G47-48, C. Moutou Sophie Bur et Stéphane Konrad Cours du 23/11

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G47-48, C. Moutou
Sophie Bur et Stéphane Konrad
Cours du 23/11/11 de 14h à 16h
M1 Physiopathologie
_________________________________________________________________________________
Diagnostic pré-implantatoire et biologie moléculaire
Objectifs :
- Contexte
- Les étapes du DPI
- Le cadre législatif
- Les difficultés lors du DPI
- Aspects techniques
- Aspects pratiques
- Résultats
I. LE CONTEXTE
Définition : C’est une technique qui s’adresse à des couples qui ont un risque de transmettre une
maladie génétique d’une particulière gravité à leurs enfants.
Elle consiste à faire le diagnostic avant même que la grossesse ne commence, c’est-à-dire en période
pré-implantatoire. On fait appel à la fécondation in vitro (FIV) pour avoir des embryons en dehors du
corps de la femme.
Quand un couple est à risque de transmettre une maladie, il y a plusieurs solutions :
- Grossesse puis diagnostic prénatal (choriocentèse vers 11 SA ou amniocentèse). Si le fœtus
est atteint (1 chance sur 4 à 1 chance sur 2), on peut proposer l'IMG.
- Recours à l'adoption
- Recours aux dons de gamètes (spermatozoïdes ou ovocyte) ou d'embryon (procréation
médicalement assistée)
- Le diagnostic pré-implantatoire (DPI). On fait le test avant la grossesse.
A. La procédure
Après une stimulation ovarienne, on va réaliser une FIV (J0), que le couple soit fertile ou non. Ensuite,
on réalise l'analyse génétique à J3. Cette analyse commence par une étape de biopsie embryonnaire,
puis on fait une analyse génétique (qui diffère selon la maladie).
Puis on transfère les embryons sains ou porteurs sains (dans le cas des maladies récessives) dans
l’utérus de la patiente.
Ce transfert peut se faire dès l’obtention des résultats (à J3). Actuellement, beaucoup de centres
transfèrent à J4 et de plus en plus à J5 quand l’embryon a atteint le stade de blastocyste.
B. Objectifs
- Détection de l'anomalie avant le début de la grossesse
- Eviter le diagnostic prénatal et les interruptions médicales de grossesses (IMG)
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II. LES ETAPES DU DPI
Rappels chronologiques
La fécondation a lieu dans les trompes, puis l’embryon se divise (2, 4, 8 cellules). Puis il y a formation
de la morula et du blastocyste qui va aller s’implanter dans la muqueuse utérine vers le 6ème jour.
Le DPI va se dérouler à J3 alors que toutes les cellules de l’embryon sont encore totipotentes, c’est-àdire qu’elles peuvent donner n’importe quel type de cellules de l’embryon ou des annexes.
A ce stade de développement embryonnaire, on peut enlever jusqu’à ¼ de la masse embryonnaire
sans altérer son développement futur.
A. FIV
But : obtenir plusieurs embryons en-dehors de l’utérus pour en avoir au moins un sain à transférer.
Les étapes de la FIV :
- On commence par une stimulation ovarienne afin d’obtenir plusieurs ovocytes
- Ensuite on réalise une ponction ovocytaire
- Puis on réalise la FIV. Dans le cas du DPI on fait une ICSI (Injection Intra-Cytoplasmique de
Spermatozoïde).
- Enfin on met les embryons en culture jusqu'au 3ème jour où on réalise le DPI.
 FIV classique
Principe : mettre en contact l’ovocyte recueilli avec des spermatozoïdes. 1 seul spermatozoïde doit
rentrer dans l’ovocyte pour le féconder. Les autres restent autour de l’embryon.
Problème : on se trouve avec des millions de spermatozoïdes autour de cet ovocyte. Lorsque l’on veut
ponctionner une cellule du zygote, on risque de prendre des spermatozoïdes avec et donc d’analyser
l’ADN paternel. Afin d’éviter cette contamination, on fait une ICSI.
 ICSI
1 seul spermatozoîde est injecté dans l’ovocyte à l’aide d’une micropipette. Il n’y a pas d’autre
spermatozoïde autour.
B. Biopsie embryonnaire
But : obtenir du matériel biologique à analyser.
Elle peut se faire à différents moments :
- Biopsie de 1er globule polaire (qui est le complément génétique de l’ovocyte) : permet de
déduire de quel allèle maternel l’ovocyte a hérité. Intérêt uniquement quand la mère risque de
transmettre la maladie. On l’utilise dans des pays où il est interdit de toucher à l’ovocyte.
Les laboratoires font souvent une biopsie de 2ème globule polaire (produit de la 2ème division de
méiose) pour confirmer ce résultat.
- Biopsie au stade de clivage à J3 (90% des DPI)
- Biopsie au stade blastocyste (permet d’avoir plus de matériel génétique mais il faut savoir
cultiver les embryons plus longtemps et les congeler afin d’éviter qu'ils se débarrassent de la
zone pellucide).
 Technique la plus classique, à J3
 Il faut d'abord perforer la zone pellucide. Pour cela il y a différentes techniques :
- Perforation mécanique
- Technique chimique : acide de tyrode qui rogne la zone pellucide
- Laser, pour réaliser un petit trou dans la zone pellucide
 Ensuite, on prélève 1 à 2 blastomères avec un micromanipulateur (sous microscope)
 On remet l'embryon en culture jusqu’au moment du transfert
 On prépare les blastomères pour l'analyse
Il faut bien vérifier que la cellule qu'on prélève possède un noyau.
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C. L'analyse génétique
En général, on prélève 1 ou 2 cellules selon la fiabilité du test. Chacune est analysée de manière
indépendante.
- Amplification par PCR (polymerase chain reaction) quand on cherche une maladie
monogénique (biologie moléculaire)
- Hybridation par FISH (fluorescent in situ hybridisation) quand on cherche une maladie
chromosomique (cytogénétique moléculaire)
D. Le transfert
Il a lieu à J4/J5. Il se fait sous échographie.
On transfère les embryons sains ou porteurs sains (dans les maladies récessives) qui ont évolué (1 à
3).
En général, on évite d'implanter plus d'un embryon, sauf si les chances de réussite sont faibles
(dépend notamment de l'âge maternel, au-delà de 38 ans, les chances deviennent vraiment faibles).
Il y a jusqu'à 4 tentatives remboursées par la Sécurité Sociale.
S'il reste des embryons, on peut les congeler. On pourra s'en servir pour une nouvelle tentative ou
pour un nouvel enfant si cela a marché. Les embryons congelés puis décongelés après DPI résistent
moins bien.
Les embryons atteints ou en mauvais état sont détruits ou réanalysés. C'est important de réanalyser,
car on n’a aucun moyen de contrôler ce qu'on a diagnostiqué.
15 jours après le transfert, on fait une prise de sang avec dosage hormonal de β-HCG.
III. LE CADRE LEGISLATIF (EN FRANCE)
Dans certains pays, il n’y a aucune loi sur ce sujet. Dans d’autres pays (Suisse, Autriche), le DPI est
strictement interdit.
En France, la pratique est très encadrée. La loi qui a autorisé la pratique du DPI est la loi de
bioéthique de 1994 :
L94-654 relative au don et à l’utilisation des éléments et produits du corps humain, à l’assistance
médicale à la procréation et au diagnostic prénatal.
Le DPI est assimilé à un DPN très précoce en France, alors que d'autres pays parlent plutôt de
recherche sur l'embryon.
Les décrets d'application sont sortis en 1998.
Les 1ers agréments pour la pratique du DPI ont été délivrés en 1999 (en 1989 pour le Royaume-Uni
par exemple).
La loi de bioéthique est révisée tous les 5 ans normalement : 2004 la première fois (5 ans de retard),
ensuite 2011 (2 ans de retard).
La loi française dit :
Le diagnostic biologique effectué à partir de cellules prélevées sur l’embryon in vitro :
- Autorisé qu’à titre exceptionnel
- Un médecin d’un centre de DPN pluridisciplinaire atteste de l’indication
- Forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique d’une
particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic
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-
La ou les anomalie(s) responsable(s) doivent être préalablement identifiées
Consentement écrit du couple
Recherche uniquement de cette anomalie
Les moyens de la prévenir et de la traiter
Etablissement spécifiquement autorisé après avis de la CNMBRDPN/Agence de la
Biomédecine (révision 2004)
Révision du 06/08/2004
- Anomalie préalablement identifiée chez l’un des parents « ou l’un de ses ascendants
immédiats dans le cas d’une maladie gravement invalidante, à révélation tardive et mettant
prématurément en jeu le pronostic vital »
- A titre expérimental, lorsque les conditions suivantes sont réunies : un enfant atteint d’une
maladie génétique entraînant la mort dès les premières années de la vie et reconnue comme
incurable au moment du diagnostic
- Le pronostic vital peut être amélioré, de façon décisive, par l’application sur celui-ci d’une
thérapeutique ne portant pas atteinte à l’intégrité du corps de l’enfant né du transfert de
l’embryon in utéro.
- Le diagnostic a pour seul objet de rechercher la maladie génétique ainsi que les moyens de la
prévenir et de la traiter, et de permettre l’application de la thérapeutique mentionnée d’autre
part
- Consentement écrit
- Autorisation de l’Agence de la Biomédecine
 Les centres de DPI en France
3 centres en France :
- Paris (Béclère – Necker)
- Montpellier (Arnaud de Villeneuve)
- Strasbourg (CHU – CMCO)
Depuis 2011, l'hôpital de Nantes a reçu une partie des agréments (pas les 3), alors que l'hôpital de
Grenoble n'a pas l'autorisation (mais les agréments).
Il y a un seul groupe de travail sur le DPI, au sein de l'agence de Biomédecine.
Cela permet d'être plus fort pour demander des moyens. Cela permet également de partager les
expériences et de se répartir les pathologies. En effet, il y a beaucoup de pathologies orphelines. Un
seul centre s'occupe d'une maladie donnée.
Il y a un consortium européen qui collecte des données de tous les centres européens, tous les ans.
Cela permet de donner des statistiques et de suivre l'évolution de l'activité.
IV. DIFFICULTES DU DPI
A. Difficultés pour le couple
- Le risque de transmettre une maladie génétique. Souvent, c'est déjà le cas (enfant malade ou
décédé). Parfois, il y a eu plusieurs fausses couches ou IMG.
- Il faut passer par la FIV, alors que les couples ne sont pas forcément stériles
- Il y a donc de faibles taux de grossesses (25 à 35% en moyenne)
- Tous les couples n'ont pas la possibilité d'avoir un DPI (pas assez de moyen, mais c'est de
moins en moins vrai). Ou alors il n'existe pas de tests concernant une certaine maladie
génétique.
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B. Arrêt possible à chaque étape
- Stimulation ovocytaire : arrêt à partir de là, dans 20 à 30% des cas, car la réponse est
insuffisante, inexistante, ou trop importante
- Ponction ovocytaire : parfois, pas d'ovocytes ponctionnés, c'est ce qu'on appelle une
ponction blanche (exceptionnel : 2/511)
- ICSI : les ovocytes doivent être assez matures : s’ils ne sont pas matures, la fécondation ne se
fera pas (très rare : 8/511)
- Biopsie embryonnaire : il faut plus de 6 cellules. Si on en a 6 ou moins, déjà l'embryon ne
semble pas de très bonne qualité et le fait d'enlever 1 ou 2 cellules a de fort risque de
l'endommager (8/511)
- Transfert : pas d'embryon sain ou pas d'évolution entre la biopsie et le moment où l'on veut
les implanter (23 % des cas)
Il y a quasiment un facteur de 10 entre ce qu'on a ponctionné et ce qu'on obtient au final.
C. Difficultés pour le biologiste
- Peu de matériel biologique disponible : 2 cellules max. En général, on a 10 000 à
20 000 fois plus de matériel quand on fait une analyse sur une prise de sang par exemple.
- Manipulation de la cellule délicate
- Manque de temps : 24h pour donner le résultat
- Nombre et qualité des embryons : si peu d'embryons ou en mauvais état, très peu de chances
de réussite
- Problème lors de la PCR, spécifiques aux faibles quantités d'ADN. Amplification préférentielle
d'un allèle. Un allèle sera plus fort qu'un autre à cause de la PCR. Parfois, à l'extrême, on aura
un allèle qui ne sera pas amplifié, alors qu'il est présent. (ADO = Allèle Drop Out). Cela peut
être dangereux, car cela peut fausser les analyses. Il y a le risque de transférer un embryon
atteint.
Exemple : On a une maladie dominante. Le père a l'allèle sain et malade, la mère 2 sains. Si
on amplifie l'allèle malade, pas un grand problème. Mais si l'allèle sain est amplifié, on
transfère un embryon atteint.
- Le danger majeur en cas de PCR est le risque de contamination. Il suffit d'une cellule pour
contaminer. En général, c'est un individu sain qui risque de contaminer, donc on conclura à tort
que l'embryon est sain.
D. Sources de contamination
- Spermatozoïdes autour ou dans la zone pellucide
- Cellules maternelles de la Corona radiata (autour de la zone pellucide)
- Cellules du manipulateur
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-
Fragment d'ADN (aérosols) très volatiles provenant des amplifications précédentes qui sont en
quantités énormes par rapport à nos 1 ou 2 cellules
Comment éviter la contamination ?
- Spermatozoïdes : ICSI au lieu de FIV classique
- Corona radiata : on dénude au maximum l'ovocyte
- Manipulateur : Blouse, gant, masque stériles, etc…
- Fragments d'ADN : toutes les amplifications se font en milieu en surpression (tout sort de là,
au lieu de rentrer). On ne manipule pas d'autre ADN dans la même pièce.
- Enormément de contrôles et de témoins dont on connaît le génotype
E. Mise au point
- Il faut valider l'indication du DPI (CPDPN)
- On choisit la stratégie
- Mise au point sur 200ng d'ADN (PCR)
- Mise au point sur cellule unique (lignées, lymphocytes, blastomères)
- Validation des conditions sur des grosses séries de cellules uniques.
Quand tout est bon, on peut enfin passer à l'application clinique et proposer le DPI.
V. ASPECTS TECHNIQUES
A. DPI des maladies monogéniques par biologie moléculaire





a. Indications de la PCR
Maladies génétiques dont les mutations sont caractérisées :
- Maladies autosomiques récessives (25%) (mucoviscidose)
- Maladies autosomiques dominantes (50%) (maladie de Steinert)
- Maladies récessives liées au X (50% des garçons, donc 25%) (myopathie de Duchenne)
Maladies mitochondriales (transmis uniquement par la mère).
b. PCR fluorescente : avantages
Très sensible, donc plus rapide (on a besoin de moins de cycles)
Cela permet une excellente résolution (à 1 ou 2 bases près)
On peut avoir plusieurs couleurs : c'est la PCR multiplex. On n’a qu'une ou 2 cellules. On fait donc
plusieurs tests en 1.
- On peut avoir plusieurs fragments de même taille et on les marque différemment
- Ou alors on a des fragments de même couleur mais de tailles différentes
Ensuite on utilise un séquenceur automatique à électrophorèse capillaire. C'est plus fiable, mais aussi
plus confortable.
On utilise plusieurs capillaires (multi-capillaires) (16 par exemple), ce qui permet une grande rapidité.
B. DPI des maladies monogéniques : 2 approches possibles
1) Diagnostic direct
On met directement en évidence la mutation responsable de la maladie. On fait une PCR avec une
amorce qui est marquée d’un côté de la mutation et une amorce qui n’est pas marquée de l’autre côté
de la mutation. On amplifie le fragment et on détecte la mutation.
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On détecte :
- petite insertions/délétions
- expansions de triplets
- grandes délétions (maladie de Duchenne)
- grandes duplications
- substitutions (une base remplacée par une autre)
La stratégie diagnostique dépend de la mutation.
Exemple d'une petite délétion :
Amorces de part et d’autre de la mutation ΔF508. C’est une petite perte de 3 nucléotides qui fait
disparaître le codon 508 (phénylalanine). C’est la mutation la plus fréquente dans la population
caucasienne (70% des allèles mutés en France).
Pour la mettre en évidence, on fait :
- PCR fluorescente qui encadre ce nucléotide
- Migration sur séquenceur après amplification
- La mutation est visible après migration
Si on a un hétérozygote, on transfère quand même (porteur sain).
2) Diagnostic indirect
On regarde ce qu’il se passe autour de la mutation.
- Utilisation de marqueurs polymorphes
- On ne détecte pas la mutation, mais l'allèle associé à la mutation
- Nécessité d’une étude familiale (problème des mutations de novo)
Marqueurs génétiques
Il y en a différentes sortes :
- SNP (Single Nucleotide polymorphisms)
Fréquents mais bi-alléliques donc ne donnent pas beaucoup de possibilités de combinaisons.
Ce ne sont pas des marqueurs de choix.
1/ qq centaines de pb, taux de mutation par génération ~10-9
- STR (Short tandem repeats) : microsatellites
Répétitions de di ou tri nucléotides. Ils sont stables au cours de la transmission.
1/qq kb, taux de mutation par génération ~10-3
- VNTR (Variable number of tandem repeats) : minisatellites
Plus trop utilisés. 1/qq kb, taux de mutation par génération ~10-1
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Microsatellites
- Taux d'hétérozygotie élevé
- Nombreux et répartis sur tout le génome
- Polymorphiques au sein d'une population
- Stables au cours de la transmission
- Fragments courts compatibles avec la PCR sur 1 cellule
 Marqueurs de choix pour le DPI
Exemple : malade autosomique dominante
Madame est porteuse de la mutation, sa sœur également. Elle leur a été transmise par leur père. Leur
mère n’est pas atteinte.
On choisit un microsatellite qui est près du gène ou dans les introns.
On regarde tout ce que les atteints ont en commun. Ici c’est l’allèle b.
Si on fait un DPI avec ce microsatellite, les embryons qui auront hérité de l’allèle b seront atteints et
ceux qui auront hérité de l’allèle d seront sains.
Il y a 4 génotypes possibles pour les embryons (son mari a 2 allèles différents et sains).
3) Diagnostic par PCR multiplex
Depuis quelques années, on fait de la PCR multiplex pour conforter le diagnostic. Il combine
diagnostic direct et indirect.
Avantages
- limite le nombre de tests à développer
- permet de proposer un DPI quand le diagnostic direct est impossible
- améliore la fiabilité des diagnostics (on a plusieurs résultats qui se rejoignent)
- détecte les éventuelles contaminations (microsatellites très polymorphes. Donc si on détecte 3
allèles ou plus, il y a contamination. On peut même parfois savoir d'où vient la contamination)
- permet un contrôle d'amplification et de qualité cellulaire. En effet, on s'attend à avoir 1 ou 2
pics par locus. Si 0, il y a un problème d'amplification.
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Inconvénients
- Difficultés techniques pour la mise au point quand on amplifie plusieurs loci
- Nécessité d'une étude familiale
Exemple de la mucoviscidose
Mutation ΔF508 est là dans 70% des cas. Plus de mille autres mutations ont été caractérisées (parfois
une mutation peut n'être présente que chez quelques malades).
Le diagnostic indirect permet de traiter la majorité des couples.
En utilisant que la ΔF508 on ne peut prendre en charge que les couples qui ont chacun celle-ci (49%
des couples).
Monsieur a 32 ans, la mère 33.
En 1997, IVG.
Naissance du 1er enfant en 1999 :
- Occlusion intestinale en 2001
- Diagnostic : mucoviscidose (homozygote ΔF508)
Grossesse spontanée en 2005 : DPN puis IMG
Le couple ne veut plus d’interruption de grossesse, ils ont donc demandé un DPI.
Analyse préliminaire en demandant de l’ADN aux 2 parents + ADN du fœtus interrompu.
On a regardé ce que monsieur et madame avaient transmis à cet enfant.
On en a déduit que l’haplotype à risque pour les embryons est la mutation ΔF508.
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On a 3 porteurs sains et 1 atteint. 1 des porteurs sains a subit un ADO. (Allele Drop Out)
4) Diagnostic indirect d'exclusion
Un membre du couple a un risque d'avoir une maladie génétique à apparition tardive et ne veut pas
savoir s'il sera atteint.
On repère de quel grand-parent vient l'allèle du microsatellite que l'on va étudier.
Exemple dans la maladie d’Huntington
Madame est à risque. Son père est atteint, sa mère non, son conjoint non.
On fait une étude de microsatellite, on ne regarde pas la mutation. On détermine quel allèle vient du
père, quel allèle vient de la mère. Son allèle b vient du père (mais on ne sait pas s'il est muté), le d de
la mère (saine). Les embryons avec l'allèle b sont «à risque», on ne les transférera pas.
-
5) La maladie d’Huntington
Maladie neurodégénérative à début tardif (vers 40 ans environ)
Fréquence évaluée à 1/10 000
Evolution progressive vers la démence, puis vers la mort
Quand une personne est à risque, il y a plusieurs possibilités :
- Diagnostic présymptomatique avec généticien, neurologue … Il peut décider de faire une prise
de sang pour savoir, ou non.
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S'il est porteur, il peut avoir recours à un DPI en cas de projet parental. DPI d'exclusion. On
peut interrompre la grossesse s'il est à risque. Pour certains, il est plus acceptable de faire un
DPI d'exclusion qu'un DPN.
Exemple : le diagnostic indirect d’exclusion
- Mère de madame : 60 ans, symptomatique depuis 10 ans,
- 1 tante décédée vers 40 ans, grand-père décédé à 65 ans
- Madame ne souhaite pas réaliser de diagnostic pré-symptomatique
- bilan pré-FIV OK
- Le couple demande 1 DPI d'exclusion
VI. EVOLUTIONS TECHNIQUES
Elles ne sont pas beaucoup appliquées en France car ce sont des techniques qui permettent de voir
plein de choses différentes mais comme en France on est obligé de ne regarder que cette maladie là,
on s’en sort très bien avec les techniques qu’on utilise aujourd’hui.
De plus en plus, on va commencer à faire des techniques qui vont permettre d’amplifier tout le
génome à partir de la cellule embryonnaire.
1 cellule (environ 6 pg d'ADN)  amplification génome entier  1-2 µg d’ADN  diagnostic par des
techniques conventionnelles de biologie moléculaire.
A. Multiple Displacement Amplification
- Amorces : hexamères aléatoires
- Enzyme : Phi29 DNA polymerase
- Pas de cycle : amplification par incubation à 30°
- Produit d’amplification : longs fragments d’ADN
Quand le fragment est devenu trop long, il se détache de la polymérase et la polymérase se fixe sur
un autre site.
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B. L'haplotypage préimplantatoire (PGH)
C’est l’utilisation principale.
Diagnostic indirect par construction d'haplotypes complexes.
Principe
- Amplification préalable du génome entier
- PCR multiplex sur l'ADN amplifié (~ADN génomique)
- Construction des haplotypes pour déterminer les embryons sains et atteints
Applications
- Typage HLA (recherche d'enfant compatible pour une greffe de cordon ombilical à son
frère/sœur).
- DPI pour plusieurs pathologies
Avantages
- Pas besoin de développer les tests de PCR sur 1 cellule
- Nombreux marqueurs amplifiés (fiabilité, détection des contaminations, contrôle d'amplification
et de qualité cellulaire)
Inconvénients
- Amplification génome entier longue – transfert plus tardif (J5)
- ADO fortement augmenté pendant l'amplification du génome entier (20-30%)
- Nécessité d'une étude familiale
DPI d'anomalies chromosomiques par utilisation de marqueurs microsatellites
- Recherche d'aneuploïdies (interdit en France)
- Recherche de translocations déséquilibrées (trisomie ou monosomie)
DPI du futur
Un protocole unique pour toutes les maladies monogéniques connues ?
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On en est loin en France, mais dans d'autres pays on s'en approche.
VII. ASPECTS PRATIQUES
Aspects génétiques
- A transmettre
- C.R. de mutation
- C.R. de caryotype
- C.R. conseil génétique
- Courriers…
- Prélèvements, consentements
Aspects cliniques
- Bilans pré-AMP
- Dosages hormonaux
- Sérologies
- Spermogramme
- Réserve ovarienne
 < 6 ovocytes : refus
 ≥ 8 ovocytes : OK
 Moyenne souhaitée = 12
Evaluation clinique
 Couples fertiles ou infertiles pouvant bénéficier de la FIV (stabilité du couple à prouver)
 Faisabilité de la FIV
- Bilan masculin : spermogramme
- Bilan féminin
 FSH ≤ 10 (femme « jeune »)
 Comptage follicules en début de cycle
 < 6 : refus
 > 8 : OK
 Souhaitable : 12
Indications
 Les meilleures indications
- Couple fertile
- Femme jeune
- Forte probabilité de déséquilibre viable (FISH)
- % d'embryons « sains » élevé à priori
 Maladies récessives (PCR)
 Liées à X avec atteinte masculine exclusivement (PCR)
 Estimation possible sur spermatozoïdes (FISH)
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
Indications moyennes à mauvaises
- Couple infertile (sauf si la FIV / ICSI permet d’y remédier)
 +/- à cause de l’anomalie (translocation, CF…)
 FSH élevée…réserve ovarienne faible…
 Autres raisons…
- Critères de recevabilité discutables  difficultés probables au Centre Pluri-disciplinaire de
Diagnostic Prénatal (CPDPN)
VIII. RESULTATS
Strasbourg s'occupe de beaucoup de maladies, notamment autosomiques dominantes.
Au niveau de la France : Site de l'Agence de Biomédecine.
http://www.agence-biomedecine.fr/annexes/bilan2011/donnees/diag-prenat/03-preimpl/synthese.htm
Total : 109 pathologies monogéniques, 4 pathologies par mutation de l’ADN mitochondrial + anomalies
chromosomiques (translocations, inversions, délétions) + sexage AR
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Grossesses obtenues
 Rang de tentative
- 40 % lors de la première tentative
- 80% dans les 3 premières tentatives
 10 couples avec 2 grossesses DPI
 Importance de l’âge de la patiente
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Conclusion
 DPI : une des possibilités de prise en charge des couples à risque
 Chance de réussite de l'ordre de 25% par tentative
 Elles augmentent si :
- Couple fertile (ou infertilité régularisée par AMP)
- Demande précoce
Importance du conseil génétique : Ce n'est pas une solution de la dernière chance !
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