Le Jardin
Emmanuel Lopez
un jardin à l’image de l’île
Sur moins d’un hectare, on retrouve côte à côte des
végétaux typiques du bassin méditerranéen, des
végétaux naturalisés de plus ou moins longue date et
des spécimens curieux de flore exotique souvent uti-
lisés dans les jardins d’agrément.
Illustrations : C. Sinsolliez, E. Darvez-Bornoz, B. Deffrennes
Texte : D. Quintard, V. Cavalière, N. Crouzet, P. et C. Boesch,
Ch. Gérardin
1 - Cyprès de Provence - Cupressus sempervirens.
Famille des Cupressaceae.
Originaire de l’est du bassin méditerranéen et du Proche-Orient.
Conifère à grande longévité, monoïque* et thermophile*. Son
feuillage vert foncé est persistant. Les fleurs sont à l’extrémité des
rameaux et les fruits sont globulaires, de couleur brun verdâtre.
Très rustique, il pousse sur tous les types de sols et tolère des
températures très basse jusqu’à -20°C. Son excellente résistance au
vent, à la sécheresse et aux embruns font qu’il est très souvent
utilisé en haie pour contrer les effets du mistral.
* monoïque : organes mâles et femelles sur la même plante
* thermophile : qui aime la chaleur
2 - Lauriers : Trois espèces à découvrir, qui appartiennent
à des familles différentes :
2a - Laurier-rose - Nerium oleander. Famille des Apocynacées.
A l’état sauvage, il pousse sur sols caillouteux, au bord des cours
d’eau temporaires. On le retrouve dans tout le bassin
méditerranéen. Ses feuilles sont longues, étroites et coriaces et ses
fleurs à 5 lobes de couleur rose vif. Sa robustesse et sa floraison
abondante et longue, de mai à août, en ont fait une plante de choix
pour les horticulteurs. Il en existe près de 160 variétés cultivées
aux couleurs très variées. Attention : toutes les parties de la plante
sont très toxiques.
2b - Laurier Sauce ou Laurier Noble - Laurus nobilis. Famille des
Lauracées.
Il est originaire du pourtour de la Méditerranée. Arbuste à feuilles
persistantes souvent utilisées en préparation culinaire. Les pieds
femelles vont donner des fruits, petites baies noires non
comestibles et même toxiques à haute dose.
2c - Laurier tin - Viburnum tinus.
Famille des Caprifoliacées.
Fréquent dans l’ouest méditerranéen, il se rencontre dans les forêts
à feuillage persistant.
3 - Olivier - Olea europa.
Famille des Oléacées.
Arbre cultivé sur tout le pourtour du bassin méditerranéen connu
pour son exceptionnel longévité : multiséculaire, voire
multimillénaire. Il pousse sur les sols pierreux et craint le froid. Ses
fleurs sont disposées en grappes à la naissance des feuilles. La
floraison a lieu en mai-juin. Ses fruits, les olives, vertes en
septembre arrivent à maturité en novembre et deviennent noires.
Ses feuilles sont persistantes, dures, petites, allongées, gris-vert et
ont des propriétés hypoglycémiantes.*
* hypoglycémiante : qui fait baisser le taux de glucose dans le sang
4 - Figuier - Ficus carica.
Famille des Moracées.
Espèce circumméditerranéenne, il se développe spontanément
dans les endroits humides en climat chaud. Ses grandes feuilles
caduques sont profondément lobées, ses fleurs, invisibles, sont
enfermées dans le futur fruit en forme de poire verdâtre ou brun
violet, qui est comestible et savoureux. Il en existe de nombreuses
variétés cultivées, dont environ 200 sont conservées dans les
collections du Conservatoire Botanique. En France, le
département du Var est le premier producteur et exportateur de
figues, notamment dans la région de Solliès-Pont, capitale de la
figue.
Ce jardin fait partie du dernier programme immobilier conduit par
la SEFRICIME sur l’île de Porquerolles. En 2004, il a été remis en
dotation au Parc national ainsi que la Maison du Parc.
Il prolonge l’histoire de celui qui avait été implanté au même
endroit par M. Fournier, à l’époque où il était propriétaire de l’île.
Des étiquettes, portant le nom des plantes, vous aideront à identi-
fier les espèces tout au long de votre visite.
« Un jardin sobre » :
la plupart des végétaux présents dans ce
jardin sont adaptés à la sécheresse et
sont économes en eau. Ils ont développé
de nombreuses adaptations pour lutter
contre l’évapotranspiration : leur
feuilles sont petites et dures jusqu’à
n’être plus que des épines, ou enroulées,
ou couvertes de poils. Les plantes du
maquis exhalent un parfum puissant
qui les protège. D’autres, comme les
cactées, ont une forme géométrique qui
limite la surface exposée au soleil et au
vent ; elles ont aussi une hypertrophie
des tissus qui permet d’accumuler l’eau.
5 - Tilleul argenté - Tilia tomentosa.
Famille des Tiliacées.
Planté ici en alignement, vestige de l’ancien jardin, c’est un grand
arbre commun, à port conique arrondi. Originaire des Balkans,
son feuillage caduc est vert sur la face supérieure et argenté sur la
face inférieure. Il résiste bien à la sécheresse. Sa floraison, en juillet-
août, est très odorante. Les fleurs sont utilisées en tisane comme
calmant antispasmodique.
6 - Figuier de Barbarie ou Figuier d’Inde - Opuntia sp.
Famille des Cactacées.
Originaire du Mexique, il fut importé en Espagne par les colons,
puis s’est ensuite étendu, de façon spontanée, dans la région
méditerranéenne et en Afrique du sud. Espèce rustique, il se
développe très facilement : une seule raquette mise en terre est un
nouveau plant potentiel. Reconnaître les différentes espèces reste
une affaire de spécialistes. La fleur, rose ou jaune, laisse place aux
fruits, comestibles, à cueillir avec précaution. Le Figuier de
Barbarie est utilisée comme espèce ornementale, comme barrière
infranchissable et pour la culture de cochenilles.
7- Bambou
Famille des Poacées.
Graminée monocotylédone, il est caractérisé par des tiges formées
d’un chaume creux lignifié. Il n’a pas de branches ; celles-ci
correspondent en réalité aux feuilles. Préférant les sols humides, il
est présent sur tous les continents, à l’exception de l’Europe où sa
présence n’est pas naturelle. Les fleurs sont plutôt rares. Il s’est
adapté à de nombreux climats : tropicaux, sub-tropicaux et
tempérés. Il empêche l’érosion des sols grâce à ses rhizomes qui
s’étendent sur une grande surface.
8 - Autres cactées :
8-a - Echinocactus grusonii ou Coussin de belle-mère. Originaire
du Mexique, il présente une forme de coussin arrondi qui peut
atteindre 1,50m de diamètre. Ses fleurs sont jaunes ou roses. Il est
doté d’épines jaunes acérées.
8-b - Cylindropuntia imbricata : originaire du Mexique et de
l’Amérique du sud, il prend souvent une forme buissonnante. Ses
fleurs sont de couleur variable (jaune, rouge…). Il présente une
bonne résistance au froid.
8-c - Espostoa melanostele : il se trouve dans les montagnes andines
de l’Equateur et du Pérou. Plante colonnaire, parfois arborescente,
enveloppée d’un fin réseau de soies blanches laineuses. Sa floraison
estivale est nocturne. Il doit être protégé en hiver sous serre.
8-d - Ferocactus histrix : originaire du Mexique, il a été utilisé dans
la conception de bonbons grâce à sa pulpe confite dans un épais
sirop de sucre.
Pour plus d’informations : 80 fleurs des îles et du littoral varois.
Ed. : Parc national de Port Cros - Libris.
L’arrosage du jardin est réalisé avec des eaux de recyclage.
Les chiens sont interdits même en laisse.
Veuillez garer vos vélos sur la Place des Deux Etoiles.
Veuillez remporter vos déchets dans vos sacs.
Parc national de Port-Cros /
Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles
Castel Sainte Claire - BP 70220 - 83406-Hyères cedex
Tél. : 04 94 12 82 30 - Fax : 04 94 12 82 31
[email protected] - www.portcrosparcnational.fr
9 - Les Palmiers :
une famille aux multiples records
Un peu d’histoire…
Un jardin, dédié au palmier, peut sembler étrange pour qui découvre aujourd’hui
Porquerolles. C’est méconnaître les liens particuliers qui ont associé cette île et ce
végétal au point qu’un jardin lui soit consacré.
Tout d’abord, le palmier n’est pas étranger aux îles de Méditerranée. Si rien ne
permet d’affirmer que Chamaerops humilis, variété de palmier nain, a été présent
dans les temps géologiques sur les falaises les plus chaudes de Porquerolles, rien ne
permet d’affirmer qu’il ne l’ait pas été… !
Porquerolles fait partie de la commune d’Hyères, dont rappelons-le, le vrai nom
depuis les années 1920 est « Hyères-les-Palmiers ». Ce patronyme n’est certainement
pas usurpé puisque la culture du palmier y est devenue très importante dès 1867
jusqu’à en devenir le principal centre européen. En 1909, environ 40 hectares
étaient dévolus à la culture du palmier d’ornement - Phoenix Canariensis- et 362
000 plants étaient expédiés chaque année à travers l’Europe, pour arriver à plus d’un
million de plants en 1925. Malheureusement, le gel de 1929 porta un coup très rude
à cette activité.
En 1984, l’installation sur l’île pendant une dizaine d’années, du Groupement
Français de recherche sur le Palmier-dattier, contribuera à la mise au point des
techniques de reproduction de palmiers in vitro. Aujourd’hui, elles permettent aux
pépinières hyéroises de produire plus de 100 000 plants annuellement, répartis sur
20 variétés différentes.
Ces espèces sont aujourd’hui largement utilisées comme plantes ornementales dans
notre pays. Ce jardin vous invite à les découvrir un peu plus…
Biologie
La famille des palmiers, les ARECACEAE (= PALMAE) présente
une diversité impressionnante - environ 2800 espèces - dont
certaines présentent des particularités faisant office de record dans
le monde végétal.
Les palmiers se présentent sous la forme d’un tronc, généralement
unique et non ramifié, qui supporte une touffe de feuilles, les palmes.
Ce tronc, appelé stipe, peut avoir une hauteur très variable, de 60 m
chez les Ceroxylon sp. à 30 cm chez les Reinhardtia sp. Il peut
atteindre plus de 5 m de circonférence pour le cocotier du Chili Jubaea
chilensis.
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