le sens du carême et de l`imposition des cendres

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L E S EN S D U C A R Ê M E E T D E L ’ IM P O S I T I O N D E S C E N D R E S
La période du carême s’ouvre par l’imposition des cendres. Quel en sont le sens et la force ?
D’entrée de jeu, il est bon de distinguer le carême de pénitence et le temps de carême liturgique
baptismal « qui est une préparation à Pâques ». Le temps de pénitence - jeûne et abstinence couvre quarante jours qui vont du Mercredi des cendres au Samedi saint.. Le temps liturgique
centré sur la préparation du baptême, va du jour des cendres à la célébration du Jeudi saint exclue.
Les dimanches font partis du temps liturgique du carême qui s'étend donc sur 43 jours
Pourquoi quarante jours de pénitence ?
Il y a quarante jours de pénitence parce que « quarante est, dans la Bible, un chiffre symbolique qui
exprime un temps d'attente et de maturation, le symbole de l'épreuve qui prépare à rencontrer Dieu
». Les hébreux sont restés quarante ans dans le désert avant d'entrer dans la terre promise. Moïse et
Élie sont restés quarante jours sur le Sinaï. Jésus a été envoyé par l'Esprit pendant quarante jours
dans le désert avant de commencer sa mission. Le mot "carême" est une contraction du mot latin
"quadragésimal" qui signifie quarantième. C’est donc une période à tonalité bien biblique. Et cette
période de pénitence commence par l’imposition des cendres..
Origine et histoire du rite de l'imposition des cendres
Le début du carême dans notre Eglise est marqué par le geste de l'imposition des cendres. Ce geste
est hérité de la tradition juive comme démarche de conversion. « Chez les juifs, la signification des
cendres sur la tête était un témoignage de pénitence, de deuil et de tristesse. Dès le 2 e jusqu’au 4e
siècle, « l'Église faisait ce rite sur la tête des pénitents publics après avoir entendu la confession
publique de leur faute, puis elle les chassait de la messe jusqu'à leur réintégration le Jeudi saint. »
Imposition des cendres sur le front et signification
Le feu qui brûle les palmes suggère le feu de l'amour qui doit réduire tout ce qui est péché en nous
et autour de nous. La signification de l'imposition des cendres nous rappelle notre condition
humaine : sur cette terre nous ne sommes que de passage et nous retournerons en poussière. Aussi
les formules d’imposition des cendres sont-elles « Souviens que tu es poussière et tu retourneras en
poussière » ou « Convertis-toi et crois à la Bonne Nouvelle » Au demeurant, c'est le même mot
hébreu qui se traduit par cendre et par poussière. - D'autre part, le rite exprime que nous sommes
pécheurs, appelés à nous convertir et à distinguer dans notre vie ce qui est important et ce qui n'est
que poussière.
Les autres gestes qui doivent dire notre chemin de conversion
L’origine, l’histoire et la pratique du carême nous enseignent ce que les lectures du mercredi des
cendres confirment : la vraie conversion du cœur, la réconciliation avec Dieu et avec nos
semblables et les œuvres de pénitence. Ainsi sont confirmés les maîtres mots de ce temps favorable
: conversion de cœur, retournement, vie nouvelle, rencontre assidue et soignée avec Dieu dans la
prière et des relations plus limpides avec nos frères et nos sœurs. C’est pourquoi il faut prêter une
attention particulière a) Au jeûne tel que l’Eglise nous le prescrit. Il s’agira de se priver de quelque
chose pour quelqu’un. Et ce quelqu’un est à la fois Dieu et le prochain. C’est l’affirmation de
l’apport de biens spirituels. Ainsi prime le jeûne des passions de tous ordres, du péché, le jeûne de
tout mal. b) A la prière qui signifie le cœur à cœur, la rencontre fréquente, préparée, entretenue
et fidèle. Et cela passe par l’écoute assidue de la parole de Dieu méditée et priée dans la lectio
divina, la participation à la liturgie et la réception plus consciente des sacrements c) Le jeûne et la
prière resteraient stériles si elles ne débouchaient pas sur des œuvres de miséricordes, d’amour, de
solidarité concrète, de partage vrai. Ici nous devons rivaliser d’imagi-nation et de prévenance.
Saint Paul nous invite à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu. Que chacun et tous mettent
leur point d’honneur à se faire violence pour que triomphent dans leur vie l’amour, l’humilité, le
souci de l’autre et le bonheur de rendre les autres un peu plus heureux.
RP. Benoît E. PENOUKOU
Responsable de l'équipe sacerdotale
à la Direction des Programmes.
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