master 1 economie - fonds pour la recherche en ethique economique

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
------------------------------------
REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE
Union-Discipline-Travail
UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA
---------------------------------------U.R.F : Sciences Economiques et Développement
----------------------------
ANNEE ACADEMIQUE
2013-2014
-----------------------Département économique
MASTER 1 ECONOMIE
ANIMATEUR
Dr KOUADIO NEE ODOUNFA ALICE,
ENSEIGNANT CHERCHEUR, UFR Sciences Economiques
Email : [email protected]
Etudiant : Kouassi Yao Richmond
N° CE : CI0307003562
1
CAS 1 :
THEME : LES CONSIDERATIONS ETHIQUES AUTOUR DE L’EXCISION COMME UNE PRATIQUE
CULTURELLE
Introduction
Les mutilations génitales féminines et l’excision (MGF/E), existent en Côte d’Ivoire. Elles
constituent aujourd’hui encore, une préoccupation majeure inscrite au cœur de la
problématique de la santé reproductive. En dépit des multiples moyens de pression utilisés
pour la faire disparaître, cette pratique tient toujours bon. Comment expliquer et
comprendre ce phénomène de résistance sociologique ?
En guise de réponse à cette interrogation soulevée, notre réflexion reste guidée par une
hypothèse précise : si le rituel de l’excision résiste au temps et aux pressions de toute nature
encore aujourd’hui, c’est parce que la dimension psychologique, sous-tendue par l’acte
opératoire, a été pour la plupart, prise pour principale cible, dans la quête de solution au
problème. Or, cette pratique sociale n’est pas que psychologique. Elle renferme entre autres
dimensions, le spirituel, l’économique, le religieux, l’art, l’esthétique, et la connaissance. Elle
constitue un pilier fondamental des lois de fonctionnement des communautés, en tant
qu’institution sociale. En effet, un problème mal posé ne peut aboutir qu’à une solution
erronée. Ainsi pour le besoin de l’analyse, il apparaît nécessaire de situer le cas de la Côte
d’Ivoire sur le sujet, en particulier celui de la région de Bouaké, présenter la situation à
problème et ses implications et enfin esquisser une approche de résolution de cette
question.
La réalité des faits
En tant qu’une réalité sociale, les mutilations génitales féminines et l’excision sont définies
par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 1997) comme « toutes les interventions
aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux et externes de la femme,
ou toute autre mutilation des organes génitaux féminins qui sont pratiqués pour des raisons
culturelles ou autres, et non à des fins thérapeutiques ».
Les formes de l’excision
Le fait de l’excision présente différentes formes :
- type I : excision du prépuce avec ou sans excision de la totalité ou d’une partie du clitoris ;
- type II : excision du clitoris avec excision partielle ou totale des petites lèvres ;
- type III : excision de la totalité ou d’une partie de l’appareil génital externe et suture
/rétrécissement de l’ouverture vaginale (infibulation) ;
- type IV : diverses pratiques non classées telles que la ponction, le percement ou l’incision
du clitoris et/ou des lèvres, la cautérisation par brûlure du clitoris et des tissus environnants,
la scarification des tissus qui entourent l’orifice vaginal ou l’incision du vagin ; l’introduction
de substances ou d’herbes corrosives dans le vagin pour provoquer un saignement ou pour
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le resserrer, et toute autre pratique entrant dans la définition des mutilations sexuelles
féminines citées plus haut ».
Sur le continent africain, la Côte d’Ivoire compte parmi les vingt-huit pays qui pratiquent le
rituel de l’excision. Qu’en est-il de la situation dans le pays en particulier dans la région de
Bouaké ?
La géographie de l’excision en Côte d’Ivoire
Selon l’enquête démographique et de santé (1994), le taux de prévalence de l’excision en
Côte d’Ivoire s’élève à 43% en 1994. Selon le nouveau rapport de l’UNICEF élaboré en 2011,
la prévalence des mutilations génitales féminines et de l’excision (MGF/E) est de 36% en
Côte- D’ivoire. Ce rapport s’appuie sur les données de plus de soixante-dix enquêtes
représentatives de la situation nationale menées sur une période de 20 ans. Cette donnée
statistique est répartie entre les quatre groupes ethnoculturels qui couvrent l’ensemble du
territoire : Akan, Gur, Krou et Mandé.
Le groupe Akan installé au Sud-est, au Centre et au Centre-est, regroupe les Abouré, Abbey,
Akyé, Agni, Baoulé, Ebrié, Abron, etc.
A l’intérieur de ce grand ensemble, seulement trois sous-groupes Baoulé pratiquent
l’excision. Ce sont les Gblo, Goly et Satiklan. Ils sont localisés dans les régions de Diabo,
Bodokro et Botro, au centre de la Côte d’Ivoire.
En termes d’ampleur de la situation, l’enquête démographique et de santé de 1998 précise
que « les femmes qui sont peu fréquemment excisées sont les femmes des groupes
ethniques peu islamisés comme les Akan (2%) ». Cet état des lieux établit une répartition de
proportion entre les groupes ethnoculturels vivant en Côte d’Ivoire. Néanmoins, nous
retenons pour l’essentiel que le phénomène de l’excision apparaît comme une réalité sociale
existant dans les quatre ensembles ethnoculturels constituant la société ivoirienne. Qu’en
est-il de son impact ?
La problématique de l’excision
Il n’existe en Côte d’Ivoire, aucune étude exhaustive sur l’impact de l’excision. Mais, les
problèmes de santé engendrés par cette pratique sont bien connus.
Les problèmes de santé engendrés par l’excision
Les problèmes de santé liés à l’excision sont les conséquences médicales et psychologiques
qui en découlent. Au chapitre de ces conséquences médicales, il est d’abord fait mention des
complications immédiates. L’OMS (1996) souligne dans cette rubrique que l’hémorragie est
un résultat immédiat fréquent et presque inévitable. Lors de l’ablation du clitoris, l’artère
clitoridienne, dont la pression est élevée, est sectionnée. Une hémorragie peut se produire
après la première semaine lorsque la croûte formée sur la plaie au niveau de l’artère se
détache, généralement en raison d’une infection. L’ablation des petites et/ou des grandes
lèvres endommage aussi les artères et les veines. Les saignements importants peuvent
entrainer un état de choc, ou un décès soudain en cas d’hémorragie massive. Des pertes de
sang importantes peuvent entrainer une anémie chronique. A long terme, des complications
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médicales sont également prévisibles d’après la même source. Il est à ce niveau, noté que les
problèmes de santé liés à la grossesse et à l’accouchement sont fréquents chez les femmes
qui ont subi des mutilations sexuelles. En cas de fausse couche, le fœtus peut être bloqué
dans l’utérus ou la filière génitale. Le tissu cicatriciel induré peut empêcher la dilatation de la
filière génitale et provoquer une dystocie. L’épuisement dû à un travail prolongé peut
entrainer une inertie utérine. Les complications du travail et ses conséquences peuvent être
mortelles aussi bien pour la mère que pour l’enfant. La mère peut souffrir de déchirures et
de fistules ainsi que d’hémorragies importantes. L’enfant peut subir des lésions cérébrales
néonatales ou mourir asphyxié. Le risque de transmission du VIH peut être accru chez les
femmes qui ont subi des mutilations sexuelles. Le VIH peut également être transmis
lorsqu’on intervient sur plusieurs fillettes lors des séances d’initiation collective, en utilisant
les mêmes instruments sans les stériliser. Au chapitre des conséquences psychosexuelles,
l’OMS (1996) indique que presque tous les types de mutilations sexuelles comportent
l’ablation partielle ou totale du clitoris, qui est un organe sexuel important de la femme. Cet
organe équivaut pour son anatomie et sa physiologie, à l’organe masculin, le pénis. Les
rapports douloureux et la sensibilité sexuelle réduite après une clitoridectomie et le
rétrécissement de l’orifice vaginal peuvent entrainer un dysfonctionnement sexuel chez les
deux partenaires. Au plan psychologique, les mutilations sexuelles peuvent laisser des
séquelles durables dans la vie et dans l’esprit des femmes qui les ont subies. Les
complications psychologiques de ces mutilations peuvent être profondément enfouies dans
le subconscient de la fillette et déclencher l’apparition de troubles du comportement. Une
autre conséquence grave est la perte de confiance dans les êtres aimés. A plus long terme,
les femmes concernées peuvent éprouver un sentiment de frustration et d’anxiété, être
déprimées, frigides, avoir des conflits conjugaux, des troubles de conversions, voire des
psychoses. Beaucoup de femmes traumatisées par la mutilation, n’ont pas la possibilité
d’exprimer leurs sentiments et leur peur et souffrent en silence. L’organisation mondiale de
la santé ajoute que les recherches pour déterminer scientifiquement l’étendue des
conséquences psychologiques et sociales des mutilations sexuelles féminines et leurs effets
sur le développement de l’enfant sont malheureusement insuffisantes à ce jour. Pour
l’heure, il importe de savoir quelles implications nous pouvons noter au regard de
l’ensemble de ces risques potentiels ou réels exposés. Cette question essentielle nous
conduit à explorer l’univers des perceptions et attitudes liées à l’excision.
La stigmatisation associée à l’excision
L’examen des données de presse nous a conduites à une image très négative de l’excision.
Dans cette perception sombre, les caractéristiques significatives récurrentes observées sont
apparues sous les thèmes de la résistance, de la violence et du crime. Le phénomène de
l’excision apparaît comme une institution sociale à caractère violent, dégradant, humiliant et
criminel.
La loi pénale contre l’excision
Une loi pénale contre l’excision a été adoptée dans plusieurs pays développés, notamment en
Suède (1982), en Suisse (1983), en Angleterre (1985) aux pays bas (1993), en Australie
(1996), (JAE 1997).
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En Côte d’Ivoire, une disposition est mise en place d’après la loi n°98-787 du 23/12/98 qui
précise : « est punie d’un emprisonnement d’un à trois ans et d’une amende de 360 000 à 1
000 000 de francs CFA, toute personne se livrant à la pratique de l’excision. Cette peine est
doublée s’il s’agit d’une personne du Corps médical ».
Les arguments de faits et de valeur mis en jeu dans le débat
L’approche médicale implicitement favorable à l’existence de l’excision, suggère la pratique
de celle-ci en milieu hospitalier, afin de minimiser les risques de complications. Parmi les
pays alignés sur cette alternative, figure l’Egypte au premier plan. Plusieurs organisations
internationales affichent sans ambages, une opposition à cette approche. « L’OMS étant
attachée à faire progresser la santé et à protéger la vie des femmes et des enfants, y compris
leur santé reproductive et psychologique, elle continue de s’opposer sans ambiguïté à la
médicalisation des mutilations sexuelles, déclarant qu’aucune forme de mutilation sexuelle
féminine ne doit être pratiquée par des professionnels de la santé dans quelque cadre que
ce soit, en milieu hospitalier comme dans d’autres établissements de santé »(OMS 1996).
Cette farouche opposition de l’OMS et de bien d’autres institutions comme le comité
interafricain de l’ordre des médecins, est une raison qui contraint la plupart des Etats à la
perspective judiciaire. Pour ce qui est de l’approche judiciaire, en Côte d’Ivoire, une
disposition est mise en place d’après la loi n°98-787 du 23/12/98. A travers cette loi pénale,
la position de l’Etat de Côte d’Ivoire se trouve être clarifiée. Cela signifie que l’Etat ivoirien
s’oppose à la pratique de l’excision. Ces valeurs mises en opposition sont ce qui constituera
l’enjeu éthique de notre dilemme. Nous ne pouvons pas encore tirer une conclusion
définitive sur le sujet bien que le discernement des faits et les valeurs exposées puissent
nous aider à situer notre point de vue. Les fondements, utilitariste, humaniste et historicoéthique appliqués à ce dilemme pourront nous aider à encore plus éclaircir la situation.
Le fondement utilitariste
La morale utilitariste est fondée sur l’idée de maximisation du bien. Si dans la société une
action nuit à moins de personnes qu’elle ne profite à d’autres, si ces derniers sont donc plus
nombreux, alors l’action est considérée comme éthiquement bonne au sein d’une société
démocratique donnée. L’excision se pratique dans les communautés où la majorité des
membres est favorable à cette pratique. Ainsi dans ces communautés on favorise le bonheur
du plus grand nombre au détriment de ceux qui subissent l’excision. Les utilitaristes seraient
donc favorables à l’excision.
Le fondement humaniste
L’humaniste agit de la meilleure manière possible. Il agit en fonction de l’autre, de sa
faiblesse qui transparaît dans son visage. Il faut considérer les valeurs humaines et non
bafouer celles d’autrui donc celle de la femme. Pour des questions du genre et d’égalité il
serait désagréable de faire subir ces mutilations génitales au genre féminin sous prétexte
d’une insertion socio-culturelle totale. Cette marginalisation du genre féminin va au-delà de
l’excision. Dans certaines communautés les femmes n’ont pas le droit d’aller à l’école ni de
prendre la parole. Il serait tant de réhabiliter la femme en la considérant comme l’égale de
l’homme. Les humanistes s’opposent donc à l’excision.
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Le fondement historico-éthique
En tant que telle, l’excision fait partie du patrimoine culturel des peuples. A l’image de la
biodiversité qui, dans l’état actuel des choses, pose le problème de la quête des moyens
efficients en vue de la sauvegarde et de la protection des espèces naturelles menacées, la
question de la sauvegarde des patrimoines culturels s’impose à son tour. L’excision en tant
qu’un élément du patrimoine culturel immatériel, mérite d’être protégée pour être connu
par la postérité. En effet, la suppression volontaire de cette institution soulève la question
d’ordre éthique. « Un peuple sans histoire, est un peuple sans âme» dit-on. Nul n’a donc le
droit d’effacer l’histoire. C’est dans cette même veine que l’UNESCO(2003) précise : « ce
patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en
permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction
avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité,
contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine».
De cette manière, en lieu et place des attitudes ethnocentristes, suggérant le complexe
d’infériorité, il apparaît plutôt judicieux, au nom de la diversité culturelle et de la convention
de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, de valoriser et procéder à la
promotion de l’excision.
Notre point de vue
La réhabilitation de l’excision parait pour nous, l’hypothèse pertinente pour faire disparaître
les conséquences médicales et psychologiques graves de cette institution. Cette prise de
position commande au préalable, un éclairage conceptuel. Autrement dit, que signifie dans
le contexte précis ‘’réhabiliter’’? Comment réhabiliter ? Et pourquoi cette réhabilitation ?
Réhabiliter prend ici le sens de revaloriser, de légitimer et de légaliser. Il s’agit de faire
allégeance à l’excision dans un cadre institutionnel officiel, sans un quelconque écoulement
de sang. Cela veut dire de façon formelle, que la réhabilitation s’oppose radicalement à
l’acte opératoire. Cette composante spécifique est susceptible de trouver un substitut
symbolique à travers l’offrande d’un poulet, d’une chèvre ou de tout autre chose dont la
nature est à déterminer par les instances coutumières représentatives des communautés
concernées. Ceci ne signifie nullement, la désacralisation du rituel. Le principe consiste à
trouver un substitut symbolique à la blessure et à l’écoulement du sang humain. Cette
démarche de substitution ne règle guère toute la question de la réhabilitation. Les acteurs
sociaux impliqués dans le déroulement du rituel doivent être pris également en compte. Il
s’agit de procéder au renforcement des capacités de ceux-ci et préserver leurs traditionnels
avantages sociaux matériels et immatériels qui s’y rattachent au sein de leurs communautés
respectives.
Conclusion
Le phénomène de l’excision apparaît comme une réalité socioculturelle présente dans aires
de la Cote d’Ivoire. A partir de l’examen des expériences, il ressort que cette institution
sociale, aux étapes diverses dans son déroulement, affiche une divergence de dimensions.
Ces dernières sont d’ordre économique, religieux, psychologique, spirituel, et culturel. Etant
entendu les vives émotions suscitées par la séquence relative à l’acte opératoire, la
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dimension psychologique a pris le pas sur les autres. Il en découle une image négativiste très
forte. Ainsi sont nés les amalgames et confusions entre l’institution sociale aux multiples
vertus et l’acte opératoire en tant qu’une phase isolée. En dépit des pressions médiatiques
récurrentes et des menaces pénales mises en branle, le phénomène social résiste. Au plan
socio-anthropologique, il importe de faire remarquer que, les solutions idéologiques conçues
sur des bases ethnocentristes, ne sauraient triompher des lois de fonctionnement
historiques d’une société humaine. Les titres des journaux sont loin d’arrêter le cours de
l’histoire d’un peuple. Cette constatation demeure le fondement justificatif de la thèse de la
réhabilitation et de la promotion de cette institution. Pour ce faire, cette thèse propose de
substituer l’acte opératoire par un rituel symbolique admis par les communautés
respectives. De cette manière, l’on passera de la stigmatisation à la réhabilitation et de la
réhabilitation à la célébration sans le couteau.
Bibliographie
COLIN R. : La communication sociale et la participation au développement entre tradition et
modernité. UNESCO, Division de l’étude au développement. Paris, 1981.
FAE Z. H.: L’excision chez les Wè de Côte d’Ivoire : cas de la sous-préfecture de Guezon dans
le Département de Duekoué. Mémoire du diplôme d’études supérieures spécialisées en
soins infirmiers, Institut National de Formation des Agents de Santé, Abidjan, 2009.
OMS : Mutilations sexuelles féminines : dossier d’information, Genève, 1996.
OMS : Déclaration commune OMS/ UNICEF/FNUAP. Genève, 1997.
OULAI J.C.: L’excision en question : le cas des Dan de Logoualé (Côte d’Ivoire). Thèse unique
de doctorat en sciences du langage et de la communication. Université de Bouaké, Côte
d’Ivoire, 2008.
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CAS 2 : développement de l’aquaculture au Canada et vision du monde
(extrait du texte copié de www.http://vertigo.revues.org auteurs Louis-Etienne Pigeon et
Lyne Létourneau.
QUESTIONS : Relevez et commentez les problèmes que soulève ce texte du point de vue de
l’éthique en économie. Faire ressortir ensuite les théories morales de l’utilitarisme et de
l’humanisme et elles seront appliquées au débat. Finalement, donner votre point de vue
face à cette question.
Relevons et commentons les problèmes que soulève ce texte du point de vue de l’éthique
en économie.
Problème 1 : L’aquaculture au Canada a récemment pris une importance considérable.
Economiquement, elle peut potentiellement combler un vide laissé par la baisse des stocks
naturels de poissons. Socialement, elle a provoqué des conflits importants entre les
promoteurs et d’autres groupes d’intérêts.
Commentaire 1 : A travers ce texte on comprend que l’aquaculture est un fait économique
récent. Cela signifie que l’économie du pays ne prenait pas en compte les ressources
halieutiques. Mais aujourd’hui le besoin de <<combler un vide laissé par la baisse des stocks
naturels de poissons>> suppose que ces ressources ont été abusivement exploitées d’ où la
nécessité d’un développement des mécanismes artificiels de production du poisson. Cette
mise en place pose des problèmes d’ordre économique et social. En effet la création de ces
parcs aquacoles vise à combler un déficit sans tenir compte de l’aspect culturel des
populations. Ce qui importe dans la mise en œuvre de l’aquaculture c’est de combler les
besoins alimentaires que le stock naturel de saumon sauvage n’arrive plus à couvrir.
Problème 2 : Pour les populations autochtones la pêche et les ressources de la mer auront
toujours constitué un objet de considération morale et juridique. Pour ces populations, le
saumon participe directement de l’identité culturelle des populations.
Commentaire 2 : Pour les populations autochtones la pêche et les ressources de la mer en
particulier le saumon sont inclus dans leur culture. A tel enseigne que la société pourrait voir
d’un mauvais œil celui qui ne prendrait pas cet aspect en compte d’autres allant même
jusqu’à bannir certains membres pour cela. Le saumon peut être célébré à l’occasion de
certaines cérémonies et la culture est transmise de génération en génération. Pour le
respect des aînés il est préférable de préserver l’héritage qu’ils nous ont légué.
Problème 3 : Chez les populations autochtones du pacifique, le saumon possède une
existence empreinte de sensibilité et sa présence, au sens qualitatif, porte une double valeur
symbolique et économique. Et le bien-être de la communauté dépend de celui du saumon
sauvage et vis-versa.
Commentaire 3 : Chez ces populations le saumon est un être vivant qu’il faut considérer du
simple fait de sa présence. Sa présence valorise ce qu’il représente comme symbole, un
emblème par exemple. Le saumon est un bon signe pour la bonne marche des affaires et il
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porte chance en affaires. Ici le saumon est considéré comme divin et est même vénéré car
en le traitant bien il implorerait les dieux pour ces peuples afin qu’ils vivent heureux.
Problème 4 : Chez les industriels de l’aquaculture, dont l’argumentation se décline en termes
économiques et scientifiques, le saumon d’élevage comme tous les animaux d’élevage et de
laboratoire est d’abord un « produit » économique ou un « artefact ». La présence de ce
saumon émerge uniquement en termes quantitatifs.
Commentaire 4 : Les industriels voient le saumon comme un produit économique comme les
autres qui peut résulter d’une production par l’homme. Aussi il faut recourir au progrès
technologique pour en améliorer la qualité de la production. Ce qui pousse les industriels à
pousser la technologie au-delà de l’entendement humain. Le but étant d’en exploiter la
production tout en minimisant les pertes et en maximisant les profits. De ce fait plus la
production est élevée si on écarte l’hypothèse de toute concurrence, le profit est élevé. Pour
les industriels l’accent sera mis sur l’aspect quantitatif.
Problème 5 : la mise en œuvre des technologies de la transgénèse suscite des oppositions
concernant le rôle de l’être humain dans le monde et sa responsabilité face à la nature.
Commentaire 5 : Les manipulations génétiques faites par l’homme sont tellement poussées
si bien qu’on peut dire que l’homme a tendance à défier Dieu. L’homme en manipulant les
êtres vivants ou la nature n’a pas pour habitude de cerner la totalité des conséquences qui
pourrait en résulter. Aujourd’hui le monde est sujet à des catastrophes naturelles. Est-ce le
résultat des manipulations scientifiques ou est-ce le cours normal des choses. Le progrès
scientifique et son application abusive y sont sans doute pour quelque chose. Nous croyons
bien que le PNUD suite aux travaux de l’économiste Amartya Sen, prix nobel d’économie en
1998 a tiré la sonnette d’alarme en introduisant la notion de développement durable.
Faisons ressortir les théories morales de l’utilitarisme et de l’humanisme et appliquons les
au débat.
La théorie morale de l’utilitarisme
La valeur fondamentale d’un utilitariste est l’utile, il croit que la finalité d’un être humain est
de rechercher le plus de plaisir possible, au détriment de la douleur. Il va donc d’abord et
avant tout évaluer les conséquences d’une action : va-t-elle lui rapporter, à lui et au plus
grand nombre de gens, à long terme, du bonheur ?
Devant un tel raisonnement, on peut dire que l’utilitariste n’a aucun principe, aucune
morale, aucune loi qui s’applique a priori pour déterminer si un acte est bien ou mal. Si l’acte
rapporte du bonheur, alors il est bien, s’il a pour conséquences d’amener de la douleur, c’est
qu’il est mal. Penser la relation entre la communauté humaine et son environnement selon
des principes utilitaristes construit une séparation ontologique de la communauté humaine
et de son environnement. On considérera donc le saumon et son traitement dans les termes
de l’éthique utilitariste anthropocentrée, c’est-à-dire que les critères d’évaluation éthiques
sont d'abord considérés du point de vue de l’être humain : le saumon d’élevage doit d’abord
être utile pour nous, les humains. Pour les industriels, on parlera du rendement de la
croissance et de la production économiques, toujours en référence aux besoins de l’homme.
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Nous pouvons conclure que les utilitaristes seraient favorables au développement de
l’aquaculture au Canada.
Ceci étant dit, il n’en reste pas moins que l’éthique utilitariste est capable de prendre en
compte les besoins du saumon dans une certaine mesure. Les travaux du philosophe
australien Peter Singer témoignent de cette possibilité. Singer propose en effet d’accorder
une égale considération morale aux intérêts similaires de tous les êtres vivants ayant la
capacité de ressentir la douleur (Singer, 1997). Il en résulte une obligation minimale de se
soucier de leur bien-être. Sur le plan de la pratique aquacole industrielle, cette voie pourrait
toutefois s’avérer impraticable si le bien-être des saumons d’élevage ne peut être garanti.
La théorie morale de l’humanisme
La doctrine humaniste est fondée sur des principes. On évalue la moralité de l’action à partir
de principes et non plus à partir de ses conséquences. La personne humaine est la valeur
fondamentale, on ne doit jamais traiter une autre personne comme un moyen mais bien
comme une fin. La personne humaine à une valeur, elle a une vie intérieure : elle a une
raison, elle est consciente de qui elle est et elle peut exercer sa liberté de choisir devant
différentes situations. L’humanisme croit que la finalité de l’être humain est de se réaliser
pleinement sur tous les plans possibles : intellectuel, physiologique, psychologique,
biologique, sexuel, rationnel, etc.
Penser la relation entre la communauté humaine et son environnement comme le pensent
certains autochtones, comme une continuité qui impose un respect analogue au devoir
moral, tel que nous nous l’imposons entre nous, les humains. Pensée de cette manière non
dualiste, même la technique pré-moderne qui est à la base de l’aquaculture, soit l’action de
mettre en cage les saumons pour en tirer un profit toujours plus élevé et en contrôler la
reproduction, s’apparente à la mise sous tutelle politique des peuples autochtones par le
biais du système des réserves. Pour la Nation Ahousat, entre autres, cette lecture politique
de la pratique de l’aquaculture déborde du champ de l’analogie pour décrire, de leur point
de vue, une atteinte réelle aux droits des membres de leur communauté vivante.
Notre point de vue
Les craintes que suscite le développement de l’aquaculture au Canada, et notamment
l’utilisation des saumons transgéniques, relève de préoccupations liées à la santé de
l’environnement et à sa qualité ainsi qu’au respect des normes culturelles. Penser une
technique plus en harmonie avec l’environnement est possible, même si son développement
peut être plus long. De même le faire en prenant en compte les aspects culturels qui y sont
liés parait être une évidence. Ainsi au sein du processus de développement de ces
techniques chaque partie pourrait y trouver pour son compte et l’harmonie entre les parties
pourrait régner. Nous militerons donc pour des techniques transgéniques plus respectueuses
de l’environnement et des valeurs socio-culturelles.
CAS 3 : Après lecture de chaque scénario, cochons la réponse qui nous convient et
justifions.
Scenario 1 : (la bonne foi du vendeur)
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Nous sommes dans le cas de la bonne foi du vendeur. Vous avez vendu une photocopieuse à
un de vos clients. Vous vous apercevez que vous lui avez donné des informations inexactes
concernant cette machine, en particulier une option qui était nécessaire au client comme
l’agrafage automatique des feuilles automatique des feuilles n’est plus disponible sur cette
nouvelle machine. Le contrat a déjà été signé par les différents interlocuteurs et vient d’être
facturé.
Définition de la bonne foi
Etre de bonne foi signifie être sincère, être franc.
Dans le premier cas (réponse a) le vendeur ne faisant rien et se disant qu’il règlera le
problème le moment venu a un mauvais comportement du point de vue éthique. Supposons
que votre client ne s’aperçoive pas de l’option manquante il ne vous ramènera pas la
machine. Cela ne voudrait pas pour autant dire que vous ayez fait preuve de bonne foi
puisque vous savez pertinemment que l’une des options est manquante.
Dans le troisième cas (réponse c) le vendeur en parle à son chef des ventes et suit les
directives qu’il lui donne. La bonne foi n’incombe plus au vendeur mais au chef des ventes. Si
le chef est malhonnête cela rejaillira sur le vendeur qui sera traité de malhonnête aussi
même si le vendeur a un bon comportement du point de vue éthique. A cause de la
dépendance de la bonne foi du vendeur de celle du patron cette réponse est rejetée vu
l’incertitude qui pèse sur la bonne foi du chef des ventes.
Dans le deuxième cas (réponse b) vous rappelez votre client en lui signalant ce problème et
vous prenez rendez-vous pour en discuter. Ce comportement est bon du point de vue de
l’éthique. Puisque c’est vous qui informez votre client de l’option qui fait défaut avant qu’il
ne s’en rende compte. Ensemble vous en discuterez et vous trouverez un accord. La réponse
b sera choisie.
Scénario 2 : (le respect de l’entreprise)
Définition du respect et l’entreprise
Le respect c’est la déférence que l’on a pour quelqu’un, pour quelque chose.
L’entreprise c’est une intention ou dessein formé qu’on met à exécution.
Nous sommes dans le cas du respect de l’entreprise. La question est de savoir comment
concilier le respect de l’entreprise par le vendeur et l’intérêt de l’acheteur. Etant donné que
la négociation a été longue et difficile cela implique que des sacrifices ont pu être consentis
aussi bien du côté du vendeur que de l’acheteur ou des deux à la fois. Dans le premier
(réponse a) cas, s’il argumente en expliquant que c’est dans l’intérêt de son client, cela
poserait un problème éthique dans la mesure où il aura voilé son intérêt propre et aura usé
de ruse pour atteindre son objectif. Dans le deuxième cas (réponse b) cas s’il choisit de ne
rien dire en attendant de voir ce qui va se passer il aura fait preuve de mauvaise foi et de
non-respect pour son entreprise car le respect de la hiérarchie en entreprise passe avant les
intérêts propres. Nous choisissons le troisième cas (réponse c). En expliquant les faits à votre
chef des ventes tout en sachant que le dossier pourra être refusé et que vous perdrez tous
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les avantages cela voudrait dire que le respect de l’entreprise qui est notre point focal ici est
observé. En plus de cela on constate que le chef peut opérer un choix en votre faveur ou en
votre défaveur. Ce qui suppose qu’il a connaissance des faits réels. Ce que prône l’éthique en
économie.
CAS 4 : Situation où des avantages personnels sont accordés dans un contexte d’abus de
fonction d’un cadre d’entreprise eu égard à l’éthique et aux règles de droit pertinentes.
La définition d’un cadeau
Un cadeau est un présent que l’on offre à quelqu’un sans rien attendre en retour, dans
l’intention de le surprendre ou de lui être agréable.
Disons quand est ce qu’un cadeau peut-il être acceptable ou inacceptable
En soi un cadeau est neutre, c’est-à-dire qu’il ne vise pas un but précis. Ce but est fixé par le
donateur et est fonction de son intention. Chercher à savoir si un cadeau est acceptable ou
non signifie que l’intention peut-être bonne ou mauvaise. Un cadeau offert avec une bonne
intention signifie que le donateur pose son action par gratitude et par reconnaissance ou
encore par simple amitié. Les mobiles de son action ne sont pas fondés sur des intérêts
personnels mais sur des valeurs. Dans ce cas le cadeau est acceptable.
A l’opposé un cadeau offert avec une mauvaise intention ou visant un intérêt personnel est
inacceptable parce qu’il est fondé sur de mauvais motifs.
Il s’agit d’une tentative de corruption si :
En offrant son cadeau le donateur désireux d’entretenir de bonnes relations avec le recevant
peut viser l’achat de la conscience de ce dernier. La récurrence de ses cadeaux peut ouvrir la
voie et faire qu’il reçoive de l’acheteur ce dont il n’a pas droit. Dans ce genre de cas il s’agit
d’une tentative de corruption.
Commentons cette situation du point de vue éthique :
Les relations entre les acteurs économiques doivent être bien entretenues pour le bon
fonctionnement des échanges. Ce qui explique les marques de reconnaissance de ce
donateur vis-à-vis du recevant. Ces marques sont utiles parce qu’elles permettront aux deux
parties de mieux se connaître et de sympathiser.A travers ces gestes l’intention du donateur
peut être de renforcer les liens amicaux et le partenariat. Mais le problème éthique que
pose ce genre d’actions réside dans la mauvaise intention et dans la mauvaise foi de celui qui
fait le cadeau. A travers son action, le donateur veut pousser l’autre à avoir un
comportement dépourvu d’éthique. C’est dans cette perspective que l’on parle de
corrupteur et de corrompu.
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