RAPPORT DE RECHERCHE DE L
Institut de recherche en économie contemporaine
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DÉCEMBRE 2010
Lélectrication du transport
collectif: un pas vers lindépendance
énergétique du Québec
Sous la direction de Robert Laplante
Gabriel Ste-Marie
Jules Bélanger
Pierre Langlois
Gilles L. Bourque
DÉCEMBRE 2010
© Institut de recherche en économie contemporaine
ISBN 978-2-923203-10-2
Dépôt légal — Bibliothèque nationale du Québec, 2010
Dépôt légal — Bibliothèque nationale du Canada, 2010
IRÉC, 1030, rue Beaubien Est, bureau 103, Montréal (Québec) H2S 1T4
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sumé
Malgré le mouvement de réaction conduit par les géants du pétrole, qui s’oppose farou-
chement aux mesures prises pour sortir dune économie fondée sur lénergie sale, il ne fait
aucun doute à nos yeux que la prochaine révolution industrielle est déjà en marche et, qu’à
plus ou moins brève échéance, toutes les économies nationales devront s’y adapter. Lère
du pétrole bon marché est terminée et avec elle la structure industrielle qui y était jusquà
maintenant associée.
Dans ce contexte, le Québec est admirablement bien doté pour construire son indé-
pendance énergétique et se donner des infrastructures économiques adaptées aux dés
du vingt-et-unième siècle. Il possède un potentiel exceptionnel d’énergies hydraulique et
éolienne qui peut être exploiet mis en valeur dans des délais relativement courts. Pour
une transition vers une économie verte se déployant sur les plans industriel, commercial et
environnemental, il faudrait toutefois une volonpolitique audacieuse, qui ferait de l’indé-
pendance énergétique du Québec un objectif stratégique prioritaire, visant une restructu-
ration industrielle denvergure.
La réorganisation de nos infrastructures de transport pourrait constituer la pierre
angulaire de cette stratégie. En eet, c’est en matière de transport que la vulnérabilité de
léconomie québécoise est la plus grande et où la transition serait la plus dicile à aronter
en cas de choc pétrolier. Le choix dune stratégie délectrication du transport collectif
nous apparaît simposer dévidence. An de bien lancer le débat public sur l’opportunité
et la pertinence de proposer aux Québécois de souscrire à une corvée transport, c’est-à-dire
un grand projet de recours à lélectrication du transport collectif, ce rapport de l’IRÉC
présente les sultats de la première phase dun vaste programme de recherche sur lindé-
pendance énergétique du Québec.
Le présent rapport de recherche permet détablir de façon empirique la valeur écono-
mique de la mise en œuvre dun plan global reposant sur:
1) laccélération de projets de transport collectif existants;
2) le devancement et la réalisation de projets prévus;
3) la création dun réseau national de transport collectif reposant sur la technologie du
monorail.
Ce rapport permet de mesurer les eets structurants et les retombées économiques
consolidées que pourrait avoir un vaste projet densemble, une corvée transport, accélérant
les investissements et y incorporant un projet de réseau national de transport par monorail.
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Irrémédiablement, dans un avenir plus ou moins rapproché, lenchérissement prévisi-
ble du pétrole se traduira par une explosion des importations et par une fuite de plus en plus
importante d’activités économiques à lextérieur du Québec. Or, depuis la fermeture du
seul fabricant dautomobiles, à Boisbriand, c’est la fabrication d’équipements de transport
collectif (train, métro, autobus) qui domine le sous-secteur québécois du transport terrestre.
On peut dire que l’économie québécoise s’est, par la force des choses davantage que par une
stratégie clairement assumée, progressivement spécialisée dans le domaine du transport col-
lectif. Le moment est maintenant venu den faire volontairement un secteur clé, de calibre
mondial, du développement économique du Québec.
Ensemble, les projets de transport collectif pris en compte dans ce rapport concernent
des investissements dun peu moins de 20 milliards $. Lévaluation des retombées économi-
ques directes et indirectes permet destimer la création de près de 140000 emplois et dune
valeur ajoutée totale de 11,9 milliards $, dont 6,3 milliards $ versés en salaires, 5,3 milliards
$ en rémunération du capital et 320 millions $ en revenus nets des travailleurs autonomes.
Par ailleurs, les revenus scaux des deux niveaux de gouvernement (impôts, taxes, paras-
calité) s’élèveraient à près de 2,3 milliards $.
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Table des matières
Présentation
Un pas vers lindépendance énergétique
par Robert Laplante et Gilles L. Bourque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
CHAPITRE1
Revue de littérature portant sur les projets de transport en commun
par Gabriel Ste-Marie et Jules Bélanger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
CHAPITRE2
Limportance de lautomobile au Québec
par Gabriel Ste-Marie et Jules Bélanger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
CHAPITRE3
Limportance des produits pétroliers au Québec
par Gabriel Ste-Marie et Jules Bélanger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
CHAPITRE4
Les projets proposés: coûts et envergure
par Gabriel Ste-Marie et Jules Bélanger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
CHAPITRE5
Évaluation sommaire des cts pour un réseau de monorails rapides suspendus à
moteurs-roues
par Pierre Langlois ...................................................57
CHAPITRE 6
Évaluation des retombées économiques du projet dun réseau de
monorails rapides
suspendus à moteurs-roues
par Gabriel Ste-Marie et Jules Bélanger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
CHAPITRE7
Évaluation des retombées économiques des projets de transport en commun
proposés
par Gabriel Ste-Marie et Jules Bélanger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
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