68
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
ll
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
lll
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
IleSiberut
Glissement
Surrection
Rétro-chevauchementprincipal
Glissement
Rétro-chevauchementcôtier
Bassin
Piggyback
Canyon
UCette image sous-marine de la fosse de
Sumatra prise lors de la campagne Sumatra-
Aftershocks en 2005 montre bien à gauche
(couleur verdâtre) le prisme de sédiments plissés
sur le fond océanique par l'enfoncement de la
plaque indienne sous l'Indonésie. On comprend,
à voir ce paysage tourmenté, que nos montagnes
puissent présenter des plis, des fractures.
uVue sous-marine du flanc ouest de l'île Siberut.
Les traits rouges signalent les failles chevauchantes
associées à la subduction de la plaque indienne sous
l'Indonésie. Les traits noirs avec barbules délimitent
les zones de glissements de terrain dus au séisme de
Sumatra (2004).
TE R RE, P LAN E TE MY STE RIE U SE
2-LES ABYSSES
Il y a deux raisons à cela : le frottement de deux plaques « froides » et l’ex-
tension de la surface de contact. Mettons de côté les séismes « profonds » ou
« intermédiaires » d’un type bien particulier. Pour qu’il y ait séisme à l’interface
entre les plaques, il doity avoir frottement, et pour cela, la température des roches
ne doit pas excéder 350 à 450 °C, parce que, au-delà, elles deviennent duc-
tiles. Par ailleurs, la magnitude d’un séisme dépend de l’extension de la rupture
et de la quantité de glissement. Les zones de subduction offrent à la fois la
continuité nécessaire à la propagation de la rupture – 1600 kilomètres depuis
Sumatra jusqu’en Birmanie le 26 décembre 2004 – et la bonne gamme de tem-
pératures grâce aux plaques qui, en s’enfonçant, refroidissent l’interface et aug-
mentent ainsi la surface de frottement. La communauté internationale et les
équipesfrançaisesse sont mobiliséesaprès ce séisme historique. Le mouvement
cosismique (pendant le séisme) et postsismique (après le séisme) a pu être
décrit précisément grâce aux stations GPS installées dans la région avant l’évé-
nement. La structure de la marge a été cartographiée jusqu’à des profondeurs
de 30, voire 40 kilomètres, alimentantainsi des modèles de déformation confron-
tés ensuite aux temps d’arrivée et aux amplitudes du tsunami. L’intégration de
toutes les observations permet de reproduire la séquence d’événements à l’ori-
gine de la catastrophe et donc de mieux se préparer à la suivante.
Confrontés aux 67 000 kilomètres de zones de subduction, les chercheurs
concentrent leurs investigations sur les marges actives présentant les plus
grands risques : le Japon, le Chili, etc. L’objet de leur attention est l’interface
de frottement entre les plaques : la « zone sismogène ». Cette interface com-
plexe présente des zones « d’aspérités » où le glissement est instable et géné-
rateur de séismes, d’autres zones stables glissant sans séisme, d’autres enfin
qui peuvent passer d’un mode à un autre. On pense que les séismes se déclen-
chent à partir des aspérités et se propagent le long des zones de glissement sta-
ble. C’est pourquoi il est important d’établir une carte précise de leur distribu-
tion, comme c’est le cas par exemple au Japon. Les progrès de l’imagerie
géophysique indiquent que les reliefs océaniques (failles, édifices volcaniques,
plateaux) jouentun rôle essentieldans le couplage et la localisation des séismes
de subduction. Ils peuvent tout à la fois servir d’aspérités qui concentrent des
contraintes pouvant déclencher un séisme, et de barrière à la propagation de la
rupture. Des missions de forages océaniques profonds en travers de la marge sud
du Japon ont démarré à l’automne 2007, avec la participation des équipes fran-
çaises. L’objectif est d’atteindre, grâce aux capacités exceptionnelles du navire
japonais Chikyu, la zone sismogène à une profondeur de 6 kilomètres sous le
fond de l’océan. Les informations attendues seront précieuses pour la compré-
hension des mécanismes de rupture dans les zones de subduction.
Comme si cela ne suffisait pas, la population se concentre au-dessus de ces
zones, le plus souvent côtières, à forte activité économique et touristique, où,
au risque sismique, s’ajoute le risque volcanique. En effet, les plaques en