Corrigé DST n°5 EC3 Vous montrerez que les inégalités hommes-femmes se sont réduites depuis 40 ans en France. I/La baisse des inégalités hommes /femmes est largement impulsée par l’Etat. A/La réduction des inégalités hommes/femmes peut-être observée dès l’école. 1/L’Etat a mis en place une politique éducative en faveur de l’égalité des chances à l’école entre les filles et les garçons. L’école a pour mission fondamentale de garantir l’égalité des chances entre les filles et les garçons. La loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l’école rappelle que la transmission de la valeur d’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes se fait dès l’école. L’apprentissage de l’égalité entre les garçons et les filles est une condition nécessaire pour que progressivement les stéréotypes traditionnels comme celui de la femme au foyer s’estompent et que d’autres modèles de comportement se développent. 2/Par la réaffirmation de l’égalité des chances à l’école entre les filles et les garçons, les filles ont rattrapé et même dépassé le niveau de scolarisation des garçons. ->La scolarisation des filles s’est considérablement accrue. Selon le document 1, en 1993, 37% des femmes de nationalité française âgées de 25 ans à 39 ans sont titulaires d’un diplôme égal ou supérieur au baccalauréat contre seulement 19% dans la génération des 50-59 ans soit une proportion qui a augmenté de 37% entre les deux générations. La proportion d’étudiantes est supérieure à la proportion d’étudiants aujourd’hui dans l’enseignement supérieur. Selon l’Insee, en 2012, 55% des étudiants sont des femmes. ->Les filles obtiennent une meilleure réussite scolaire que les garçons. Elles rencontrent moins de difficultés en lecture que les garçons. Lors de la journée d’appel et de préparation à la défense, à 18 ans, 8,7% des filles ont des difficultés de lecture contre 14,8% des garçons en 2012 selon les statistiques du gouvernement. ->Elles redoublent moins souvent. ->Elles réussissent mieux aux examens. En 2010, selon l’Insee, 71% des filles d’une même génération ont eu le baccalauréat contre seulement 61% des garçons. ->Les femmes sont aujourd’hui plus diplômées que les hommes. D’après le document 1, en 1993, dans la génération des 50-59 ans, la proportion des hommes titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat était supérieure à celle des femmes. En effet, 21% des hommes de cette génération étaient titulaires d’un diplôme égal ou supérieur au baccalauréat contre 19% des femmes. Dans la génération suivante, la proportion de femmes titulaires d’un diplôme égal ou supérieur au baccalauréat est supérieure à celle des hommes. En 1993, dans la génération des 25 ans à 39 ans, 37% des femmes sont titulaires d’un diplôme égal ou supérieur au baccalauréat contre 30% seulement des hommes. La mixité progresse dans les filières de formation. Les jeunes filles n’hésitent plus à investir les filières scientifiques conduisant aux études de médecine ou aux études d’ingénieurs. Elles sont plus nombreuses dans les écoles d’ingénieur que dans les années 80 même si elles restent encore minoritaires. Pour favoriser cette mixité, l’Education Nationale a noué des partenariats avec des associations comme Femmes et Mathématiques, Femmes et Sciences ou Femmes ingénieurs. B/L’Etat favorise l’égalité et la mixité dans le monde du travail et le monde politique. 1/ La législation entraîne une réelle progression de l’égalité entre les femmes et les hommes. Le 28 janvier 2014, l’Assemblée Nationale a adopté le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce texte de loi reprend et approfondit les lois déjà votées depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et vise à assurer l’effectivité des droits acquis et à favoriser des changements de comportements pour agir sur la racine des inégalités. 2/ Les femmes ont acquis des droits civiques et politiques. L’ordonnance d’avril 1944 accorde le droit de vote aux femmes et leur éligibilité. La loi de 1999 impose une révision de la Constitution de 1958 pour favoriser l’accès égal des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives et imposer la contribution des partis politiques à la mise en œuvre de ce principe. En 2000, la loi sur la parité en politique complète la loi de 1999 et module l’aide publique aux partis politiques en fonction de leur respect de l’application de la parité pour la représentation des candidats aux élections. 3/Les femmes ont aussi acquis des droits économiques qui réduisent les inégalités entre les sexes. La loi de 1972 inscrit dans le droit français le principe de l’égale rémunération des femmes et des hommes pour un même travail. En 1983, le loi Roudy - Yvette Roudy était le ministre déléguée chargé des droits de la femme entre 1981 et 1986 – consacre le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’ensemble des aspects de la vie professionnelle. La loi promulguée en 2006 renforce les moyens et les engagements sur l’égalité salariale. De plus, en 2014, la loi sur la parité en Conseils d’administration et de surveillance vise à instaurer une représentation équilibrée entre hommes et femmes au sein des instances dirigeantes des entreprises. La législation prévoit ainsi des quotas chiffrés progressifs. Depuis le 1er janvier 2014, les conseils d’Administration et de Surveillance dans les entreprises de plus de 500 salariés doivent compter un minimum de 20% de femmes au sein de leurs membres. Cette proportion doit passer à 40% au 1er janvier 2017. La loi doit se généraliser aux entreprises de moins de 500 salariés à partir de 2020. En cas de non respect des sanctions financières sont appliquées. Cette loi favorise la féminisation des instances dirigeantes des entreprises II/Grâce à ces politiques favorisant l’égalité entre les hommes et les femmes, les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes se sont réduites. A/La réduction des inégalités de formation entre les hommes et les femmes a favorisé l’augmentation de la mixité professionnelle. 1/La hausse de la qualification des femmes accompagnent l’évolution du marché du travail. Le marché du travail s’est transformé depuis les années 80.Les emplois de services se sont accrus et les emplois se sont qualifiés. Parallèlement, les femmes sont entrées massivement sur le marché du travail. Autant de femmes que d’hommes travaillent dans les nouvelles générations. Les femmes sont de plus en plus présentes dans de nombreuses familles professionnelles. Etant plus formées, elles investissent progressivement les professions de cadre. De plus, les jeunes femmes entrent de plus en plus par le haut dans des professions dans lesquelles elles étaient minoritaires, comme le bâtiment, la recherche industrielle, l’informatique, ou les télécommunications. 2/Dans certains métiers, les femmes sont devenues majoritaires. Ainsi, selon le document 3, en 1983, elles représentent 40,1% des techniciens de la banque et assurance et 65,9% en 2011 soit une proportion 1,6 fois supérieure en 2011 par rapport à 1983. De même, elles représentaient 45,7% des techniciens des services administratifs comptables et financiers en 1983 et 70,5% en 2011 soit une proportion 1,5 fois supérieure en 2011 par rapport à 1983. 3/Certains métiers sont devenus paritaires, comptant entre 45% et 55% de femmes. D’après le document 3, elles représentaient 24,2% des cadres des services administratifs comptables et financiers en 1983 et 49% en 2011 soit une proportion qui a doublé entre les deux dates. Les professions du droit ont été également recherchées par les femmes. Elles représentaient 27,6% des professionnels du droit en 1983 et 52% en 2011 soit une proportion qui a presque doublé entre 1983 et 2011. Une augmentation importante s’est aussi produite dans les professions de formateurs. 4/ Enfin, la mixité a aussi progressé dans les professions traditionnellement réservées aux hommes même si elles restent encore minoritaires. D’après le document 3, en 1983, les femmes représentent 3,5% des ingénieurs et cadres techniques de l’industrie et 22 ,5% en 2011 soit une multiplication par 6,5 de cette proportion. De même, les professions de techniciens et cadres de l’agriculture se sont féminisées. Les femmes représentaient 5,6% de ces professions en 1983 et 24,7% en 2011 soit une proportion 4,5 fois plus importante en 2011 qu’en 1983. B/L’égalité salariale progresse. La rémunération salariale des femmes tend à se rapprocher de celle des hommes. Les femmes, étant plus qualifiées et occupant plus souvent des emplois de cadres, peuvent prétendre à des salaires plus élevés. Les écarts de rémunération se réduisent. Ainsi, selon le document 2, en 1952, le salaire des femmes ne représentait que 64,9% de celui des hommes. Cette part a très augmenté jusqu’aux années 70. Mais, à partir du milieu des années 70, grâce à la législation sur l’égalité salariale, l’écart entre le salaire des femmes et celui des hommes, à temps complet se réduit. En 1983, le salaire des femmes représentait 73,1% du salaire des hommes ; les femmes gagnaient 26,9% de moins que les hommes. En 2010, le salaire des femmes représentait 82,4% de celui des hommes ; les femmes gagnaient 17,6% de moins que les hommes.