Dr Armand MEGRET MFN FFC
Septembre 2016
SUR LE BON USAGE DES CORTICOIDES
-
Engagement des Groupes sportifs et des clubs amateurs français
Réunion du Collège médical de la FFC
Cahors 12 Octobre 2012
HISTORIQUE
Le 10 février 2007, la Commission Médicale Nationale de la Fédération Française de Cyclisme a réuni
au Comité National Olympique et Sportif Français des spécialistes en physiologie, endocrinologie,
pneumologie, rhumatologie, médecine physique réadaptation, et médecine du sport.
Elle a auditionné ces experts pour qu’ils émettent leurs avis sur les bonnes pratiques médicales à tenir
lors de l’utilisation de corticoïdes chez un sportif. Les conclusions de ces travaux et les propositions
médicales de bonnes conduites lors de l’usage des corticoïdes chez le sportif ont été validé par la
Commission Médicale Nationale de la Fédération Française de Cyclisme réunie le 31 mars 2007 à
Rosny sous Bois (Annexe 1).
Le 25 avril 2008, l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) a édité des
recommandations sur l’utilisation des corticoïdes chez le sportif (Annexe 2).
C’est sur ces travaux que la Commission Médicale Nationale de la FFC s’appuie pour établir ce
règlement.
PREAMBULE
Le présent règlement concerne l’ensemble des groupes sportifs professionnels français (Pro Tour,
Continentales Pros et Continentales), les équipes de Division Nationale, les sélections nationales et les
pôles espoirs, toutes disciplines confondues.
Les dirigeants des équipes concernées doivent :
1. faire signer par les coureurs et l’encadrement médical sous son autorité la lettre d’engagement
du respect de ce règlement médical spécifique.
2. Faute de signature, les personnes concernées ne seront pas engagées sur les courses.
Les responsables médicaux des équipes s’obligent à :
1. Respecter les règles préconisées par l’AFSSAPS sur le bon usage des corticoïdes chez le sportif
(Annexe 2)
2. Informer les coureurs de l’équipe et l’encadrement paramédical sous sa responsabilité de ce
règlement.
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CONDUITES MEDICALES, PRECONISATIONS
Il faut discerner 2 types de prescription de corticoïdes : infiltration et inhalation.
Infiltration de corticoïdes :
1. En cas d’infiltration le médecin responsable de l’équipe* :
- constituera un dossier documenté sur la pathologie du coureur.
- remplira la fiche de traumatologie (annexe) et l’adressera :
o au médecin fédéral régional pour les amateurs,
o au médecin fédéral national pour les professionnels
- s’appuiera, si besoin, sur l’avis d’un traumatologue du sport avant toute infiltration du
coureur.
- Prescrira* : un minimum de 8 jours d’arrêt d’entraînement et de compétition (arrêt de
travail pour les professionnels). Quand le produit proposé est une molécule existant par
voie générale, l’arrêt sera de 3 semaines.
- contrôlera que la cortisolémie sera normalisée avant d’autoriser la reprise de l’activité
sportive.
*quand il n’est pas le prescripteur le médecin responsable de l’équipe/club sera informé par le
coureur :
- le médecin prescripteur précise le diagnostic et la molécule proposée
- l’arrêt de travail est fait par le médecin prescripteur.
2. En cas de nécessité médicale de prescription de corticoïdes, le médecin d’équipe s’engage à
prescrire des molécules telles qu’elles sont préconisées dans les tableaux ci-joints (annexe 3 et 4)
Inhalation de corticoïdes :
- S’il n’est pas le prescripteur le médecin d’équipe sera informé par le coureur de toute AUT
dont il peut bénéficier.
- En cas de prescription d’inhalation de corticoïdes hors AUT, celle-ci ne pourra être
réalisée que :
o Si des EFR sont réalisées et qu’elles confirment l’asthme ou l’HRB
o La posologie et la durée seront adaptées à la clinique et à l’AMM du produit
Pour toute prescription de longue durée un contrôle de la cortisolémie sera réalisé.
Rappel :
Mises en garde et précautions d’emploi des glucocorticoïdes inhalés. Extrait du Vidal
concernant le Sérétide
« La corticothérapie inhalée peut entraîner des effets systémiques, en particulier lors de
traitements à fortes doses au long cours. La survenue de ces effets reste cependant moins
probable qu'au cours d'une corticothérapie orale. Il peut être observé un syndrome de Cushing,
un tableau cushingoïde, une inhibition de la fonction surrénalienne, une diminution de la
densité minérale osseuse, une cataracte et un glaucome, et, plus rarement, divers effets
psychologiques ou comportementaux incluant hyperactivité psychomotrice, troubles du
sommeil, anxiété, dépression ou agressivité (en particulier chez l'enfant). En conséquence, le
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patient sera suivi régulièrement et la posologie minimale efficace devra toujours être
recherchée.
L'administration prolongée de doses élevées de corticoïdes par voie inhalée peut provoquer
une inhibition de la fonction surrénalienne en favorisant la survenue d'une insuffisance
surrénalienne aiguë. (Par exemple avec le Sérétide des cas d'inhibition de la fonction
surrénalienne et d'insuffisance surrénale aiguë ont été très rarement décrits avec des doses
de propionate de fluticasone comprises entre 500 et 1000 µg)
Les crises d'insuffisance surrénalienne peuvent être déclenchées par un traumatisme, une
intervention chirurgicale, une infection ou toute diminution rapide de la posologie. Le tableau
clinique est généralement atypique pouvant comprendre anorexie, douleur abdominale, perte
de poids, fatigue, maux de tête, nausées, vomissements, hypotension, troubles de la
conscience, hypoglycémie et convulsions. En cas de stress ou lorsqu'une intervention
chirurgicale est prévue, une corticothérapie de supplémentation par voie générale peut être
nécessaire. »
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SURVEILLANCE MEDICALE REGLEMENTAIRE
BON USAGE DES CORTICOIDES
Annexes
Annexe 1.
L’utilisation des glucocorticoïdes en médecine du sport. Argumentaires et propositions sur leur
bon usage
Commission Médicale Nationale de la FFC du 31 mars 2007 Rosny sous Bois
Annexe 2.
Utilisation des corticoïdes chez le sportif AFSSAPS - 25 avril 2008
Annexe 3.
Conseils généraux avant une infiltration de corticoïdes chez un sportif Commission Médicale
de l’AFLD du 12 mai 2009
Annexe 4.
Déclaration sur l’honneur du coureur
Annexe 5
Fiche clinique d’infiltration
Tableaux
Tableau I
Liste des glucocorticoïdes dénomination française
Tableau II
Voies d’administration des glucocorticoïdes DCI (Dénomination Commune Internationale)
« autorisables »
Fédération Française de Cyclisme
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Annexe 1
Commission Médicale Nationale de la Fédération Française de Cyclisme.
Réunion du 31 mars 2007 à Rosny sous Bois
Corticoïdes et médecine du sport
En 2004 le Professeur Pierre Rochcongar et collaborateurs ont exposé, en partie, le problème du bon
usage des corticoïdes :
L'utilisation et la prescription des corticoïdes en médecine du sport
P. Rochcongar, H. de Labareyre, J. de Lecluse, A. Monroche, E. Polard
Science et sports
ISSN : 0765-1597
2004 - Volume 19 - Numéro 3 - pp: 145-154
« Objectifs. évaluer l'incidence de la prescription de corticoïdes en médecine du sport.
Actualités. Les corticostéroïdes sont, à ce jour largement utilisés en médecine du sport, pour le
traitement des tendinopathies, lésions ligamentaires, ou les syndromes de surmenage. Toutefois, à ce
jour, il n'existe pas de consensus sur preuves de l'efficacité de ces traitements. Les bonnes
recommandations sont rares. Les quantités et modes optimaux d'injection ne sont pas connus. La
comparaison avec d'autres thérapeutiques est rarement réalisée. À ce jour, nous ne pouvons
différencier dans les prélèvements urinaires, le type d'application (injection, pommade, ionophorèse…).
Les contrôles antidopage réalisés en France en 2002 révèlent une large utilisation de la triamcinolone
(81 cas), mais aussi de bétaméthasone (26 cas), et de la prednisolone (19 cas).
Perspectives. D'autres travaux de recherche devront être conduits, concernant la prescription,
l'efficacité des traitements, la durée d'élimination en fonction du type d'exercice, les effets secondaires.
En l'état actuel de nos connaissances, l'autorisation large des corticoïdes, ne peut être autorisée. »
Le 10 février 2007, au Comité National Olympique et Sportif Français, la Commission Médicale
Nationale (CMN) de la Fédération Française de Cyclisme a réuni des spécialistes en physiologie,
endocrinologie, pneumologie, rhumatologie, médecine physique réadaptation, et médecine du sport.
Elle a auditionné ces experts pour que les médecins de la CMN émettent leur avis sur les bonnes
pratiques médicales à tenir :
- lors de l’utilisation de corticoïdes chez un sportif
- lors de la découverte d’une cortisolémie basse chez un sportif
A l’issue de cet audit, la CMN expose aux différentes instances concernées les conclusions de ces
travaux et les propositions médicales de bonnes conduites lors de l’usage des corticoïdes chez le
sportif.
L’objectif de cette réunion est d’enrichir la réflexion sur l’approche médicale et légale de la
protection de la santé du sportif.
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