41-46 Antibiorésistance BAT - LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire

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l’antibiorésistance
des bactéries isolées
Isabelle Kempf1, 2
Eric Jouy1, 2
Sophie A. Granier3
Mireille Bruneau4
chez le porc
1
L'antibiorésistance est un problème
majeur de santé publique
et vétérinaire.
Accusées de contribuer largement
à la sélection de bactéries
résistantes, les productions hors-sol
sont fréquemment montrées
du doigt dans les médias.
Les données fournies
par les systèmes de surveillance
de la résistance permettent
d'éclairer le débat.
L
’utilisation passée et actuelle des antibiotiques en production porcine est
sans doute majoritairement responsable
de la résistance des bactéries présentes
chez le porc, qu’il s’agisse de bactéries
pathogènes, commensales ou zoonotiques.
Cet article vise à rappeler brièvement les
systèmes de surveillance de la résistance,
puis à présenter, en fonction des familles
d’antibiotiques, les mécanismes de résistance développés par les principales bactéries
isolées chez le porc.
● Nous indiquons, dans la mesure du possible, les taux de résistance ou la prévalence
des résistances rencontrées dans la filière
porcine française, et tentons de les comparer à ceux d’autres pays producteurs de
porcs.
● Cette première partie de l'article expose
les méthodes de surveillance et les résultats
obtenus ainsi que les mécanismes
de résistance pour les pénicillines, céphalosporines et aminosides en filière porcine.
LE SYSTÈME DE SURVEILLANCE
EN FRANCE
Objectifs et méthodes
En France, plusieurs systèmes de surveillance et des enquêtes récentes permettent d’évaluer les niveaux de résistance de
différentes espèces bactériennes.
●
NOTES
* http://www.resapath.anses.fr/
** EUCAST : European committee on antimicrobial
susceptibility Testing (http://mic.eucast.org/Eucast2/)
Anses, laboratoire de Ploufragan
22440 Ploufragan
2 Université Européenne de Bretagne,
France
3 Anses, Laboratoire de sécurité
des aliments, Maisons-Alfort,
France
4 Anses, Laboratoire de Fougères,
France
Bactéries pathogènes du porc
● Le Resapath assure la surveillance de l'antibiorésistance des bactéries isolées au
cours d'infections animales, grâce aux antibiogrammes réalisés en routine par les laboratoires d'analyses vétérinaires adhérant au
réseau. Les données d'antibiorésistance
relatives aux porcs sont ainsi disponibles
depuis 2003*. Elles concernent les principales bactéries pathogènes à croissance rapide
(24 h) : Escherichia (E.). coli, Actinobacillus
pleuropneumoniae, Pasteurella multocida, et
Streptococcus suis.
Pour d’autres bactéries pathogènes, surtout
si leur culture est difficile (comme
Mycoplasma hyopneumoniae, Brachyspira ou
Lawsonia), les données se limitent souvent
aux résultats d’enquêtes particulières [5].
Objectifs pédagogiques
❚ Connaître les systèmes de
surveillance de la résistance
des bactéries isolées
chez le porc.
❚ Comprendre les stratégies
de résistance
aux antibiotiques
développées par
les principales bactéries.
Campylobacter et bactéries indicatrices
● Des plans de surveillance de la résistance
des bactéries sentinelles ou indicatrices
(E. coli, Enterococcus faecium) et des bactéries zoonotiques (Campylobacter) sont
conduits chaque année depuis 2000, afin de
suivre la résistance des bactéries présentes
dans le microbiote digestif des animaux
sains arrivant à l’abattoir, donc susceptibles
de contaminer la chaîne alimentaire.
● Les bactéries indicatrices sont présentes
dans le microbiote digestif et sont soumises
aux antibiotiques administrés par voie orale
ou éliminés par voie digestive. Elles reflètent ainsi le niveau du réservoir de bactéries résistantes ou de gènes de résistance.
● Campylobacter coli est l’espèce de
Campylobacter la plus fréquente chez le
porc et plus de la moitié des lots est porteur de cette bactérie [4] responsable d’environ 15 p. cent des campylobactérioses
chez l’homme en France [20].
La sensibilité des E. coli, Enterococcus (E.).
faecium et Campylobacter est évaluée par
détermination des concentrations minimales
inhibitrices (CMI) des antibiotiques, et l’interprétation est réalisée en fonction de
seuils “microbiologiques” fournis par
l’EUCAST**.
Ces seuils sont basés uniquement sur la distribution des CMI mesurées in vitro pour des
collections de souches.
Essentiel
❚ En France, la surveillance
de l’antibiorésistance
chez l’animal concerne
essentiellement :
- les bactéries pathogènes
(réseau Resapath) ;
- les bactéries
zoonotiques (Salmonella,
Campylobacter, S. aureus
résistant à la méticilline) ;
- et les bactéries indicatrices
de la flore digestive
(E. coli, Enterococcus).
PORCS- VOLAILLES
❚ Crédit Formation Continue :
0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE
élevages et santé
vol 6 / n°25
DÉCEMBRE 2013 - 189
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