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medicaments_demence_siteCMRR.doc - 21/05/2008 3/11
antidépresseurs tricycliques, certains produits prescrits dans l'incontinence (oxybutynine par exemple) ou
anti-nauséeux (métoclopramide ou métopimazine).
Une autre molécule, la mémantine, modulateur des récepteurs NMDA agissant sur le glutamate,
a prouvé son efficacité dans la MA à des stades plus évolués, modérément sévères à sévères (table 1). Sa
tolérance est bonne bien que l'on puisse parfois observer des vertiges (6,3% versus 5,6% sous placebo),
des céphalées (5,2% versus 3,9%), une asthénie (3,4% versus 2,2%) et plus rarement (< 1%) une
confusion ou des hallucinations. Une étude a montré l'intérêt d'ajouter la mémantine chez des patients
ayant une MA dans les formes modérément sévères à sévères et traités depuis au moins 6 mois par
donépézil (7). Il est recommandé d'être prudent en cas d'insuffisance rénale sévère, d'antécédents
d'épilepsie, d'infarctus du myocarde récent, d'insuffisance cardiaque décompensée, d'hypertension
artérielle non contrôlée, ou de prise concomitante d'antagoniste NMDA (amantadine, kétamine ou
dextrométhorphane) (5).
I-2. Traitement symptomatiques.
Il est possible de recourir à plusieurs classes médicamenteuses différentes : les benzodiazépines
(BZD), les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS), les thymorégulateurs, les
neuroleptiques typiques et atypiques. L'utilisation de psychotropes au long cours ne concerne que ce qu'il
est actuellement convenu d'appeler les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence
(SCPD) (3). Toute modification comportementale nécessite d'avoir d'abord éliminé une autre cause
organique, iatrogène ou environnementale pouvant expliquer les troubles avant de se résoudre à
l'utilisation de thérapeutiques médicamenteuses. Par ailleurs, les techniques de relaxation, la simulation de
la présence d'un proche, l'aménagement des lieux de vie, et surtout l'adoption de règles de vie pratique,
telles que horaires fixes ou promenades régulières, contribuent à diminuer les troubles du comportement,
en particulier les troubles du sommeil et la déambulation (8). Les IAChE sont efficaces dans le traitement
des SCPD. Chez un patient sous IAChE, il est donc important de s'assurer qu'il bénéficie de la dose
maximale tolérable avant d'utiliser une autre classe thérapeutique.
L'anxiété peut être diminuée grâce aux BZD mais leur prescription doit être limitée à une situation
aiguë et à quelques jours au maximum afin de diminuer les risques de chutes et de dégradation cognitive.
Le diazépam (Valium) est utilisé jusqu'à la dose de 30 mg par jour (à raison de 0,1 à 0,2 mg/kg jusqu’à 4
fois par jour), ainsi que le clorazepate dipotassique (Tranxène) de 20 à 90 mg (9). Il est nécessaire de