Note : vers une autre conception du vivant

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Note : vers une autre conception du vivant
Extrait du Recherche clinique PSY
http://www.recherche-clinique-psy.com/spip.php?article230
Note : vers une autre
conception du vivant
- LOGIQUE CLINIQUE DU MODÈLE FONCTIONNEL
-
Date de mise en ligne : mardi 26 août 2014
Description :
Dans notre monde voué à l'entropie, le désordre augmente et les systèmes se dégradent immanquablement avec le temps. Comment envisager, à partir de là, cette
exception que serait la vie ?
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Dans notre monde voué à l'entropie, le désordre augmente et les systèmes se dégradent immanquablement avec le
temps. Comment envisager, à partir de là, cette exception que serait la vie ? Ce serait un processus anti-entropique,
franchement négentropique, ou ralentissant l'entropie, allant à contre-courant de l'entropie générale. La vie diminue
le désordre au lieu d'en subir son aggravation. Elle maintient et développe l'information, là où tout se déglingue. Se
pourrait-il que l'univers contienne une partie de lui-même, qui aille à rebours de sa loi générale ? Certaines
conceptions pensent ainsi la vie depuis longtemps, en opposant bilan global et bilan local d'un système ouvert en
thermodynamique. Wikipédia - Entropie : ...la diminution d'entropie d'un système non isolé est possible si
l'augmentation de l'entropie du milieu extérieur fait plus que compenser la diminution d'entropie de ce système. Le
bilan entropique reste alors conforme à la deuxième loi de la thermodynamique et se traduit par une augmentation
globale de l'entropie, assimilée à une création d'entropie qui est donc la caractéristique de toutes les transformations
réelles. Cela permet d'expliquer la formation des étoiles, mais cela peut-il expliquer la vie ? L'important est la notion
de système ouvert, mais cela condamne la vie à être une espèce de parasite du reste de l'univers physique, qu'elle
dégrade encore plus pour exister et se conforter. C'est une idéologie redoutablement délétère.
Ces conceptions restent ainsi prisonnières d'une logique duelle, aristotélicienne, qui est une logique du type « ainsi /
non-ainsi ». On appelle la logique dualiste « aristotélicienne », car elle a été radicalisée par Aristote, qui a négligé
idiotement la critique tétravalente de Gorgias des conceptions de Parménide. Cette logique pense tout en termes
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d'opposition, en confondant l'habitude cognitive de procéder ainsi d'avec la réalité. C'est une façon d'arriver à penser
l'humain, le summum du vivant, comme prospérant là où le reste du monde se dégrade. Il vivrait de cette
dégradation même, en l'accentuant pour son profit propre, y compris au détriment des autres vivants et, même, des
autres humains. Cette vision parasitaire de la vie justifie aujourd'hui le fonctionnement techno-financier du
capitalisme actuel, devenu « mondialisé », où certains humains captent la richesse d'une multitude de façon
incroyable. Ce serait des « plus vivants » que les autres ?
Il existe une autre logique, moins réductrice, pour penser autrement la vie. Elle est tétravalente, à quatre termes au
lieu de deux. Si on rebute aux symboles logiques, on peut exprimer ses propositions selon la formule antique de
l'ainséité :
ainsi (du latin sic, c'est comme cela)
non-ainsi
ainsi et non-ainsi
ni ainsi ni non-ainsi
Cette logique permet d'élaborer une autre façon de comprendre la réalité du vivant. L'idée générale, c'est celle du
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commensalisme. C'est une idée qui vient de la biologie elle-même. Il y a des êtres vivants qui sont des commensaux
des autres. Ils se distinguent de leur hôte, dont ils vivent la même vie, déjà en « mangeant » la même chose que leur
hôte, dans un partage involontaire. Commensal vient étymologiquement du latin cum, avec et mensa, table, mais
cela ne se limite pas à la nourriture. Le commensal profite de son hôte sans entrer en confrontation avec lui. Son
hôte lui sert de biotope, mais il n'en abuse pas. Le commensal reste sous le charme de son hôte et ne le dégrade
pas. Il ne s'oppose pas à lui et le respecte, tout en profitant de la situation. Exemple : les bactéries de l'intestin
comme commensales de l'homme. Elles bénéficient d'une certaine protection vis à vis des agressions externes,
d'une bonne nourriture, d'une température quasi constante, d'une humidité utile, d'un moyen de déplacement et de
diffusion efficace (comme pour les rémoras attachés aux requins) etc.
La vie profite comme cela d'une possibilité logique non aristotélicienne, qui s'écrit : « ainsi et non-ainsi ». Le
commensal fait partie de l' « ainsi » de l'hôte, en étant non séparable de lui. En même temps, il s'en distingue comme
un être vivant à part entière : « non-ainsi ». Il allie les deux propositions logiques. Il profite de son hôte comme
biotope, mais il n'en profite pas comme proie.
L'hôte est une espèce vivante, résultant des réductions possibles de la vie. La vie, en général, subit une « spéciation
» par effet réducteur en multiples branches. Ce sont les espèces dont on ne connaît pas encore tous les
représentants. Dans toutes ces branches, il y a des espèces qui vont devenir des hôtes et des espèces qui vont
devenir commensales. Le commensal est donc, comme son hôte, un être vivant, avant toute différentiation des
espèces. Nous touchons là à une quatrième proposition logique, qui s'écrit : « ni ainsi ni non-ainsi ». L'hôte comme le
commensal, c'est du vivant, avant toute spéciation.
Il nous faut les quatre propositions de cette logique non-aristotélicienne, tétravalente, pour comprendre le
commensalisme en biologie. Le commensal profite de l'hôte, mais ne perturbe que marginalement son hôte. Les
crustacés cirripèdes ne modifient pas significativement l'hydrodynamisme des baleines. Les renards mangent les
détritus des hommes en ville, mais s'arrangent pour ne pas être trop visibles. [1]
Le parasitisme, c'est quand un petit animal vit au détriment d'un plus gros, tandis que la prédation caractérise le
comportement d'un gros au détriment d'un plus petit. L'humain est capable des deux ! Ces agressions ont été
considérées comme un moteur important de l'évolution des espèces, dans une course aux armements infinie entre
parasites/prédateurs et victimes. C'est considérer que la compétition/coopération pour les ressources disponibles
n'est pas suffisante pour obtenir un perfectionnement des êtres vivants. La logique aristotélicienne des antagonismes
empêche de voir le parasitisme/prédation comme une déglingue du vivant, comme un retour dénaturant à l'entropie
de la matière physique, comme une maladie de la vie. Se créent pour cela des espèces qui agressent d'autres et
celles-ci deviennent des proies. De même, la création d'espèces parasites nous montre la vertu commensale de la
vie s'estomper. C'est alors l'équilibre entre espèces qui se crée, par des équilibres d'écosystèmes. Cela ne va pas
toutefois, jusqu'à l'anéantissement de l'espèce victime, sauf pour certaines espèces vraiment dégradées, dont
l'humanité, sous certains de ses aspects.
Le respect du vivant se voit quand l'hôte protège son commensal d'une manière ou d'une autre, d'abord
involontairement, puis de manière de plus en plus active, par exemple dans le développement de la reproduction. Un
statut de « mère animale » protectrice va pouvoir se développer. Le rejeton « commensal » va être protégé
activement. La vie protège la vie.
Le commensalisme est spécialement mis à l'honneur chez les mammifères pour leur reproduction. Des organes
spécialisés de protection sont élaborés pour le foetus. Chez les marsupiaux, une poche et des glandes nourricières
abritent le foetus, pendant une période de transition vers l'autonomie vitale. Chez les placentaires, l'organe
protecteur est carrément intériorisé comme utérus et le bébé est censé naître viable.
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Si le foetus se met à parasiter sa mère, cela va faire de gros dégâts chez celle-ci, comme les crises d'éclampsies
chez la femme humaine. Si la mère agresse son enfant, cela peut conduire à l'avortement et la mort du foetus. Des
biologistes modernes, intoxiqués par l'idéologie aristotélicienne, se mettent de plus en plus à envisager la gestation
comme un équilibre de la terreur, en suivant leurs conceptions de l'évolution des espèces. Il faut une pensée du
commensalisme analyser la gestation comme un modus vivendi de respect mutuel et une protection commensale du
plus petit.
Ce commensalisme actif peut même devenir réciproque, comme dans la symbiose, qui permet bien de voir le
développement du vivant comme autre chose qu'un combat à mort entre espèces.
Les fluctuations énergétiques du vide, comme première réduction d'une totipotence initiale, créent de « l'ainsi ». Par
une réduction supplémentaire, cela crée aussi du « non-ainsi », qui est notre matière physique, permanente, perdant
les fluctuations existentielles, que l'on peut appeler la matière géométrisée, vouée à l'entropie.
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Cela crée aussi, parallèlement, par déclinaison logique de la proposition logique « ainsi et non-ainsi », ce que l'on
peut appeler la matière semi-géométrisée, celle du monde quantique. C'est celle de la virtualité. Elle garde
potentiellement les fluctuations énergétiques existentielles, tout en étant aussi matière géométrisable.
Il persiste enfin, par la quatrième proposition logique : « ni ainsi ni non-ainsi », de l'énergie « restante », non
dégradée, non réduite.
Il n'y a pas de place logique, dans ces réductions d'une totipotence initiale, pour de la matière « vivante », qui serait
une réduction supplémentaire paradoxale de la matière géométrisée, par une anti-entropie. La matière géométrisée
est déjà le résultat d'une réduction et implique sa dégradation inéluctable.
Où placer alors la vie ? Si l'univers visible, celui de la matière géométrisée, est entropique, on voit que la possibilité
logique de la vie reste celle de la matière quantique, semi-géométrisée. Progressivement, une chimie « quantique »
se met à être, aujourd'hui, conceptualisable. A un niveau beaucoup plus macroscopique, les études de l'attachement
animal et de l'empreinte par le Dr René Peoc'h nous montrent la persistance d'une intrication dans le processus de
commensalisme actif mère-enfant. Il nous montre la force incroyable du commensal, pour continuer à chercher cette
protection après la naissance. [2] [3]
La vie serait d'abord, de façon plus générale, un commensal de la matière géométrisée. Elle l'habite, mais ne se
réduit pas à elle. Elle fait partie d'une autre proposition logique qu'elle. Elle a une origine commune avec elle, celle
des fluctuations énergétiques du vide, et associe ces fluctuations avec la réduction de la matière géométrisée dans
une virtualité d'union, c'est à dire un processus en construction. Elle incarne macroscopiquement la proposition
logique « ainsi ET non-ainsi ».
Que la vie se soit appliquée à elle-même cette manière de se différentier de façon commensale, avec des espèces
commensales d'autres espèces hôtes, ne doit pas nous étonner. Je pense même que le schéma de l'évolution des
espèces sera amené à se remanier, pour privilégier le commensalisme. Cela permettra de situer l'homme dans son
biotope, comme le summum du commensalisme de la matière géométrisée. Cela fera de lui l'hôte principal des
espèces vivantes, qu'il protègera tout en permettant qu'elles restent distinctes. Il trouvera sa grâce d'être vivant,
élégamment à sa place logique naturelle. Il arrêtera de dégrader inconsidérément son biotope naturel, pour le grand
bien de tous.
[1] Pour situer le commensalisme dans les relations entre espèces, voir le tableau de Wikipédia intitulé « Différentes relations interspécifiques »
dans l'article Parasitisme.
[2] L'esprit agit-il sur la matière : https://www.youtube.com/watch?v=4dEget9UD7A
[3] Le Cercle Zététique et les expériences de René Peoc'h : http://www.pseudo-scepticisme.com/Le-Cercle-Zetetique-et-les.html
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