IMPACT DE LA DECOUVERTE D UN SYNDROME DES LOGES d

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PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD - LYON 1
FACULTE DE MEDECINE LYON-EST
Année 2015
N° 115 / 2015
IMPACT DE LA DECOUVERTE D'UN SYNDROME
DES LOGES D’EFFORT CHRONIQUE
DES MEMBRES INFERIEURS SUR L'APTITUDE PHYSIQUE
DES PATIENTS EN MILIEU MILITAIRE
ETUDE RETROSPECTIVE A PROPOS DE 26 CAS SUR L’HIA DESGENETTES
THESE
Présentée
A l'Université Claude Bernard Lyon 1
Et soutenue publiquement le 17 Juin 2015
Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
Par
M PASSERAT DE LA CHAPELLE Maxime
Né le 30/05/1988 à Tassin-la-Demi-Lune
Elève de l’Ecole du Val de Grace
Ancien Elève de l’Ecole de Santé des Armées
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD-LYON 1
Président de l'Université
François-Noël GILLY
Président du Comité de Coordination
des Etudes Médicales
François-Noël GILLY
Secrétaire Général
Alain HELLEU
SECTEUR SANTE
UFR DE MEDECINE LYON EST
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ET BIOLOGIQUES (ISPB)
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UFR D'ODONTOLOGIE
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SECTEUR SCIENCES ET TECHNOLOGIES
UFR DE SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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UFR DE SCIENCES ET TECHNIQUES DES
ACTIVITES PHYSIQUES ET SPORTIVES (STAPS)
Directeur : Claude COLLIGNON
POLYTECH LYON
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INSTITUT DES SCIENCES FINANCIERES
ET ASSURANCES (ISFA)
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Directeur : Régis BERNARD
CPE
Directeur: Gérard PIGNAULT
2
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Faculté de Médecine Lyon Est
Liste des enseignants 2014/2015
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Classe exceptionnelle Echelon 2
Cochat
Cordier
Etienne
Guérin
Pierre
Jean-François
Jérôme
Jean-François
Mauguière
Ninet
François
Jacques
Peyramond
Philip
Raudrant
Rudigoz
Dominique
Thierry
Daniel
René-Charles
Pédiatrie
Pneumologie ; addictologie
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Biologie et médecine du développement
et de la reproduction ; gynécologie médicale
Neurologie
Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; médecine générale ; addictologie
Maladie infectieuses ; maladies tropicales
Cancérologie ; radiothérapie
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Classe exceptionnelle Echelon 1
Baverel
Blay
Borson-Chazot
Gabriel
Jean-Yves
Françoise
Denis
Finet
Gouillat
Guérin
Lehot
Philippe
Gérard
Christian
Claude
Jean-Jacques
Martin
Mellier
Michallet
Miossec
Mornex
Ponchon
Pugeat
Xavier
Georges
Mauricette
Pierre
Jean-François
Thierry
Michel
Revel
Rivoire
Vandenesch
Zoulim
Didier
Michel
François
Fabien
Physiologie
Cancérologie ; radiothérapie
Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ;
gynécologie médicale
Ophtalmologie
Cardiologie
Chirurgie digestive
Réanimation ; médecine d’urgence
Anesthésiologie-réanimation ; médecine
d’urgence
Urologie
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Hématologie ; transfusion
Immunologie
Pneumologie ; addictologie
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ;
gynécologie médicale
Radiologie et imagerie médicale
Cancérologie ; radiothérapie
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
3
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Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Première classe
André-Fouet
Barth
Berthezene
Bertrand
Beziat
Boillot
Braye
Xavier
Xavier
Yves
Yves
Jean-Luc
Olivier
Fabienne
Breton
Chassard
Chevalier
Claris
Colin
Colombel
Cottin
D’Amato
Delahaye
Disant
Di Fillipo
Douek
Ducerf
Dumontet
Durieu
Pierre
Dominique
Philippe
Olivier
Cyrille
Marc
Vincent
Thierry
François
François
Sylvie
Philippe
Christian
Charles
Isabelle
Edery
Fauvel
Gaucherand
Guenot
Gueyffier
Charles Patrick
Jean-Pierre
Pascal
Marc
François
Guibaud
Herzberg
Honnorat
Lachaux
Lermusiaux
Lina
Lina
Mabrut
Mertens
Mion
Morel
Morelon
Moulin
Négrier
Négrier
Neyret
Nicolino
Laurent
Guillaume
Jérôme
Alain
Patrick
Bruno
Gérard
Jean-Yves
Patrick
François
Yves
Emmanuel
Philippe
Claude
Marie-Sylvie
Philippe
Marc
Cardiologie
Chirurgie générale
Radiologie et imagerie médicale
Pédiatrie
Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Chirurgie digestive
Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ;
brûlologie
Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Cardiologie
Pédiatrie
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Urologie
Pneumologie ; addictologie
Psychiatrie d’adultes ; addictologie
Cardiologie
Oto-rhino-laryngologie
Cardiologie
Radiologie et imagerie médicale
Chirurgie digestive
Hématologie ; transfusion
Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; médecine générale ; addictologie
Génétique
Thérapeutique ; médecine d’urgence ; addictologie
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Neurochirurgie
Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie
clinique ; addictologie
Radiologie et imagerie médicale
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Neurologie
Pédiatrie
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Chirurgie générale
Anatomie
Physiologie
Biochimie et biologie moléculaire
Néphrologie
Nutrition
Hématologie ; transfusion
Cancérologie ; radiothérapie
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Pédiatrie
4
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Nighoghossian
Ninet
Obadia
Ovize
Picot
Rode
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Norbert
Jean
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Michel
Stéphane
Gilles
Robert-Marc
Pascal
Ruffion
Ryvlin
Scheiber
Schott-Pethelaz
Terra
Thivolet-Bejui
Tilikete
Touraine
Truy
Turjman
Vallée
Vanhems
Alain
Philippe
Christian
Anne-Marie
Jean-Louis
Françoise
Caroline
Jean-Louis
Eric
Francis
Bernard
Philippe
Neurologie
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Physiologie
Parasitologie et mycologie
Médecine physique et de réadaptation
Biochimie et biologie moléculaire
Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Urologie
Neurologie
Biophysique et médecine nucléaire
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Psychiatrie d’adultes ; addictologie
Anatomie et cytologie pathologiques
Physiologie
Néphrologie
Oto-rhino-laryngologie
Radiologie et imagerie médicale
Anatomie
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Seconde Classe
Allaouchiche
Argaud
Aubrun
Badet
Bessereau
Boussel
Calender
Charbotel
Chapurlat
Cotton
Dalle
Dargaud
Devouassoux
Dubernard
Dumortier
Fanton
Faure
Fellahi
Ferry
Fourneret
Gillet
Girard
Gleizal
Guyen
Henaine
Bernard
Laurent
Frédéric
Lionel
Jean-Louis
Loïc
Alain
Barbara
Roland
François
Stéphane
Yesim
Mojgan
Gil
Jérome
Laurent
Michel
Jean-Luc
Tristan
Pierre
Yves
Nicolas
Arnaud
Olivier
Roland
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Réanimation ; médecine d’urgence
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Urologie
Biologie cellulaire
Radiologie et imagerie médicale
Génétique
Médecine et santé au travail
Rhumatologie
Radiologie et imagerie médicale
Dermato-vénéréologie
Hématologie ; transfusion
Anatomie et cytologie pathologiques
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Médecine légale
Dermato-vénéréologie
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Maladie infectieuses ; maladies tropicales
Pédopsychiatrie ; addictologie
Pédiatrie
Pneumologie
Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
5
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Hot
Huissoud
Jacquin-Courtois
Janier
Javouhey
Juillard
Jullien
Kodjikian
Krolak Salmon
Arnaud
Cyril
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Marc
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Laurent
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Hervé
Merle
Michel
Monneuse
Mure
Nataf
Pignat
Poncet
Raverot
Philippe
Philippe
Olivier
Pierre-Yves
Serge
Jean-Christian
Gilles
Gérald
Ray-Coquard
Richard
Rossetti
Rouvière
Saoud
Schaeffer
Souquet
Vukusic
Wattel
Isabelle
Jean-Christophe
Yves
Olivier
Mohamed
Laurent
Jean-Christophe
Sandra
Eric
Médecine interne
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Médecine physique et de réadaptation
Biophysique et médecine nucléaire
Pédiatrie
Néphrologie
Dermato-vénéréologie
Ophtalmologie
Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; médecine générale ; addictologie
Biologie et médecine du développement et de la
reproduction ; gynécologie médicale
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Chirurgie générale
Chirurgie infantile
Cytologie et histologie
Oto-rhino-laryngologie
Chirurgie générale
Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ;
gynécologie médicale
Cancérologie ; radiothérapie
Réanimation ; médecine d’urgence
Physiologie
Radiologie et imagerie médicale
Psychiatrie d’adultes
Biologie cellulaire
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Neurologie
Hématologie ; transfusion
Professeur des Universités - Médecine Générale
Letrilliart
Moreau
Laurent
Alain
Professeurs associés de Médecine Générale
Flori
Lainé
Zerbib
Marie
Xavier
Yves
Professeurs émérites
Chatelain
Bérard
Boulanger
Bozio
Chayvialle
Daligand
Pierre
Jérôme
Pierre
André
Jean-Alain
Liliane
Pédiatrie
Chirurgie infantile
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Cardiologie
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Médecine légale et droit de la santé
6
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Descotes
Droz
Floret
Gharib
Itti
Kopp
Neidhardt
Petit
Rousset
Sindou
Trepo
Trouillas
Trouillas
Viale
Jacques
Jean-Pierre
Daniel
Claude
Roland
Nicolas
Jean-Pierre
Paul
Bernard
Marc
Christian
Paul
Jacqueline
Jean-Paul
Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie
Cancérologie ; radiothérapie
Pédiatrie
Physiologie
Biophysique et médecine nucléaire
Anatomie et cytologie pathologiques
Anatomie
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Biologie cellulaire
Neurochirurgie
Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Neurologie
Cytologie et histologie
Réanimation ; médecine d’urgence
Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers
Hors classe
Benchaib
Mehdi
Bringuier
Davezies
Germain
Jarraud
Jouvet
Le Bars
Normand
Persat
Pharaboz-Joly
Piaton
Rigal
Sappey-Marinier
Streichenberger
Timour-Chah
Pierre-Paul
Philippe
Michèle
Sophie
Anne
Didier
Jean-Claude
Florence
Marie-Odile
Eric
Dominique
Dominique
Nathalie
Quadiri
Biologie et médecine du développement et de la
reproduction ; gynécologie médicale
Cytologie et histologie
Médecine et santé au travail
Physiologie
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Anatomie et cytologie pathologiques
Biophysique et médecine nucléaire
Médecine et santé au travail
Parasitologie et mycologie
Biochimie et biologie moléculaire
Cytologie et histologie
Hématologie ; transfusion
Biophysique et médecine nucléaire
Anatomie et cytologie pathologiques
Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie
clinique ; addictologie
Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers
Première classe
Ader
Barnoud
Bontemps
Chalabreysse
Charrière
Collardeau Frachon
Cozon
Dubourg
Escuret
Hervieu
Kolopp-Sarda
Florence
Raphaëlle
Laurence
Lara
Sybil
Sophie
Grégoire
Laurence
Vanessa
Valérie
Marie Nathalie
Maladies infectieuses ; maladies tropicales
Anatomie et cytologie pathologiques
Biophysique et médecine nucléaire
Anatomie et cytologie pathologiques
Nutrition
Anatomie et cytologie pathologiques
Immunologie
Physiologie
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Anatomie et cytologie pathologiques
Immunologie
7
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Laurent
Lesca
MaucortBoulch
Frédéric
Gaëtan
Delphine
Meyronet
Peretti
Pina-Jomir
Plotton
Rabilloud
David
Noel
Géraldine
Ingrid
Muriel
Ritter
Roman
TardyGuidollet
Tristan
Vlaeminck-Guillem
Voiglio
Wallon
Jacques
Sabine
Véronique
Anne
Virginie
Eric
Martine
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Génétique
Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Anatomie et cytologie pathologiques
Nutrition
Biophysique et médecine nucléaire
Biochimie et biologie moléculaire
Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Physiologie
Biochimie et biologie moléculaire
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Biochimie et biologie moléculaire
Anatomie
Parasitologie et mycologie
Maîtres de Conférences – Praticiens Hospitaliers
Seconde classe
Casalegno
Chêne
Duclos
Phan
Rheims
Rimmele
Schluth-Bolard
Simonet
Thibault
Vasiljevic
Venet
Jean-Sébastien
Gautier
Antoine
Alice
Sylvain
Thomas
Caroline
Thomas
Hélène
Alexandre
Fabienne
Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Dermato-vénéréologie
Neurologie
Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Génétique
Biologie cellulaire
Physiologie
Anatomie et cytologie pathologiques
Immunologie
Maîtres de Conférences associés de Médecine Générale
Chanelière
Farge
Figon
Marc
Thierry
Sophie
8
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
COMPOSITION DU JURY
PRESIDENT
Monsieur le Professeur RODE
MEMBRES
Monsieur le Professeur LUSTIG
Monsieur le Professeur RONGIERAS
Madame le Docteur HAVE : Directrice de Thèse
Monsieur le Docteur GOLDET
9
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
École du Val-de-Grâce
A Monsieur le Médecin Général Inspecteur François PONS
Directeur de l’École du Val-de-Grâce
Professeur Agrégé du Val-de-Grâce
Officier de la Légion d'Honneur
Commandeur de l'Ordre National de Mérite
Récompenses pour travaux scientifiques et techniques - échelon argent
Médaille d'Honneur du Service de Santé des Armées
A Monsieur le Médecin Général Jean-Bertrand NOTTET
Directeur adjoint de l'Ecole du Val de Grâce
Professeur agrégé du Val de Grâce
Chevalier de la Légion d'Honneur
Officier de l'Ordre National du Mérite
Chevalier des Palmes académiques
10
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
LE SERMENT D'HIPPOCRATE
Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la
Médecine.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination.
J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou
leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les
lois de l'humanité.
J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance.
Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au dessus de mon travail.
Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma conduite
ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne
provoquerai délibérément la mort.
Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes
compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois
couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque.
11
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Professeur Rode, Vous nous faites l’honneur de présider notre jury et de
juger notre travail. Soyez convaincu de notre profond respect.
A Monsieur le Professeur Lustig, nous vous remercions de l’intérêt que vous avez porté a
notre travail et de votre présence en tant que membre du jury. Veuillez recevoir tous nos
remerciements.
A Monsieur le Professeur Rongieras, merci pour la lecture et le jugement que vous portez à
notre travail, soyez convaincu de tous nos sentiments.
A Monsieur le Docteur Goldet, nous vous remercions d’avoir accepté de participer à notre
jury et de nous faire partager vos connaissances dans le domaine.
A Mme le Docteur Have, Directrice de thèse de haut niveau, tu es restée présente tout au
long de ce travail, afin d’en faire ce qu’il est aujourd’hui.
12
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Merci à Carole, pour tous les bons moments passés avec toi ainsi que tes relectures attentives
qui ont permis d’éviter certaines erreurs. Merci de ton soutien tout au long de ce parcours pas
forcément évident.
Merci à mes Parents de m’avoir soutenu pour m’emmener où j’en suis aujourd’hui, je ne
pourrais jamais suffisamment vous remercier.
A ma Famille pour tous les bons moments passés ensemble.
A Keitly, merci pour ton aide dans la réalisation des analyses statistiques.
A mes co-internes de l’HIA Desgenettes pour tous les bons moments qu’on a pu passer
ensemble, et particulièrement Arnaud et Benjamine.
A mes collègues de Star Ferry pour ces repos de garde bien agréables et particulièrement Pep.
Aux services de cardiologies, de neurologie et du SAU de l’HIA Desgenettes, à l’équipe
médicale du 27è BCA, merci pour ces semestres passés en votre compagnie.
A tous mes amis.
13
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
IMPACT DE LA DECOUVERTE D'UN SYNDROME DES LOGES
D’EFFORT CHRONIQUE DES MEMBRES INFERIEURS SUR
L'APTITUDE DES PATIENTS EN MILIEU MILITAIRE
ETUDE RETROSPECTIVE A PROPOS DE 26 CAS SUR L’HIA DESGENETTES
SOMMAIRE
1.
INTRODUCTION ............................................................................................................. 17
2.
GENERALITES ................................................................................................................ 19
3.
4.
2.1.
Définitions et historique.............................................................................................. 19
2.2.
Anatomie des loges musculaires des membres inférieurs ............................................ 20
2.3.
Physiopathologie......................................................................................................... 22
2.4.
Diagnostics différentiels.............................................................................................. 25
2.6.
Examens paracliniques ............................................................................................... 32
2.7.
Moyens thérapeutiques ............................................................................................... 34
2.8.
Epidémiologie civile et militaire.................................................................................. 37
2.9.
Profil médical des patients militaires : ........................................................................ 39
PATIENTS ET METHODE .............................................................................................. 40
3.1.
Recherche bibliographique ......................................................................................... 40
3.2.
Modélisation de la cohorte .......................................................................................... 40
3.3.
Recueil de données ..................................................................................................... 41
3.4.
Analyse statistique ...................................................................................................... 42
RESULTATS ..................................................................................................................... 43
4.1.
Description de la cohorte ............................................................................................ 43
4.2.
Résultats de la chirurgie ............................................................................................. 46
4.3.
Analyse des facteurs pouvant influencer le résultat de la chirurgie ............................ 47
4.4.
Conséquences opérationnelles .................................................................................... 50
4.5.
Impact sur la carrière ................................................................................................. 50
14
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
5.
DISCUSSION .................................................................................................................... 51
5.1.
Délai diagnostique ...................................................................................................... 52
5.2.
Impact du traitement chirurgical ............................................................................... 53
5.3.
Impact opérationnel ................................................................................................... 55
CONCLUSIONS ....................................................................................................................... 56
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... 59
15
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
LISTE DES ABREVIATIONS
CCPM : Contrôle de la condition physique du militaire
HIAD : Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes
IM : Instruction Ministérielle
PIM : Pression intra-musculaire
PMSI : Programme de Médicalisation des systèmes d’information
SD : Standard Derivation
SL Aigu : Syndrome de loge aigu
SLC : Syndrome de loge chronique
16
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
1. INTRODUCTION
Le syndrome de loge d'effort chronique (SLC) est une pathologie touchant principalement les
membres inférieurs, et provoquant des douleurs à l'effort, liées à la mise en tension des
muscles au sein des loges musculaires.
L'incidence du SLC est variable selon les séries et n'a jamais été étudiée à grande échelle.
Selon les études portant sur des patients présentant des douleurs de jambe à l’effort, la
prévalence du SLC varie de 10% à 60% avec une moyenne à 22% (1).
L’incidence du SLC est également fonction du sport pratiqué. Certains sports comme la
natation (sauf si elle est pratiquée avec des palmes), ou le cyclisme ne sont pas connus comme
responsables de SLC des membres inférieurs. En revanche, des sports tels que la course à
pied, le football, le ski de fond de type skating, le patinage, sont beaucoup plus à risque, avec
des efforts nécessitant des contractions musculaires répétées (2). Les membres supérieurs, et
notamment les avant-bras, peuvent quant à eux être touchés dans des sports comme
l’escalade, la moto, le tennis et le base-ball. De rares séries comme celle de Edmundson
décrivent des SLC chez des patients non sportifs se plaignant de douleurs à la marche(3).
La chirurgie est le traitement de référence du SLC. Les études rapportent des taux de guérison
avec indolence totale et récupération du niveau physique antérieur de 65 à 100% (4)(5)(6).
Comme le montre l’étude de Waterman (7), les résultats apparaissent moins bons dans les
populations militaires. Sur une population de 611 patients de l’armée américaine, 44,7%
décrivent des symptômes persistants, 27,7% une restriction d’aptitude et 17% ont été
réformés. Toutefois une étude australienne réalisée également chez des patients militaires,
mais à moins grande échelle permet de contrebalancer ces résultats. Sur une cohorte de 14
patients, 11 ( 78 %) ont eu une récupération complète après la chirurgie avec indolence totale
et récupération complète de leurs aptitudes (8).
La population militaire présente certaines caractéristiques : un âge jeune, une activité
physique importante, des aptitudes professionnelles étroitement liées à la forme physique. De
ce fait, elle semble correspondre à la population type du SLC. Cependant, peu de données
existent sur le SLC chez les militaires.
La reprise d'une activité professionnelle chez les patients militaires est conditionnée en partie
par la récupération des aptitudes physiques. Ainsi cette pathologie qui semble plus fréquente
17
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
chez les militaires pourrait avoir un retentissement important sur la reprise de travail en cas
d’évolution défavorable.
Bien que le traitement chirurgical montre de bons résultats, on peut s’interroger sur le devenir
professionnel des jeunes militaires dont l’incapacité physique peut constituer un motif de
réforme ou de réorientation professionnelle.
Nous avons réalisé une étude rétrospective portant sur une cohorte de patients militaires, chez
qui le diagnostic de syndrome de loge chronique a été posé ou qui ont été traités pour un
syndrome de loge chronique d'effort entre 2008 et 2013 à l'HIA Desgenettes. L'objectif
principal de l'étude était d'évaluer l'impact du diagnostic et du traitement du syndrome de loge
d'effort chronique sur les aptitudes physiques et professionnelles des patients en milieu
militaire.
18
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
2. GENERALITES
2.1. Définitions et historique
Le syndrome de loge est une pathologie de l’appareil locomoteur qui regroupe deux variantes
principales qui sont le syndrome de loge aigu (SL Aigu) et le syndrome de loge chronique
d’effort (SLC). Les membres supérieurs et inférieurs peuvent être atteints. Le syndrome de
loge se traduit par une douleur des membres. Dans le syndrome de loge chronique d’effort, la
douleur apparaît à l’effort et habituellement disparaît à l’arrêt de l’effort en quelques minutes.
Dans le SL Aigu, il s’agit d’une pathologie post-traumatique le plus souvent, provoquant une
douleur très importante ne cédant qu’avec le traitement chirurgical qui consiste en une
aponévrotomie de décharge. Les causes sont doubles avec notamment la diminution du
volume compartimental d'une part, liée par exemple à une immobilisation plâtrée et d'autre
part l'augmentation de volume du contenu provoquée par une surcharge œdémateuse, une
infiltration hémorragique ou liquidienne. La présentation clinique habituelle est une douleur
intense associée à une disparition des pouls distaux.
La première description du syndrome de loge remonte à 1881 quand Volckmann décrivit le
syndrome de loge aigu suite à des immobilisations plâtrées chez des enfants présentant des
rétractions en griffe des doigts. En 1912, Wilson décrit pour la première fois un SL aigu
d'effort lors d'une expédition militaire dans l'Arctique (9). Durant une expédition vers le pôle
sud, il a présenté une douleur importante au niveau de la loge antérieure de jambe avec un
aspect inflammatoire local ainsi qu'un œdème, la douleur s’étant progressivement atténuée.
Le premier cas de syndrome de loge d'effort de forme chronique (SLC) est quant à lui décrit
plus tardivement en 1956 par Mavor chez un footballeur professionnel présentant des
douleurs de jambes d’effort. La première prise de pression est réalisée en 1962 et la première
méthode de standardisation des mesures est mise au point en 1975 par Whitesides (10).
19
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2.2. Anatomie des loges musculaires des membres inférieurs
Au niveau de la jambe il est décrit quatre loges musculaires. Il s’agit d’espaces cloisonnés par
des parois osseuses avec le tibia et la fibula et par des aponévroses musculaires. Les
aponévroses sont des membranes fibreuses constituées de tissu conjonctif qui ont pour rôle de
contenir les fibres musculaires puis se prolongent par les tendons afin de conférer au muscle
ses propriétés biomécaniques. Au sein de l’aponévrose, le composant musculaire est
accompagné d’éléments vasculo-nerveux. Ces aponévroses ont une extensibilité modérée ce
qui explique que la pression intra-musculaire puisse augmenter.
Les différentes loges et leur composition sont détaillées ci-après (figure 1) :
- la loge antérieure :
- Muscle tibial antérieur
- Long extenseur de l’hallux
- Long extenseur des orteils
- Muscle troisième fibulaire
- Nerf fibulaire profond
- Artère et veine tibiales antérieures
- la loge latérale ou externe :
- Muscle long fibulaire
- Muscle court fibulaire
- Nerf fibulaire superficiel
- la loge postérieure superficielle :
- Muscles gastrocnémiens
- Muscle soléaire
- Nerf sural
- la loge postérieure profonde :
- Muscle long fléchisseur de l’hallux
- Muscle long fléchisseur des orteils
- Nerf tibial postérieur
- Artère et veine tibiales postérieures
- Muscle tibial postérieur, pouvant constituer une
cinquième loge pour certains auteurs.
20
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Figure 1: Anatomie de la jambe dans Illustrated Orthopedic Physical Assessment
21
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2.3. Physiopathologie
Le syndrome de loge est lié à une élévation de la pression intra-musculaire (PIM) au-dessus
d’un seuil limite. Deux entités sont définies : le syndrome de loge aigu et le syndrome de loge
chronique.
Le syndrome de loge aigu a été décrit initialement chez des patients dans les suites d'une
immobilisation plâtrée. Cette immobilisation, si elle est trop serrée, lors notamment de la
réalisation d'un plâtre circulaire, provoque une diminution artificielle du volume
compartimental et donc conduit à une élévation de la pression intra-musculaire. On peut
également retrouver un SL Aigu en cas de lésions musculaires intrinsèques dans les
mécanismes d’écrasement. Le tableau clinique associe des douleurs intenses au niveau du
membre concerné, ainsi qu'une abolition des pouls périphériques. Il s'agit d'une urgence
chirurgicale nécessitant de lever la pression. Le traitement repose alors sur une aponévrotomie
de décharge. Le diagnostic est clinique mais on peut réaliser une mesure de la pression intramusculaire en cas de doute diagnostique sans retarder la prise en charge. Il y aura alors une
élévation très élevée de la PIM, supérieure à 30 mmHg pour certains auteurs (2). Le degré
d’élévation de la pression n’est pas corrélé à la gravité.
Le dénominateur commun entre le SL aigu et le SLC est l’élévation de la PIM au-dessus d’un
seuil limite. Cependant, dans le SLC, contrairement au SL Aigu, la PIM se normalise à l’arrêt
de l’effort.
Contrairement au syndrome de loge aigue, la physiopathologie du SLC est imparfaitement
connue. Différentes théories sont avancées pour expliquer l’élévation de la pression
intramusculaire dans le SLC :
La théorie mécanique :
La première théorie avancée est une théorie mécanique reposant sur la mise en évidence de
modifications de l’aponévrose. Dans certaines études, les biopsies des aponévroses révèlent
un épaississement avec des valeurs supérieures à 600µm et jusqu'à 1200µm alors qu'une
aponévrose saine présente une épaisseur de 300µm environ (11). L’étude de Turnispeed et
Barbour (12) retrouve, au niveau de l'aponévrose, des modifications micro architecturales, une
inflammation, ainsi que l’activation de fibroblastes et de macrophages. Ceci provoque des
remaniements des aponévroses et du périoste ( figure 2) . De ces modifications résultent une
perte de la compliance du complexe aponévrotico-périosté et donc une élévation de la PIM
22
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(13)(12)(14). Les aponévroses deviennent plus rigides (109 ± 65mN/mm vs 60.3.±
22mN/mm) que des aponévroses saines. Une des conséquences de ce manque de compliance
est l’élévation de la PIM à l’effort et l'apparition d'hernies au niveau des points de faiblesse de
cette aponévrose. Ces points de faiblesse correspondent au point d'entrée des vaisseaux et des
nerfs.
Figure 2 : Coupe histologique d'une aponévrose pathologique (13)
23
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La théorie hémodynamique et ischémique :
Avec l'activité physique, le volume musculaire peut augmenter de 30%, ce qui pourrait être
susceptible de provoquer un collapsus veineux, à l’origine d’une hyperpression. Au final cela
conduirait à un vasospasme. Il y aurait donc un défaut de perfusion capillaire, à l’origine
d’une hypoxie locale provoquant un œdème réactionnel et l'apparition de douleur. D’autres
études vont à l’encontre de cette hypothèse comme celle de Heppenstall (15) qui en analysant
la spectrographie du phosphore en résonnance magnétique nucléaire n'a pas mis en évidence
l'ischémie (2).En outre, la perfusion des muscles striés a normalement lieu lors de la phase de
relaxation. En cas d’hypertension intra-musculaire, cette perfusion est altérée majorant
l’hypoxie musculaire (14).
D'autres facteurs favorisants de SLC ont été étudiés par Edmundsson (16). Un des facteurs
étudié était la vascularisation capillaire des muscles atteints dans un SLC en analysant le
nombre, ainsi que la morphologie de ces capillaires, en les comparant à des sujets sains. Cette
étude a permis de mettre en évidence que les sujets atteints avaient une densité capillaire
inférieure, avec un nombre de capillaires par fibre musculaire abaissé de manière
significative. En revanche, l’aponévrotomie ne permettait pas l’augmentation du nombre de
capillaires. Ceci fait donc penser que l’hypoxie liée à un défaut de vascularisation capillaire
pourrait être un facteur supplémentaire dans la physiopathologie du SLC mais non exclusif.
Cette étude n'a pas permis de préciser si cette faible densité capillaire était la cause ou la
conséquence du SLC.
Cause des douleurs :
Les douleurs du SLC semblent plurifactorielles, elles peuvent être liées à la mise en tension
du muscle, mais également à l’hypoxie liée au vasospasme et à l’œdème. Une autre cause de
douleurs pourrait résider dans la mise en tension et les modifications de fibres nerveuses
nociceptives secondaires à l'augmentation de la PIM comme il est décrit dans l'article de
Pedowitz (14)
Le SLC pourrait ainsi découler de l’intrication de différents phénomènes mécaniques,
histologiques, hémodynamiques et ischémiques concourant à une élévation de la PIM.
24
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2.4. Diagnostics différentiels
Le SLC fait partie des tableaux hétérogènes des « douleurs de jambes d'effort ». Cette classe
regroupe essentiellement cinq pathologies qui sont toutes liées à une activité physique
importante et causent des douleurs de jambes récidivantes à l’effort. Une étude de Brewer
menée sur une population de 150 coureurs qui présentaient des douleurs de jambe d’effort
rapportait des taux de 33% pour le SLC, 25% pour la fracture de fatigue, 13% pour la
périostite et 10% pour le piégeage du nerf fibulaire (17).
La périostite tibiale est liée à une inflammation du périoste et se traduit par des douleurs à la
face antérieure du tibia. Il s’agit d’une pathologie microtraumatique liée à une sursollicitation
des membres inférieurs. La prévalence dans les douleurs de jambe peut varier de 6 à 50% en
fonction des populations étudiées (17).La périostite est favorisée par des modifications de
l’entraînement en fréquence ou en intensité ou par les technopathies, représentées par un
chaussage ou des terrains d’entraînement inadaptés. Le diagnostic est clinique et doit être
évoqué devant les données de l’anamnèse. A l’examen le patient présente une douleur à la
compression le long du tibia. On peut la décrire selon les trois stades de BLAZINA :
-
Stade 1 : douleur apparaissant après l’effort
-
Sade 2 : douleur apparaissant au début de l’effort, diminuant progressivement
pour reprendre à l’arrêt
-
Stade 3 : douleur permanente
On peut éventuellement confirmer le diagnostic par une IRM ou une scintigraphie qui
retrouveront respectivement un hypersignal au niveau périosté lié à un œdème ou une
hyperfixation à la scintigraphie.
25
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Figure 3: IRM d'une périostite tibiale avec hypersignal en séquence T2 en rapport avec un
œdème
Figure 4: Scintigraphie osseuse avec hyperfixation de la diaphyse tibiale localisée au niveau
du tiers médian en rapport avec une périostite tibiale
26
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La fracture de fatigue est une fracture avec une solution de continuité sans traumatisme.
C’est une pathologie de surutilisation liée au surentraînement. Elle peut se déclarer dans le
cadre d’une évolution défavorable de la périostite ou apparaître spontanément. La douleur est
présente lors des activités de la vie quotidienne, et se calme au repos. A l’examen, on retrouve
une douleur élective à la palpation du tibia en regard du trait de fracture, majorée parfois à la
percussion. La radiographie peut retrouver une solution de continuité avec un « cheveu sur la
porcelaine » ou alors des appositions périostées. Mais il existe un retard des signes
radiologiques d’environ deux à trois semaines. Une IRM ou une scintigraphie osseuse
permettent de confirmer le diagnostic plus précocement. La scintigraphie mettra en évidence
une hyperfixation liée à une activité ostéoblastique intense. L’IRM objectivera le trait de
fracture ainsi qu'un œdème péri lésionnel. Le repos et les antalgiques constituent le traitement.
Figure 5: Radiographie et IRM séquence saturation de graisse et T1 (en bas à droite ) d'une
fracture de fatigue avec apposition périostée et solution de continuité
(www.image-osteo-articulaire.com)
27
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Le syndrome de l’artère poplitée piégée est une artériopathie mécanique et non
athéromateuse. Elle provoque une claudication à la marche et est liée à une compression de
l’artère poplitée par les structures musculo-aponévrotiques de voisinage. Le diagnostic positif
est posé au moyen d’une échographie-doppler dynamique qui retrouve une diminution voire
une abolition du flux artériel au niveau de l’artère tibiale postérieure lors d'épreuves de
dorsiflexion du pied. Il peut aussi être fait sur un scanner avec injection en faisant réaliser une
flexion plantaire du pied.
Le traitement repose sur une décompression chirurgicale visant à lever le piège mécanique
guidée par les lésions anatomiques retrouvées. Il s’agit le plus souvent d’une section
musculaire avec réaxation de l’artère poplitée (18). Il n’y a pas de place pour un éventuel
traitement endovasculaire.
Figure 6: Angioscanner dynamique centré sur le creux poplité : artère poplitée piégée (19)
28
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Le piégeage du nerf fibulaire superficiel est une pathologie plus rare qui peut mimer un
syndrome de loge chronique. Celui-ci est dû à une compression du nerf fibulaire superficiel
par le fascia lui-même ou par une cause extrinsèque notamment une hernie musculaire
secondaire au SLC. La clinique est marquée par des paresthésies de la face dorsale du pied
épargnant le premier espace interosseux. Celles-ci apparaissent à l’effort.
Figure 7 : Anatomie et innervation du nerf fibulaire (Atlas d'anatomie humaine 4è édition,
Franck H. Netter )
29
PASSERAT DE LA CHAPELLE
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Le diagnostic est fait par l’électromyogramme au repos et après effort. Il met en évidence un
ralentissement des vitesses de conduction et une diminution des latences distales. Au niveau
du muscle tibial antérieur, il est retrouvé une atteinte neurogène (figure 8) avec
principalement la diminution de la richesse des tracés. Le traitement repose sur une
décompression du nerf par abord chirurgical en fonction de la plainte fonctionnelle du patient
et de ses attentes.
Figure 8: Tracé EMG normal (collège des enseignants de neurologie)
Figure 9: Tracé EMG pathologique avec atteinte neurogène (collège des enseignants de
neurologie)
Dans tous ces diagnostics différentiels, il n’y a pas d’élévation de la PIM à l’effort.
30
PASSERAT DE LA CHAPELLE
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2.5. Clinique
Le SLC provoque des douleurs d’effort apparaissant de manière stéréotypée pour un patient, à
une durée donnée, à une allure donnée, et sur un terrain type.
La symptomatologie peut être variable selon les patients avec des sensations de pesanteur, de
compression, de brûlure, ou des paresthésies des jambes. Parfois la douleur se manifeste par
des crampes ou des contractures.
La douleur atteint une loge isolée dans 24% des cas mais parfois les quatre. Elle est bilatérale
dans 70% de cas (4) mais avec néanmoins un côté prédominant.
La douleur augmente progressivement à l’effort jusqu’à imposer son arrêt. Avec le temps, la
douleur survient de plus en plus précocement et devient de plus en plus invalidante. Celle-ci
disparaît avec l’arrêt de l’effort avec une durée moyenne de 20 minutes dans l’étude de G.
Venet (6) mais certaines études retrouvent des symptômes persistant plusieurs heures après
l’arrêt de l’effort.
L’examen clinique est pauvre et souvent peu contributif. Il cherche surtout à éliminer les
diagnostics différentiels. Il est nécessaire de réaliser un examen clinique au repos et à l’effort
en recherchant l’apparition d’une hernie musculaire (figure 10). On peut facilement
reproduire la douleur au niveau de la loge antérieure en faisant réaliser le test de Charlopin
qui consiste en une répétition de dorsiflexions du pied.
Figure 10 : Hernie musculaire lors d'une épreuve de dorsiflexion du pied
31
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Dans de rares cas, on peut voir un SLC se compliquer d’un syndrome de loge d’effort aigu. Il
s’agit souvent d’un patient présentant un SLC qui poursuit son effort, tel que la PIM
augmente et atteint des valeurs comparables à celles du syndrome de loge aigu. Sur le plan
clinique on retrouve une majoration de la douleur, ne cédant pas à l’arrêt de l’effort et il existe
souvent une abolition des pouls distaux. Dans ce cas, le diagnostic est clinique, et il ne faut
pas attendre la mesure de la PIM pour demander un avis chirurgical. Il s’agit alors d’une
urgence chirurgicale car le risque est l’ischémie aiguë, et la conséquence est la nécrose des
éléments musculo-vasculo-nerveux contenus dans la loge.
2.6. Examens paracliniques
L'analyse de la littérature n’a pas mis en évidence de consensus pour le diagnostic de SLC,
mais les études s’accordent sur le fait que celui-ci doit reposer sur la mesure de la pression
intra musculaire de la loge concernée. Les conditions de la réalisation de celle-ci ne sont pas
standardisées, chaque équipe ayant recours à son propre protocole.
Il s'agit de mesurer la pression à l'intérieur du muscle à l'aide d'un dispositif introduit dans
celui-ci. Cette mesure est faite avant et après un effort censé reproduire la douleur. Il n’existe
pas de protocole standardisé ayant fait la preuve de son efficacité et de sa reproductibilité.
La première méthode de mesure de PIM a été décrite par Whiteside en 1975 (10). Il s’agissait
d’une méthode simple, utilisant une seringue reliée d’un côté au muscle par une tubulure
remplie de sérum physiologique et de l’autre côté, via un robinet à trois voies, à une colonne
de mercure. Après introduction de l’aiguille dans le muscle, l’opérateur appuyait sur le piston
afin de mobiliser la colonne de mercure. La valeur de PIM correspondait au point d'équilibre
de la colonne de mercure. Celle-ci était cependant imprécise.
Figure 11 : Illustration de la mesure de PIM selon Whiteside
32
PASSERAT DE LA CHAPELLE
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Aujourd’hui il existe des systèmes électroniques avec des pistons intégrés qui permettent une
utilisation plus simple permettant même des monitorages continus de la PIM. Ces systèmes,
comme le slit-catheter ou Stryker sont les plus utilisés (20).
Figure 12: Mesure de pression intra-musculaire par appareil Stryker
Le protocole de mesure varie selon les centres. La mesure de pression est la plupart du temps
réalisée avant effort. Si elle est supérieure au seuil, certains auteurs ne mesurent pas la
pression post-effort. Souvent, afin de sensibiliser la mesure, on doit faire réaliser un effort
reproduisant la douleur. Une méta-analyse (20) montre que l'effort demandé varie selon les
études. L'objectif de cet effort est toujours la reproduction de la douleur. Il s’agissait de
marche, de course ou d’exercices de dorsiflexion répétées du pied (20). Pour réaliser la
mesure de pression il faut réaliser une asepsie soignée afin d’éviter tout problème de
surinfection.
Au niveau des valeurs limites, les données retrouvées par Pedowitz (21) sont le plus souvent
utilisées. On retient le diagnostic de SLC pour une valeur de PIM au repos supérieure à
15mmHg, à 1 minute post-effort supérieure à 35mmHg et à 5 minutes post-effort supérieure à
20mmHg (21).
33
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Aucun autre examen complémentaire n’est absolument nécessaire pour le diagnostic. Les
autres examens tels que l’IRM ou l’échographie doppler ne sont utiles que pour éliminer les
diagnostics différentiels.
2.7. Moyens thérapeutiques
La prise en charge thérapeutique n’est pas standardisée. Le seul traitement curatif reconnu est
l’aponévrotomie de la loge concernée. Certains auteurs évoquent comme traitement de
première intention une prise en charge conservatrice avec diminution de l’activité physique, la
réalisation d'étirements et de massages (22). Dans ce cas, les résultats ne sont que provisoires
et la douleur réapparaît dès que l’activité physique se majore. Une étude américaine réalisée
sur une cohorte de sportifs de haut niveau a évalué une prise en charge initiale conservatrice
(23). Celle-ci a été difficile à mettre en œuvre chez des sportifs de haut niveau pour qui un
arrêt de l'activité physique de 3 à 6 mois n’était guère possible. Le recours à la chirurgie s’est
avéré inévitable. Une étude anglaise a étudié la prise en charge du SLC par des chirurgiens.
30% de chirurgiens recommandaient en première intention une prise en charge conservatrice
et 9% opéraient en première intention. Les 61% restant choisissaient en fonction du niveau
physique du patient et de la gêne fonctionnelle (24). Avant l’intervention chirurgicale ils
demandaient systématiquement une mesure de PIM.
Il existe différentes techniques chirurgicales. L’intervention peut se réaliser sous anesthésie
générale ou sous anesthésie loco-régionale. Après mise en place d’un garrot, une incision est
réalisée en regard de la loge concernée. La technique de Mubarak consiste en une incision de
5 à 6 cm au niveau du tiers moyen de la jambe. Ensuite il est réalisé une incision transversale
de l’aponévrose afin de repérer le septum intermusculaire, puis une fasciotomie prudente vers
le haut et le bas après avoir soigneusement repéré le nerf fibulaire superficiel. En cas d’hernie
musculaire, l’incision devra être centrée sur celle-ci afin de l’incorporer dans la fasciotomie.
Une autre technique préconise de réaliser deux incisions de 5cm espacées de 15cm l’une de
l’autre. L’avantage est qu’elle permet d’avoir un meilleur contrôle visuel sur le nerf fibulaire
superficiel. Après la fasciotomie il est réalisé une fermeture de l’incision en deux plans : souscutané et cutané.
Il n’existe aucun consensus concernant la prise en charge post-opératoire des patients. La
plupart des études s’accordent sur le fait qu’il faut tout d’abord limiter l’œdème et le risque
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d’hématome en appliquant une contention élastique, de la glace et une surélévation du ou des
membres opérés (23). Il n’est pas nécessaire de proscrire l’appui, la plupart du temps une
mise en charge précoce est effectuée avec si nécessaire l’aide de béquilles afin de soulager
l’appui. La kinésithérapie consiste en des massages favorisant le drainage lymphatique ainsi
qu’un travail d’étirement, et permettrait d’améliorer la récupération et d’éviter une éventuelle
récidive. Le délai de reprise des activités physiques n’est pas consensuel. Il peut varier de un à
trois mois. Une étude suédoise réalisée dans une cohorte de 13 jeunes sportifs de haut niveau
avec un SLC a montré que onze patients avaient pu récupérer leurs performances antérieures à
10 semaines de la chirurgie (23) .Différentes complications post-opératoires sont possibles,
outre les complications liées à l’anesthésie ou des complications liées à l’immobilisation
relative. Les complications spécifiques décrites dans la littérature sont les hématomes postopératoires avec nécessité parfois de réopérer afin d'évacuer l'hématome, et les lésions
nerveuses avec atteinte du nerf fibulaire superficiel. Le taux de complications varie selon les
études, de 5.9 à 14% (4). Le taux de récidive est compris entre 3,3 et 45% selon les séries
(25)(4)(9)(1)(26)(7). Différentes causes de récidives sont évoquées : une fasciotomie
incomplète, une fibrose cicatricielle avec refermeture de l’aponévrose, ou encore une récidive
sur une autre loge qui n’avait pas été traitée. Les facteurs de risque de récidive sont une
rééducation inadaptée ou encore un SLC de la loge postérieure.
Une autre thérapeutique est en cours d'évaluation dans différentes études (27), il s’agit de la
toxine botulique de type A. La toxine botulique bloque la jonction neuromusculaire en
bloquant la libération d’acétylcholine à partir des terminaisons nerveuses sans les détruire. Ce
blocage est irréversible mais s’accompagne d’une repousse neuronale avec mise en place de
nouvelles synapses permettant la récupération fonctionnelle de la neurotransmission (28). En
réalisant une injection intra-musculaire de toxine botulique de type A on provoque une
paralysie localisée qui est temporaire. Cela induit une myorelaxation périphériques. La dose
injectée varie en fonction de l’effet recherché. La toxine botulique de type A à une
autorisation de mise sur le marché (AMM) dans les indications suivantes : le blépharospasme,
le spasme hémifacial, la myopathie thyroïdienne, le strabisme, la paralysie oculomotrice, la
spasticité musculaire, l'hyperhydrose axillaire, le torticolis spasmodique, l'hyperactivité du
détrusor et la vessie neurogène spastique. Il n’y a pas d’AMM pour le SLC. L’avantage de
cette thérapeutique est le fait d’être peu invasive. Elle pourrait permettre d’obtenir une
diminution de la PIM avec une diminution de la symptomatologie. Une étude menée par Isner
35
PASSERAT DE LA CHAPELLE
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(27) a permis de mettre en évidence une disparition de la symptomatologie chez 94% des
patients sur une cohorte de 16 patients. L’injection avait été réalisée dans chaque muscle de la
loge antérieure pour une dose totale correspondant à 1/3 de la dose maximale utilisée dans le
traitement de la spasticité. Le mécanisme d’action de la toxine botulique dans le cadre d’un
syndrome des loges chronique n’est pas complètement élucidé. La toxine botulique de type A
pourrait provoquer une hypotonie et une amyotrophie à l'origine d'une diminution de la PIM.
Il est évoqué le fait que la relaxation musculaire prolongée engendrée par l’injection
intramusculaire de toxine botulique pourrait permettre une amélioration de la vascularisation
durant l’effort. Un troisième effet évoqué est l’effet analgésique direct de la toxine sur les
douleurs de type neuropathique. Une étude française réalisée par Ranoux a mis en évidence
l’efficacité de la toxine botulique de type A dans les douleurs de type neuropathique (29),
mais qui demeure hypothétique (27).
Figure 13 : Jonction neuromusculaire normale avec mode d'action de la toxine botulique (30)
36
PASSERAT DE LA CHAPELLE
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2.8. Epidémiologie civile et militaire
Les études épidémiologiques portant sur le syndrome de loge chronique sont assez rares. La
prévalence dans le cadre de douleurs de jambes d’effort est variable selon les études, de 10 à
60% avec une moyenne à 22% selon Lecoq et al(1), de 14 à 27% selon l’étude de Schubert
(31) et de 27 à 33% selon C.A. George (32). Les hommes semblent plus souvent atteints que
les femmes avec un pic entre 20 et 30 ans mais les résultats des études sont discordants.
L'étude de Davis (33) qui a évalué les caractéristiques de 226 patients retrouve au contraire
une prédisposition pour le sexe féminin avec 60% des cas. Les sports les plus en cause dans le
développement du SLC sont la course à pied ainsi que les sports nécessitant de la course, le
patinage et la nage avec palmes. D’autres sports comme la natation traditionnelle ne sont
jamais mis en cause. Une série de non sportifs a également été réalisée avec 63 patients inclus
(3). Ces patients présentaient une douleur à la marche sans autre activité physique en dehors.
10 patients avaient un antécédent de traumatisme, 3 étaient diabétiques et les autres n'avaient
pas de terrain particulier. Après réalisation du traitement chirurgical pour 32 patients, ils
présentaient une amélioration significative de la symptomatologie. Ils évoquaient alors la
possible
responsabilité
de
traumatismes
même
minimes
dans
l'anamnèse
et
la
physiopathologie du SLC.
Au niveau de la localisation, Il s’agit le plus souvent de la loge antérieure de la jambe avec
une atteinte principalement du muscle tibial antérieur pour 42% des cas, suivi de la loge
latérale avec atteinte des muscles long et court fibulaires dans 35% des cas (33).
37
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 14 : Anatomie des loges de jambe (dans Atlas d'anatomie humaine 4è édition Franck
H. Netter)
Il existe souvent un retard diagnostique relativement important avec un délai moyen variable
selon les études, qui peut aller jusqu'à 28 mois dans l'étude de Davis (33). Ce retard était
attribué à une méconnaissance de la pathologie par les médecins ou à un retard de
consultation du patient du fait du caractère régressif des symptômes à l'arrêt de l'effort.
Dans la population militaire, cette prévalence semble légèrement supérieure comme le
suggèrent les 60% de patients militaires dans la série de Pierret (4). Dans l’étude d’Isner (27)
qui évaluait le traitement par toxine botulique de type A, 31% des patients traités étaient
militaires. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour l'expliquer. Tout d'abord, l'activité
physique est importante chez les militaires. Il s'agit principalement de course à pied et de
marche avec port de charges. De plus, le changement de mode de pratique peut être
responsable du développement d’un SLC. Avant l'incorporation, les futurs militaires ne sont
pas forcément des sportifs aguerris, et du fait de leur activité professionnelle, vont
considérablement augmenter leur activité physique. Enfin, du fait d'une population à soigner
plutôt jeune et sportive et de leur expérience en médecine de guerre et de traumatologie, les
médecins militaires sont probablement plus sensibilisés à cette pathologie qui reste tout de
38
PASSERAT DE LA CHAPELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
même assez rare dans une population de médecine générale. Cela peut conduire à un
diagnostic plus fréquent et plus précoce.
2.9. Profil médical des patients militaires :
Au niveau militaire, les aptitudes physiques des patients en fonction des emplois sont régies
par une instruction ministérielle (IM 2100). Celles-ci dépendent du profil médical du patient
qui est défini par le médecin militaire en fonction de cette IM. Ce profil médical regroupe sept
rubriques chacune identifiée par un sigle et affecté d’un coefficient variable de 1 à 6. Ce profil
est le SIGYCOP :
S : à la ceinture scapulaire et aux membres supérieurs.
I : à la ceinture pelvienne et aux membres inférieurs.
G : à l'état général.
Y : aux yeux et à la vision (sens chromatique exclu).
C : au sens chromatique.
O : aux oreilles et à l'audition.
P : au psychisme.
Pour chaque sigle, il existe un index qui regroupe les différentes pathologies avec le
coefficient à attribuer. Un paragraphe de cette IM 2100 prend spécifiquement en compte le
syndrome des loges chronique et permet de classer les patients I=3 au diagnostic. En fonction
du résultat de la chirurgie, ils pourront être reclassés I=1, I=2 ou I=3.
Un patient qui est classé I=1 n’a aucune restriction d’aptitude, et il peut être proposé à tous les
postes. En revanche, un patient classé I=3 se verra imposer une restriction significative au
niveau de l’entraînement physique et limité dans l’éventail des postes qu’il pourra occuper.
Une inaptitude peut être temporaire ou définitive, auquel cas elle pourra éventuellement se
solder par une réforme et un retour à la vie civile. La prise en compte du retentissement sur
l’aptitude de la survenue de pathologies ainsi que les conséquences de leur traitement à court,
moyen et long terme apparaît donc primordiale en milieu militaire : cette problématique
soulève des enjeux à la fois professionnel pour le patient, économique et opérationnel en
terme de gestion de ressources humaines.
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3. PATIENTS ET METHODE
3.1. Recherche bibliographique
Une recherche bibliographique a été réalisée à partir de différentes bases de données,
principalement Pubmed et Science-Direct. Les mots clés utilisés étaient "syndrome de loge
chronique" et "chronic exertional compartment syndrome" quel que soit le sujet abordé : le
diagnostic, la prise en charge, l'épidémiologie. La recherche a été effectuée entre Mai 2013 et
Décembre 2014. Les résumés ont été lus et analysés afin de sélectionner les articles
pertinents. Au total, 30 articles ont été retenus.
3.2. Modélisation de la cohorte
Afin de réaliser cette étude, nous avons constitué une cohorte rétrospective de patients
diagnostiqués et/ou pris en charge pour un SLC sur les 5 dernières années, de 2008 à 2013 à
l'Hôpital d'Instruction des Armées Desgenettes (HIAD), à Lyon.
Les codages des actes PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information)
suivants ont été retenus pour rechercher les patients susceptibles d'être inclus : "mesure de
pression d'une ou plusieurs loges musculaires et aponévrotomie" (qui ont respectivement les
codes PDQB001 et NJPA014) et "autres enthésopathies des membres inférieurs sauf le pied"
(code M76.8).
Les critères d'inclusions étaient : syndrome de loge chronique ; diagnostiqué et/ou pris en
charge sur l'Hôpital d'Instruction des Armées Desgenettes ; patient militaire majeur. Le
diagnostic de syndrome de loge chronique, pour être retenu, devait obligatoirement comporter
une mesure de la PIM supérieure à 20mmHg à 5 minutes post-effort, comme les valeurs
retenues dans l'étude de Pedowitz (21).
Les critères d’exclusion étaient un syndrome de loge aigue ; post traumatique ; patient civil.
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3.3. Recueil de données
Un premier recueil de données a eu lieu sur dossiers. Il s'agissait des données
épidémiologiques, de l'anamnèse comme elle était décrite dans les observations, et de la
mesure de pressions. Lorsque l’anamnèse était suffisamment détaillée, on essayait d'évaluer la
durée entre l'apparition des symptômes et le diagnostic afin d'évaluer le délai diagnostique.
Les activités physiques antérieures étaient également recherchées. Les coordonnées
téléphoniques ont été recherchées afin de pouvoir contacter les patients.
Un questionnaire (Annexe 1) a été réalisé afin d'évaluer le résultat fonctionnel de la chirurgie.
Il s'est inspiré du questionnaire décrit par Wieczorek (5).
Ce questionnaire reprend:
- la date de la chirurgie
- les activités physiques pratiquées antérieurement
- le résultat fonctionnel avec évaluation de la symptomatologie post-opératoire
résiduelle, classée en trois catégories : aucune, peu invalidante et invalidante (notée
respectivement 0,1 et 2)
- la comparaison des performances physiques avant l’apparition du SLC et en postopératoires entre 6 mois et 5 ans. Celle-ci était évaluée par le patient comme inférieure,
similaire et supérieure (notée respectivement 1, 2 et 3)
- les difficultés ressenties par les patients concernant la prise en charge chirurgicale
Les patients ont été interrogés par téléphone à l'aide de ce questionnaire, avec leur accord
oral.
Seules les données des patients ayant répondu au questionnaire ont été prises en compte lors
des analyses statistiques.
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3.4. Analyse statistique
L'analyse descriptive des variables (moyenne, extrême, médiane) a été réalisée à l'aide du
logiciel Excel 2007 de Windows.
Les tests statistiques ont été réalisés à l'aide du site BiostaTGV. Nous avons utilisé le test
exact de Fischer afin d'analyser les petits effectifs. Nous avons également réalisé des analyses
de variance avec le test Anova, ainsi que des tests de Student afin de mettre en évidence des
différences statistiques.
Les résultats ont été considérés significatifs pour p<0,05.
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4. RESULTATS
4.1. Description de la cohorte
Sur les 30 patients sélectionnés présentant un syndrome des loges, 3 ont été exclus car il
s’agissait d’un syndrome de loge aigu et 1 car il s'agissait d'un syndrome de loge post
traumatique.
Au total 26 dossiers ont été analysés. La population étudiée était composée de 22 (84,6%)
hommes et 4 (15,4%) femmes.
Sur l’ensemble des patients sélectionnés, 18 (70%) ont répondu au questionnaire
téléphonique, les autres ont été perdus de vue. Il s’agissait de 14 (77,7%) hommes et 4
(22,3%) femmes. L’âge moyen au diagnostic était de 26,9 ans (±5,7ans), avec un âge
maximum de 40 ans et un âge minimum de 18 ans. Les données concernant l'âge au
diagnostic sont présentées dans les figures 11 et 12.
L'évolution des performances (entre la période pré-opératoire et l'entretien téléphonique) a été
calculée à l'aide de la classification suivante : 0=inférieure, 1=similaire, 2=supérieure. La
moyenne de l'évolution des performances était de 1.19.
La symptomatologie résiduelle a été calculée à l'aide de la classification suivante : 0=aucune,
1=modérée, 2=invalidante. La moyenne de la symptomatologie résiduelle était de 0.19.
Les caractéristiques de la population de répondeurs sont rassemblées dans le tableau 1.
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Tableau 1: Caractéristiques descriptives de la population au diagnostic
Population de répondeurs (n=18)
Age en année (moyenne ±SD)
Sexe masculin (n ; %)
Délai diagnostique en mois (moyenne ±SD)
Délai avant reprise des activités en mois (moyenne ±SD)
26.9 (± 5.77)
14 (77,7%)
16 (± 28)
2.06 (± 0.96)
Evolution des performances (moyenne du score)
1.19
Symptomatologie résiduelle (moyenne du score)
0.19
SD=Standard Deviation (correspond à l'écart type)
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40
35
30
25
Ages
20
15
10
5
0
0
5
10
15
20
numéro des patients
Figure 15 : Répartition des patients selon l'âge au diagnostic
50%
45%
44%
40%
35%
30%
28%
28%
[25-27]
>27
25%
20%
15%
10%
5%
0%
[18-25]
Age ( en année)
Figure 16 : Distribution de la population lors du diagnostic par classe d'âge
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4.2. Résultats de la chirurgie
Sur les 18 patients interrogés par téléphone, tous avaient bénéficié d’un traitement chirurgical
par aponévrotomie bilatérale de la loge incriminée.
Les loges incriminées étaient la loge antérieure chez 17 patients (94,4%) et la loge externe
chez 1 patient (5,6%).
3 (16.6%) patients avaient subi une réintervention dans un délai entre 6 et 24 mois post
opératoire. Ils présentaient une récidive de leur symptomatologie à l'effort. Dans ces trois cas,
la symptomatologie était nulle après réintervention et les performances étaient similaires à
celles avant le SLC.
Au moment de l'entretien, 15 (83.3%) patients déclaraient n'avoir aucun symptôme, et 3
(16.6%) patients avaient une symptomatologie peu invalidante : sensation de tension des
membres inférieurs mais n'obligeant pas l'arrêt de l'effort.
15 (83.3%) patients déclaraient avoir des performances physiques similaires à celles qu'ils
avaient avant le SLC, et 3(16.6%) patients déclaraient qu'elles étaient supérieures.
L'évolution des performances est résumée dans le tableau 2.
Tableau 2: Evolution des performances et symptomatologie après la chirurgie
Evolution des performances (n ; %)
Symptomatologie résiduelle (n ; %)
Inférieure (0)
Similaire (1)
Supérieure (2)
0 (0%)
15 (83.3%)
3 (16.6%)
Aucune (0)
Modérée (1)
Invalidante (2)
15 (83.3%)
3 (16.6%)
0
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4.3. Analyse des facteurs pouvant influencer le résultat de la
chirurgie
4.3.1. Impact de l'âge
L'âge au moment du diagnostic n'a pas de lien statistiquement significatif avec les
performances ou la symptomatologie résiduelle ( tableau 3 ).
Tableau 3: Impact de l'âge sur l'évolution des performances et la symptomatologie résiduelle
<25 ans
>25 ans
P (test de Fischer)
Evolution des
performances
1,28
1,11
0,55
Symptomatologie
résiduelle
0
0.33
0,21
Le délai diagnostique moyen est de 16 mois avec un maximum à 120 mois et un minimum à
15 jours. La médiane est de 6 mois (tableau 1).
Afin d'analyser le délai diagnostique, l'âge a été divisé en 3 classes d'âge grâce à la médiane et
au 3ème quartile.
Le délai diagnostique en fonction de la classe d'âge n'a pas montré de différence
statistiquement significative comme le montre le tableau 4.
Tableau 4: Délai diagnostique en fonction de l'âge selon 3 classes
Classes d'âge en années
Délai diagnostique (en mois)
18-25
25-27
>27
P (test ANOVA)
7.3
8.76
37.2
0.14
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4.3.2. Impact du sexe
Le sexe n'a pas de lien statistiquement significatif avec l'évolution des performances ou avec
la symptomatologie résiduelle comme nous le montre le tableau 5.
Tableau 5: Impact du sexe sur l'évolution des performances et la symptomatologie résiduelle
M
F
P ( test de Fischer)
Evolution des performances
1.23
1
0.53
Symptomatologie résiduelle
0.15
0.25
1
En revanche, il existe une différence statistiquement significative de délai diagnostique entre
les hommes et les femmes avec une moyenne de 6.3 mois chez les hommes vs 49.5 mois chez
les femmes (tableau 6).
Tableau 6: impact du sexe sur le délai diagnostique
Délai diagnostique en mois (moyenne)
M
F
P (test de Student)
6,3
49,5
0,049
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4.3.3. Impact du délai diagnostique
Le délai diagnostique n'a pas de lien statistiquement significatif avec l'évolution des
performances ou avec la symptomatologie résiduelle (tableau 7).
Tableau 4: impact du délai diagnostique sur l'évolution des performances et la
symptomatologie résiduelle
Délai diagnostique (en mois)
<6
6-12
>12
P (test ANOVA)
Evolution des performances
1,28
1,2
1
0,42
Symptomatologie résiduelle
0
0,2
0,33
0,3
4.3.4. Impact du délai avant reprise
Le délai avant reprise en post opératoire n'a pas montré de différence significative sur
l'évolution des performances ou sur la symptomatologie résiduelle (tableau 8).
Tableau 5: Impact du délai avant reprise sur l'évolution des performances et la
symptomatologie résiduelle
Délai avant reprise (en mois)
<1,75
1,75-3
>3
p
Evolution des performances
1,11
1
1,29
0,57
Symptomatologie résiduelle
0,22
0
0,14
0,76
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4.4. Conséquences opérationnelles
Aucun des patients répondeurs n'a rapporté de répercussions sur ses aptitudes au niveau
opérationnel. Après réalisation de l’intervention chirurgicale et une convalescence adaptée, ils
n’ont pas eu de restriction d’aptitudes au niveau militaire. Les patients ont pu recommencer
leurs activités militaires comme auparavant et notamment repartir en opération extérieure
pour ceux qui en ont eu l’opportunité.
Sur les 18 patients répondeurs 3 (17%) ont eu une récidive avec la nécessité d'une
réintervention. Cela n'a eu des répercussions que sur la durée d'inaptitude temporaire avec une
deuxième convalescence.
4.5. Impact sur la carrière
Sur les 18 dossiers analysés, 4 (22%) patients n'ont pas eu d'évolution du grade. Et 2 patients
(11%) ne sont plus militaires mais pour des raisons autres que le syndrome des loges
chronique.
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5. DISCUSSION
L'objectif principal de notre étude était d'évaluer le retentissement de la découverte d'un SLC
chez les patients militaires sur leur aptitude médico-militaire.
18 patients ont participés à l'étude.
Le diagnostic est plus fréquent chez les sujets jeunes. Dans notre étude, l'âge moyen au
diagnostic est de 26.9 ans ce qui superposable à la cohorte de Wieczorek(5) qui retrouve un
âge moyen de 27.75 ans. Il faut tout de même prendre en compte la présence de 2 valeurs
extrêmes avec un âge au diagnostic de 40 ans. En excluant ces deux valeurs nous pourrions
voir apparaître une diminution de l’âge moyen au diagnostic. Cette valeur serait alors plus
proche de l’âge des militaires à l’engagement.
Le traitement chirurgical a permis de récupérer une activité physique sans restriction avec une
disparition de la symptomatologie dans 83,3% des cas. Les performances étaient perçues par
le patient comme similaires à celles avant la chirurgie dans 83,3% des cas et supérieures dans
16.7% des cas. La découverte d'un SLC des membres inférieurs n'a donc pas eu de
retentissement significatif sur les aptitudes chez les patients étudiés.
Nos résultats se rapprochent de résultats retrouvés dans des études antérieures (4)(6)(33), au
niveau des caractéristiques démographiques de la cohorte ainsi que des résultats. Les patients
qui présentent un syndrome de loge chronique des membres inférieurs sont jeunes de sexe
masculin avec une activité physique le plus souvent importante. Le traitement chirurgical
donne de bons résultats sur le plan fonctionnel avec récupération des performances physiques
et indolence à l’effort.
Cependant, nos résultats différent de ceux retrouvés par Waterman et al (7), qui a réalisé une
étude sur le SLC chez une cohorte de patients américains militaires. Cette étude présente donc
l'intérêt d'avoir une population se rapprochant de la nôtre. Dans cette étude, sur une
population de 611 patients, 44,7% ont eu une persistance des symptômes, 27,7% une
restriction d’aptitude et 17% ont été réformés.
Les auteurs avaient avancés pour cela plusieurs hypothèses pour expliquer leurs résultats : une
convalescence chez ces patients américains militaires moins bien effectuée du fait des
contraintes professionnelles, ou l'existence de bénéfices secondaires pour ces militaires.
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De plus, notre étude présente plusieurs biais qui peuvent également expliquer ces différences :
- une puissance limitée par le faible effectif. Initialement nous avions une cohorte de 26
patients. Ce chiffre est relativement faible mais il se rapproche des différentes études publiées
dans la littérature. Le taux de réponse reste élevé, mais a été limité par le fait que les
coordonnées téléphoniques des patients dans les dossiers médicaux n'étaient plus à jour,
surtout si la prise en charge était ancienne.
- un biais de mémorisation non négligeable et non comparable pour tous les patients. Le
recueil des données n'a pas été réalisé pour tous avec le même recul par rapport à la prise en
charge chirurgicale. Le questionnaire téléphonique a été réalisé entre 6 mois et 5 ans après la
prise en charge chirurgicale ce qui peut altérer la qualité des réponses, notamment concernant
les performances avant la chirurgie.
- enfin, l’évaluation des performances présente plusieurs biais : il s’agit d’une évaluation
subjective, émanant du patient lui-même, portant sur ses propres performances. Là encore,
nous sommes confrontés au biais de mémorisation, concernant des performances physiques
d’il y a plus de 5 ans. Il est difficile d’utiliser un paramètre commun permettant d’évaluer les
performances antérieures au diagnostic de syndrome des loges chez tous les patients. Il
pourrait s’avérer pertinent, pour s’affranchir de ces biais de comparer les performances
obtenues lors des contrôles de la condition physique du militaire (CCPM) avant le diagnostic
et après le traitement chirurgical. En effet, les militaires sont soumis chaque année à une série
de tests physiques, pris en compte pour la définition de leur aptitude : il s’agit d'un test de
cooper ( qui consiste à parcourir la plus longue distance sur piste en 12 minutes), marche
course de 8km en treillis et rangers, 100m de natation et 10m d’apnée, d'une montée de corde
et d'une série d'abdominaux. Les temps obtenus pour la marche course et au test de cooper
constitueraient des données intéressantes, même si les variations pourraient être liées à
d’autres paramètres que le traitement d’un syndrome des loges d’effort : modifications de
l’entraînement ou variation pondérale par exemple.
5.1. Délai diagnostique
La littérature rapporte dans différentes études un délai diagnostique moyen pour le SLC de 24
mois en moyenne (5). Dans notre étude, il était plus court, évalué à 16 mois en moyenne. De
plus, cette valeur est augmentée par une valeur extrême à 120 mois. Plusieurs hypothèses
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peuvent être évoquées pour expliquer que nous ayons un délai diagnostique inférieur aux
autres études.
Le diagnostic de SLC est historiquement rattaché à la médecine militaire. De fait, dans les
armées, les médecins sont plus sensibilisés à cette pathologie qui touche des patients jeunes et
sportifs. Le SLC est une pathologie invalidante chez des patients pour lesquels les membres
inférieurs peuvent être considérés comme un "outil de travail" à part entière. Il y a donc
probablement peu de retard de consultation chez ces patients. Comme ce diagnostic est plus
connu et plus fréquent dans notre population de patient, il est évoqué plus rapidement, d'où le
raccourcissement du délai diagnostique.
A contrario, le SLC est relativement peu fréquent en population générale, le corps médical y
est donc moins sensibilisé. Face à une douleur chronique de jambes les médecins évoquent en
priorité une périostite ou alors une tendinopathie et le traitement sera le repos sportif. Cette
prise en charge est efficiente, mais allonge le délai diagnostique.
Nous avons observé que le délai diagnostique était plus court que dans la population générale
mais l'impact du délai de prise en charge n'était pas statistiquement significatif sur les
résultats de la chirurgie.
Le délai diagnostique est plus précoce chez les hommes (6,3 mois) que chez les femmes (49.5
mois). Dans notre étude, une patiente a eu un diagnostic posé très tardivement avec un délai
de 10 ans. Cette valeur extrême fait artificiellement monter la moyenne. De plus, notre effectif
féminin était très réduit (2 femmes), ce qui limite l'extrapolation de ces résultats. Une cohorte
plus importante permettrait de contrôler ce résultat.
5.2. Impact du traitement chirurgical
Sur la cohorte étudiée il y a eu 3 récidives et un patient est en cours d'exploration pour une
nouvelle récidive avec des résultats qui sont peu satisfaisants. Les analyses en sous-groupe
n'ont pas pu montrer de facteur favorisant un résultat moins bon pour la chirurgie, cela peut
être lié à un manque de puissance de notre étude.
Notre étude n'a pas évalué les facteurs favorisants la récidive. Nous ne pouvons donc pas dire
s'il s'agit d'une chirurgie incomplète avec intervention sur une nouvelle loge ou s'il s'agit d'une
récidive sur une loge déjà traitée.
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PASSERAT DE LA CHAPELLE
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Le seul traitement étudié dans cette étude est la chirurgie. Les patients interrogés sont pour la
plupart satisfaits du résultat mais une des plaintes récurrentes était la séquelles esthétique
laissées par l'opération : 8 (50%) patients s'en se plaignaient. Malgré les techniques miniinvasives qui peuvent être utilisées, les cicatrices restent gênantes pour les patients. Dans ce
contexte, de nouvelles thérapeutiques sont en cours d'étude avec notamment l'injection de
toxine botulique.
L'intérêt d'une thérapeutique non- invasive comme la toxine botulique serait double. D’une
part elle permettrait de diminuer la durée d'indisponibilité avec une durée de convalescence
brève et l'absence d'inaptitudes temporaires, d'autre part elle limiterait le préjudice esthétique.
En diminuant cette durée d'hospitalisation et de convalescence on diminuerait également le
coût de la prise en charge.
A l’heure actuelle, l'usage de la toxine botulique n'en est qu'au stade de la recherche et il est
nécessaire de poursuivre les études sur cette thérapeutique et notamment d'évaluer la balance
bénéfice-risque, de préciser les posologies de toxine botulique et la fréquence
d’administration.
Une étude menée par Isner (34) a évalué le résultat de l'injection de toxine botulique de type
A sur les douleurs ainsi que sur la pression intra musculaire. Le mode d'action de la toxine
botulique dans cette pathologie n'est pas bien défini. Les doses de toxine injectées ont été
basées sur bases théoriques d’un tiers de la dose maximale injectée dans le traitement de la
spasticité. Les injections ont été effectuées sous contrôle d’une électrostimulation. La doses
injectée dans la loge antérieure variaient entre 230 et 330 UI avec pour chaque muscle une
dose variant entre 50 et 150 UI. Un suivi à neuf mois avait été réalisé. Ce traitement a permis
une diminution de la PIM à 1 minute et 5 minutes post effort de respectivement 63% et 59%
(statistiquement significatif). La douleur avait disparu dans 94% des cas. Un des effets
indésirables de ce traitement était une diminution de la force musculaire qui était objectivée
lors de tests spécifiques sur les muscles injectés avec la toxine. Cette perte de force était au
maximum mesurée à 4/5. Par contre, ce déficit musculaire serait à priori sans conséquence
fonctionnelle et était transitoire puisqu’il cédait spontanément au bout de 4 mois. Une étude
préliminaire avait mis en évidence des instabilités de la cheville transitoires à la suite des
injections de toxine botulique de type A, qui n’ont pas été retrouvées dans cette étude.
Un suivi des patients à plus long terme serait intéressant pour connaître la fréquence des
réinjections éventuelles et évaluer d'autres effets indésirables potentiels.
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PASSERAT DE LA CHAPELLE
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5.3. Impact opérationnel
Dans la cohorte étudiée, la découverte d'un syndrome de loge chronique n'a pas eu d'impact
sur la carrière. La principale conséquence de la découverte d'un SLC a été une indisponibilité
temporaire liée à la convalescence post-opératoire variant entre 1 et 3 mois selon les patients
afin de pouvoir reprendre leurs activités physiques. Ils n'ont pas eu d'impact sur l'évolution de
leur grade mais la courte période de l'étude (entre 6 mois et 5 ans après le SLC) ne permet pas
vraiment d'apprécier les promotions.
Seulement 2 patients ne sont plus militaires mais les raisons de leur départ ne sont pas en lien
avec leur pathologie.
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PASSERAT DE LA CHAPELLE
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Nom, prénom du candidat : Passerat de La Chapelle, Maxime
CONCLUSIONS
L’objectif de cette étude était d’évaluer le retentissement de la découverte d’un syndrome des
loges chronique des membres inférieurs chez des patients militaires. Elle s’est principalement
attachée à évaluer les répercussions des arrêts sportifs et du traitement chirurgical sur les
performances physiques et les aptitudes opérationnelles des patients. Notre cohorte était
composée de patients pris en charge à l’Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes entre
les années 2008 et 2013 pour le diagnostic ou le traitement.
Un questionnaire téléphonique a été élaboré de façon à pouvoir évaluer la symptomatologie
résiduelle et les performances physiques au décours du traitement chirurgical. Il s’agissait de
critères subjectifs déjà utilisés dans la littérature et qui permettait de classer la
symptomatologie et les performances en trois catégories: absence, peu invalidante ou
invalidante pour la symptomatologie et inférieure, similaire ou supérieure pour les
performances. L'évaluation avait eu lieu entre 6 mois et 5 ans après la chirurgie.
26 patients ont été inclus et 18 patients ont répondu aux questionnaires soit un taux de réponse
de 70%. La prise en charge chirurgicale a permis la disparition de la symptomatologie dans
83,3% des cas. Il persistait une symptomatologie jugée peu invalidante dans 16,7% des cas.
Les patients jugeaient avoir recouvré des performances similaires aux performances
antérieures dans 83,3% des cas. A noter que les performances étaient jugées supérieures dans
16,7% des cas. Sur les 18 patients répondeurs, 3 ont été interrogés après une seconde
intervention chirurgicale pour une récidive entre 6 mois et 2 ans post opératoire. La seconde
intervention a permis la disparition de la symptomatologie. Sur le plan opérationnel, tous nos
patients ont pu récupérer leurs aptitudes.
En somme, notre étude n’a pas mis en évidence de conséquences négatives sur les
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performances physiques et les aptitudes opérationnelles du patient militaire au décours de la
prise en charge chirurgicale. Le traitement chirurgical et la période de convalescence ne
semblent pas délétères sur l’évolution de la carrière des patients et n’ont pas été responsables
de restrictions opérationnelles ou d’inaptitude.
Le traitement chirurgical permet d’obtenir un bon résultat fonctionnel. Le problème rapporté
par les patients à propos de la chirurgie est la séquelle esthétique. D’autres traitements non
invasifs sont en phase d’évaluation. L’injection de toxine botulique A dans les loges
concernées semble permettre une diminution de la pression intramusculaire et ainsi une
amélioration de la symptomatologie. Ce traitement pourrait, s’il faisait la preuve d’une
efficacité comparable au traitement chirurgical, offrir des perspectives telles que
l’amendement des délais de convalescence et des arrêts sportifs, des économies en terme santé
publique et l’absence de séquelle esthétique. Ainsi, il pourrait être intéressant de réaliser une
étude visant à comparer le traitement chirurgical aux injections de toxine botulique A,
notamment en terme de résultat fonctionnel et de coût.
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ANNEXES
QUESTIONNAIRE THESE SYNDROME DES LOGES
Nom:
Age:
Sexe:
Date du Questionnaire:
Délai entre début des symptômes et diagnostic:
Traitement réalisé et date:
Reprise des activités à J post-op:
Activités physiques pratiquées:
Evolution par rapport aux performances antérieures:
supérieure
similaire
inférieure
Symptomatologie actuelle:
aucune
modérée
invalidante
Aptitudes:
Evolution du grade:
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PASSERAT DE LA CHAPELLE Maxime
Impact de la découverte d’un syndrome de loge chronique des membres inférieurs sur l’aptitude
physique des patients en milieu militaire : Etude rétrospective sur 26 cas sur l’HIA Desgenettes
Nb f . : 61p
Ill. : 16
Tab. : 8
Th. Med : Lyon 2015 N° 115 / 2015
RESUME :
Introduction : Le syndrome de loge chronique des membres inférieurs se traduit par des douleurs
d'effort imposant un arrêt sportif, ce qui est invalidant chez les patients militaires. L’objectif principal
de cette étude était d’étudier l’impact de la découverte d’un syndrome de loge chronique des membres
inférieurs sur les aptitudes physiques à moyen terme des patients militaires. L’objectif secondaire était
de rechercher les inconvénients du traitement chirurgical perçus par les patients.
Patients et Méthodes : Une étude de cohorte rétrospective a été réalisée, rassemblant les patients pris
en charge sur l’Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes entre 2008 et 2013. Un questionnaire a
été élaboré et soumis aux patients par téléphone. Résultats : Au total 26 patients ont été inclus. 70%
(n=18) des patients ont répondu au questionnaire soit 8 patients perdus de vue. Tous les patients
interrogés avaient bénéficié d’une intervention chirurgicale pour aponévrotomie bilatérale, la loge
antérieure était concernée chez 17 (94,4%) patients. A distance de l'intervention, 83.3% des patients
avaient une disparition de la symptomatologie, et dans 16.7% des cas, il persistait une
symptomatologie résiduelle peu invalidante. Au niveau des performances physiques, elles étaient
jugées similaires à celles avant le syndrome des loges dans 83,3% des cas et supérieures à celles avant
le syndrome des loges dans 16,7% des cas. Aucun des patients n’a décrit de répercussions sur ses
aptitudes au niveau militaire ni sur son avancement professionnel. Discussion : Au vu des résultats de
cette étude, il ne semble pas que le syndrome de loge chronique ait d'impact à moyen terme sur les
aptitudes physiques des patients militaires. Après traitement chirurgical et une période de
convalescence, les activités physiques ont pu être reprises dans les mêmes conditions que
préalablement à l’installation du syndrome de loge chronique. Le principal inconvénient du traitement
chirurgical rapporté par les patients a été la séquelle esthétique. En dépit des bons résultats
fonctionnels de la chirurgie, la période d’indisponibilité au cours d’un syndrome des loges chroniques
en lien avec le délai diagnostic et la période de convalescence peut paraître contraignante chez les
patients militaires. Une étude permettant de comparer le traitement chirurgical à des traitements moins
invasifs tels que l’injection de toxine botulique dans les loges concernées pourrait alors s’avérer
intéressante.
MOTS CLES :
Syndrome de loge d’effort
Aponévrotomie
Toxine botulique de type A
Militaire
Douleur de jambe d'effort
JURY :
Président :
Membres :
Membre Invité :
Monsieur Le Professeur G. Rode
Monsieur Le Professeur S. Lustig
Monsieur Le Professeur F. Rongieras
Madame Le Docteur L. Have
Monsieur Le Docteur R. Goldet
DATE DE SOUTENANCE : 17 Juin 2015
ADRESSE DE L’AUTEUR : 34 rue du Lac, 69003 Lyon
[email protected]
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