GUIDE DE LA PRATIQUE
TRANSFUSIONNELLE
Chapitre 2: Les composants sanguins
https://professionaleducation.blood.ca/fr/transfusion/guide-clinique/les-composants-sanguins
Date de publication: Dimanche, 1 décembre, 2013
Avertissement important : Ce guide se veut un outil éducatif. Les lignes directrices qui y sont formulées à l’égard des soins à prodiguer aux
patients ne devraient donc pas être suivies rigoureusement. Leur application trop stricte pourrait en effet donner lieu à l’administration de
transfusions inutiles à certains patients, ou au contraire, occasionner des réactions indésirables chez des patients qui recevraient des quantités
insuffisantes de sang ou de produits sanguins. Ces lignes directrices visent principalement les patients adultes et peuvent ne pas convenir au
traitement des enfants. À la lecture des recommandations figurant dans le guide, il importe de garder à l’esprit la nécessité, dans certaines
situations, de consulter un spécialiste en médecine transfusionnelle afin d’offrir des soins optimaux aux patients.
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Gwen Clarke, MD, FRCPC
INTRODUCTION
Chaque don de sang total est séparé en ses composants cellulaires (globules rouges et plaquettes) et
plasmatiques. Ce procédé permet de maximiser l’utilisation du sang des donneurs et de réduire le besoin de
sang total. On peut ainsi transfuser la combinaison de composants répondant aux besoins cliniques du patient
et faire de chaque don le meilleur usage qui soit.
À la Société canadienne du sang, le sang total prélevé est recueilli dans un système de prélèvement comportant
plusieurs sacs raccordés entre eux : le sang et ses composants passent ainsi d’un sac à l’autre de façon
aseptique. Il existe deux systèmes : la méthode d’extraction de la couche leucoplaquettaire utilisée pour la
production des globules rouges, du plasma et des plaquettes (méthode B1), et la filtration du sang total
(méthode B2) qui permet d’extraire les globules rouges et le plasma. Une partie du plasma extrait par filtration
peut être transformée par des traitements supplémentaires pour préparer du cryoprécipité et du plasma
surnageant de cryoprécipité. Les deux systèmes de prélèvement contiennent un anticoagulant, le citrate-
phosphate-dextrose (CPD).
L’aphérèse peut également être utilisée pour recueillir certains composants sanguins comme le plasma et les
plaquettes. Au cours de ce procédé automatisé en continu, le sang total prélevé entre dans une chambre de
collecte où des voies d’écoulement séparent le plasma des constituants sanguins cellulaires, tels que les
leucocytes des plaquettes. Le plasma ou les plaquettes suspendues dans du plasma sont recueillis dans un sac,
tandis que les autres constituants sont retournés au donneur.
Tous les produits sanguins cellulaires de la Société canadienne du sang sont partiellement déleucocytés (PD),
c’est-à-dire qu’on a éliminé la majeure partie des globules blancs (leucocytes) qu’ils contenaient à l’origine par
une méthode de filtration appelée réduction leucocytaire, ou dans le cas des plaquettes recueillies par
aphérèse, au cours de l’aphérèse même. La réduction leucocytaire des produits plasmatiques extraits par
filtration ne donne pas des résultats uniformes. Cependant, le taux moyen de leucocytes résiduels avoisine
5 x 106 par unité. Certaines des unités prélevées sur CPD contenant plus de 5 x 106 leucocytes, aucune mention
concernant la réduction leucocytaire ne figurera sur l’étiquette de ces produits. Les produits plasmatiques
préparés par extraction de la couche leucoplaquettaire ne font pas l’objet d’une réduction leucocytaire par
filtration. Cependant, les étapes de centrifugation et de séparation de la couche leucoplaquettaire réduisent le
nombre de leucocytes. Le plasma produit par filtration du sang total est déleucocyté au cours même de la
filtration. Quant à la réduction leucocytaire du plasma congelé, aucune donnée n’indique qu’elle présente un
intérêt thérapeutique.
Le présent chapitre décrit les composants de préparation courante (culot globulaire PD en solution SAGM,
plaquettes mélangées [CPD] PD, plasma congelé CPD, plasma-aphérèse frais congelé, plasma
surnageant de cryoprécipité et cryoprécipité), ainsi que leurs indications, leurs contre-indications de
même que leurs modalités d’entreposage et de transport. Il traite aussi brièvement de leur posologie, de leur
mode d’administration et de produits qui peuvent les remplacer. Pour obtenir de plus amples renseignements,
consulter le chapitre 9 et les chapitres 11 à 18 du présent guide ainsi que les circulaires d’information de la
Société canadienne du sang.
La transfusion doit être prescrite et pratiquée sous surveillance médicale. Les renseignements concernant les
unités transfusées doivent être conservés indéfiniment dans le dossier médical du receveur. Le consentement
éclairé du patient doit être obtenu par écrit sauf en cas d’une urgence. Aucun médicament, y compris ceux
destinés à une administration par voie intraveineuse, ne doit être ajouté au composant sanguin. La transfusion
des produits sanguins doit débuter dans les 30 minutes suivant leur sortie d’un dispositif de stockage à
température contrôlée autorisé pour leur conservation.
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Chapitre 2: Les composants sanguins
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Avertissement important : Ce guide se veut un outil éducatif. Les lignes directrices qui y sont formulées à l’égard des soins à prodiguer aux
patients ne devraient donc pas être suivies rigoureusement. Leur application trop stricte pourrait en effet donner lieu à l’administration de
transfusions inutiles à certains patients, ou au contraire, occasionner des réactions indésirables chez des patients qui recevraient des quantités
insuffisantes de sang ou de produits sanguins. Ces lignes directrices visent principalement les patients adultes et peuvent ne pas convenir au
traitement des enfants. À la lecture des recommandations figurant dans le guide, il importe de garder à l’esprit la nécessité, dans certaines
situations, de consulter un spécialiste en médecine transfusionnelle afin d’offrir des soins optimaux aux patients.
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CULOT GLOBULAIRE PARTIELLEMENT DÉLEUCOCYTÉ EN SOLUTION
SALINE D’ADÉNINE-GLUCOSE-MANNITOL
Description
Le sang total est centrifugé afin de séparer les globules rouges du plasma et des plaquettes. La réduction
leucocytaire par filtration a lieu après la centrifugation initiale dans la méthode d’extraction de la couche
leucoplaquettaire, mais se produit avant cette étape lorsqu’elle est effectuée à l’aide de la méthode de filtration
du sang total. Une unité type de culot globulaire partiellement déleucocyté (PD) en solution saline d’adénine-
glucose-mannitol (SAGM) contient 57 (± 16) g d’hémoglobine avec un hématocrite de 0,65 environ et renferme
un nombre moyen de leucocytes résiduels de 0,32 x 106. Le volume moyen d’une unité est de 304 (± 61) ml. Le
culot globulaire PD avec ajout de solution SAGM est le seul produit érythrocytaire préparé par la Société
canadienne du sang. Ce produit est préparé à partir de sang total prélevé sur CPD. La teneur en plasma est
réduite par centrifugation, le nombre de leucocytes est réduit par filtration et le nombre de plaquettes, par l’une
ou l’autre de ces méthodes. Après extraction de la majeure partie du plasma et de la couche leucoplaquettaire,
une solution SAGM est ajoutée au culot globulaire et mélangée. Les autres transformations des produits
érythrocytaires, notamment le lavage, la déglycérolisation, l’irradiation et le test de dépistage du
cytomégalovirus (CMV), sont traitées dans le chapitre 15 du présent guide.
Indications
La principale indication d’une transfusion de culot globulaire est l’augmentation du pouvoir du sang de
transporter l’oxygène jusqu’aux tissus. Par conséquent, ce type de transfusion est indiqué chez le patient
anémique présentant des signes d’oxygénation déficiente. À titre d’exemple, on pourrait procéder à une
transfusion de culot globulaire chez les patients présentant une perte de sang abondante, une anémie
chronique, une atteinte cardiopulmonaire ou des effets associés à une aplasie médullaire ou aux médicaments
utilisés pour traiter cette maladie. Cela dit, lorsqu’il y a perte abondante de sang, la restauration du volume
sanguin est souvent plus cruciale que la composition du ou des produits de remplissage.
La distribution efficace de l’oxygène ne dépend pas uniquement du taux d’hémoglobine, mais aussi de la santé
cardiovasculaire du patient. Par conséquent, une personne jeune tolérera généralement un taux d’hémoglobine
plus faible qu’un sujet âgé. De même, le patient chez qui l’anémie se manifeste lentement pourra tolérer une
concentration en hémoglobine plus faible qu’une personne qui devient anémique soudainement, car il aura
développé des mécanismes de compensation.
La décision de transfuser un patient anémique relève du cas par cas. Bien qu’il n’existe pas de taux
d’hémoglobine standard en deçà duquel une transfusion doit être pratiquée d’office, un grand nombre d’études
et de directives appuient l’utilisation d’un seuil transfusionnel restrictif dans les unités de soins intensifs et en
cas d’anémie postopératoire.
Contre-indications
La transfusion de culot globulaire ne doit pas servir à restaurer le volume sanguin; en fait, on ne doit la
pratiquer que pour corriger l’anémie aiguë ou chronique, après examen et exclusion des options non
transfusionnelles. En outre, le choix de transfuser ne doit pas reposer entièrement sur l’évaluation de
l’hémoglobine ou de l’hématocrite; il faut, en effet, tenir compte de l’ensemble des éléments physiologiques et
chirurgicaux influant sur l’oxygénation du patient.
Posologie et mode d’administration
La compatibilité des globules rouges doit être établie avant la transfusion du culot globulaire, à moins que la vie
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insuffisantes de sang ou de produits sanguins. Ces lignes directrices visent principalement les patients adultes et peuvent ne pas convenir au
traitement des enfants. À la lecture des recommandations figurant dans le guide, il importe de garder à l’esprit la nécessité, dans certaines
situations, de consulter un spécialiste en médecine transfusionnelle afin d’offrir des soins optimaux aux patients.
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du patient ne soit en danger ou que le sang ne soit destiné à un nourrisson de moins de quatre mois et que les
épreuves prétransfusionnelles effectuées chez la mère (ou le nouveau-né) n’aient pas décelé d’anticorps
antiérythrocytaires à un taux cliniquement significatif. Dans ce cas, on peut déroger au test de compatibilité
jusqu’à ce que le nourrisson soit âgé de quatre mois. Les patients doivent recevoir des globules rouges
isogroupes ou ABO compatibles (voir le tableau 1). Les patients rhésus (Rh) positif peuvent recevoir des
globules rouges Rh positif ou Rh négatif, mais les patients Rh négatif devraient quant à eux recevoir des
globules rouges Rh négatif sauf lorsqu’il y a une pénurie d’unités de culot Rh négatif et pour autant que, dans
cette situation, une politique approuvée par les autorités médicales permette à un receveur Rh négatif de
recevoir un culot Rh positif. Il faut éviter de transfuser des unités de culot globulaire Rh positif à un enfant
Rh négatif ou à une femme en âge de procréer. Pour plus de renseignements, consulter le chapitre 8 et le
chapitre 9 du présent guide.
Tableau 1 : Compatibilité ABO du culot globulaire
Groupe ABO du receveur Groupe ABO du donneur
A A, O
B B, O
AB AB, A, B, O
O O
Si la transfusion n’est pas entreprise dans un délai de 30 minutes suivant le retrait de l’unité du service
transfusionnel de l’hôpital, d’un réfrigérateur à température contrôlée approuvé ou d’un dispositif
d’entreposage validé, on doit retourner l’unité sans délai à son lieu d’entreposage pour éviter le gaspillage.
Il faut noter les signes vitaux du receveur avant, pendant et après la transfusion. Pour plus de renseignements,
consulter le chapitre 9 du présent guide.
Normalement, une unité de culot globulaire PD en solution SAGM accroît la concentration d’hémoglobine
d’environ 10 g/l chez un adulte de taille moyenne et ne présentant aucune hémorragie. Le sang et les produits
sanguins administrés par voie intraveineuse doivent l’être à l’aide d’un dispositif de transfusion stérile muni
d’un filtre dont les pores sont de dimensions standard (170 à 260 µm) afin de retenir les caillots et autres
débris.
Le médecin prescripteur doit préciser le débit de perfusion du produit sanguin. Il ne doit pas dépasser 2 ml/min
(ou moins dans le cas des enfants et des nouveau-nés, voir ci-dessous) pendant les 15 premières minutes de la
transfusion, à moins que l’état du patient ne commande une perfusion plus rapide. Pendant cette période, le
patient doit être surveillé, car une réaction potentiellement mortelle peut se manifester après la perfusion d’un
volume très faible de sang. Chez la plupart des patients adultes, une unité de culot globulaire PD en solution
SAGM peut être transfusée sur une période de deux heures. La transfusion ne doit pas durer plus de quatre
heures en raison du risque de prolifération bactérienne dans le composant sanguin à la température ambiante.
Si le patient ne peut tolérer un débit de perfusion assez élevé pour recevoir une unité complète en quatre
heures, il faut administrer une unité partielle. Le cas échéant, communiquer avec le service de transfusion de
l’hôpital pour commander une unité partielle : celui-ci conservera la seconde moitié dans son réfrigérateur, ou
tout autre dispositif de stockage autorisé, pendant la perfusion de la première.
Chez l’enfant, le débit de perfusion est habituellement de 2 à 5 ml/kg/h. Si les directives en vigueur dans
l’établissement le permettent, le service de transfusion peut répartir une unité de culot globulaire PD en
solution SAGM dans plusieurs sacs ou seringues, lesquels ne contiendront alors qu’un faible volume de
composant sanguin. Dans ce cas, il faut communiquer avec le service de transfusion de l’hôpital.
Aucun médicament, y compris les médicaments à administrer par voie intraveineuse, ne doit être ajouté à
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patients ne devraient donc pas être suivies rigoureusement. Leur application trop stricte pourrait en effet donner lieu à l’administration de
transfusions inutiles à certains patients, ou au contraire, occasionner des réactions indésirables chez des patients qui recevraient des quantités
insuffisantes de sang ou de produits sanguins. Ces lignes directrices visent principalement les patients adultes et peuvent ne pas convenir au
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l’unité. Les solutions administrées par voie intraveineuse pendant une transfusion de culot globulaire PD en
solution SAGM doivent être isotoniques et exemptes de calcium et de glucose. Il est en effet déconseillé
d’utiliser une solution de Ringer lactate, car le calcium qu’elle contient peut provoquer la coagulation des
globules rouges. Une étude récente semble toutefois indiquer que l’administration de Ringer lactate au cours
d’une transfusion à débit rapide n’aurait pas d’effet thrombotique (Levac B et coll., 2010). Sur ordre du
médecin, une solution stérile de chlorure de sodium à 0,9 % peut être ajoutée à l’unité de culot globulaire PD en
solution SAGM ou perfusée à l’aide d’un raccord.
Entreposage et transport
Le respect des modalités d’entreposage et de transport des composants sanguins est un aspect essentiel de la
sécurité transfusionnelle. Le sang étant un produit biologique, un entreposage inadéquat risque d’entraîner une
contamination bactérienne et une réduction de son efficacité thérapeutique.
Un culot globulaire PD en solution SAGM peut être conservé pendant 42 jours à partir de la date de
prélèvement. La manipulation, notamment le lavage ou l’irradiation, diminue la durée de conservation du
produit. La date limite d’utilisation est inscrite sur chaque unité de culot globulaire en solution SAGM. Si le
contenant du composant sanguin est ouvert sans dispositif de raccord stérile, le produit ne se conservera que
24 heures à une température comprise entre 1 et 6 °C (ou jusqu’à la date limite d’utilisation initiale, selon la
première des deux échéances), ou 4 heures, s’il est à une température supérieure à 6 °C. Une fois irradiée, une
unité de culot globulaire se conserve pendant 28 jours à compter de la date d’irradiation, ou bien jusqu’ à la
date d’expiration initiale si celle-ci est antérieure. Le service de transfusion de l’hôpital doit appliquer des
normes de surveillance particulières à l’égard des produits sanguins conservés dans des appareils satellites de
réfrigération à l’extérieur de ses locaux. En effet, il doit veiller à ce que le matériel d’entreposage satellite soit
examiné, nettoyé et étalonné à intervalles réguliers. De plus, des procédures doivent être mises en place pour
s’assurer que les unités de culot globulaire retirées des appareils satellites de réfrigération sont transfusées
uniquement aux patients à qui elles sont destinées.
Les culots globulaires en solution SAGM doivent être conservés à une température comprise entre 1 et 6 °C,
dans un dispositif à température contrôlée muni d’un système d’alarme, d’un ventilateur à circulation d’air et
d’un dispositif de veille continue. Pendant la conservation et le transport, on doit tenir des dossiers qui
assureront la traçabilité des composants sanguins, depuis leur collecte jusqu’à leur utilisation, et le respect des
modalités de conservation pendant ce laps de temps.
Le maintien d’une température adéquate pendant le transport est essentiel. Le trajet ne doit pas durer plus de
24 heures. Les culots globulaires et les composants sanguins dont la température de conservation est comprise
entre 1 et 6 °C doivent être transportés dans des conditions conformes aux exigences de maintien de ces
températures. Si le trajet ne dure pas plus de 24 heures, un moyen de transport dûment validé pour le maintien
d’une température comprise entre 1 et 10 °C est autorisé. Chaque composant sanguin doit faire l’objet d’une
inspection visuelle avant l’expédition, examen dont les résultats seront consignés. L’emploi d’un contenant
d’expédition validé et de méthodes d’emballage normalisées est de toute première importance. Dans certains
hôpitaux et certaines régions, on place un appareil de surveillance de la température à l’intérieur d’un ou de
plusieurs contenants, pour chaque envoi de sang et de produits sanguins, afin de vérifier que la température
correcte a été maintenue pendant le transport.
Lorsque des unités de culot globulaire accompagnent un patient, le service de transfusion de l’hôpital
expéditeur doit aviser le service de transfusion de l’hôpital destinataire, qui devra consigner les renseignements
relatifs à l’affectation du produit.
Vous trouverez plus de détails sur les culots globulaires en solution SAGM fabriqués par la Société canadienne
du sang dans la circulaire d’information portant sur ces composants. Complément à l’étiquette des produits, la
circulaire d’information fournit des renseignements sur la composition et l’emballage des produits, ainsi que des
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indications sur l’entreposage, la manutention et l’utilisation des produits, des avertissements, les précautions à
prendre, les effets indésirables, le dosage et enfin l’administration des produits.
Solutions de remplacement
En cas d’anémie chronique, l’administration de fer, de vitamine B12, d’acide folique ou d’érythropoïétine
constitue, selon la cause sous-jacente de l’anémie, une éventuelle solution thérapeutique. Au moment de la
publication du présent chapitre, les autres solutions, telles que les hydrocarbures perfluorés (PFC) et les
transporteurs d’oxygène à base d’hémoglobine n’étaient pas disponibles.
PLAQUETTES
Description
Il existe deux types de préparations plaquettaires : les plaquettes mélangées PD (CPD), la préparation la plus
courante, et les plaquettes d’aphérèse.
Les plaquettes mélangées PD (CPD) sont préparées à partir de la couche leucoplaquettaire extraite d’unités de
sang total prélevé sur l’anticoagulant CPD. Ces unités sont rapidement refroidies à la température ambiante
après le prélèvement. Après leur transport jusqu’au service de production, les composants de ces unités sont
séparés par centrifugation, et le culot globulaire et le plasma sont éliminés. La couche leucoplaquettaire se
situe entre le culot globulaire et le plasma et contient des plaquettes et des leucocytes. Les couches
leucoplaquettaires provenant de quatre unités de sang du même groupe ABO et le plasma de l’une de ces
unités sont mélangés, traités et soumis à une réduction leucocytaire par filtration. On obtient ainsi une unité de
plaquettes mélangées PD (CPD). Le mélange n’est étiqueté Rh négatif que si toutes les unités dont il est
constitué proviennent de donneurs Rh négatif. Les plaquettes sont préparées dans les 28 heures suivant le
prélèvement et le mélange porte un numéro d’identification unique. Leur durée de conservation est de cinq
jours à compter de la date de prélèvement. Le volume d’une unité type de plaquettes mélangées PD (CPD) est
d’environ 342 ml. Chaque unité renferme habituellement 313 x 109 plaquettes, un nombre moyen de leucocytes
résiduels de 0,006 x 106, et peut également contenir une quantité infime de globules rouges.
Une unité de plaquettes d’aphérèse équivaut plus ou moins à une unité de plaquettes mélangées PD (CPD). Les
plaquettes d’aphérèse sont prélevées par un procédé automatisé en continu qui achemine le sang du donneur à
travers une tubulure jusqu’à un appareil d’aphérèse qui sépare les plaquettes des leucocytes. Une unité type
renferme en moyenne 351 x 109 plaquettes et 0,021 x 106 leucocytes résiduels pour un volume moyen de
329 ml.
Indications
La transfusion de plaquettes mélangées PD (CPD) est indiquée pour le traitement de saignements associés à
une diminution importante de la production de plaquettes ou à une anomalie de la fonction plaquettaire. S’il y a
consommation des plaquettes chez le patient, on ne doit transfuser de plaquettes qu’en cas d’hémorragie
importante. La baisse du nombre de plaquettes consécutive à une hémodilution et accompagnée d’une
altération de la fonction plaquettaire peut dans certains cas compliquer la transfusion massive. L’administration
de plaquettes mélangées PD (CPD), de facteurs de coagulation précis ou de plasma peut se révéler utile lorsque
l’hémorragie est causée par déplétion.
La transfusion de plaquettes mélangées PD (CPD) à titre prophylactique peut être indiquée chez le patient dont
la numération plaquettaire baisse rapidement ou est faible (habituellement moins de 10 x 109/l)
consécutivement à une aplasie médullaire ou à une chimiothérapie. L’administration de plaquettes pourra
également être utile chez certains patients en cas de saignement microvasculaire périopératoire associé à une
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