Protection de l’Environnement Pollution des eaux
NATURE ET IMPORTANCE DE LA POLLUTION DES EAUX
Au cours des années 60, la pollution des eaux, tant continentales qu'océaniques,
s'est accrue à un rythme inquiétant. Les « progrès » de cette pollution reflètent fidèlement
ceux de la croissance industrielle. L'histoire de la Grande-Bretagne est riche d'exemples à
cet égard. Au début du XIXe siècle, la Tamise était un fleuve propre et certains écrits
précisent que l'on pouvait y capturer sans peine des saumons. Elle était déjà devenue un
égout à ciel ouvert au milieu de ce même siècle.
On ne peut s'étonner, dans ces conditions, de la pollution permanente de tous les
grands bassins fluviaux. Tel est le cas de toutes les rivières.
Aux Etats-Unis, la situation est catastrophique sur la côte Est, mais elle présente une
certaine gravité dans bien d'autres régions. Le cas des Grands Lacs, en particulier ceux de
l'Erié et de l'Ontario, mérite une mention spéciale. On estime qu'ils sont de nos jours dans un
état de pollution irréversible à l'échelle humaine. II faudrait un demi-millénaire pour qu'ils
retrouvent un état satisfaisant si l'on cessait immédiatement tout rejet d'effluents !
Le rapport de la Commission internationale d'étude des Grands Lacs, publié en 1971,
a révélé que le lac Erié recevait chaque année 36 millions de tonnes de matières solides, 4
millions de tonnes de chlorures, 27000 tonnes de phosphore et 160000 tonnes de produits
nitrés ! De plus, la rivière Niagara et quelques cours d'eau de moindre importance, rejettent
dans le lac Ontario quelque 47 x 106 tonnes/an de matières solides, 6 millions de tonnes de
chlorures, 12 000 tonnes de phosphore et 146 000 tonnes de produits nitrés !
De façon générale, la situation est si grave aux Etats-Unis que le gouvernement a dû
prendre de sévères mesures répressives et appliquer des sanctions rigoureuses aux
industriels fautifs : des amendes pouvant s'élever à 50 000 dollars par jour sont prévues par
la loi !
En U.R.S.S., on estime que 360000 km de cours d'eau sont pollués. La forte
contamination de la Volga par les agglomérations et les industries riveraines s'est traduite
par une considérable diminution du stock d'esturgeons, donc de la production de caviar
(Abelson, 1970). La raréfaction de ces poissons a aussi été favorisée par l'importante
pollution de la mer Caspienne. Celle-ci résulte des diverses activités pétrolières : forages "off
shore" qui rejettaient à la mer leurs eaux usées contaminées, nettoyage des soutes des
pétroliers naviguant sur cette mer, raffineries déversant leurs effluents dans celle-ci.
La pollution biologique des eaux
L'immense majorité des substances polluantes, qu'elles soient gazeuses, liquides ou
solides, sont susceptibles de contaminer l'hydrosphère. L'étendue de la contamination est
liée à leur degré de solubilité. Cependant, l'expérience révèle que des substances aussi peu