Soins postopératoires
Des compresses fraîches et un onguent antibio-
tique topique constituent le principal traitement au
cours de la période qui suit immédiatement l’interven-
tion. Des antibiotiques systémiques et des corti-
costéroïdes à dose rapidement dégressive peuvent
également être prescrits sur une base individuelle. Les
patients qui subissent régulièrement un resurfaçage au
laser reçoivent des antibiotiques systémiques, des
antiviraux et, souvent, de la prédnisone après l’inter-
vention. Ces patients doivent en outre s’assurer de
protéger toutes les régions traitées contre le soleil.
L’enlèvement des points de suture, le cas échéant, se
fait généralement cinq à sept jours après l’intervention.
Les patients sont avisés d’éviter toute activité physique
intense pendant la première semaine suivant l’opéra-
tion afin de réduire l’incidence d’hématomes et
d’œdème postopératoires.
Complications
La complication la plus dévastatrice après une
blépharoplastie est l’hémorragie orbitaire doublée de
cécité. On rapporte une incidence de 0,04 %, bien que
ce chiffre corresponde sans doute à une sous-estima-
tion compte tenu du manque de données rapportées.
L’étiologie peut être multifactorielle, mais elle inclut
probablement une traction excessive des poches grais-
seuses antérieures combinée à de mauvaises hémostase
et visualisation peropératoires. Ceci provoque une
compression du nerf optique et une ischémie se-
condaire du nerf optique. Le traitement comprend le
diagnostic précoce, une canthotomie et une cantho-
lyse latérales et l’administration d’agents systémiques
antihypertenseurs pour soulager l’ischémie. Bien que
cela soit rare, il arrive qu’une décompression orbitaire
soit nécessaire. Les complications localisées dans les
tissus mous sont plus souvent associées à un excès de
peau ou au retrait de gras plutôt qu’à une insuffisance
de peau et au retrait de gras. Des cas de lagophtalmie
légère peuvent se produire, lesquels sont généralement
résolus après une chirurgie de la paupière, mais une
lagophtalmie prononcée peut causer une irritation
oculaire, une kératite lagophtalmique et une kératite
infectieuse. Ceci peut être aggravé par des dommages
causés par inadvertance à la glande lacrymale, allant
jusqu’à l’excision, pendant la chirurgie. Un sillon
supérieur plus affiné peut être plus acceptable chez les
femmes que chez les hommes, mais un retrait excessif
de gras peut se traduire par un sillon supérieur creux
peu seyant. Des plis multiples ou asymétriques au
niveau de la paupière peuvent être le résultat d’un
mauvais marquage préopératoire ou d’une incision
pratiquée au mauvais endroit.
Lors du rajeunissement de la paupière inférieure,
le retrait de l’excès de peau en présence d’une laxité
horizontale de la paupière peut résulter en un « œil
rond » avec dystopie et ectropion du canthus latéral. La
résolution de ce problème peut nécessiter un relâche-
ment lamellaire moyen, la mise en place d’une pièce
d’espacement au niveau de la lamelle postérieure, une
re-suspension médiofaciale ou, à l’occasion, une greffe
cutanée au niveau de la lamelle antérieure. Enfin,
compte tenu de la proximité du muscle oblique
inférieur avec la poche graisseuse centrale de la
paupière inférieure, une diplopie passagère peut égale-
ment se produire après l’intervention.
Remodelage endoscopique du sourcil
Le rôle de la position des sourcil dans l’esthétique
médiofaciale a été largement ignoré et mésestimé.
Leurs mouvements clés influent profondément sur
l’animation et l’expression faciales. Dans la mesure où
ils occupent les limites supérieures de la région médio-
faciale, une position anormale peut causer une asymé-
trie et engendrer des problèmes esthétiques et
fonctionnels. Comme dans le cas de la chirurgie de la
paupière, l’objectif du rajeunissement des sourcils est
de donner à la région périorbitaire un nouvel aspect de
jeunesse. La correction de la ptôse du sourcil peut
également contribuer à améliorer les lignes et sillons
horizontaux, grâce au retrait des muscles et tissus qui
causent le froncement.
Pendant des décennies, le remodelage du sourcil
par ouverture coronale a constitué la norme par excel-
lence du rajeunissement du front. Les chirurgiens ont
favorisé cette méthode car elle permet de clairement
exposer l’ensemble des structures anatomiques impor-
tantes, en particulier pour ceux ne disposant pas des
instruments endoscopiques appropriés ou qui ne se
sentent pas à l’aise avec cette technologie ou avec la
courbe d’apprentissage sous-jacente. Bien que certains
chirurgiens favorisent toujours cette technique pour
le rajeunissement du front, il est clair que l’approche
endoscopique est de plus en plus favorisée. La tech-
nique endoscopique a évolué avec la mise en applica-
tion d’interventions de rajeunissement facial plus
complexes
9
. En fait, certains rapports donnent à
penser que les résultats de cette approche peuvent
équivaloir, voire surpasser, d’autres méthodes de
rajeunissement du front
10,11
. L’approche endoscopique
présente des avantages très nets, dont des incisions
plus petites, ce qui réduit la cicatrisation, l’engour-
dissement, le saignement, l’alopécie et donne lieu à
une période de récupération beaucoup plus courte
qu’avec l’approche coronale.
Évaluation
Il est encore une fois essentiel de déterminer quels
candidats se qualifient pour cette intervention. Les
patients qui affirment que hausser les sourcils
améliore leur vision peuvent effectivement nécessiter
une blépharoplastie et (ou) une réparation de la ptôse.
Un remodelage du sourcil en présence de ptôse ne
dégagera en aucun cas les paupières de l’axe visuel. De
même, le patient présentant une hyperélasticité
cutanée et une ptôse involutive du sourcil et optant
pour la blépharoplastie seule doit comprendre qu’un
nouvel affaissement du sourcil peut se produire après
l’intervention. Outre l’examen soigneux du contour et
Ophtalmologie
Conférences Scientifiques