2
Pourtant, il y avait eu une fois où elle avait failli tout
raconter... Au lycée, lors de l'année où elle devait passer
son bac, voilà plus de six ans. A l'époque, elle sortait avec
un certain Maxime Blanchet. Maxime était son petit ami
depuis bientôt un an, et le seul grand rêve dont il jouissait
était de devenir avocat. C'était un garçon sans histoires et
brillant. Il était gentil avec elle, vraiment gentil.
Seulement, il n'y avait pas pire garçon pour elle. Il était
si... banal. Il lui fallait quelqu'un qui pouvait réussir à
stimuler son imagination, quelqu'un d' hors normes ! Pas
un gentil garçon, façonné par la société. Déjà que la réalité
lui paraissait assez difficile, voilà que l'ennui prenait
place... Isis n'avait jamais été réellement amoureuse de lui.
Finalement, elle ne faisait que tolérer sa présence. Il ne lui
apportait rien, si ce n'est une stabilité qui la répugnait.
Malgré tout, elle était restée suffisamment avec lui pour
s'habituer à sa présence et étrangement elle s'était plus ou
moins attachée à lui.
Du jour au lendemain, Isis avait décidé de rompre. Après
tout, pourquoi se forcer ? Ce n'était honnête ni envers elle,
ni envers Maxime. Il lui demanda bien des explications,
mais la seule qu'elle fut capable de lui soumettre, était que
leur relation s'étiolait à vue d' œil et que c'était injuste pour
eux deux de continuer ainsi. Ce qui était en partie vrai,
seulement la source du problème n'était pas là. Au dernier
moment, elle avait hésité à tout lui dire, tout depuis le
début. Mais elle s'était ravisée et s'était contentée de le
laisser partir, la mine déconfite et son sac de sport Adidas
à la main...
Depuis, Isis eu bien quelques aventures avec d'autres
hommes, mais elle préférait les histoires d'une nuit à la
stabilité d'un couple. Ainsi, elle se sentait d'avantage
vivante, et peut être même humaine.
En matière de relation de courte durée, on pouvait la
qualifier d'experte, elle avait même couché avec de
nombreuses filles. Certaines lui avait plu plus que d'autres,
et même si l'idée ne lui avait fait que traverser l'esprit, il
lui était arriver de penser de se mettre en couple avec
quelques unes. Bien sûr, elle y avait renoncé.
De toute manière, ces temps-ci, Isis préférait pas penser à
tout cela. Elle se contentait de s'abreuver de pièces de
théâtre et de jouer la comédie. C'est pour cela qu'une fois
de plus, elle passait sa soirée à observer les autres jouer.
Elle aimait vraiment pouvoir se laisser guider de la sorte et
laisser les autres lui créer des rêves. A peine la première
partie achevée, sa voisine de gauche s'était adressée à elle :
-Oh, quelle superbe pièce ! Vous semblez l'avoir appréciée
autant que moi, vous avez la larme à l’œil !