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élucidée afin de faire la part des phénomènes intervenant dans la
décoloration des feuilles, à l'origine de cette réaction des oliviers.
La couleur verte d'une frondaison ou d'une feuille d'olivier est la
manifestation d'une activité photo synthétique normale, mais, la verdure est
une notion très relative puisque les feuilles de certains cultivars d'olivier
présentent un aspect vert pâle, alors que d'autres sont d'un aspect vert foncé
ou même grisâtre.
Généralement, outre l'artefact causé occasionnellement par le
pollen, généralement abondant chez quelques variétés dont la Chemlali,
déposé à la pleine floraison au niveau des feuilles, le jaunissement de
celles-ci peut
avoir des origines aussi multiples que diverses :
A -
Origine physiologique: une sénescence normale ou accélérée
des feuilles:
En vieillissant, la feuille saine d'olivier ne montre un début de
changement de couleur (perceptible à l'oeil nu) qu'aux dernières semaines
de sa vie active (à partir de l'âge de deux ans, si les conditions de stress
hydrique et thermique n'ont pas eu d'effet négatif prématuré accélérant sa
chute), dû à un changement de structure et à une diminution de la
concentration en chlorophylle, plus rapide que celle des autres pigments. A
cet âge avancé (coïncidant avec la période cruciale de la manifestation du
jaunissement), elle devient entièrement jaune, quelques jours avant sa
chute.
Par ailleurs, les stress hydriques, thermiques (TRI GUI, 1989 et
1993) ou consécutifs à des agressions parasitaires ou fongiques (fumagine)
peuvent aussi induire une sénescence prématurée des feuilles (TRIGUI,
1987 et 1992).
Or, le phénomène de jaunissement est parfois prononcé notamment
chez les arbres sénescents se trouvant sur des sols squelettiques ou filtrants,
et n'ayant pu développer de nouvelles pousses végétatives (donc sans
réserves minérales) au cours de l'année précédant le jaunissement.
Enfin, la réaction de l'arbre à un stress hydrique ou à l'hydromorphie
peut engendrer des réactions physiologiques importantes.
En effet,
1 - la succession d'années sèches entraîne souvent soit la formation
de pousses végétatives généralement très courtes et à entre-noeuds très
courts soit l'arrêt de développement, alors que le rameau d'olivier très âgé
prend un aspect dénudé que le jaunissement et la chute des feuilles âgées
accentuent. C'est le cas du jaunissement des olivettes sénescentes du sud
observé pendant et après les années sèches (1967-68-69 ; 1987-88-89 et
1994-95-96) ;