MYRTILLE sauvage ARANDANO silvestre MYRTILLE sauvage Septembre 2006 CRPF Midi-Pyrénées 7 ch. de la Lacade-31320 AUZEVILLE-TOLOSANE Tel.: 05 61 75 42 00 Fax : 05 61 75 42 50 [email protected] www.crpf-midi-pyrenees.com ● Pyrénées ONF Direction Territoriale Sud-Ouest 23 bis bd Bonrepos-31500 TOULOUSE Tel : 05 62 73 55 00 Fax : 05 61 63 77 79 [email protected] www.onf.fr ● Qui est-elle ? Vaccinium myrtillus, famille des Ericaceae. Sous-arbrisseau, haut de 30 à 50 cm, à feuilles caduques de forme ovale. Les fleurs en grelots de couleur rose verdâtre ont des sépales persistants. Les fruits sont des petites baies sauvages de couleur bleu-noir à chair colorée et ”tachante”, un peu acide et très aromatique. Aucune confusion n'est possible avec d'autres espèces en milieu sauvage. Dans le commerce, elles peuvent être confondues avec d'autres espèces de myrtilles canadiennes et américaines, plus grosses, plus douces et moins goûteuses, à chair blanche. Où se trouve-t-elle ? Dans les Pyrénées : espèce caractéristique des landes subalpines et des peuplements de pins à crochets en terrain acide, clairières et lisières de la hêtraie-sapinière. Sur la chaîne des Pyrénées, elle pousse surtout dans les montagnes, à la limite supérieure de la forêt (environ 1500 mètres), dans les pacages très extensifs et les zones de friche. En Haute-Garonne, elle pousse dans les zones sous-paturées, dans les collines. Où est-elle récoltée ? La récolte se fait plutôt dans les forêts domaniales et communales, car elles sont généralement plus en altitude. La récolte est très irrégulière suivant les années. Attention : ce n'est pas là où il y a beaucoup de plants de myrtilles qu'il y aura forcément des baies. Sur les montagnes au-dessus d'Aspet Comment est-elle récoltée ? La cueillette a lieu l'été, de la fin juillet à début septembre, mais varie suivant les années (années plus chaudes, récolte avancée). Le ramassage de la myrtille est complexe dans les Pyrénées, car les sites sont rarement faciles d'accès, or il faut pouvoir monter avec un véhicule, au mieux un tracteur. Les produits commercialisés sont toujours récoltés au peigne. Avec le peigne, les cueilleurs décrochent délicatement les fruits des pieds de myrtilles et d'un même geste, les posent sur un plan incliné afin de les trier. En effet, si l'on veut commercialiser les fruits frais, ou en faire des confitures, il est indispensable de pouvoir cueillir et trier les fruits sur place, afin qu'ils soient propres et prêts à être éventuellement congelés. Sans électricité (donc sans ventilateur), le tri est ardu et demande bien souvent de l'inventivité et de la débrouillardise. Globalement, le principe est toujours le même pour les petits producteurs : créer un plan incliné, ou plusieurs plans inclinés qui se suivent, avec une fosse entre eux (afin d'évacuer les «déchets» plus facilement). Ce plan sera tapissé de moquette ou imbibé d'eau, afin de retenir les feuilles prises par le peigne ou autres impuretés. Avec la gravité, les fruits propres tombent dans un baquet. En moyenne, un cueilleur professionnel ramasse 3 kilos et demi de baies en une heure. Les feuilles, elles, sont récoltées avec minutie avant la floraison, en mai-juin, à la main. Que fait-on ensuite ? La transformation des myrtilles issues de la cueillette est encore assez sommaire chez la majeure partie des petits producteurs. Il peut y avoir congélation, mais bien souvent le fruit trié est écoulé rapidement, soit tel quel en vente en ultra frais, en barquettes ou en tartelettes, soit en confectionnant des confitures. Les plus grands producteurs, au nombre de 4, peuvent avoir un processus de transformation plus élaboré, en fonction de la variété de produits transformés proposés et dans la perspective de pouvoir commercialiser toute l'année. La feuille de myrtille, elle, est séchée sur des séchoirs de manière naturelle (pas de ionisation comme pour les feuilles de myrtilles issues de la grande distribution). Comment est-elle commercialisée ? La baie de myrtille semble avoir beaucoup de débouchés possibles : chez les primeurs, les confituriers, les pâtissiers, les distilleurs, les consommateurs particuliers. Enfin, dans le domaine de la pharmacopée, de nombreux laboratoires utilisent aussi la myrtille (baie et feuille) pour faire des médicaments. Myrtilles fraîches : vendues généralement dans des petites barquettes de 100 ou 200 grammes sur les marchés. Confiture artisanale de myrtille sauvage : vendue chez les petits producteurs ou sur les marchés. Autres produits artisanaux transformés : tartelettes, compotes, coulis, sorbets, sirops. Feuilles de myrtille séchées : dans un mélange pour tisanes, pour des usages médicinaux (microcirculation). Prix du marché : A la fin des années 1980, c'est la chute brutale du marché des fruits. Cela explique que beaucoup d'acheteurs préfèrent aujourd'hui acheter leurs myrtilles à un des 5 grands grossistes du pays qui importent d'Europe de l'Est ou des pays scandinaves à moindre coût, que de payer des français, ce qui reviendrait beaucoup trop cher. Les plus importants confituriers de la région achètent le kilo de myrtille sauvage importée environ 2,60 € le kilo (prix à titre indicatif). Par contre, sur le marché, les myrtilles sauvages se vendent entre 8 et 10 € le kilo (prix à titre indicatif), si elles sont vendues par le producteur qui les a cueillies, le pot de confiture allant jusqu'à 4,50 € (prix à titre indicatif). Concernant le prix des feuilles séchées, le prix de vente est difficile à déterminer sachant que les quantités récoltées sont très faibles et qu'elles sont souvent cueillies en complément. Par contre, un épicier qui importe, cherche à trouver des prix d'achat de feuilles séchées à environ 5 € le kilo sec, pour les revendre 1,90 € les 50 grammes (prix à titre indicatif). Crédit photos : C.Andre-ONF / V.Richard Molard-ONF / M.Golabert-ONF