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Contexte
Alors que les nations tentent d'éradiquer les
problèmes de dénutrition, leur population
tombe souvent dans le piège de
l'industrialisation de la chaîne alimentaire,
facteur d'obésité. Selon les dernières
estimations, 1,7 milliards de personnes sont
en surpoids, et parmi elles, 500 millions sont
obèses. En 2010, à l'échelle mondiale, le
nombre d'enfants d'âge préscolaire en
surpoids ou obèses 1 était évalué à 43
millions. Ce phénomène va croissant dans les
populations les plus pauvres des pays en
pleine transition d'un point de vue
nutritionnel. Entre 1990 et 2015, le problème
de surpoids des nourrissons et des jeunes
enfants devrait progresser plus rapidement
dans les pays à revenu faible ou intermédiaire
que dans les autres pays. Ce phénomène, que
certains ont baptisé la "transition
nutritionnelle" fait que les systèmes de santé
nationaux doivent désormais s'attaquer aux
maladies non transmissibles liées à
l'alimentation tout en poursuivant leur lutte
contre la dénutrition et contre les maladies
transmissibles classiques. En 2010, environ
171 millions d'enfants présentaient un retard
de croissance. La plupart de ces enfants
souffrant de dénutrition chronique ont une
mère en surpoids ou obèse et ont plus de
risque de développer une obésité plus tard
dans leur vie. Si l'on veut qu'ils soient
complets, les programmes de nutrition
doivent donc venir répondre à ce double
défi.
Nouvelles perspectives
L'industrialisation de la chaîne alimentaire a modifié la composition des repas, désormais
beaucoup plus caloriques. Les schémas de consommation alimentaire tendent à s'uniformiser
partout dans le monde ; les populations privilégiant de plus en plus les aliments plus chers et de
qualité supérieure (comme la viande et les produits laitiers). La consommation de glucides
complexes (comme l'amidon) a reculé et celle de sucres raffinés a progressé. La consommation de
sucre a été multipliée par 50 dans les pays industrialisés, et jusqu'à 15 % des apports énergétiques
1 Écart standard de +2 (ou davantage) au dessus de la moyenne des critères de l'OMS.
Pour avoir une alimentation saine, un
individu doit :
- atteindre un bon équilibre entre les
apports caloriques tirés de son
alimentation et les dépenses
énergétiques liées à son activité
physique ;
- limiter les apports énergétiques totaux
provenant d'aliments gras en privilégiant
les acides gras saturés aux acides gras
insaturés ;
- augmenter sa consommation de fruits,
de légumes, de céréales complètes ainsi
que de noix et autres fruits à coque ; et
- limiter sa consommation de sucre et de
sel.
Les gouvernements devraient :
- veiller à réduire la teneur en sel, en
acides saturés et en acides gras trans des
produits alimentaires manufacturés ;
- mieux sensibiliser les individus aux
bonnes habitudes alimentaires ;
- réglementer le marketing des aliments et
des boissons non alcoolisées à
destination des enfants ;
- imaginer des dispositifs financiers et
fiscaux pour promouvoir la
consommation des aliments sains.