CORNU Catherine –lftm corrigé du devoir 1ères L et ES Analyse d

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Analyse d'un document. : Convergences et divergences entre
communisme, fascisme et nazisme selon l’historien Kristof Pomian.
L’étude porte sur les régimes totalitaires du XXe siècle, le fascisme italien (1922-1945), le nazisme
allemand (1933-45) et le communisme soviétique (1917- 1991). Régimes qui ont marqué le XXè siècle
qui prennent fin pour le fascisme et le Nazisme au lendemain de la 2 ème guerre mondiale, mais plus
tardivement pour le communisme en 1991 .
Le document est un article de K. Pomian, Communisme et nazisme : les tragédies d'un siècle, paru dans
la revue L'Histoire, n. 223, en juillet-août 1998 , bien après la disparition des trois régimes totalitaires..
Krysztof Pomian est un philosophe et historien franco-polonais contemporain, spécialisé dans l'étude
des totalitarismes.
A travers l’analyse de cet extrait, et pour répondre à la consigne il est intéressant de se demander s’il
est abusif d’utiliser le même mot, à savoir « totalitarisme » pour désigner les expériences nazie,
Italienne et stalinienne ou bien existe- t- il une réelle identité entre les trois ?
D’après Pomian , on peut relever plusieurs critères qui permettent de rapprocher les régimes
totalitaires des autres régimes « passé » ,c’est-à-dire différents des dictatures anciennes, des
monarchies absolues etc..
En effet se sont selon l’auteur ce sont des régimes politiques inédits d’où le terme
« révolutionnaires » dans la mesure où ils imposent une rupture avec les régimes précédents. ils
naissent au XXè siècle dans un contexte de crise économique et sociale qui frappe les pays
européens après la 1ère guerre mondiale
Les caractéristiques communes reposent, tout d’abord, comme le précise l’auteur sur la « soit disant »
adhésion de la population à ces régimes. Ce sont des « mouvements de masse ». Ils tirent leur
légitimité du peuple, même si ce point peut être relativisé, et en ont besoin pour asseoir leur pouvoir.
C’est grâce à cette adhésion populaire que ces 3 hommes arrivent au pouvoir légalement : ex Hitler en
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Ces 3 régimes ont également en commun le fait d’imposer au peuple afin de cimenter l’unité nationale
« une idéologie » qui vise à transformer la société économiquement et socialement et de créer un
homme nouveau entièrement dévoué à l’idéologie et à la communauté.
Par contre, c’est surtout sur leur pratique du pouvoir que l’on peut rapprocher selon K Pomian les
totalitarismes .
En Effet l’auteur remarque que dans les trois cas les masses sont, « de la naissance à la tombe »,
« surveillées » par des polices politiques, NKVD en URSS, Gestapo en Allemagne, OVRA en Italie.
et « guidées » . La propagande, les grands rassemblements, l’embrigadement par « tout un
ensemble d'organisations » et de formation paramilitaires, à l’image des jeunesses Hitlériennes
en Allemagne ou des « fils et filles de la louve » en Italie jouent donc un rôle essentiel pour mobiliser
les masses.
Dans ces régimes, selon Mussolini « l’individu n’est rien , l’Etat est tout » . Ce sont des dictatures,
dirigées par un chef charismatique « le duché, le fuhrer,» qui a toujours raison et sans qui rien de
grand ne se fait et « incarne ce à quoi aspirent les masses »
Cette volonté de « contrôler la totalité de la vie sociale », repose également sur la toute
puissance d'un parti (PNF, NSDAP, PCUS) , c’est l’Etat parti . Opposés au multipartisme les autres
partis et les autres organisations (syndicats...) sont naturellement dissous et les opposants sont arrêtés
( communistes en Allemagne, koulaks en URSS et envoyés dans des camps (camps de concentrations
allemands, Goulag soviétique,)
Ce contrôle total de la population passe nécessairement par la terreur , Même si l’intensité à variée
selon le caractère propre à chaque pays , elle demeure une caractéristique propre aux 3 régimes . Elle est
propagée par une idéologie qui instaure le culte de la violence : la théorie du complot, l’ennemi de
la nation à abattre en sont les fondements.
Un autre critère qui découle du précédent est d’après Pomian : « l'orientation antireligieuse, plus
précisément antichrétienne ». En effet les religions sont considérées comme des « rivales » au
nouveau culte de la personnalité prôné par le chef et à l’idéologie ; ainsi le communisme est une
idéologie athée (pour Marx la religion est l' « opium du peuple »), il détruit les églises orthodoxes et
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persécute le clergé. Le nazisme glorifie les Germains païens, organise des cérémonies « néo-païennes ».
Dans ces trois régimes persécutent les Chrétiens qui protestent contre les pratiques totalitaires sont
donc persécutés
Ainsi, sur de nombreux points il nous est possible de rapprocher les régimes totalitaires. Néanmoins
le philosophe, distingue cependant des « divergences » importantes entre d'une part le communisme,
totalitarisme « rouge », et de l'autre le fascisme et le nazisme, totalitarismes « bruns ». Si le fait
d’instaurer une idéologie rapproche les totalitarismes dans leur définition, c’est aussi cette même
idéologie qui permet de les confondre.
Le nazisme A et le Fascisme Italien se veulent nationalistes et exaltent les vertus de la
« race » ou du « peuple » (Volk en allemand). Dans les deux cas, selon Pomian, la volonté de protéger
la pureté de la nation conduit à des politiques racistes et antisémites , et repose également sur des
revendications territoriales, comme les terres « irrédentes » pour Mussolini, les Sudètes et l'Autriche
pour Hitler afin de réunir tous les Germains dans un même « espace vital » (lebensraum) .
A contrario , le communisme se « proclame internationaliste, supranational et
cosmopolite ». Refusant l’existence de frontière il veut réaliser l'union des prolétaires de tous pays
contre la classe bourgeoise, répondant ainsi aux principes de la « IIIe Internationale » voulue par
Lénine en 1919.
Un Autre aspect de divergence porte sur les différences politiques. Le fascisme et le nazisme
« combattent les Lumières et l'héritage de la Révolution française », alors que « le
bolchévisme s'en réclame » Les totalitarismes A et I rejettent en effet les idées des philosophes et
des révolutionnaires du XVIIIe siècle, épris de liberté, qui s'opposent à leur idéal d'autoritarisme.
Profondément antidémocratiques et antiparlementaristes la souveraineté ne peut appartenir au
peuple, dans une nation où les hommes sont inégaux.
Le communisme voit au contraire dans les idées des lumières, le seul moyen pour renverser la société
capitaliste de classe, inégalitaire, en supprimant la domination bourgeoise
Enfin, une autre différence essentielle, concerne l'attitude face à la guerre. Le fascisme et le nazisme sont
bellicistes et impérialistes alors que « les totalitarismes léniniste et stalinien [...] célèbrent
toujours la paix » Imprégnés de l'esprit anciens combattants, les totalitarismes fasciste et nazi
glorifient les vertus viriles, la guerre et la conquête censées instaurer leur domination ; Ils cherchent en
effet à constituer de véritables empires, à l'instar d'Hitler revendiquant un « espace vital » où pourrait
prospérer la race allemande. Ainsi, Les deux régimes interviennent dans la guerre civile espagnole (193539), l'Italie envahit l'Éthiopie, Hitler annexe l'Autriche en 1935
Les totalitarismes léniniste et stalinien, prônent , quant à eux le pacifisme et s'ils ont l'occasion de
conquérir un territoire, en profitent évidemment, mais célèbrent toujours la paix.. L’Impérialisme
belliciste étant pour Lénine le stade « suprême du capitalisme » qu’il faut combattre.
Le texte est intéressant dans la mesure où l’on distingue bien les caractéristiques communes des régimes
totalitaires. Néanmoins l’extrait présenté est trop généraliste. En effet , il aurait été judicieux de dissocier
davantage le fascisme Nazi du fascisme Italien , sur l’aboutissement idéologique .
Si dans la pratique, Mussolini enfermait et persécutait ses opposants, il ne se livra pas à une politique
d'extermination d'une catégorie particulière, distinguée sur des bases culturelles et religieuses comme
ce fut le cas dans l’Allemagne hitlérienne En effet, ce qui distingue le nazisme du fascisme est le fait que
la politique nazie soit d'abord et essentiellement raciste et anti-sémite, et la décision en vue de
l'élimination des Juifs et le recours, organisé de manière systématique, à un plan d'extermination. La
planification et l'organisation systématiques, techniques sont une spécificité nazie, n'appartient pas au
fascisme italien , même si ce dernier va collaborer à l'horreur nazie.
K. Pomian , à l’image d'autres philosophes comme Hannah Arendt, relève dans cet extrait, les
convergences entre les trois grands régimes totalitaires du XXe siècle. Il a également noté des
divergences, qui séparent selon lui les totalitarismes Il aurait pu en relever un autre, qui a notamment
été en évidence par Raymond Aron, qui fait du fascisme Italien, un totalitarisme « inachevé » ou « limité.
La censure et la répression furent en effet beaucoup moins poussées en Italie que dans les deux autres
régimes totalitaires, la persécution des juifs resta limitée et l'orientation antireligieuse prit fin en 1929
avec les accords du Latran.
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