Participer à la Recherche Clinique : quand le Patient devient un VIP

Participer à la Recherche Clinique : quand le Patient devient un VIP
(Very Important Patient). Medec 2004.
Le malade au centre de la recherche clinique.
Catherine Vergely.
Pour les patients, la Recherche clinique évoque à la fois la crainte et l’espoir. Une crainte
souvent due à une méconnaissance de la réalité et un espoir pour combattre une maladie
quelque fois incurable. Depuis plusieurs années maintenant, les associations de patients se
mobilisent pour inciter tous les acteurs de cette recherche spécifique à mieux prendre en
compte leurs demandes et leurs compétences. La réunion des industriels du médicament, de la
recherche publique, des médecins et des patients doit être l’objectif à atteindre pour que les
avancées majeures attendues par le malade puissent se concrétiser.
Importance de la recherche clinique pour les malades et les associations.
Quelle que soit la maladie évoquée, tous les patients sont convaincus de la nécessité de la
recherche clinique. Cette conviction est plus affirmée dans les pathologies où le pronostic
vital est en jeu ou dans les maladies où le traitement curatif n’existe pas encore. Les
associations de patients qui s’occupent du Sida, du cancer ou des maladies rares ont été
pionnières dans l’interpellation des différents acteurs de la recherche clinique. Il reste, à tous,
des progrès à faire pour atteindre la création d'un partenariat construit et efficace.
La recherche clinique en France.
Depuis plusieurs années, le nombre d’essais cliniques diminue en France. Pourtant, les sujets
de développement sont nombreux: la recherche thérapeutique sur les maladies rares est
difficile, les enfants malades ne disposent pas de médicaments développés, évalués et adaptés
à leurs besoins et à leur âge et ceci quelle que soit la pathologie (de la plus simple à la plus
complexe). De nombreuses pathologies restent sans traitement.
Plusieurs problèmes identifiés sont responsables de la régression de la recherche clinique en
France. Les moyens financiers manquent à la fois pour pratiquer les essais mais également
pour former les médecins capables de les pratiquer. L'absence d'une information transparente
et compréhensible par tous fait perdurer une mauvaise image des essais et des intervenants.
Enfin, le manque d'écoute des besoins des patients n'a pas permis la constitution d'un dialogue
indispensable à l'établissement d'une relation de confiance.
Les priorités identifiées et des associations actrices de la recherche clinique en France.
Pour toutes les pathologies, les associations souhaitent voir le développement de la recherche
clinique en France.
4 juin 2004
L’augmentation des financements par les industriels qui cherchent à mettre en évidence
l’efficacité ou la non-toxicité de leurs molécules doit être importante mais surtout
concomitante avec une réelle volonté des institutionnels de mettre, au service d’une recherche
vitale pour le malade, des professionnels formés et motivés pour pratiquer une recherche
mondialement reconnue.
Protégé par des lois extrêmement rigoureuses et strictes, le patient ou sa famille a peu
d’inquiétude sur le côté législatif de la recherche clinique. Par contre, ses demandes sur
l’information et la transparence des essais et de leurs résultats montrent sa préoccupation
d'être considéré comme un acteur à part entière de la recherche clinique. La transparence de la
recherche clinique passe par des protocoles clairs et compréhensibles, relus par les patients
des associations qui sont les meilleurs experts d’une maladie donnée. Elle relève aussi d’une
publication régulière des résultats des essais en cours, accessible à ceux qui y participent.
Enfin, il faudra tenir compte de la demande de plus en plus pressante des patients ou de leur
famille d'être consultés sur les décisions prises en amont par les industriels et les médecins.
En effet, les priorités déterminées par ces deux acteurs de la recherche clinique ne sont pas
nécessairement celles d’un malade dont la vie est en jeu. La solidarité, que manifestent bien
souvent les malades entre eux, doit impérativement faire partie des stratégies industrielles et
médicales qui mettraient enfin le malade au centre du processus de la recherche clinque.
Catherine VERGELY est directrice générale de l'association ISIS (Association des parents des enfants
traités à l'Institut Gustave Roussy) depuis 2000. Cette association est membre fondateur de l'Union
Nationale des Associations de parents d'enfants atteints de cancer ou de leucémie (UNAPECLE°). A
ce titre, elle fait partie du groupe de travail du Leem sur le médicament pédiatrique. Travaillant
depuis plusieurs années avec différentes autres associations, elle représente les parents dans plusieurs
groupes de travail de la Commission européenne.
Docteur en pharmacologie et en biologie humaine et diplômée de l'ESSEC, Catherine VERGELY a
travaillé plusieurs années comme chercheuse dans la recherche publique et privée avant de créer sa
propre société de conseil en stratégie et d'effectuer plusieurs missions dans le secteur associatif.
Catherine VERGELY a également enseigné diverses matières tant dans le domaine de la santé que du
management, et a contribué à de nombreuses publications.
L'association ISIS est née en 1989, de la volonté de parents de faire évoluer la prise en charge et la
qualité de vie des enfants atteints de cancer. Depuis cette date, avec la collaboration de parents
bénévoles et permanents, les actions de l'association concernent aussi bien les droits nationaux et
européens des enfants, que la prise en charge psychologique des familles, la formation des bénévoles
et l'information aux familles. Le travail en réseau avec d'autres associations des parents a permis de
répondre en grande partie aux demandes des familles. Depuis 2003, ISIS est membre fondateur de
l'UNAPECLE (Union Nationale des Associations de Parents d'Enfants atteints de Cancer ou de
Leucémie).
Association ISIS, 39 rue Camille Desmoulins, 94805 Villejuif Cedex.
Tel: 01 42 11 52 20 et e-mail: [email protected].
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