou une statue. Son
histoire ou son aspect
remarquable le rend intéressant
pour tous. Il est donc protégé
pour que chacun puisse en
profiter dans son meilleur état.
Il existe deux niveaux de
protection des Monuments
Historiques : le Classement et
l’Inscription à l’Inventaire
supplémentaire. Le Classement
permet d’exercer une protection
plus forte que l’Inscription, mais
ces deux niveaux garantissent la
sauvegarde du Monument
Historique et de ses alentours.
Façade de l’ancienne mairie.
© Mairie de Noisiel.
Deux matériaux sont utilisés pour la construction de la façade : la brique et la pierre.
La brique est couramment utilisée dans la cité ouvrière. Elle est ici associée à la
pierre, ce qui donne un aspect monumental à la façade.
Cette monumentalité est renforcée par le traitement architectural de l’avant-corps*
central. L’entrée est ainsi mise en valeur par les marches du perron, les colonnes de
pierre qui l’entourent et la balustrade qui souligne le deuxième niveau.
Avant-corps : Partie d'un
bâtiment mise en avant par
rapport au reste de la façade.
Les murs sont habillés de bandes de couleur blanche en pierre et en briques claires
qui alternent avec des bandes de couleur rouge en briques foncées. Des frises de
céramiques colorées, qui représentent un décor végétal rouge et blanc, ornent les
bas-côtés de la façade.
La toiture est couverte de tuiles fabriquées par les célèbres établissements Müller.
Les motifs qui décorent le faîtage* rappellent celui du moulin Saulnier* de la
chocolaterie.
Une plaque commémorative en verre émaillé est posée sur la façade lors de
l’inauguration en 1895. Elle rappelle qu’Emile Justin Menier a financé la première
mairie de Noisiel.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
Faîtage : Le faîtage est une
suite de tuiles ou une bande de
métal qui couvre le sommet
d’une toiture.
Moulin Saulnier : Le moulin
Saulnier est le bâtiment le plus
célèbre de la chocolaterie de
Noisiel. Son architecture
exceptionnelle de métal et de
brique lui a valu d’être classé
Monument Historique en 1992.
23
L’ancienne mairie
Fiche documentaire A7
La décoration de la salle du conseil
La salle du conseil est le lieu où se réunissait autrefois le conseil municipal* et où
étaient célébrés les mariages.
La décoration de la salle du conseil est particulièrement riche et soignée. Elle est
l’œuvre du peintre décorateur Henri Lacouture. Le décor reflète le républicanisme
des Menier et exprime le pouvoir politique qu’ils exerçaient sur la commune de
Noisiel.
Conseil municipal : Le conseil
municipal est l’assemblée des
conseillers élus dans une
commune. Les conseillers
municipaux élisent le maire et
ont pour fonction de gérer les
affaires de la commune par le
biais de délibérations (débats).
Cette photographie
représente la salle du conseil de
l’ancienne mairie aujourd’hui.
Au premier plan se trouve la
partie peu lumineuse réservée
au public. Au second plan, la
salle des délibérations bénéficie
de l’éclairage de grandes baies
vitrées. L’allée centrale qui
s’ouvre vers le buste de
Marianne et l’organisation des
deux espaces rappelle celle des
églises. Cette disposition
solennelle magnifie la
République.
© Mairie de Noisiel.
Comme dans la plupart des mairies, certains éléments du décor symbolisent la
République française et les particularités de la commune : la statue de Marianne, le
sigle RF, la devise « liberté, égalité, fraternité » et le N de Noisiel avec sa branche
de noyer.
Sur cette photographie
ancienne de la salle du conseil,
le mur du fond à gauche est
décoré du N de Noisiel et du
sigle RF. La statue de Marianne,
symbole de la République trône
dans la niche centrale.
© Mairie de Noisiel.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
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L’ancienne mairie
Fiche documentaire A7
L’expression du pouvoir politique des
Menier se retrouve notamment dans le
décor du plafond de la salle des
délibérations.
Dans le caisson central peint et doré, le
M des Menier et le N de Noisiel sont
entrelacés. Cet entremêlement symbolise
le lien qui unit le destin de Noisiel à la
famille Menier. Les deux lettres sont
entourées de branches de cacaoyer et de
noyer qui rappellent l’origine du chocolat
et l’étymologie de Noisiel.
Le plafond est également décoré de
nombreuses devises qui évoquent
davantage les valeurs patronales des
Menier que celles de la République :
« paix, travail » ; « droit, devoir » ;
« mérite, honneur » ; « union, force » ;
« ordre, économie » ; etc.
Photographie représentant le
caisson central du plafond de la
salle du conseil. Trois dates
importantes y sont inscrites :
1119 (qui est alors la première
mention connue de Noisiel),
1825 (arrivée à Noisiel de Jean
Antoine Brutus Menier) et 1893
(décision de construire la
mairie).
© Mairie de Noisiel.
« Noisiellum Industriam »
est l’une des devises inscrites
sur le plafond. Cette expression,
en mauvais latin, signifierait
« Noisiel travailleuse ».
© Mairie de Noisiel.
Des feuilles, des fleurs et des cabosses de
cacaoyer disséminées dans l’ensemble
des décors ne cessent de rappeler
l’origine de l’industrie et de la richesse
des Menier.
Le buste d’Emile Justin Menier est placé
sur la cheminée de la salle du conseil.
Elle rappelle aux Noisiéliens la mémoire
du fondateur de l’entreprise et de la cité
ouvrière.
Enfin, un mobilier spécifique a été conçu
pour la salle du conseil, le cabinet du
maire et la salle des archives. L’ensemble
des meubles est en noyer et, en outre, les
sièges sont garnis de cuir.
La fleur du cacaoyer est
omniprésente dans le décor de la
salle du conseil.
© Mairie de Noisiel.
Photographie ancienne de la
salle du conseil. Au même titre
que Marianne, le buste d’Emile
Justin Menier trône en bonne
place sur la cheminée.
© Mairie de Noisiel.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
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L’école autrefois à Noisiel
Fiche documentaire A9
Fondation des écoles de Noisiel par Emile Justin Menier
Jusqu’à 1876, les enfants de Noisiel, Lognes et Torcy sont scolarisés à l’école
religieuse de Champs-sur-Marne. La première pierre des écoles de Noisiel est posée
le 23 octobre 1874, le jour du septième anniversaire de Raoul Menier*, fils d’Emile
Justin Menier.
Le 10 janvier 1876, Emile Justin Menier envoie un courrier à tous les habitants de
Noisiel, qu’ils soient ouvriers ou non. Il les informe de l’ouverture des écoles pour
tous les garçons et les filles de 6 à 13 et de l’asile, ou classe gardienne, pour les
enfants de 3 à 6 ans.
L’éducation des enfants, mais aussi des adultes, est un thème cher à Emile Justin
Menier. Républicain convaincu, il pense que la méthode, l’étude et la persévérance
conduisent à toutes les solutions. Quelques années avant les lois Jules Ferry* il crée
donc des écoles privées, laïques, gratuites et obligatoires. Les écoles ont aussi pour
bénéfice de libérer les ouvrières de leurs contraintes familiales.
L’asile ou la classe gardienne
L’asile, réservé aux enfants de 3 à 6 ans, est accolé aux écoles primaires pour que les
plus grands puissent déposer les petits avant de rejoindre leur classe. Les petits
disposent d’une salle de classe, de petits dortoirs équipés de bercelonnettes*, d’une
cours de récréation, d’un préau, de lavabos et d’un jardin.
Le couple chargé de s’occuper des enfants loge à l’étage.
La famille Menier : Au
XIXe siècle, la famille Menier
fonde son empire industriel à
partir de la chocolaterie que
Jean Antoine Brutus Menier
puis Émile Justin Menier
établissent à Noisiel. Achetant
progressivement la ferme du
Buisson, le parc et le château de
Noisiel, les Menier deviennent
propriétaires de l’ensemble des
terres de la commune de
Noisiel.
Lois Jules Ferry : Jules Ferry,
ministre de l’Instruction
publique, instaure plusieurs lois
sur l’école. Entre 1881 et 1882,
l’enseignement primaire est
notamment rendu laïc,
obligatoire et gratuit pour les
filles et les garçons de 6 à
13 ans.
Bercelonnette : Petit berceau
qui, pour faciliter le
balancement, est suspendu
sur deux pieds en forme de
croissants.
Cette photographier
représente l’asile, avec quelques
enfants et leur institutrice sur le
perron.
© Mairie de Noisiel.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
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L’école autrefois à Noisiel
Fiche documentaire A9
L’école primaire
Dès 1876, 101 enfants sont scolarisés. Ils sont répartis en deux classes : celle des
filles et celle des garçons. Une salle polyvalente permet l’organisation de diverses
activités, comme le dessin. Astucieusement, les cloisons des classes et de la salle
polyvalente sont amovibles et libèrent un vaste espace pour la réalisation d’activités
communes ou la remise des prix.
L’école primaire de Noisiel
avant son agrandissement de
1892. Sur la gauche des garçons
et sur la droite des filles
semblent sortir de leurs classes
respectives.
© Mairie de Noisiel.
Les enfants peuvent profiter d’une bibliothèque qui, à son ouverture en 1876,
contient 800 ouvrages. La cour de récréation est séparée en deux : une partie est
réservée aux filles, l’autres aux garçons. Deux préaux abritent les enfants en cas de
mauvais temps pendant la récréation. Des lavabos et des vestiaires sont également
installés dans l’école.
Au premier étage, l’instituteur dispose d’un logement.
En 1892, l’école primaire est agrandie et accueille 325 enfants. Avec l’ajout de deux
ailes latérales, deux classes supplémentaires au rez-de-chaussée, une salle de couture
et une salle de dessin à l’étage sont construites. Au fond de la cour, un jardin école
est aménagé pour apprendre aux enfants comment cultiver un potager.
Des écoles confortables et modernes
Les écoles sont chauffées par des calorifères*. Les salles
sont vastes, bien aérées et lumineuses. Le mobilier
scolaire, conçu par Lenoir, est ergonomique et il épargne
une fatigue supplémentaire aux enfants. Ce mobilier reçoit
une médaille d’or à l’Exposition universelle* de 1878.
Dans un premier temps, l’éclairage se fait au gaz, puis à
l’électricité.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
Calorifère : Appareil produisant
de la chaleur et la diffusant dans
un bâtiment par l'intermédiaire
de tuyaux.
Exposition universelle : Les
expositions universelles ont été
créées dans la deuxième moitié
du XIXe siècle. Elles ont pour
but de présenter les réalisations
industrielles et technologiques
de différents pays du monde.
Chaque pays construit un
pavillon et y expose ses
meilleurs produits. La
compétition y est très présente :
des concours permettent aux
plus méritants de gagner des
médailles.
Mobilier scolaire conçu par
Lenoir pour les écoles de
Noisiel.
© Mairie de Noisiel.
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L’école autrefois à Noisiel
Fiche documentaire A9
Les enseignements
A l’époque d’Emile Justin Menier, les principes de Friedrich Fröbel, qui est un
pédagogue allemand, sont appliquées dans l’asile. Les jeunes enfants sont éduqués
par le jeu, les travaux manuels et le jardinage. Après Emile Justin Menier, cette
pédagogie moderne est abandonnée et l’asile devient plus une garderie qu’une
véritable école.
A partir des lois Jules Ferry (1881-1882), les matières enseignées à l’école primaire
de Noisiel respectent les programmes nationaux. Les enfants apprennent la lecture,
l'écriture, le calcul, l'orthographe, la rédaction, la morale, l'histoire, la géographie,
les leçons de choses, le chant, la gymnastique, le travail manuel, le jardinage, etc.
Les enfants préparent ainsi le Certificat d’études*, qu’ils peuvent passer à partir de
11-12 ans.
Le mardi et le vendredi des cours du soir sont proposés aux adultes et aux
adolescents. Dispositif éducatif et sécuritaire, la présence des jeunes est
récompensée : occupés à l’école, ils ne troublent pas l’ordre public.
Certificat d’étude : Jusqu’en
1989, le certificat d'études est
un diplôme qui valide la fin de
l'enseignement primaire en
France. Il atteste ainsi
l'acquisition des connaissances
de base (écriture, lecture, calcul,
histoire-géographie, sciences
appliquées).
La photographie de gauche
représente la classe des garçons
en 1898. Celle de droite montre
des filles en cours d’art
ménager, vers 1930.
© Mairie de Noisiel.
Les instituteurs des écoles de Noisiel :
Mr et Mme Gobin
Mr et Mme Thouzard
Mr et Mme Hanneton
Mr Bagréaux
Mme Bagréaux
Mme Daumont
Mme Baud
Mr Noël
1875-1889
1889-1906
1906-1919
1919-1935
1919-1927
1922-1927
1927-1941
1935- ?
Le rythme scolaire
Le rythme scolaire d’autrefois est différent de celui que connaissent les écoliers
d’aujourd’hui.
En effet, l’année scolaire commence le 1er octobre et se termine le 14 juillet. Les
enfants ont classe du lundi au samedi toute la journée, les seuls jours de repos sont le
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
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L’école autrefois à Noisiel
Fiche documentaire A9
jeudi et le dimanche. Les cours ont lieu de 8h à 11h et de 13h à 16h. Néanmoins, les
enfants restent souvent à l’étude jusqu’à 18h, en attentant que leurs parents rentrent
de l’usine.
La remise des prix
Le 20 août 1876, la première
cérémonie de remise des
prix a lieu. Cette cérémonie
est organisée pour fêter la
fin de l’année scolaire et les
réussites des écoliers. A
l’époque d’Emile Justin
Menier, la remise des prix
donne lieu à de grandes
festivités, puis elle devient
plus familiale quand ses fils
lui succèdent.
Sur cette photographie de
1930, des enfants de l’école
primaire de Noisiel sont
costumés en pierrots pour la
distribution des prix.
© Collection J. T.
Durant la cérémonie de remise des prix, les élèves exposent leurs plus beaux
ouvrages de l’année, ils récitent des poèmes ou jouent des saynètes. Des jouets sont
distribués aux enfants de l’asile et, en fonction de leur mérite, les enfants de l’école
primaire reçoivent des livres.
Pour les élèves qui ont obtenu leur Certificat d’étude, le Conseil municipal ou la
Société d’encouragement à l’instruction offrent un livret de caisse d’épargne sur
lequel de 20 à 50 francs sont déposés.
Les caravanes
scolaires
En 1897, Gaston Menier
crée la « caravane Menier »
pour récompenser les
meilleurs élèves de Noisiel
qui sont reçus au Certificat
d’études. Dès 1898, le
recrutement est étendu aux
écoles laïques des cantons
de Lagny, Claye, Crécy et
Dammartin. Cinquante
élèves sont alors tirés au sort.
© Noisiel, Ville d’art et d’histoire - Service d’animation du patrimoine, 2008
Cette photographie a été
prise lors de la 10e excursion
scolaire à Rouen et au Havre
(du 8 au 10 août 1907).
© Mairie de Noisiel.
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