La cheville

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L'ARTICULATION DE LA CHEVILLE
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INTRODUCTION
Les extrémités inférieures des os de la jambe et du talus s’articulent au niveau de la cheville.
La cheville présente donc à décrire :
- l’articulation talo-crurale, articulation entre le talus et les os de la jambe (cruralis = de la jambe)
- l’articulation tibio-fibulaire inférieure.
La cheville présente les caractéristiques suivantes :
- elle est associée fonctionnellement à l’articulation tibio-fibulaire supérieure et aux articulations du pied.
En d’autres termes, la physiologie de la cheville et de ces articulations ne peut être isolée : le fonctionnement
d’une des ces articulations retentit sur le fonctionnement des autres articulations :
articulation tibio-fibulaire
supérieure
articulation talo-crurale
articulation tibio-fibulaire inférieure
articulation subtalaire
les articulations du pied
- elle ne réalise que des mouvements de flexion-extension
L’articulation subtalaire, située juste en dessous de la cheville, et d’autres articulations du pied permettent
d’orienter le pied dans les 3 directions de l’espace :
- elle doit s’adapter et résister à des contraintes majeures, notamment lors des activités physiques
De nombreux facteurs influent sur les contraintes subies par la cheville :
- la situation de la jambe et de la cuisse
- le degré de flexion de la cheville, la cheville pouvant être en extension (réception au sol ou impulsion) ou en
flexion (réception sur le talon, lors de la marche ou de la course par exemple)
- la position du pied au sol
- la nature du sol
- le port de chaussures, les caractéristiques de la semelle et/ou du talon jouant un rôle particulier.
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Ces contraintes augmentent encore en appui monopodal.
Les moyens de contention de la cheville associés à une bonne proprioception devront donc être efficaces.
- elle joue un rôle essentiel dans la transmission des contraintes à l’ensemble du pied
Située entre un segment vertical (la jambe) et un segment horizontal (le pied), elle joue un rôle de charnière
entre le pied et la jambe.
Ce rôle est associé à un rôle de répartition des forces vers l’avant et vers l’arrière du pied.
C’est une articulation où « les contraintes mécaniques doivent être transmises d’un plan horizontal à un plan
frontal alors que le sujet est en mouvement et que les contraintes varient sans cesse lors de ces mouvements »
(Bonnel) :
Impulsion
Réception
- le talus, de taille réduite, doit supporter des contraintes très importantes; il doit être solidement maintenu
en place entre les deux malléoles :
Images extraites de la vidéo Le pied simplifié
le talus appartenant au pied, on se rappellera en étudiant la cheville que le pied doit être considéré comme
« une structure visco-élastique qui peut instantanément se déformer et se rigidifier afin de s'adapter et de se
fixer l'appui…
… et que … ses articulations peuvent fonctionner selon un axe simple ou des axes multiples (mouvements
ellipsoïdes) en fonction des conditions de charge 1 ».
-
1
(Maestro M.). : « Le pied est une structure visco-élastique qui peut instantanément se déformer et se rigidifier afin de s'adapter et de se fixer
l'appui. Les articulations peuvent fonctionner selon un axe simple ou des axes multiples (mouvements ellipsoïdes) en fonction des conditions de
charge. L'harmonie et le contrôle du mouvement nécessitent une simultanéité relative des déplacements articulaires, permise par
l'interdépendance fonctionnelle des différentes structures anatomiques. Le réglage fin du geste nécessite un contrôle de la vitesse des
déplacements articulaires, quelle que soit la valeur de l'angle articulaire de la cheville dans les limites de sa physiologie ».
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LA CHEVILLE SIMPLIFIEE
Revoir : Le pied simplifié, Le pied, Tibia et fibula et les cours écrits correspondants.
La poulie du talus est fortement pincée entre les deux malléoles, comme si des ressorts plaquaient la fibula
contre le tibia :
Les surfaces articulaires du talus avec le tibia et la fibula constituent une poulie :
Cette poulie ne permet que des mouvements de flexion-extension 2. La cheville ne possède donc qu’un seul
degré de liberté.
L’extension aligne le pied dans l’axe de la jambe. Dans la flexion, la face dorsale du pied se rapproche de la face
antérieure de la jambe :
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la flexion est encore appelée « flexion dorsale » ou « dorsiflexion » et l’extension : « flexion plantaire »
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Cette poulie est plus large en avant.
Par conséquent, l’extrémité inférieure de la fibula s’écarte du tibia en flexion et s’en rapproche en extension :
Ce sont des éléments fibreux et musculaires qui maintiennent solidement le talus serré entre les deux malléoles,
quelle que soit la position de la cheville et quelles que soient les contraintes qu’elle subit.
Les ligaments simplifiés
Un ligament médial et un ligament latéral relie les os de la cheville. L’organisation de leurs faisceaux est
comparable :
- ils sont formés de 3 faisceaux :
. antérieur
. moyen
. postérieur
- leur origine se situe sur la pointe d’une malléole
- les faisceaux antérieur et postérieur se
terminent sur le talus
- le faisceau moyen se termine sur le calcanéus
Leurs noms varient suivant les auteurs :
- ligament collatéral latéral ou ligament latéral
- ligament collatéral médial ou ligament médial ou ligament deltoïdien
(anciens noms : ligament latéral interne et latéral externe).
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Le faisceau moyen du ligament médial est cependant beaucoup plus large : sa terminaison sur la talus est
s’étend sur le naviculaire, d’où sa forme de triangle (ou de delta, d’où son nom : deltoïde) :
LES SURFACES ARTICULAIRES (rappels)
 L’articulation talo-crurale
Revoir : Le pied simplifié, Le pied, Tibia et fibula et les cours écrits correspondants.
La poulie articulaire du talus s’articule avec :
- la face inférieure de l’extrémité inférieure du tibia (les pointillés représentent la crête)
- la face latérale de la malléole médiale
- la face médiale de la malléole latérale :
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 L'articulation tibio-fibulaire inférieure
La face latérale de l'extrémité inférieure du tibia est en forme de gouttière verticale : elle reçoit l'extrémité
inférieure de la fibula. Les surfaces articulaires ne sont pas en contact (flèche). Elles ne sont donc pas
recouvertes de cartilage mais de périoste 3. L’extrémité inférieure de la fibula s’écarte ou se rapproche du
tibia dans les mouvements de flexion-extension de la cheville :
surface articulaire avec le tibia
(pas de cartilage)
cartilage articulaire avec le
talus
gouttière, zone d’insertion du
ligament latéral
Les surfaces articulaires du talus (cf cours écrits )
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tissu osseux très dur qui recouvre la surface de l’os.
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NB : on considére que les surfaces articulaires du talus avec les os de la jambe représentent une poulie mais il
s’agit d’une modélisation schématique 4.
LA LIMITATION DE LA FLEXION ET DE L’EXTENSION
La flexion et l’extension sont limitées par la butée du talus contre l’extrémité inférieure du tibia :
LES MOYENS D'UNION
On décrit moyens d’union suivants:
- le tonus musculaire
- la membrane interosseuse
- la capsule
- les ligaments.
Rappel : les muscles et ces tissus fibreux sont riches en organes proprioceptifs.
Le système fibreux intervenant dans le pincement du talus
Le talus est pincé entre les deux malléoles et subit des contraintes considérables au regard de sa taille. Le
serrage de cette pince est assuré par la tension permanente de la membrane interosseuse et de certains
ligaments. Leur tension augmente lors de la flexion du pied.
Le mécanisme est lié à l’orientation des fibres de la membrane interosseuse et des ligaments :
La membrane interosseuse
Elle s’étend sur toute la hauteur du corps des deux os, du bord latéral du tibia à la crête osseuse de la face
interne (marquée en jaune) de la fibula :
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En réalité, « c’est un cône tronqué … sa morphologie est à l’origine de mouvements associés indispensables à une transmission des contraintes en
mouvement ; ces mouvements sont considérés comme des mouvements automatiques. Une analyse précise des mouvements laisse apparaître un rôle
très important à la fibula qui doit être intégrée dans le comportement mécanique de cet ensemble fonctionnel qui assure la transmission des
contraintes à tout le pied ». (Bonnel, CHU Montpellier).
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Les fibres de la membrane interosseuse sont obliques en bas et en dehors :
- en flexion : la fibula s’écarte du tibia puisque la poulie du talus est plus large en avant
- en extension : la fibula se rapproche du tibia sous l’effet de la tension des fibres :
- lors de la flexion, la fibula :
. s’écarte du tibia (flèche rouge)
. s’élève (flèche bleue).
Le point noir sert de repère :
Les ligaments tibio-fibulaires antérieur et postérieur
Leurs fibres sont proches de l’horizontale (tirets) assurent également la contention des surfaces articulaires :
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Les mouvements de l’extrémité inférieure sont la raison pour laquelle l’articulation tibio-fibulaire supérieure
n’est pas soudée (c’est une articulation synoviale avec cartilages, capsule et synoviale) :
La capsule
Une capsule unique unit les trois os et délimite une cavité articulaire emplie de synovie :
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Les fibres des ligaments se tissent en partie avec celles de la capsule. La capsule présente des replis (flèches) :
Ces replis de plissent et se déplissent lors des mouvements :
Le ligament (collatéral) latéral et le ligament (collatéral) médial ou ligament deltoïdien
Ils s’organisent de manière comparable :
- ils sont formés de 3 faisceaux (antérieur, moyen, postérieur)
- l’origine des trois faisceaux se situe sur la pointe d’une malléole
- leurs faisceaux antérieur et postérieur se terminent sur le talus
- leur faisceau moyen se termine sur le calcanéus.
Vue du ligament latéral :
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Le faisceau moyen du ligament collatéral latéral s’organise comme un éventail avec une large insertion sur le
sustentaculum tali du calcanéum et sur le ligament calcanéo-naviculaire plantaire. Il recouvre le faisceau
antérieur.
Les trois faisceaux forment un triangle - ou un delta - très résistant, très épais. Le ligament est donc encore
appelé ligament deltoïdien.
Le ligament (collatéral) latéral : faisceau antérieur
Le ligament (collatéral) latéral : faisceaux moyen et postérieur
Certains faisceaux se tissent avec la capsule (représentée sur les images) et la renforcent :
Rôle des ligaments latéraux
- leurs faisceaux se tendent alternativement au cours de la flexion-extension et participent donc à la stabilité de
la cheville et à la limitation de ses mouvements
- ils sont riches en éléments proprioceptifs et participent à l’adaptation du tonus musculaire aux variations des
contraintes lors des mouvements de la cheville et du pied.
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Rôles des muscles dans la contention de l’articulation (vidéo Le pied)
La cheville est ceinturée par de nombreux tendons de muscles longs 5 du pied : ils se terminent sur des os situés
en avant du talus sauf le tendon calcanéen du triceps .
Leur tonus varie suivant les contraintes et en particulier le relief du sol.
Cette adaptation du tonus musculaire est assurée par un système propriocepteur très développé. Cette donnée
est de plus en plus prise en compte dans la prévention des accidents, par exemple chez le sportif ou la personne
âgée :
Images extraites de la vidéo Le pied
Un muscle, le long fléchisseur du 1er orteil (flèche, jaune), joue un rôle prépondérant dans le serrage de la pince
malléolaire.
Ses insertions sont situées en dehors sur la fibula : il est oblique en bas et en dedans et plaque donc
efficacement la fibula du tibia quand il est contracté, serrant ainsi fortement le talus.
Eléments de traumatologie
Le traumatisme le plus fréquent est l’entorse
du faisceau antérieur du ligament latéral (90%).
Une douleur au niveau du bord antérieur
de la malléole latérale traduit une lésion
de ce faisceau.
Le faisceau moyen est également lésé
lorsque la supination du pied est importante :
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Muscle long : muscle agissant sur le pied mais dont le corps musculaire se situe dans la jambe. Muscle court : muscle dont le corps
musculaire se situe dans le pied.
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Ces lésions mettent en évidence le rôle des faisceaux dans la limitation et le contrôle des mouvements de la
cheville.
Les lésions du ligament collatéral médial sont rares en raison de sa solidité et de la possibilité de limiter les
risques par une flexion du genou.
Le tonus des muscles pronateurs et supinateurs (ex : jambier postérieur) et une bonne proprioception
permettent de prévenir les traumatismes de la cheville.
- exemple : contraction du long fibulaire, muscle pronateur :
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