
24  le Bulletin scientique de l’arapi - numéro 21 - printemps 2008
Résumés des conférences
técédents d’eczéma, troubles gastro-intestinaux, atteinte 
polyviscérale,  etc.  Tout  comme  pour  les  complications 
liées à l’accouchement, ces affections auront un impact 
plus important chez l’individu dont le terrain génétique 
est favorable au développement d’un retard mental, con-
sidéré comme un facteur de vulnérabilité aux problèmes 
environnementaux qui ne doit pas être négligé.
Dès qu’il y a suspicion de retard mental chez un individu, 
un test systématiquement réalisé est celui de la détection 
d’un X fragile, car il représente la prévalence la plus im-
portante de causes de retards mentaux.
Parmi les recherches de critères mineurs mais néanmoins 
cruciaux  à  étudier,  l’auteur  souligne  l’importance  de 
l’examen  morphologique.  Il  propose  même  l’inclusion 
de photos dans l’examen clinique des enfants. Selon lui, 
elles devraient faire partie intégrante de l’évaluation dia-
gnostique  lors  de  suspicion  de  retard  mental  chez  une 
personne, car certaines dysmorphies sont très révélatrices 
et renvoient au dysfonctionnement de certains gènes déjà 
identiés,  donnant  des  pistes  d’examens  à  réaliser.  En 
effet,  certaines  anomalies  morphologiques,  notamment 
du  visage,  peuvent  révéler  une  anomalie  chromosomi-
que.  Ce  sont  de  petits  signes  qui  peuvent  permettre  de 
poser un diagnostic précis améliorant la prise en charge 
de l’enfant. Par exemple, lorsque la columelle du nez est 
au-dessus des ailes, nous pouvons suspecter un syndrome 
d’ATR-X, c’est-à-dire une alpha-thalassémie (un problè-
me au niveau des globules rouges) et un retard mental lié 
à l’X. Une asymétrie faciale aux pleurs peut révéler une 
microdélétion  du gène 22q11.2… Dans  tous  les  cas,  le 
premier examen réalisé est le caryotype classique. Pour 
observer ces microdélétions invisibles à l’œil nu, il existe 
une technique d’hybridation par uorescence.
En résumé, le spectre d’anomalies cliniques va orienter la 
recherche d’anomalies génétiques.
L’auteur souligne ensuite l’importance de considérer les 
régions  sous-télomériques  (c’est-à-dire  les  sous-parties 
distales  des  chromosomes)  pour  approfondir  nos  con-
naissances  des  causes  de  retard  mental,  car  dans  cette 
région, de nombreux gènes pourraient être impliqués. Ce 
sont des parties hyper 
variables.
L’auteur attire notre attention sur les difcultés d’étudier 
ces microdélétions car le niveau de résolution des techni-
ques d’imagerie utilisées n’est pas assez élevé. A l’heure 
actuelle, les  techniques  de cytogénétique  ne  permettent 
pas d’observer les plus petites microdélétions qui pour-
raient pourtant expliquer possiblement nombre de cas de 
retards mentaux.
En revanche, quelques techniques en cours d’évaluation 
semblent pouvoir pallier ces difcultés. Parmi celles-ci, 
les puces biologiques (ou puces ADN) semblent promet-
teuses.  Elles  font  partie  des techniques appelées  CGH-
Array  ou  CGH-MicroArray.  En  France,  une  dizaine  de 
laboratoires vont travailler avec ces techniques pour ten-
ter  d’apporter  de  nouvelles  données  explicatives à  cer-
tains cas de retard mental encore non spécié à l’heure 
actuelle.
Parmi  les retards  mentaux  les  plus  fréquents,  la mono-
somie  1p3.6  représente  un  cas pour 10 000 naissances. 
Elle engendre un retard mental très sévère, une hypotonie 
dès la naissance, des troubles du comportement, une mi-
crocéphalie, une épilepsie souvent importante et une dys-
morphie faciale. Ce retard mental ne pouvait être identi-
é avec l’examen classique caryotypique auparavant.
L’auteur souligne que les signes physiques sont très im-
portants pour établir le phénotype et pour relier les ano-
malies physiques aux anomalies génétiques pour adapter 
la  prise  en  charge  de  manière  optimale.  Par  exemple, 
dans  le  syndrome  de  Prader-Willi,  auparavant,  seule  la 
macrophagie semblait révélatrice de cette pathologie. A 
l’heure actuelle, nous savons qu’il existe également à la 
naissance une hypotonie très spécique de ce syndrome 
et il peut donc être pris en charge, notamment au niveau 
alimentaire, de manière beaucoup plus précoce qu’aupa-
ravant.
Dans  le  retard  mental,  il  semblerait  exister  une  préva-
lence des mutations des gènes MECP2 et ARX, qui sont 
donc prioritaires à rechercher en cas de suspicion.
L’auteur termine en précisant l’importance de généraliser 
ces  techniques  de  mise  en  évidence  des  remaniements 
subtélomériques pour tenter d’apporter des explications 
aux cas  de  retards mentaux  encore  non spéciés  et  qui 
pourraient être reliés parfois à des cas d’autisme, ce qui 
ferait avancer la recherche également de ce côté.
…certaines anomalies 
morphologiques, notamment 
du visage, peuvent révéler une 
anomalie chromosomique. 
Ce sont de petits signes qui 
peuvent permettre de poser un 
diagnostic précis améliorant 
la prise en charge de l’enfant.
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