Le 09 septembre 2016 
 
Recherche UCL 
Akkermansia, la bactérie qui pourrait soigner le diabète et l’obésité 
 
Depuis 15 ans, le  professeur Patrice Cani (UCL) et son équipe étudient les interactions existantes  entre  les 
bactéries de l’intestin (appelé le microbiote intestin) et nos organes.  
 
Environ  18  %  de  la  population  belge  souffre  d’obésité,  première  cause  de  développement  du  diabète  et  des 
maladies cardiovasculaires.  Soit  un  demi-million de pré-diabétiques et plus de 3 millions de personnes  avec un 
syndrome  métabolique  (taux  élevé  de  glycémie,  hypercholestérolémie,  hypertension  artérielle  et  surpoids).  Les 
personnes  présentant  un  syndrome  métabolique  ont  deux  fois  plus  de  risque  de  souffrir  d’une  affection 
cardiaque et cinq fois plus de risque de développer un diabète de type 2. Des chiffres interpellant qui ont donc incité 
Patrice Cani, investigateur du WELBIO à l’UCL, chercheur qualifié FNRS et professeur au Louvain Drug Research 
Institute de l’UCL, à rechercher et  comprendre les causes de ce phénomène afin de proposer un  traitement 
efficace. Et si une des solutions s’appelait Akkermansia muciniphila ?  
 
C’est  en  2007  que  l’équipe  de  recherche  UCL  découvre,  presque  par  hasard  ( !),  cette  bactérie  appelée 
Akkermansia muciniphila. Ce qu’ils observent ? L’ingestion de prébiotiques, des substances non digérées utilisées 
par  certaines  bactéries  de  nos intestins et  qui exercent un effet  positif  sur l’obésité  et  le diabète, sont  associés à 
l’augmentation de la bactérie !. Cette bactérie a la particularité d’être naturellement présente dans l’intestin d’une 
grande partie de la population.  
 
En 2013, l’équipe a démontré chez la souris, que l’administration de cette bactérie pouvait fortement diminuer le 
développement  de  l’obésité et  des  facteurs  de  risques  cardiovasculaires  associés.  «  En  étudiant  des  souris 
obèses et diabétiques de type 2, nous avons constaté avec le Dr Amandine Everard qu’Akkermansia était capable de 
réduire le poids corporel et le diabète, de renforcer la barrière intestinale et de diminuer la graisse dans le foie ». Mais 
passer de l’animal à l’homme n’est pas simple. Le défi a été lancé et relevé, grâce à la collaboration fructueuse 
entre le Prof. de Vos (Université de Wageningen) et le Prof. Cani.  
 
Du  coup,  en  décembre  2015,  Patrice  Cani  lance  une  étude  d’intervention,  en  collaboration  avec  les  Cliniques 
universitaires Saint-Luc, afin d’évaluer les effets d’un traitement expérimental,  à savoir l’administration de cette 
bactérie,  sur  les  facteurs  de  risques  cardiovasculaires  associés  à  l’obésité.  Cette  étude  expérimentale  est  une 
première mondiale ! Si ces expériences sont concluantes et encourageantes sur des souris de laboratoire, en sera-t-
il de même pour l’homme ? C’est précisément pour répondre à cette question que l’étude clinique est en route, en 
collaboration avec le service d’endocrinologie et de nutrition des Cliniques universitaires Saint-Luc (Prof J-P Thissen, 
Prof. M. Hermans, Prof. D. Maiter, Dr A. Loumaye).   
 
Aujourd’hui, un projet de spin-off co-dirigé par le Dr Céline Druart est en cours de finalisation, afin de produire et 
de commercialiser des thérapies liées au microbiote intestinal et à Akkermansia. Mais surtout, de faire profiter 
le plus grand nombre de ces découvertes. C’est donc une véritable équipe qui s’est mise en place autour de cette 
découverte UCL avec l’aide de la Sopartec (société de transfert de technologie et d'investissement de l’UCL) et de 
parrains tels que Jean Stéphenne (ex-CEO GSK) et Jean-François Pollet (CEO et fondateur de Novadip).  
 
Les recherches de Patrice Cani et son équipe n’auraient jamais vu le jour sans une série de financements : le Fonds 
Baillet  Latour,  la  Fondation  Saint-Luc,  le  programme  First  spin-off  de  la  Région  wallonne,  un  POC  ERC  de 
l’European Research Council, premier projet du genre attribué en FWB. 
 
Les coordinateurs du projet recherchent des volontaires souffrant de ce type de pathologie afin de participer à  l’étude clinique. 
Les participants doivent cependant répondre à une série de critères très précis. Le descriptif complet des profils recherchés est 
disponible sur le site internet créé à l’occasion de cette recherche clinique : www.microbes4u.be.  
 
Qui ? Patrice Cani, professeur au Louvain Drug Research Institute de l’UCL : 02 764 73 97