Intervention de M. Bruce Clemenger – président de l`Alliance

Intervention de M. Bruce Clemenger président de l’Alliance
évangélique du Canada
[English follows]
Nous sommes solidaires ici aujourd’hui, en tant que dirigeants de nos communautés de foi
respectives (juive, musulmane et chrétienne), pour exprimer les graves inquiétudes que nous
avons envers la décriminalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. Nous croyons que toute
action qui vise à mettre fin à la vie humaine est moralement et éthiquement mauvaise.
Le Canada se trouve à un seuil important. La question de l’aide au suicide et l’euthanasie
soulève de profondes questions morales, sociales, médicales et légales qui atteignent en son
cœur même la trame de notre société.
Le respect de la vie humaine et la croyance en la dignité de toutes et de tous, quelles que soient
nos capacités ou nos habiletés, sont des principes fondamentaux de la société canadienne. Ces
principes expriment le devoir que nous avons de prendre soin les uns des autres, non seulement
individuellement mais aussi collectivement, ils formulent notre engagement à protéger les
personnes vulnérables et à ne pas les mettre en danger par nos décisions collectives, et ils
soulignent l’importance de réagir avec compassion et sollicitude envers celles et ceux « qui
traversent les ravins de la mort ».
La prudence est de mise. Nous demandons à toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, et en
particulier à nos parlementaires, de s’arrêter et de considérer les conséquences sociales et
institutionnelles qu’entraînerait le fait de franchir ce seuil.
Les confessions affiliées à l’AÉC regroupent plus de 7 000 églises dont les pasteurs offrent
régulièrement des conseils spirituels, du réconfort et de la sollicitude à des personnes en fin de
vie. Nous sommes convaincus que les seules façons d’aider les personnes à vivre et à mourir
dans la dignité sont de veiller à ce qu’elles soient entourées d’amour et de sollicitude ; de leur
fournir des soins holistiques qui comprennent le contrôle de la douleur et un soutien
psychologique, spirituel et affectif ; ainsi que d’améliorer et d’accroître les ressources pour les
soins palliatifs et les soins à domicile.
Ensemble, avec nos diverses communautés de foi, nous sommes résolus à travailler pour alléger
la souffrance humaine sous toutes ses formes, mais jamais en éliminant les personnes
souffrantes.
Intervention by: Mr. Bruce Clemenger President of The
Evangelical Fellowship of Canada
We stand together today, leaders within our respective faith communities – Jewish, Muslim and
Christian to express our grave concern over the decriminalization of assisted suicide and
euthanasia. We believe that any action intended to end human life is morally and ethically
wrong.
Canada stands at a threshold. The issues of assisted suicide and euthanasia raise profound
moral, social, medical and legal issues which drive to the very heart of the fabric of our society.
Respect for human life, a belief in the dignity of all regardless of our capacities or abilities are
core principles of Canadian society. These principles affirm the duty of care for one another -
not just individually but collectively our commitment to protect vulnerable persons and not
expose them to risk by our collective actions, and the importance of responding with
compassion and care for those who are “walking in the shadow of death.”
We urge caution. We call upon all Canadians, and in particular our Parliamentarians, to pause
and consider the societal and institutional implications of crossing this threshold.
The EFC’s affiliate denominations include over 7,000 churches whose pastors regularly provide
spiritual counsel, comfort and care to those nearing the end of their lives. We are convinced the
only ways to help people live and die with dignity are: to ensure they are supported by love and
care; to provide holistic care which includes pain control as well as psychological, spiritual and
emotional support; and, to improve and increase resources in support of palliative and home
care.
Together, with our diverse communities of faith, we are determined to work to alleviate human
suffering in every form but never by intentionally eliminating those who suffer.
Intervention de l’imam Sikander Hashmi, Conseil des imams du
Canada
[English follows]
Il n’y a aucun doute que la question de l’aide médicale au suicide inquiète beaucoup de
Canadiennes et de Canadiens. En tant que croyants porteurs d’une longue tradition de secours
aux malades, nous avons été témoins des terribles répercussions que la maladie et la souffrance
représentent pour les patients et leurs familles.
Nous comprenons que, dans certains cas, les patients qui endurent des niveaux extrêmes de
douleur et de souffrance, et que ceux qui s’attendent à la pareille dans un avenir proche,
peuvent désirer mettre fin à leurs jours. Nous sympathisons avec eux et, en puisant dans nos
traditions de foi, nous sommes appelés à prier pour eux afin qu’ils soient soulagés dans leurs
souffrances et à faire de notre mieux pour pourvoir à leur confort en leur offrant les meilleurs
soins possibles.
Dans ces cas-là, la mort peut sembler la seule solution pour soulager le patient. Mais ouvrir la
porte à la mort comme à une option possible pour soulager la douleur envoie un message
profondément perturbant aux personnes qui vivent dans la marge de notre société.
Nos amis, les membres de notre famille et nos concitoyens qui souffrent de maladie terminale,
de handicap physique, de troubles psychiatriques, ou qui se trouvent autrement isolés ou
enfermés dans la solitude, méritent d’être accueillis et embrassés comme des membres aimés
de notre société. Or l’appui à l’euthanasie et à l’aide au suicide fait exactement le contraire
puisqu’il envoie le message que la vie parfois ne vaut tout simplement pas la peine d’être vécue.
En d’autres mots, il présente la mort comme étant une option valable pour ceux qui font face à
des problèmes difficiles dans leur vie.
Dès qu’il sera devenu acceptable de choisir consciemment la mort plutôt que la vie, il sera
virtuellement impossible de protéger les personnes vulnérables contre les incitations indirectes
et les encouragements à aller dans ce sens.
En tant que Canadiennes et Canadiens, nous sommes convaincus que nous devons faire
davantage pour fournir aux malades des soins de compassion et trouver des moyens plus
efficaces d’alléger leur souffrance et d’améliorer leur qualité de vie. Au lieu de promouvoir la
mort, unissons-nous pour cultiver et chérir la vie.
Intervention by: Imam Sikander Hashmi, Canadian Council of
Imams
Undoubtedly, the issue of physician-assisted death is of concern to many Canadians. As people
of faith with a long tradition of tending to those who are ill, we have witnessed first-hand the
terrible toll illnesses and pain can take on patients and their families.
We understand that in some cases, patients experiencing extreme levels of pain and suffering,
and those expecting the same in the future, may desire an end to their life. We empathize with
them and as we draw from our faith traditions, we are instructed to pray for them to gain relief
from their suffering and to try our best to make them comfortable by providing the best
possible care.
In such cases, death may appear to be the only avenue to relief for the patient. However,
opening the door to death as an acceptable option for relief sends a deeply troubling message
to those living on the margins of our society.
Our friends, family members and fellow citizens who are suffering from a terminal illness,
physical disability, psychiatric illness - or are otherwise isolated or lonely - deserve to be
embraced and welcomed as cherished members of society. Support for euthanasia and assisted
suicide does the exact opposite. It sends the terrible message that sometimes, life is just not
worth living. In simple terms, it presents death as a viable option for those facing difficult
challenges in life.
Once voluntarily choosing death over life becomes acceptable, it will be virtually impossible to
protect the vulnerable against indirect encouragement and promotion of this act.
We firmly believe that as Canadians, we must do more to provide compassionate care to those
who are ill and to find better and more effective ways to alleviate their suffering and improve
their quality of life. Instead of promoting death, let us come together to enhance and cherish
life.
Commissaire Susan McMillanChef du territoire de l’Armée du
Salut au Canada et aux Bermudes
Pour un meilleur accès aux soins palliatifs
[English follows]
La semaine dernière, j’ai reçu une lettre d’une femme dont le père a été hébergé dans un
établissement de santé de l’Armée du Salut où l’on offre des soins palliatifs. Elle écrit : « Il y a un
mois que mon père est décédé. Je veux que vous sachiez à quel point vous avez fait une
différence pendant une période très difficile. Je vous suis profondément reconnaissante, car j’ai
vu mon père s’éteindre dans un cadre serein et accueillant. Nous avons été reçus à bras ouverts
dans votre communauté. Je savais que mon père se trouvait à un endroit où on prendrait bien
soin de lui. On m’a offert un refuge où me reposer et on m’a témoigné beaucoup d’affection. J’ai
découvert un niveau plus profond de compassion, de tendresse et d’acceptation. Le travail que
vous faites pour les personnes est un don extraordinaire. »
Au moment où nous discutons d’aide médicale à mourir, il faut reconnaître la valeur et
l’importance des soins palliatifs pour les personnes, les familles et la société. Avec son approche
holistique (physique, émotionnelle, psychologique, sociale et spirituelle), les soins palliatifs se
fondent sur un idéal qui veut qu’on se soucie des patients au lieu de seulement en prendre soin.
Cette approche peut atténuer la douleur et les symptômes des maladies graves et améliorer la
qualité de vie des patients et des membres de leur famille.
Le 14 avril 2016, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il s’engageait à développer une
stratégie sur les soins palliatifs au Canada. Voilà qui est encourageant vu le manque de lits de
soins palliatifs partout au pays. À ce jour, il n’y a guère plus de 30% des Canadiennes et
Canadiens qui ont accès à des soins palliatifs de qualité1. Avec une population qui vieillit
rapidement, nous savons que la demande ne peut qu’augmenter pour ce genre de services.
Ce qui nous inquiète, toutefois, comme il y a si peu d’options de soins palliatifs disponibles
actuellement, c’est que pour nombre de personnes atteintes de maladies graves, il sera plus
facile d’avoir accès à l’aide médicale à mourir qu’aux soins médicaux nécessaires pour gérer leur
douleur et leur inconfort. Dans les Consultations sur l’aide médicale à mourir2 menées par le
gouvernement, on a souligné que les Canadiennes et Canadiens ne veulent pas que l’aide
médicale à mourir devienne l’option privilégiée simplement parce que les autres options ne
seraient pas accessibles. Si on n’arrive pas à offrir assez de soins palliatifs de qualité, on ne peut
s’attendre à ce que les gens prennent des décisions vraiment éclairées pour répondre à leurs
besoins en matière de soins de santé.
Il faut aussi remarquer que les soins palliatifs ne sont pas là pour accélérer ou retarder la mort. Il
s’agit d’aider les gens à vivre leurs derniers jours dans le confort et la dignité. On ne doit donc
pas imposer aux équipes et aux établissements de soins palliatifs de collaborer à l’offre d’aide
médicale à mourir.
1 http://www.chpca.net/
2 http://www.justice.gc.ca/fra/rp-pr/other-autre/pad-amm/pad.pdf
Nous croyons qu’en assurant un meilleur accès aux services de soins palliatifs ainsi qu’aux autres
services aux patients, notamment ceux offerts aux personnes atteintes de maladies mentales ou
aux personnes handicapées, on aidera les Canadiennes et Canadiens plus vulnérables à obtenir
les soins et le soutien qui leur conviennent. Nous incitons les gouvernements fédéral et
provinciaux à faire des soins palliatifs de qualité une priorité d’un bout à l’autre du pays et à
veiller à ce qu’ils soient également accessibles à tous les membres de la société.
Commissioner Susan McMillanTerritorial Commander for The
Salvation Army in Canada and Bermuda
Greater Access to Palliative Care
Last week I received a letter from a woman whose father had stayed in a Salvation Army health
facility that provides palliative care. She writes, “It has been a month since my father passed
away. I want you to know what a difference you made during a very difficult time. I was so
grateful that my father died in a peaceful and accepting setting. We were welcomed into your
community with open arms. I knew my father was in a place where he would be well taken care
of. I was offered a haven to rest and shown such tenderness. I learnt a deeper level of
compassion, tenderness and acceptance. The work you do for individuals is such a gift.”
As we discuss medical assistance in dying, the conversation should acknowledge the significant
value that palliative care provides to individuals, families and society. With its holistic approach
(physical, emotional, psychological, social and spiritual), palliative care is grounded in the ideal
that patients should be cared about and not just cared for. It can alleviate the pain and
symptoms of serious illness and improve the quality of life for both patients and family
members.
On April 14, 2016, the Federal Government announced its commitment to develop a stronger
palliative care strategy in Canada. This is encouraging given the serious shortage of palliative
care beds across the country. Today, only approximately 30% of Canadians have access to
quality palliative care.3 With a rapidly aging population, we know that the demand for these
services will only increase.
The concern, however, is that since there are so few palliative care options currently available,
many people with life-threatening illnesses will have an easier time accessing medical-assisted
death than receiving the support needed to adequately manage their pain and discomfort. In
the Government’s Consultations on Physician-Assisted Dying4, it noted that Canadians do not
want assisted death to become the preferred option simply because other options are not
accessible. If there is a lack of quality palliative care available, then we can’t expect people to
make a truly informed choice about how to respond to their health care needs.
It should also be noted that palliative care does not exist to accelerate or delay death. It is about
helping people live out their lives in comfort and dignity. As such, palliative-care teams and
3 http://www.chpca.net/
4 http://www.justice.gc.ca/eng/rp-pr/other-autre/pad-amm/pad.pdf
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