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Résumé
La phytoextraction représente une solution environnementale prometteuse face au
problème de contamination des sols en éléments traces (É.T). La présente étude s’intéresse aux
différences intra et interspécifiques (S. purpurea, S. dasyclados, S. miyabeana) de trois cultivars
de saule lorsqu’ils sont utilisés pour la phytoextration de six É.T. (As, Cd, Cu, Ni, Pb et Zn).
Les objectifs sont (i) décrire les variations intrapécifiques du cultivar FISH CREEK (S.
purpurea) lorsqu’il est utilisé pour la phytoextraction sur deux sites d’étude; et (ii) décrire les
variations intra et interspécifiques des cultivars FISH CREEK (S. purpurea), SV1 (S.
dasyclados) et SX67 (S. miyabeana) lorsqu’ils sont utilisés pour la phytoextraction d’un site
d’étude. Les indicateurs de variations intra et interspécifiques sélectionnés sont les suivants : la
biomasse totale, les concentrations en É.T. extraits et les facteurs de translocation (̅ pondérée
des conc. É.T. dans les parties aériennes / conc. É.T. dans les racines). La contribution des
propriétés du sol (degré de contamination, caractéristiques physicochimiques) à la
phytoextraction a été évaluée. Les cultivars ont présenté des variations interspécifiques
significatives. Cependant, les variations intraspécifiques sur un site d’étude étaient parfois plus
importantes que celles mesurées entre les trois différents cultivars. L’amplitude des variations
intraspécifiques que présentent le cultivar FISH CREEK sur deux sites d’étude est attribuée à
l’influence du pH, de la minéralogie et au contenu en matière organique, lesquelles diffèrent
entre les deux sites. Il a aussi été démontré que la phytoextraction des É.T. n’était pas
systématiquement corrélée de façon positive avec le degré de contamination. Cela suggère que
les concentrations en É.T. mesurées dans le sol ne peuvent pas expliquer à elles seules la
variation des concentrations mesurées dans les tissus. L’implication des mécanismes de
rétention dans le sol semblent être davantage responsable des variations observées. La
compartimentation des É.T. suggère que le saule est efficace pour l’extraction du Cd et du Zn et
qu’il est efficace pour la phytostabilisation de l’As, du Cu, du Ni, et du Pb. En ce qui concerne
les quantités extraites, le cultivar FISH CREEK semble le plus performant dans la présente
étude.
Mots-clés : Phytoremédiation, saule, éléments traces, sols contaminés