Fiches descriptives des principales espèces de plantes invasives en

publicité
Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives - Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la
problématique des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables
en Région wallonne
Fiches descriptives des principales espèces de plantes invasives en zones humides
La Berce du Caucase - Heracleum mantegazzianum
Somm. et Lev.
Origine : Ouest du Caucase
Introduction (B.) : volontaire – 1938
Reproduction : sexuée
Floraison : août à octobre voire novembre
Impacts : forme des massifs denses monospécifiques
Occurrence : très répandue dans la majeure partie
de la Belgique. Isolé en Ardennes et
Lorraine.
Indices : 11
Photo 1 : Population d’Heracleum mantegazzianum
Rang taxonomique
Synonyme
Nom vernaculaire Fr.(Nl.)
Morphologie générale
Reproduction
Fleur
Feuille
Tige
Racine
Fruit
Plantae, Spermatophytes, Angiospermes, Dicotylédones, Apiales, Apiaceae
Pastinaca pubescens (Hoffm.) Calest., Heracleum speciosum Weinm., H.
tauricum Steven, H. caucasicum Steven, H. panaces Willd. ex Steven, H.
giganteum Hornem., H. pubescens (Hoffm.) M. Bieb, (Sphondylium
pubescens Hoffm.)
Berce du Caucase, de Mantegazzi, géante (Reuzenberenklauw).
Plante herbacée de 1,5 à 3 m de haut (voire 4 m en station favorable),
pubescente et robuste (photo 1).
Espèce bisannuelle à pluriannuelle.
Reproduction sexuée : Espèce autofertile et entomophile. Anémochorie.
Ombelle composée de fleurs hermaphrodites au centre de l’ombelle et mâles
sur le pourtour. L’ombelle principale peut atteindre 20 à 50 cm de diamètre
et compter de 50 à 120 rayons, longs de 8 à 30 cm (photo 2).
Calice composé de 5 dents peu visibles.
Corolle constituée de 5 pétales blancs, libres entre eux. Les pétales des
fleurs extérieures de l’ombelle sont plus grands et fortement échancrés.
5 étamines se trouvent au sommet du pistil et sont opposées aux pétales.
Ovaire infère.
Période de floraison : juin à juillet.
Feuilles alternes pennatifides à pennatipartites, munies de divisions dentées.
Les feuilles sont non stipulées et à pétiole engainant. Le limbe est plus long
que large. Il existe une polymorphie importante quant à la forme des feuilles
(photos 3, 4, 5 et 6).
Tige robuste, cannelée, creuse, présentant un diamètre basal supérieur à 6
cm. La tige est souvent tachetée de rouge (photo 8).
Racine pivotante et robuste, parfois traçante en fonction de la structure du
sol (photo 9).
Fruit en forme de lentille biconvexe, constitué de deux akènes (longs de 9 à
14 mm et larges de 6 à 8 mm) soudés entre eux (diakène), s’ouvrant à
maturité et dépourvus d’épines.
Un plant produit en moyenne 6700 graines mais la production peut atteindre
un maximum de 12000 graines.
Chaque akène est composé de 5 côtes longitudinales dont les interstices
Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART
Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected]
1
Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives - Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la
problématique des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables
en Région wallonne
Détermination
Caractéristiques
autécologiques
Habitat
présentent des canaux sécréteurs foncés, élargis à leur extrémité inférieure
et renfermant des huiles essentielles.
Pouvoir de germination de la banque de graines : jusqu’à 7 ans.
Heracleum mantegazzianum peut être confondue avec l’espèce indigène H.
sphondylium présentant une tige de diamètre basal inférieur à 6 cm,
n’atteignant jamais 3 m de haut, des feuilles pennatipartites à
pennatiséquées (possibilité de présence d’un « pétiolule ») munies de
divisions lobées (photos 6 et 7). Les ombelles de H. sphondylium
présentent 8 à 30 rayons, longs de 8 à 13 cm. Le diakène est également
différent : taille inférieure et canaux sécréteurs peu élargis.
H. mantegazzianum peut être confondue avec H. sosnowskyi et H. persicum,
toutes deux invasives mais qui ne sont pas présentes actuellement sur le
territoire de la flore belge.
Espèce héliophile à mi–sciaphile ;
Espèce mésophile à mésohygrocline ;
Espèce neutronitrocline.
Milieux rudéraux (talus, remblais, bords de route, …), haies, lisières fraîches,
ourlets intraforestiers, prés et pâturages mésophiles légèrement eutrophiés,
mégaphorbiées, etc.
Espèce cultivée, ornementale : parcs et jardins.
Photos 2 et 3 : Ombelles et feuille typique d’Heracleum mantegazzianum
Photos 4, 5 et 6 : Polymorphie des feuilles d’Heracleum mantegazzianum
Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART
Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected]
2
Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives - Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la
problématique des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables
en Région wallonne
Photos 7 et 8: Individu et feuille d’Heracleum sphondylium mettant en évidence le « pétiolule »
Photos 9, 10 et 11: Tige et racine d’Heracleum mantegazzianum en sol meuble ou plus caillouteux
Impacts causés
Bien que très impressionnante par sa taille et esthétiquement intéressante, la berce du Caucase forme
de grandes populations très denses préjudiciables à la flore indigène. Sa taille génère une ombre au
sol très importante entravant la germination des autres espèces. La plante puise également les
différentes ressources nutritives laissant peu de nutriments au reste de la flore. L’invasion par la berce
du Caucase entraîne donc une homogénéisation de la flore et des paysages en se substituant à la
flore native. Cette variation de la flore n’est pas sans effet sur la faune associée.
La berce du Caucase est également dangereuse pour la santé. Sa sève contient des substances
chimiques (les furanocoumarines) sensibilisant la peau aux rayons ultraviolets. Entrer en contact avec
la sève de la plante puis s’exposer à la lumière du jour engendrera des brûlures pouvant être très
conséquentes. La formation d’une population de berces du Caucase diminue, par conséquent,
grandement la capacité d’utilisation des sites envahis.
Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART
Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected]
3
Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives - Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la
problématique des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables
en Région wallonne
Conseils de gestion
La gestion consiste à empêcher toute nouvelle graine de se disperser en supprimant les individus en
fleurs avant que les graines ne se forment. Des gestions identiques répétées annuellement
permettront d’épuiser la population en éliminant les différentes générations d’individus présentes sur
le site et mener à l’éradication. Si les gestions sont menées trop tardivement et que des graines se
dispersent, le site sera à nouveau ensemencé. Ces graines pourront également atteindre de nouvelles
stations et donner naissance à de nouvelles populations. La méthode de gestion doit être choisie en
fonction de l’objectif poursuivi. Plusieurs méthodes de gestion sont conseillées dans la littérature mais
la coupe sous le collet a été identifiée comme la technique la plus efficace et la plus sécuritaire. Pour
plus de détails, il est conseillé de consulter le « Guide de gestion des principales plantes invasives en
milieu humide » ou les fiches de gestion simplifiées. Les principes suivants sont à considérer :
A ne pas faire
Ne pas planter, semer ni distribuer.
Ne pas traiter chimiquement en bordure de cours d’eau ou en zone naturelle préservée.
Ne pas faucher, ou couper sous l’ombelle sans coupe sous le collet sous peine qu’une seconde
fructification ne se produise.
Ne pas toucher sans se munir de gants imperméables.
Ne pas toucher les outils souillés à mains nues.
Ne pas jeter les résidus de fauche dans la nature ou dans la rivière.
Ne pas stocker les résidus de fauche en milieu fermé sans surveillance / Ne pas transporter les résidus
non correctement couverts.
Ne pas composter.
Ne pas déplacer les terres contaminées.
Faire
Gérer la plante en fleurs avant la formation des graines (mi-juin / début juillet).
Gérer avec un équipement complet : gants imperméables, lunettes de protection (ou masque) et
vêtements de protection imperméables.
Gérer par la coupe sous le collet, à 10 - 15 cm en dessous du sol, à l’aide d’une houe (à vigne
conseillée) ou d’une rasette du bûcheron.
Retirer la terre autour du collet afin d’accélérer le séchage.
Après coupe de l’individu, couper les ombelles à même le sol afin de limiter toute projection de sève.
Si la maturation des ombelles est avancée, brûler les ombelles dès que possible.
Stocker le reste du matériel végétal de manière groupée en milieu ouvert et s’assurer du séchage.
complet ou exporter en couvrant correctement les remorques.
Nettoyer les outils à grandes eaux avec des gants imperméables.
Réaliser une vérification 3 semaines environ après la gestion.
Répéter la gestion pendant plusieurs années successives.
Sources bibliographiques
Aeschimann D., Lauber K., Moser D.M., Theurillat J-P. 2004. Flora alpina. Paris, Ed. BELIN vol. 1,
1159p.
Kabuce N. 2006. NOBANIS – Invasive Alien Species Fact Sheet – Heracleum sosnowskyi,
From: Online Database of the North European and Baltic Network on Invasive Alien Species.
Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART
Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected]
4
Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives - Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la
problématique des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables
en Région wallonne
Klingenstein, F. 2007. NOBANIS – Invasive Alien Species Fact Sheet – Heracleum mantegazzianum.
From: Online Database of the North European and Baltic Network on Invasive Alien Species.
Lambinon J., Delvosalle L., Duvigneaud J. 2004. Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand-duché de
Luxembourg, du Nord de la France et des Régions voisines (Ptéridophytes et
Spermatophytes). Cinquième édition. Meise, Ed. du Patrimoine du Jardin botanique national
de Belgique, 1167p.
Muller S. 2004. Plantes invasives en France. Paris, Muséum national d’Histoire naturelle, 168p.
Nielsen C., Ravn H.P., Nentwig W., Wade M. 2005. Manuel pratique de la berce géante. Directives
pour la gestion et le contrôle d’une espèce végétale invasive en Europe. Hørsholm, Skov, 44
p.
Rameau J. C., Mansion D., Dumé G. 1989. Flore forestière française: guide écologique illustré, 1
Plaines et Collines. Paris, Institut pour le Développement Forestier, 1785p.
Vanderhoeven S., Branquart E., Mahy G., Grégoire J.C. 2006. L'érosion de la biodiversité ; les espèces
exotiques envahissantes. Dossier scientifique réalisé dans le cadre de l’élaboration du
Rapport analytique 2006 sur l’État de l’Environnement wallon. FUSAGx, CRNFBGx et ULB.
42p.
Weber E. 2003. Invasive Plant Species of the World : A Reference Guide to Environmental Weeds.
Wallingford, CABI Publishing, 548p.
Sources informatiques
Fiche Heracleum mantegazzianum " Forum belge sur les espèces invasives "
http://www.bachpaten-freiburg.de/oekologi/neophyt/baeren.pdf
http://www.cps-skew.ch/francais/hera_man_f.pdf
http://www.eppo.org/QUARANTINE/plants/Heracleum_mantgazzianum/HERMZ_ds.pdf
http://www.t-c-m-rd.co.uk/invasive-weeds/giant-hogweed/#GHspeciesandnames
Retour à la liste des espèces invasives
Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART
Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected]
5
Téléchargement