4Tornier Medical #5 - Juillet 2014 - Membre inférieur
Voie d’abord antérieure et prothèse
de hanche de première intention
T. JUDET, M. SIGUIER, B. BRUMPT, T. SIGUIER, P. PIRIOU
Résumé
Les voies d’abord antérieures pures de hanche dérivées de la voie de Hueter sont utilisées dans l’implantation
des prothèses depuis 1947. Elles reposent sur le concept d’abord antérieur, c’est-à-dire là où la hanche est la
plus supercielle et passent entre les territoires d’innervation du nerf fémoral et du nerf glutéal. Elles sont faci-
litées par l’usage d’une table orthopédique. Elles permettent l’implantation en première intention de tout type
de prothèse totale de hanche sans instrumentation particulière et peuvent se pratiquer sans aucune section
tendineuse ni musculaire à condition de respecter les principes anatomiques et les gestes successifs qui font
l’objet de cet article. Ce concept de respect total des structures périarticulaires en fait la voie mini invasive par
excellence et limite le risque d’instabilité postopératoire immédiat. À l’opposé, elles peuvent être étendues, soit
de façon programmée, soit à la demande en cas de dicultés opératoires imprévues. Cette extension se fait
aisément sur le versant haut cotyloïdien et de façon plus délicate vers la diaphyse fémorale. Les limites d’indi-
cation en sont en eet les cas où est programmé un geste fémoral prédominant (ostéotomie par exemple). Les
risques sont représentés principalement par les syndromes irritatifs du nerf cutané latéral de la cuisse et, à un
moindre degré, du nerf fémoral : des précautions simples mettent l’un et l’autre à l’abri.
Introduction et historique
Voie très anciennement connue et initialement utilisée pour des gestes limités articulaires (drainage) ou ex-
tra-articulaires (butée ostéoplastique), l’abord antérieur de hanche a été, [2,3] depuis l’avènement de l’ère des
prothèses en 1947, adapté à l’implantation de ces dernières.
Voie d’abord « passionnelle » elle a été pendant plus d’un demi-siècle le fait d’une école qui l’a utilisée pour tous
les types de prothèse, de l’historique prothèse acrylique en 1947 aux prothèses cervicocéphaliques, puis totales
cimentées, sans ciment [4] et de tout type [1].
Ses caractéristiques en font un abord d’une part extensif à la demande, d’autre part mini invasif et adapté à
l’actuelle évolution des voies d’abord de hanche.
Concept et bases anatomiques
Articulation de la hanche en situation antérieure
Non seulement la hanche est couverte en arrière par de volumineuses masses musculaires mais, de surcroît,
l’acétabulum comme le fémur présentent une antéversion les orientant vers l’avant. Enn, en cas d’excès pon-
déral, la couche de graisse supercielle est toujours plus développée du côté de la fesse qu’à la partie antérieure
de la hanche (gure 1).
article Hanche