d'action et (l'initiative individuelle est formidable; sa puissance d'action et d'initiative
nationale (c'est à dire collective) n'est un vague sentiment inorganique impuissant
devant la putréfaction parlementaire. La France n'a ni chef qui l'exprime, ni ordre qui
la rende consciente et redoutable. Elle est la proie des partis, et les partis préparent la
défaite du plus merveilleux faisceau de forces qui ait jamais demandé un licteur.
Car telle est la vérité absolue: la France mérite la suprématie et peut être victorieuse.
Le nombre, apanage de ses rivales, pas plus dans les conflits armés que dans la
politique n'est l'arbitre. Aussi la France, qui fut la première, se doit de reprendre cette
place qu'une défaite et deux générations honteuses et craintives lui ont à demi ravie.
Bouvines, première victoire où la conscience française se matérialisa dans un éclair
glorieux, Bouvines où pour la première fois la Patrie se sanctifia dans le sacrifice
collectif du sang, Bouvines nous aidera, par une commémoration brillante, à rappeler
parmi nous l'idée et surtout la réalité de l'unité. Ainsi aux heures périlleuses toutes les
fausses ou petites doctrines, toutes les nuances, sections on embryons de sentiment et
de solutions politiques, se résolvent au bûcher qui ranime la suprême flamme, la
patrie.
Désormais nous savons, après toutes les rêveries si peu scientifiques, que la limite
sociale de l'humanité est la nation. L'indéfini humanitaire n'a pas de réalité objective
et la vie des sociétés, que conditionnent les mœurs et le climat, se définit par la
nation. Nous savons aussi, et il convient de le répéter à toute occasion, que les
propositions retentissantes sur le droit, sur la force du droit ne sont qu'hypocrisie ou
illusion. La force du droit et prétention extrahumaine ou hypocrite parure. Il n'y a
que la force de la force. Puissent ceux qui ont le droit être forts!
D'ailleurs n'est-ce pas la beauté, la purification de la vie que cet état de perpétuelle
épreuve?...
Dans la force, certes, il est des catégories et nulle ne saurait être repoussée. Ni la
force de l'esprit, ni celle du sentiment, — et les atténuations qui en découlent, — ne
doivent abdiquer devant la force physique; mais ni les unes ni les autres ne peuvent
— isolées, divisées, ennemies ou réciproquement indifférentes, — assurer le salut et
la grandeur. Le Héros, comme l'Empire, ne surgissent que par la coopération. Et celui
qui n'est pas fort sera opprimé; et celui qui même fort n'aura pas l'audace de l’instinct
ou de la pensée, celui-là sera vaincu. La paix est une bonne chose mais le goût de la
paix est un goût mortel.
Puisse la célébration de Bouvines galvaniser en nous la volonté de vaincre puisque la
victoire est la seule rançon de notre existence.
Aujourd'hui, — et depuis combien de mois!... la bataille a passé des jardins de
l’intelligence dans les boues infernales de notre sol: Poésie et réalité, dirait, de son
haut, le satanique Gœthe. Les combats ont succédé aux disputes et notre fierté sera
d'avoir participé aux uns, comme aux autres. Ce petit livre n'a point d'ambition, sauf
de prendre acte d'un passé bien révolu. Trop heureux serions-nous si le sort nous