8 - Connaissance et gestion des écosystèmes tropicaux
Préface - 9
Je souhaite vivement remercier tous ceux
qui ont initié et fait vivre ce programme :
les chercheurs porteurs de projets,
les membres du conseil scientique,
l’équipe d’animation du GIP ECOFOR ainsi que
les membres du comité d’orientation.
Ensemble, ils ont apporté une
contribution essentielle à la recherche.
Je suis tout particulièrement reconnaissante au
Professeur Doyle McKey, président du conseil scientique,
et avant lui à Monsieur Yves Gillon,
pour leur réel engagement en faveur de ce programme.
Que ce recueil de résultats de recherche soit utile
aux gestionnaires d’espaces et les aide à mieux
appréhender les écosystèmes tropicaux.
Qu’il vienne également étayer et illustrer les besoins
de la recherche et de la formation dans les territoires
ultra-marins, bien soulignés par le Grenelle de la Mer.
Claire Hubert
Présidente du comité d’orientation du programme « Écosystèmes Tropicaux »
Chef du service de la recherche,
Direction de la recherche et de l’innovation,
Commissariat général au développement durable,
Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer
en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat.
Les invasions biologiques constituent une seconde catégorie importante de perturba-
tions dont s’est particulièrement saisi le programme. Elles résultent d’introductions
directes, de la pollution (eutrophisation des lacs), d’une dégradation ou d’une simpli-
cation poussée de la gestion de l’espace. La conduite à tenir face à ces invasions né-
cessite au préalable une bonne connaissance du fonctionnement des écosystèmes pour
apprécier non seulement l’efcience attendue des mesures à prendre mais également
l’ampleur des effets collatéraux. Dans le cas de la fourmi Wasmannia auropunctata,
qui devient envahissante dans son aire naturelle lorsque le milieu est anthropisé et qui
fait, par ailleurs, l’objet d’introductions involontaires, on préconise diverses mesures :
quarantaine pour prévenir les introductions et pour éviter d’élargir la base génétique des
populations déjà introduites ; lutte chimique pour traiter des introductions récentes et
peu étendues ; lutte biologique pour contrôler des introductions largement installées ;
renaturalisation des zones anthropisées de l’aire naturelle de cette espéce.
La conservation et la gestion des écosystèmes tropicaux passent d’abord par une amé-
lioration des connaissances relatives à leurs composition et fonctionnement. Il reste
beaucoup à faire dans ce domaine et la Guyane n’était l’objet, avant ce programme,
d’aucune carte des types de paysages et des régions naturelles. Quant au Mali, il dispose
de richesses dans ses forêts de faille et ses forêts galeries qui étaient insoupçonnées,
tant l’accent avait été mis jusque-là sur la désertication et les savanes arides. Une fois
l’information de base disponible, la gestion peut s’organiser tout en tenant le plus grand
compte des acteurs pour lesquels des démarches participatives sont opportunes dans
des zones à forts enjeux et conits latents, comme c’est le cas pour les mangroves de
Madagascar.
Même s’il n’a pas vocation à couvrir l’ensemble du sujet, ce programme sur la connais-
sance, la conservation et la gestion des écosystèmes tropicaux a ainsi donné lieu à des
travaux balayant un large spectre de préoccupations se complétant particulièrement
bien. Les cas traités sont spéciques de par leur assise géographique et les espèces
considérées, mais leurs retombées sont plus générales. Ils permettent aux réexions de
mûrir, aux questionnements de s’afner et aux enseignements de faire leur œuvre en
matière, par exemple, d’organisation spatiale de la biodiversité ou de fonctionnement
des écosystèmes. Ils soulignent des différences à ne pas ignorer entre domaines tropical
et tempéré, an de valoriser ces milieux riches et sensibles.