Le Livre de Poche a le plaisir de vous proposer quelques extraits de Introduction à la philosophie de l’histoire G. W. F. HEGEL TRADUCTION, PRÉSENTATION, NOTES ET INDEX PAR MYRIAM BIENENSTOCK ET NORBERT WASZEK LE LIVRE DE POCHE Classiques de la philosophie PRÉSENTATION (extraits) LA LIBERTÉ DANS L’HISTOIRE « L’histoire mondiale est le progrès dans la conscience de la liberté » (infra, p. 61) : cette leçon magistrale, quintessence de La Philosophie de l’histoire – le livre le plus lu, peut-être aussi le plus discuté de Hegel – soustend également l’Introduction. Celle-ci fut publiée au XXe siècle, pour la première fois indépendamment de l’oeuvre elle-même, sous un titre évocateur : La Raison dans l’histoire1. Le titre se justifie : dans ses cours, Hegel souligne en effet régulièrement qu’en philosophie de l’histoire, comme d’ailleurs en philosophie de la nature et en logique, il faut apporter la raison avec soi. En tout, et tout particulièrement dans ce qui devrait être scientifique, la raison ne peut se permettre de dormir et il faut exercer la pensée réflexive. Si vous considérez le monde rationnellement, lui aussi vous considérera rationnellement, il y a là une détermination réciproque (infra, p. 50-51). Mais c’est une question de fond, qui ne relève pas spécifiquement de la philosophie de l’histoire, que celle de savoir comment exercer la raison, ou en d’autres termes la pensée réflexive. En philosophie de l’histoire, Hegel pose une question plus précise : la question de la liberté, plus précisément encore celle de la conscience de la liberté, et des progrès de cette conscience dans l’histoire mondiale. Si donc il faut donner un titre à l’Introduction, que Hegel n’avait pas publiée comme telle et à laquelle il n’avait donc pas lui-même donné de titre à part, il faudrait plutôt l’intituler La Liberté dans l’histoire. Dans ses cours, Hegel rappelle régulièrement que la conscience de la liberté apparut en premier chez les Grecs, dans l’Antiquité (cf. par ex. infra, p. 60) : telle est la raison majeure pour laquelle, dans sa philosophie de l’histoire, il accorde une place privilégiée à la Grèce. Mais Hegel faisait aussi remarquer qu’en Grèce ancienne il y eut encore des esclaves : les Orientaux auraient su « qu’Un [seul] est libre », le despote ; et les Grecs « que Quelques-uns sont libres, non pas que l’homme comme tel l’est » p. 60) : ce grand principe n’aurait été compris qu’après le déclin de leur civilisation. Même après qu’il fut compris, pourtant, beaucoup de temps se serait écoulé avant qu’il ne commençât à être mis en œuvre dans la réalité effective. Entre le principe et ce qui est effectivement réel, la différence est « infinie » : Hegel, explicitant cette thèse (infra, p. 62), disait que le terme de « liberté » est bien peu clair, qu’il est doté d’une infinité de sens et que, justement lorsqu’il est élevé au rang de principe suprême, sa mise en œuvre s’accompagne « d’un nombre infini de malentendus, de confusions, d’erreurs et de tous les excès possibles » (ibid.) : sans doute voulait-il faire allusion non pas à la Révolution française elle-même dont il avait été un témoin attentif et enthousiaste, quoique lointain, dès l’époque de ses études au séminaire de théologie à Tübingen, mais à la Terreur. Il devait aussi penser à d’autres excès, plus anciens ou plus récents, en France comme dans d’autres pays. Ceux-ci ne le conduisirent pourtant jamais à remettre en question ce que, dans son cours de 1822, il avait dénommé « l’esprit de la modernité […] le drapeau de la liberté. […] Le temps, jusqu’à notre époque, n’a eu d’autre travail, d’autre tâche, que d’imprimer ce principe dans la réalité effective et de faire ainsi acquérir à ce principe la forme de la liberté, de l’universalité2. » La place clé occupée dans la pensée hégélienne de l’histoire par la Révolution française – « magnifique lever de soleil […] enthousiasme de l’esprit [qui] a fait frissonner le monde3 » – s’explique par cette revendication de la liberté, comprise comme universelle. Dans les introductions à la philosophie de l’histoire, la question de savoir comment définir le concept de liberté est omniprésente. En 1822-1823 Hegel, reprenant des développements systématiques antérieurs4, releva surtout l’importance décisive en la matière de la pensée, cette capacité de l’être humain qui le distingue de l’animal. Penser, dit-il alors, c’est se posséder soi-même comme objet. C’est savoir quelque chose de soi-même, sur soimême, ou en d’autres termes être intérieurement « chez soi-même » (bei sich selbst) – c’est-à-dire libre5. Car ce qui fait de l’homme un être indépendant et par là libre, ce n’est pas qu’il a en lui la source de ses mouvements : l’animal aussi a en lui-même la source de ses mouvements, et pourtant il n’est ni indépendant, ni libre. Ce qui fait de l’homme un être libre, c’est plutôt la capacité de penser, présente chez lui dès la naissance, que l’on trouve même déjà chez l’enfant : « À l’enfant nous ne pouvons pas attribuer de la rationalité ; pourtant, le premier cri de l’enfant est déjà autre que celui de l’animal, il y a déjà en lui, tout de suite, l’empreinte humaine. Déjà dans le simple mouvement de l’enfant, il y a quelque chose d’humain6. » À tous ceux qui à son époque prétendaient commencer l’histoire avec la description d’un état « primitif » ou « naturel » du genre humain, Hegel disait donc qu’un tel état devrait alors toujours déjà être compris comme humain, non pas comme un état animal – parce qu’à partir de l’animalité, rien d’humain ne peut jamais se développer. Mais il ne se laissa pas convaincre par une telle démarche : ni par celle de ceux qui demandaient, à l’instar des théoriciens du droit naturel, que l’on commence par présupposer un état de nature, ni par ce que, dans son Introduction de 18221823, il dénomme la « tradition mosaïque », à savoir celle de la Bible, qui part elle aussi d’un commencement « naturel ». Ce qu’il n’apprécia surtout pas, ce furent les hypothèses, si populaires à son époque parmi les premiers romantiques allemands, d’un « peuple originaire » (Urvolk), dont on disait qu’il aurait déjà été très cultivé, à l’origine de toute civilisation postérieure (cf. P, p. 136 s. ; et infra, p. 85). Hegel répétait qu’en histoire, il ne faut pas chercher à revenir aux origines : il pensait sans doute, comme Voltaire, que « toutes les origines des nations sont l’obscurité même7 » ; et que, comme ces origines sont par leur nature même condamnées à rester obscures, ce serait perdre son temps que de chercher à les clarifier. On ne trouve dans ses écrits pratiquement aucun texte consacré à cette question des origines – et l’on notera que lorsque dans ses cours sur la philosophie de l’histoire, Hegel traite du « monde chrétien germanique », il relève que ce qui en fait le début, c’est plutôt la « migration des peuples » (Völkerwanderung) 8… Il se peut bien, disait-il, que des peuples et des civilisations entières durèrent des siècles, et même des millénaires ; et que pendant ces milliers d’années eurent lieu des guerres, des révolutions, des migrations ou d’autres changements encore, même les plus tumultueux qui soient. Et pourtant ces peuples n’auraient pas d’« histoire objective », parce qu’on ne trouverait chez eux « aucune histoire subjective, aucune narration historique » (cf. par ex. infra, p. 105109, ici p. 106). Selon Hegel, un peuple ne peut avoir une existence historique qu’à partir du moment où il est organisé en État : c’est seulement dans l’État que des actes de portée historique peuvent avoir lieu, et que peut apparaître une conscience capable d’inscrire de tels actes dans la mémoire d’un peuple, ainsi que, avec elle, une écriture de l’histoire. Hegel exclut ainsi des civilisations entières, dites non historiques, de sa philosophie de l’histoire mondiale : ce choix qu’il fit là suscite, souvent, la stupéfaction. Il fut aussi abondamment critiqué : on lui reprocha d’avoir fait preuve d’« eurocentrisme », ou en tout cas d’une arrogance tout occidentale – sans prendre en considération, alors, le caractère fondamentalement rétrospectif de sa perspective : son jugement ne concerna jamais que le passé, sur lequel il écrivit, mais il se pourrait bien que pour lui l’avenir demeure ouvert : d’autres peuples et civilisations pourraient entrer dans l’histoire9. Remarques éditoriales La « Philosophie de l’histoire mondiale » n’est pas un ouvrage que Hegel publia lui-même. Le fait est bien connu, mais mérite d’être gardé à l’esprit : les publications parues sous ce titre reprennent des textes qui furent établis pour l’essentiel sur la base de notes d’auditeurs présents aux cours du philosophe, et dont des éditeurs successifs firent des compilations, après la mort du philosophe. Ces textes ne furent donc pas rédigés par Hegel lui-même, ni non plus revus par lui pour une publication quelle qu’elle soit. De Hegel lui-même, il n’est resté que quelques manuscrits : une partie, très fragmentaire, de l’Introduction à son premier cours sur la philosophie de l’histoire donné à Berlin en 1822-1823 ; ainsi qu’un texte, quant à lui plus complet, de l’Introduction à son dernier cours en 1830-1831. Ce sont ces textes, les seuls qui proviennent de la plume de Hegel, que le lecteur trouvera ici, dans une nouvelle traduction française. Entre 1822-1823 et 1830-1831, Hegel modifia complètement le plan même de son cours : alors que, en 1822-1823, il commençait par une étude des différents types d’écriture de l’histoire pour en arriver de cette manière au type « philosophique » et aux idées de base qui prédominent dans ce dernier – dont, en particulier, l’idée de la liberté humaine –, en 1830-1831 et déjà, semble-t-il, dans des versions antérieures de ses cours, il prit plutôt comme fil conducteur l’articulation de son Encyclopédie ; commençant donc directement par ce qui en est le « concept » : la raison ; insérant aussi l’histoire dans sa philosophie de l’esprit et dans sa philosophie politique. Fondamentalement, ses idées sont les mêmes : sa philosophie de l’histoire demeure une philosophie de la liberté, centrée sur l’étude du progrès dans la « conscience de la liberté ». Mais le privilège accordé dans les dernières versions au traitement de l’histoire dans le cadre du système et les solutions, souvent fort peu élégantes, que trouvèrent les éditeurs pour unifier des plans très différents, surtout de l’Introduction, purent faire oublier que pour Hegel aussi il existait, comme pour nous, d’autres types d’histoire que l’histoire « philosophique », et même des types fort importants, par exemple ce que l’on dénommait alors « histoire pragmatique » (cf. le texte de Norbert Waszek dans le Dossier, infra, p. 230-236). On oublia aussi, souvent, que l’histoire philosophique prend tout son sens seulement lorsqu’on la voit comme le point d’aboutissement de la philosophie politique de Hegel. Dans l’Encyclopédie des sciences philosophiques, la philosophie de l’histoire a sa place à la fin de la section sur l’« Esprit objectif » : elle fait partie de la philosophie du droit, dont elle est le point culminant et l’achèvement ; et c’est d’abord dans ce cadre et à ce titre qu’il faut la considérer. Le manuscrit le plus complet qui nous est resté de l’Introduction étant celui du dernier cours de Hegel, celui de 1830-1831, nous avons fait le choix de privilégier ici ce dernier cours et sa structure. Mais en complément, nous avons aussi ajouté aux manuscrits de Hegel sur la philosophie de l’histoire les paragraphes des Principes de la philosophie du droit consacrés à l’histoire mondiale (infra, p. 123-137), ainsi que le texte sur l’histoire mondiale paru en 1830, dans la dernière version de l’Encyclopédie (§ 548- 552, infra, p. 138-161). La Remarque du § 552 et, plus particulièrement, dans cette Remarque, les longs développements sur le rapport de l’État à la religion, devraient aussi permettre de poursuivre la réflexion sur le rapport dans le système de Hegel entre « esprit objectif » et « esprit absolu », ou encore entre histoire et religion. Sur ces questions, on trouvera également dans ce volume un extrait du cours de Hegel sur la philosophie de la religion, qui date lui aussi de 1831, et dans lequel il considère plus particulièrement la question du rapport entre État et religion, dans la perspective de la philosophie de l’histoire (infra, p. 170180). De Hegel, on trouvera enfin ici les pages consacrées à la France et à la Révolution française dans son dernier cours sur la philosophie de l’histoire en 1830-1831 (infra, p. 162-169). Appareil critique Comme tous les chercheurs qui travaillent sur la philosophie de Hegel, nous demeurons les obligés de ses différents éditeurs allemands, depuis Eduard Gans et Karl Hegel, jusqu’à l’équipe de l’édition critique au HegelArchiv (GW). Même si l’édition présente n’est pas comme celle-ci une édition critique, mais une édition de poche destinée au grand public, il nous a paru nécessaire d’adjoindre au texte quelques instruments de travail, dont nous espérons qu’ils en faciliteront l’utilisation : en plus de l’index des noms propres, un index des matières, couvrant les seuls textes de Hegel, qui n’a pas pour fonction de remplacer ce que donne aujourd’hui toute édition numérique et ne vise donc pas l’exhaustivité, mais qui devrait permettre un premier repérage des questions philosophiques centrales discutées par l’auteur. Nous avons également ajouté au texte des notes (regroupées en fin de volume), dont la fonction est d’identifier les personnes et les citations explicites ; ainsi que les citations approximatives et allusions probables ; mais aussi d’indiquer les informations historiques, géographiques ou autres nécessaires à la compréhension du texte ; et, enfin, dans la limite du raisonnable, les passages parallèles dans d’autres textes du philosophe. Il ne s’agit en aucun cas de donner là des interprétations, quelles qu’elles soient. On notera enfin que les références aux éditions de Hegel que nous avons utilisées ainsi qu’à d’autres outils fréquemment cités sont données sous forme d’abréviations. INDEX NOMINUM Cet index contient les noms des personnages historiques mentionnés dans les textes de Hegel, à l’exception du nom de Hegel luimême. Des noms évoqués dans notre appareil critique, nous avons retenu tous ceux que Hegel avait lui-même mentionnés, et seulement certains autres, pour ne pas alourdir inutilement cet index. A Agrippa Menenius Lanatus 37, 276 Alexandre le Grand 16, 117, 301 Anaxagore 51-52, 54, 165, 281- 282 Anselme de Cantorbéry 283 Aristote 52, 60, 157, 227, 281-282, 284, 294, 317 Avineri, Shlomo 273 B Bailly, Jean Sylvain 102, 296 Bauer, Bruno 209, 211, 328-329 Bayle, Pierre 294 Berkeley, George 322 Bienenstock, Myriam 19, 237, 273, 275, 280281, 285, 304, 306-307, 326, 329, 331-333 Bopp, Franz 299 Bourdier-Delpuits, Jean-Baptiste 295 Bourdin, Jean-Claude 322 Bourgeois, Bernard 251, 270, 280, 304, 311, 323, 333-334 Bouton, Christophe 20, 243, 303, 311 Büttgen, Philippe 324 C Cambyse (roi perse) 291 Caron, Maxence 289 César, Jules 16, 33, 74, 117, 153, 241, 276, 285, 301, 306 Chamley, Paul 320 Charles Ier (roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande) 322-323, 325 Charles II (roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande) 322 Charles X 180, 327 Chemnitz, Bogislaw von (pseudonyme : Hippolythus a Lapide) 309 Cicéron (Marcus Tullius Cicero) 282, 302 Confucius 121, 302 Cousin, Victor 15 Cromwell, Oliver 322-325 Cyrus le Grand (roi perse) 291 Cyrus le Jeune 275 D Deleule, Didier 323 Depré, Olivier 330 Descartes, René 318, 323 Diderot, Denis 285 Diogène Laërce 281-282 E Eckermann, Johann Peter 223 Eckhart, Eckhart von Hochheim (dit Maître Eckhart) 274 Eckstein, Ferdinand 101, 295- 296, 299 Engels, Friedrich 209, 328-329 Épicure 52, 282 Espagne, Michel 299, 331 F Fénelon, François de Salignac de La MotheFénelon, dit 91, 291, 311 Ferdinand VII (roi d’Espagne) 321 Ferguson, Adam 18, 238, 272, 293 Feuerbach, Ludwig 209 Fichte, Johann Gottlieb 19, 183, 238, 245, 247, 271, 274, 280, 288, 310, 332 Forbes, Duncan 270, 280 Forster, Georg 302 François II de Habsbourg 312 Frédéric le Grand, Frédéric II (roi de Prusse), dit 34, 276, 300 Fries, Jakob Friedrich 13 Froissart, Jean 279 G Gandillac, Maurice de 290 Gans, Eduard 24, 317, 319 Garve, Christian 293, 300 Gatterer, Johann Christoph 230, 232-233, 236, 279, 331 Gibbon, Edward 231, 311 Goethe, Johann Wolfgang von 89, 223, 285, 290, 308 Görres, Joseph 280 Grappin, Pierre 301, 328 Guizot, François 217 H Hegel, Karl (fils du philosophe) 24, 162, 317, 319 Herder, Johann Gottfried von 247, 248, 294, 302, 305, 334 Hérodote 28, 33, 92, 273, 277, 291 Hésiode 219, 308 Hobbes, Thomas 288, 323 Hoffmeister, Johannes 269, 333 Homère 32, 89, 113, 119, 275, 290, 299, 301 Hösle, Vittorio 334 Hotho, Heinrich Gustav 44, 280 Hume, David 231, 311, 322-323, 325 Hyppolite, Jean 272 J Jacobi, Friedrich Heinrich 323 Jacques II (roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande) 322-323 Jacquet-Tisseau, Else-Marie 208 Jaeschke, Walter 335 Jäsche, Gottlob Benjamin 299 Jean (évangéliste) 283, 308, 314-315 Jones, Sir William 297 Jouanjan, Olivier 271 Müller, Jean de 37, 235, 277 N Napoléon Ier (Bonaparte) 16, 43, 167, 215, 272, 279, 287, 295, 312, 316, 320-321, 324 Newton, Isaac 190 Niebuhr, Barthold Georg 280-281, 309, 311 Niethammer, Friedrich Immanuel 330 Nietzsche, Friedrich 19-20, 219, 329 O Ottmann, Henning 270 Ovide 308 K Kant, Emmanuel 16, 76, 147-148, 188, 245, 247, 271, 274, 284, 286, 288, 292-293, 300, 305, 313, 328, 331, 334. Kepler, Johannes 110, 190, 298 Kervégan, Jean-François 271, 273, 308 Kierkegaard, Søren (pseudonyme Johannes Climacus) 19, 198, 199, 328 Kojève, Alexandre 20, 243, 245, 273 L La Fayette, Gilbert Mortier, marquis de 92, 292-293 Lamennais, Félicité Robert de 101, 295 Leibniz, Gottfried Wilhelm von 57, 283 Le Rider, Jacques 273, 321, 329 Lessing, Gotthold Ephraim 183, 245, 247, 284, 293, 305, 328 Lévi-Strauss, Claude 12, 270 Losurdo, Domenico 271 Louis XIV 276 Louis XVI 319 Louis-Philippe (roi des Français, duc d’Orléans) 162, 293 Lucas, Hans-Christian 335 Lucrèce 282 Luther, Martin 151, 198, 315, 317, 324-325 M Machiavel, Nicolas 300 Mairet, Gérard 288, 293 Majetschak, Stefan 334 Marx, Karl 15-16, 209, 216, 328-329 Maurer, Reinhart Klemens 333-335 Mélissus 299 Mendelssohn, Moses 293 Mirabeau, Honoré Gabriel Riquetti, comte de 325 Montaigne, Michel de 305 Montesquieu, Charles-Louis de Secondat, baron de la Brède et de 14, 231, 233, 272, 275, 304 P Papaioannou, Kostas 269, 333 Parménide 299 Paul (saint) 248, 283, 313 Pénisson, Pierre 294 Périclès 32, 275, 282 Philippe II (roi d’Espagne) 287 Pindare 275 Planty-Bonjour, Guy 326, 335 Platon 52, 60, 91, 156-157, 159, 178-179, 227, 281-282, 284, 291, 305, 316-317, 327 Plutarque 282, 285 Polignac, Jules Auguste Armand Marie, comte de 327 Polybe 33, 37, 231, 275, 277 Pythagore 114, 120, 300, 302 Q Quinet, Edgar 305 R Ranke, Leopold von 40, 278-280 Raphaël, Raffaello Sanzio, dit 222 Rémusat, Abel Jean-Pierre 101, 295-296, 300 Renaut, Alain 288, 310 Retz, Jean-François Paul de Gondi, cardinal de 34, 276, 312 Richelieu, Armand Jean du Plessis, cardinalduc de 164 Ritter, Joachim 20, 225, 322, 329 Robertson, William 231 Robespierre, Maximilien 167, 180, 319, 325327 Rodrigues, Eugène 183, 328 Rosenkranz, Karl 236, 273, 332 Rousseau, Jean-Jacques 288, 293, 300, 304305 S Saint-Martin, Antoine Jean 101, 295-296 Saint-Simon, Claude Henri de Rouvroy, comte de 183 Savigny, Friedrich Carl von 278 Schaper, Justus Wilhelm Eduard von 216 Schelling, Friedrich Wilhelm Joseph von 183, 198, 247, 307, 310, 318, 328 Schiller, Friedrich von 274, 303 Schlegel, Friedrich von 100, 102, 295-297 Schleiermacher, Friedrich 283, 323 Schlözer, August Ludwig 230, 233, 236, 279, 331-332 Schmidt, Jochen 301 Scott, Walter 40, 143, 279, 312 Smith, Adam 238, 332 Socrate 52, 54-55, 156, 275, 282, 305 Sophocle 289 Spinoza, Baruch 114, 120, 299, 302 Stephanus, Henricus (= Henri Estienne) 52, 282 Steuart, Sir James 320 Stirner, Max (nom de plume de Johann Kaspar Schmidt) 209, 328-329 Stuhr, Peter (pseudonyme Feodor Eggo) 133, 281, 309 Süssmilch, Johann Peter 294 Tite-Live 37, 39, 276-278 Treitschke, Heinrich von 270 Tschudi, Aegidius 37, 277 Turgot, Anne Robert Jacques 293 V Vico, Giambattista 249 Vieweg, Klaus 317 Voltaire, François Marie Arouet, dit 10, 231, 270, 290, 311 W Wandschneider, Dieter 334 Waszek, Norbert 23, 230, 270, 272, 279-280, 289-290, 293, 301, 311, 320-323, 332 Weber, Max 315 Wolff, Christian 302 X Xénophane 299 Xénophon 33, 275 Z T Tarquin, dit le Superbe 278 Thucydide 28, 32-33, 39, 273, 275, 278 Tisseau, Paul-Henri 208 Zénon 299 INDEX RERUM Cet index ne concerne que les textes de Hegel lui-même. A A priori 46, 50, 110-111, 140, 154 Abstraction, abstrait 27, 39-40, 43, 52, 54-55, 57, 59-60, 66, 80-81, 84, 86, 88-90, 92-93, 9798, 101, 109-110, 112-114, 118-120, 122, 124, 131,134-136, 148, 154-155, 157, 162-163, 166, 168, 171, 173-174, 175-176. Abstrait-concret 53-56, 89-90, 92-93, 97, 109111, 120 Acte (Tat), agir (Thun) 28, 30-31, 41, 46, 48, 67-68, 72-73, 75, 80-82, 85, 105-106, 108, 114116, 125-128, 139-140, 142, 144 Action (Handlung) 30-33, 35, 38, 40-41, 63, 72-73, 80, 102, 116, 128, 142, 146, 151, 172. Activité (Tätigkeit) 66-67, 69, 71, 81, 86, 108, 130, 146-147, 153-154, 160, 173-174 Arbitraire (Willkür) 60, 86, 90, 102, 107, 132136, 140, 153, 168, 171-172, 176 Aristocratie/aristocrate 90-91, 134 B Barbare, barbarie 119, 130, 136, 152 Besoin 38, 43, 49, 63, 67-72, 85, 89, 99, 118 Bien, bon 52, 63, 77-78, 102, 114, 164 Bonheur 65, 70, 75, 78 But, cf. Fin ou but C Castes 107, 132 Catholicisme/protestantisme 80, 83-84, 94, 101-102, 151-152, 160, 163, 165-166, 168-169, 171-172, 174-176 Changement (Veränderung) 91-95, 104, 106, 108 Christianisme, chrétien 41, 57, 60-61, 83, 114, 121, 150 Commémoration, souvenir (Andenken) 105, 107 Conciliation/reconciliation (Versöhnung, Aussöhnung) 57, 118, 131, 135-136, 160, 163, 165, 168, 177 Connexion 30, 42-43, 56, 72, 141, 170-171, 177 Conscience 29, 31-33, 43, 54, 57-58, 60-63, 6973, 80, 82, 84, 86-87, 95-96, 98-99, 102103, 106, 109-111, 115-116, 118-121, 125, 130, 134, 139, 145, 147-149, 151-158, 163-174 Conscience de soi 51, 61, 87, 98, 113, 120-121, 125, 127, 130, 134, 136, 139, 145-146, 148-151, 153, 157, 159, 177 Conscience morale, cf. Morale Conscience religieuse 166, 179 Constitution (politique) 61, 74, 83-84, 88-93, 104, 110, 113, 126, 129, 132, 145, 150, 152, 155156, 160, 164-166, 171, 175, 177-180 Contingence vs. nécessité/ contingent vs. Nécessaire 28-29, 40, 74, 79-80, 92, 95, 97, 105, 125, 132, 136, 143, 147 Critique 35, 119 Croyance, cf. foi (ci-dessous) Culture, formation culturelle (Bildung) 29-33, 35, 37, 42, 59, 61, 80, 85-86, 91, 93, 96-97, 104, 111, 113-114, 116-118, 120, 143, 178 D Degré, suite de degrés 97, 109, 125-127, 140, 146 Description, décrire 28, 30-31, 34, 37 Démocratie 89-90, 134, 159 Despotisme 60, 90 Destin (Schicksal) 40, 54, 65, 75, 77, 105, 124, 142 Développement 42, 47, 52-53, 57, 59, 79, 83, 94-97, 103-104, 107-109, 111, 118, 124-125, 127, 132-134, 136, 139-140, 145, 149, 152, 158, 160, 171-173, 177-178 Devoir (Pflicht) 56-57, 121, 149, 152, 174-175 Devoir-être (Sollen) 48, 58, 78, 148 Dieu 48, 50, 55-57, 99-101, 103, 115, 132, 141, 147-149, 151, 171-172, 177 Disposition d’esprit (Gesinnung) 114, 121, 149, 166-168, 178-180 Droit/lois/législation 34, 51, 64, 66-67, 74, 7882, 84-86, 90, 99, 102, 105-107, 110, 115, 117, 121, 126-127, 129-132, 134, 136, 141-142, 146147, 149-150, 152-156, 160, 163-167, 171-180 E Empirie, empirique 49, 85, 110-111, 117, 149150 En soi 60, 62, 66, 84, 86, 94, 98, 115, 124, 126, 129 Esclavage, esclave 38, 60-61, 134, 152 Esprit, spirituel 28-35, 37, 41, 43, 48-49, 52, 56-57, 59-63, 66, 68, 70-72, 75, 79, 81-83, 87, 93-99, 102-104, 106, 109, 115-118, 120-122, 124-128, 131-136, 139-141, 143-153, 155-160, 163-164, 168,174, 179 D’une nation, 32 Du monde 49, 71, 75, 80, 131 D’un peuple 29-30, 82-83, 87, 110, 116, 124, 130, 139-140, 146-147 État de nature 84-87, 99 État 31-34, 41-43, 54-55, 60-61, 64-65, 69-70, 74, 79-80, 82-94, 103-106, 108-109, 114, 117118, 121, 126, 128-130, 132-133, 136-137, 141144, 147, 149-150, 152-154, 157-161, 164-167, 169-176, 179-180. État et religion 83, 132, 148-150, 152, 154-158, 160, 170, 172-180 Éthique, éthicité 39, 41, 75-84, 86-88, 102-104, 107, 110, 114-115, 121-122, 127, 129, 131-135, 146-150, 152-154, 160-161, 163-164, 171, 173, 175, 179 Événement (Begebenheit) 28, 30, 33-37, 39, 41-43, 46, 52, 54, 65, 78, 105, 127, 139-140, 142-144 Événement (Ereignis) 52 Événement (Geschehen) 127 F Fait, faits (Factum, Facta) 99, 104 Famille, rapport patriarcal 86-88, 105, 107, 129, 132, 153 Fanatisme 152 Fin ou but (Zweck) 29, 31-32, 35-36, 42-43, 46, 48, 52, 54-55, 57, 63-76, 78-79, 81-82, 86, 91, 94, 96-98, 128, 141, 144, 156, 165 Fin en soi 76, 78 Fin ultime, but final (Endzweck), 48, 52, 54, 57-58, 62, 65-66, 72, 82, 107, 115, 139-140, 145, 174 Foi, croyance 49, 53-55, 71, 87, 125, 135, 147, 149, 151, 174 Formalisme 116, 169, 177 G Génie 54, 113, 116-117 Grand homme (individu de l’histoire mondiale) 43, 74-75, 115 Guerre 33, 39-40, 89, 107, 130 H Hasard (Zufall), contingence 52-55, 60, 74-75, 77, 94, 106, 128 Historiographie 36, 106, 116, 140-141 Homme, humain 30-33, 36, 41, 45-46, 48, 5152, 54, 57, 60, 62-64, 66-68, 70, 72, 75-78, 82, 84-85, 92, 94, 98-100, 112-114, 117-118, 120, 125, 133, 135, 157, 163, 165, 171, 173-177, 179 Histoire mondiale 27-30, 39, 45-49, 51, 123128, 130-131, 138-140, 166, 169-170 I Idéal 48 Impulsion (Trieb) 45, 67-71, 75, 82, 85-86, 94, 98-99, 164 Individu, individualité 36, 40-41, 43, 54-55, 63-65, 67-69, 71, 73, 75, 77-78, 80-83, 86, 8890, 93, 95, 103, 115-116, 119, 126, 128, 131, 133, 143-144, 146, 149, 155, 157, 167, 173, 176, 179 Instinct 74-75 Institution 42-43, 70, 82, 84-85, 88-91, 129, 152-154, 167-168 Instrument, cf. moyen Intérêt, intéressé 30, 38, 40-43, 63-75, 78-79, 87, 122, 143, 147 Intention 31, 64, 66, 72-73 J Jugement (de l’histoire) 116 Justice 42, 83, 86, 126, 149, 151, 156 L Langue 104, 108 Libéral, libéralisme Institutions libérales/liberalism 167, 169 Liberté 42, 60-63, 67, 76-82, 84-86, 89-92, 9699, 102-103, 107-109, 111, 113, 119-122, 124125, 133-135, 139, 145, 148, 151, 153-154, 156, 159-160, 162, 164-165, 167-168, 171, 173-175, 177-178, 180 Conscience de la liberté 60-62, 86, 97, 102, 109, 111, 113, 119-121 Liberté subjective 107, 159 Liberté substantielle 107 M Mal (Übel), mauvais (Böse) 57-58, 64, 77-78, 102, 114 Médiation (Vermittlung), médiatiser 86, 95, 97 Mémoire, souvenir (Erinnerung) 29, 82, 105, 108, 133 Monarchie/monarchique/monarque 90, 92, 166-167 Monde 36, 38, 42, 47-49, 52-54, 59, 62-63, 126-131, 135,137, 139, 144, 146-149, 152-153, 156, 159, 163, 165, 169,174-177 Morale, moraliste, moralité 34, 41, 64, 75-76, 79, 92, 114-116, 121-122, 149, 151-153 Conscience morale 56, 80, 115, 149, 151-152, 154-156, 160, 174-175, 178 Morale et politique 116 Moyen (Mittel) 34, 54, 56, 60, 63, 65-66, 71, 75-76, 81-82, 118, 146, 151, 165 Mythologie 101 N Narration 28, 30, 41, 105-106 Nation 109, 121, 130, 133, 142 Nécessaire, nécessité 43, 61-62, 74, 76, 80, 90, 92-93, 109, 124, 145-147, 160 Négatif/négation/négativité 57, 135, 148 O OEuvre 34, 36, 107-108 P Passé 41-43, 65, 85, 104, 106, 108 Passion 41, 54, 60, 63-64, 67,69-71, 78-79, 8586, 94, 125-126, 143 Patrie 38, 42, 82 Perfectibilité 94, 125 Personne 103, 120 Peuplade (Völkerschaft) 104 Peuple 29-33, 36, 38, 42-43, 50, 52, 55, 65, 71, 75, 82-83, 87, 89-90, 92-93, 100, 102-104, 106-108, 110, 116, 118, 126- 130, 130, 134-135, 141-142, 146, 149, 152, 156, 165, 167, 171, 179 De prêtres 50 Peuples sans État 103-104 Pouvoir, puissance 34, 48, 54, 64, 74-75, 79, 83, 91, 93, 99, 124, 136, 150, 152, 155-156, 160, 166-167, 171 Pragmatique 41, 43, 141 Progression (Fortgang) 43, 75, 93, 98, 107-108, 127 Progrès 61, 108, 114-115 Propriété 70, 73, 80, 82, 95, 146 Providence 53-58, 66, 115, 125-126, 140 R Raison 42, 47-54, 56-58, 62, 68, 71, 75-76, 7879, 81-82, 109, 111, 119-121, 124-125, 140, 145, 147, 155, 163, 177 Reconnaissance 129-130 Réforme 155, 163 Religion 52-53, 56-57, 61, 77, 79-81, 83-84, 88, 93-94, 100-102, 104, 106, 110, 114, 118, 121, 124, 132, 136, 144, 148-152, 154-161, 163, 166, 170-180 Représentation 27-28, 30-31, 33, 35, 39-40, 45, 47, 59, 63, 71, 86, 92-93, 99-100, 102, 110-112, 117, 122, 124-125, 129, 136, 140-144, 155, 158, 170-171 République 92, 178-179 Responsabilité 77, 80 Révélation, (se) révéler 54, 57, 100-101, 103, 131, 147, 172 Révolution 43, 106, 155, 179 Révolution française 43, 164-165, 169 S Sources 50, 141 T Témoin 36, 130 Temporalité (Weltlichkeit), temporal ou de-cemonde (weltlich) 132, 135-136, 147, 163-164, 173-174, 176 Temps 35, 37-38, 41, 57, 80, 83, 97, 103, 139, 143, 147, 155, 158, 165, 180 Terreur 167, 180 Théodicée 57 Théocratie 88, 132 Tribunal [du monde] (Weltgericht) 139, 146 V Violence 64, 75, 85, 126, 129, 176 Volonté, vouloir 45, 64, 66, 68-69, 71, 73, 75, 81-82, 85-87, 89-90, 95-96, 102-103, 108, 110, 115, 134, 146, 148, 151, 163-164, 166, 168, 172174, 176, 179 TABLE Présentation : La liberté dans l’histoire par Myriam Bienenstock et Norbert Waszek .. 7 TEXTES DE HEGEL LES INTRODUCTIONS MANUSCRITES ...................... En 1822 (texte revu en 1828)......................... En 1830-1831.................................................. PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE DU DROIT (1820) .. Extrait : L’histoire mondiale ENCYCLOPÉDIE DES SCIENCES PHILOSOPHIQUES (1830).............................................................. Extrait : L’histoire mondiale (§ 548-552) COURS DE 1831 SUR LA PHILOSOPHIE DE L’HISTOIRE................................................... Extrait : À propos de la France et de la Révolution française LEÇONS SUR LA PHILOSOPHIE DE LA RELIGION (1831).............................................................. Extrait : État et religion 27 27 45 123 138 162 170 Index rerum DOSSIER 1. Deux textes fondateurs Lessing : L’Éducation du genre humain (1780), extraits ........................................... Kant : Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique (1784), extraits...... 2. Trois critiques Kierkegaard : Post-scriptum aux Miettes philosophiques (1846)................................ Marx : L’Idéologie allemande (1845), extraits ........................................................ Critique de l’économie politique Introduction (1859), extrait............................................. Nietzsche : Seconde Considération inactuelle (1874), extrait............................................. 3. Quelques commentaires contemporains Joachim Ritter : Hegel et la Révolution française (1957) ......................................... Norbert Waszek : L’historiographie allemande à l’époque des Lumières et Hegel (1998) .... Myriam Bienenstock : La ruse de la raison dans l’histoire (2011)................................. Christophe Bouton : Hegel penseur de la « fin de l’histoire » ? (1998) ............ Bernard Bourgeois : Hegel et la déraison historique (1989)........................................ 183 188 198 209 216 219 225 230 237 243 251 Table Appareil critique................................................. Liste des abréviations ..................................... Notes ............................................................... Index nominum............................................... Index rerum 255 257 269 337