MAT1500–Mathématiques discrètes Matilde N. Lalı́n Université de Montréal http://www.dms.umontreal.ca/~mlalin/mat1500 Le 28 septembre 2016 Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 1 / 29 Le menu d’aujourd’hui Annonces Rappel de 1.6 Fonctions 1.6 Fonctions (fonction strictement croissante et décroissante, composition, fonction inverse) 2.3 Nombres entiers et division Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 2 / 29 Annonces Changement des diponibilités Les disponibilités de Matilde aujourd’hui 28 septembre sont changées à 13h40-14h40 Les disponibilités de Crystel le vendredi 30 septembre sont annulées. Elle sera disponible la semaine prochaine. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 3 / 29 Annonces Publicité Club mathématique – Aujourd’hui à 12h30, Z-345 pavillon Claire-McNicoll Des ellipses, des courbes elliptiques, des secrets et un million de dollars Matilde Lalı́n P*Q Q P P+Q Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 4 / 29 Annonces Les disponibilités la semaine prochaine La semaine prochaine Matilde sera disponible les jours suivants : lundi 3 octobre 9h-12h mardi 4 octobre 12h30-13h30 mercredi 5 octobre 12h30-14h30 Crystel sera disponible le lundi 3 octobre 14h-16h et le mercredi 5 octobre 14h-16h. Fabrice sera disponible le mercredi 5 octobre 15h-17h (sujet à confirmation pendant le TP jeudi prochain). Noé sera disponible le mardi 4 octobre 14h-16h Nicolas sera disponible le mercredi 5 octobre 14h-16h Venez aux disponibilités! Il est presque impossible de répondre à des questions par courriel! Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 5 / 29 Annonces Les sujets de l’intra 1 L’intra 1 portera sur les sujets discutés en classe en relation aux sections 1.1, 1.2, 1.3, 1.4, 1.5, 1.6 et 3.1 (incluant les définitions de nombre pair, impair, multiple de 3, irrationnel) du manuel. Aucune documentation ne sera permise à l’examen. Les calculatrices seront interdites. Nous allons finir la matière de l’intra aujourd’hui. Je vais continuer avec la matière du cours aujourd’hui et le 4 octobre. Le 5 octobre est réservé pour vos questions. S’il y a un sujet ou problème que vous voulez que je discute pendant le cours du 5 octobre, dites-le-moi à l’avance (personnellement ou par courriel). Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 6 / 29 Rappel de 1.6 Fonctions Rappel de 1.6 Fonctions Soient A, B deux ensembles. Soit f une fonction de A dans B f : A → B. Préimage de T ⊆ B, f −1 (T ). Somme et produit des fonctions f1 , f2 : A → B ⊆ R. Fonctions définies élément par élément. La fonction identité idA : A → A. La fonction inclusion ι : B → A si B ⊆ A. Le graphe d’une fonction. L’ensemble des fonctions entre deux ensembles Fonctions(A, B) := {f : A → B} = B A . Si A, B finis, |B A | = |B||A| . Fonction injective, surjective, bijective. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 7 / 29 1.6 Fonctions Fonction strictement croissante et strictement décroissante Définition : Soient A, B ⊆ R et f : A → B. f est dite strictement croissante si pour tous x, y ∈ A, on a x < y =⇒ f (x) < f (y ). f est dite strictement décroissante si pour tous x, y ∈ A, on a x < y =⇒ f (x) > f (y ). Ces conditions impliquent que f est injective. Démonstration : Si f est strictement croissante ou décroissante, on a que x < y =⇒ (f (x) < f (y )) ⊕ (f (x) > f (y )) =⇒ f (x) 6= f (y ). Maintenant prenons x, y ∈ A, avec x 6= y . Alors soit x < y , soit y < x. Dans les deux cas nous obtenons f (x) 6= f (y ) et la fonction est injective. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 8 / 29 1.6 Fonctions Fonction strictement croissante et strictement décroissante - Exemples f : R≥0 → R≥0 , f (x) = x 2 est strictement croissante, car 0 ≤ x < y implique que x 2 < y 2 . Mais f : R → R≥0 , f (x) = x 2 ne l’est pas! Par exemple, −2 < 1 mais f (−2) = 4 > 1 = f (1). Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 9 / 29 1.6 Fonctions La composition des fonctions Définition : Soient A, B, C , D ensembles et f : A → B, g : C → D tels que B ⊆ C . La composition de g et f est la fonction g ◦f :A→D définie par (g ◦ f )(a) = g (f (a)). Exemple : Soient f (x) = x 2 f : R → R≥0 , et g : R≥0 → N, g (x) = bxc + 2. Donc g ◦ f : R → N, Matilde N. Lalı́n (U de M) (g ◦ f )(x) = bx 2 c + 2. MAT1500 Le 28 septembre 2016 10 / 29 1.6 Fonctions La composition des fonctions - Continuation de l’exemple Exemple : Soient f (x) = x 2 f : R → R≥0 , et g : R≥0 → N, g (x) = bxc + 2. On a vu g ◦ f : R → N, (g ◦ f )(x) = bx 2 c + 2. On peut aussi trouver f ◦ g : R≥0 → R≥0 , (f ◦ g ) = (bxc + 2)2 Quels sont Im(g ◦ f )? Im(g ◦ f ) = Z≥2 Im(f ◦ g )? Im(f ◦ g ) = entiers carrés ≥ 4 Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 11 / 29 1.6 Fonctions La composition des fonctions - Exemple Soient A := {a, b, c} et B := {1, 2, 3, 4}. f : A → B, f = a b c 3 2 1 1 2 3 4 g : B → A, g = a b c a 1 2 3 4 a b c a b c g ◦f = ◦ = a b c a 3 2 1 c b a f ◦g = g ◦f :A→A a b c 1 2 3 4 1 2 3 4 ◦ = 3 2 1 a b c a 3 2 1 3 f ◦g :B →B Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 12 / 29 1.6 Fonctions Fonction bijective - Rappel Définition : Une fonction f : A → B est bijective si et seulement si pour chaque b ∈ B, il y a seul élément a ∈ A tel que f (a) = b. On a prouvé que f : A → B est bijective si et seulement si elle est injective et surjective. En d’autres mots, Injective : ∀b ∈ B, |f −1 (b)| = 0, 1. Surjective : ∀b ∈ B, |f −1 (b)| ≥ 1. Bijective : ∀b ∈ B, |f −1 (b)| = 1. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 13 / 29 1.6 Fonctions La fonction inverse Théorème : Soient A, B ensembles et f : A → B. Donc f est bijective si et seulement s’il existe une fonction g : B → A telle que f ◦ g = idB et g ◦ f = idA . Dans cette situation, g est unique et elle est appelée la fonction inverse de f . On écrit g = f −1 . Exemples : L’inverse de f : Z → Z, f (x) = x + 1 est f −1 (x) = x − 1. L’inverse de f : R − {0} → R − {0}, Matilde N. Lalı́n (U de M) f (x) = MAT1500 1 1 est f −1 (x) = = f (x). x x Le 28 septembre 2016 14 / 29 1.6 Fonctions Existence de la fonction inverse pour bijections Démonstration : Supposons que f : A → B est bijective. On va construire g : B → A. Soit b ∈ B. Comme f est bijective, il y a un unique a ∈ A tel que f (a) = b. Posons g (b) := a. Pour chaque a ∈ A on a (g ◦ f )(a) = g (f (a)) = g (b) = a. Donc g ◦ f = idA . Pour chaque b ∈ B on a (f ◦ g )(b) = f (g (b)) = f (a) = b. Donc f ◦ g = idB . Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 15 / 29 1.6 Fonctions Existence de la fonction inverse pour bijections Démonstration (continuation) : Maintenant supposons qu’il existe une fonction g : B → A telle que f ◦ g = idB et que g ◦ f = idA . Soit b ∈ B. Donc g (b) ∈ A et f (g (b)) = b. Alors f est surjective. Supposons que a1 , a2 ∈ A avec a1 6= a2 tels que f (a1 ) = f (a2 ). Donc a1 = idA (a1 ) = (g ◦ f )(a1 ) = g (f (a1 )) = g (f (a2 )) = (g ◦ f )(a2 ) = a2 . Donc f est aussi injective. Comme f est injective et surjective, elle est aussi bijective. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 16 / 29 1.6 Fonctions Unicité de la fonction inverse Démonstration : Supposons que f : A → B est bijective et que g1 , g2 : B → A sont telles que g1 ◦ f = g2 ◦ f = idA . Soit b ∈ B. Comme f est bijective, il existe un unique a ∈ A tel que f (a) = b. On a g1 (b) = g1 (f (a)) = (g1 ◦ f )(a) = a = (g2 ◦ f )(a) = g2 (f (a)) = g2 (b). Alors, pour chaque b ∈ B, on a que g1 (b) = g2 (b). Par conséquent, g1 = g2 . Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 17 / 29 1.6 Fonctions Les sujets du premier intra finissent ici! Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 18 / 29 2.3 Nombres entiers et division 2.3 Nombres entiers et division - Les fondéments des mathématiques Les mathématiques sont bâties sur les fondéments de la logique, de la théorie des ensembles et de l’acceptation que l’ensemble des nombres naturels avec ses propriétés essentielles existe. À partir de ça on peut déduire le reste des mathématiques, avec beaucoup de travail et de patience. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 19 / 29 2.3 Nombres entiers et division Les naturels et les entiers N ={0, 1, 2, 3 . . . } Z ={. . . , −3, −2, −1, 0, 1, 2, 3, . . . } Z>0 = {1, 2, 3, . . . } Nous allons étudier les propriétés des éléments de ces ensembles. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 20 / 29 2.3 Nombres entiers et division La division Définition : Si a, b ∈ Z et a 6= 0, on dit que a divise b s’il existe un entier c tel que b = ac. On dit aussi que a est un facteur de b, que b est multiple de a ou que b est divisible par a. On écrit a | b si a divise b et a - b sinon. Exemple : 3 - 11 mais 3 | 21 parce que 21 = 3 · 7. Si n ∈ Z, toujours 1 | n et si n 6= 0, n | 0. Exemple : Si 2 | n, alors ∃k ∈ Z(n = 2k). Attention à la notation : ba 6= a | b En effet, ba est une fraction (un nombre rationel) lorsque a | b est une proposition qui donne information des nombres entiers a et b. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 21 / 29 2.3 Nombres entiers et division Division - Exemple Problème : Soient n, d ∈ Z>0 . Trouver le nombre d’entiers positifs ne dépassant pas n qui sont divisibles par d. Résolution : On cherche les k ∈ Z tels que 0 < dk ≤ n. Comme d > 0, on peut diviser par d 0<k ≤ Cela donne n . d jnk d entiers positifs multiples de d ne dépassant pas n. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 22 / 29 2.3 Nombres entiers et division Quelques propriétés des diviseurs et des multiples Théorème : Soient a, b, c ∈ Z. 1 Si a | b et a | c, alors a | (b + c). 2 Si a | b, alors ac | bc et a | bc. 3 Si a | b et b | c, alors a | c. 4 Si a | b et b | a, alors |a| = |b|. Démonstration : 1 Si a | b et a | c, alors ∃s, t ∈ Z tels que b = as et c = at. Alors b + c = as + at = a(s + t), donc a | (b + c). 2 Si a | b, alors ∃s ∈ Z tel que b = as. Donc bc = asc = (ac)s. Alors ac | bc et a | bc. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 23 / 29 2.3 Nombres entiers et division Quelques propriétés des diviseurs et multiples II Démonstration (continuation) : 3 Si a | b et b | c, alors ∃s, t ∈ Z tels que b = as et c = bt. Alors c = bt = (as)t = a(st), donc a | c. 4 Si a | b et b | a, alors ∃s, t ∈ Z tels que b = as et a = bt. Donc a = (as)t = a(st). On a donc a(st − 1) = 0. Comme a 6= 0, on peut diviser par a et st = 1. Donc s = t = 1 ou s = t = −1. Alors a = ±b. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 24 / 29 2.3 Nombres entiers et division Quelques propriétés des diviseurs et multiples III Corollaire : Soient a, b, c ∈ Z. Si a | b et a | c, alors a | (mb + nc) ∀m, n ∈ Z. Démonstration : Si a | b et a | c, alors ∃s, t ∈ Z tels que b = as et c = at. Alors mb + nc = mas + nat = a(ms + nt), donc a | (mb + nc). Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 25 / 29 2.3 Nombres entiers et division Les nombres premiers Définition : Un entier p > 1 est dit premier si les seuls facteurs positifs de p sont 1 et p. Un entier positif n > 1 est dit composé s’il n’est pas premier. Exemples : Des nombres premiers : 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, . . . Des nombres composés : 4, 6, 8, 9, 10, 12, 14, 15, 16, 18, 21, 22, 24, 25, 26, 27, 28, . . . Le 1 n’est ni premier ni composé (il est ce qu’on appèle unité). Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 26 / 29 2.3 Nombres entiers et division Théorème fondamental de l’arithmétique Théorème : Pour chaque entier n > 1 il existe un entier s ≥ 1 et des nombres premiers p1 , p2 , . . . ps tels que n = p1 p2 · · · ps (Existence). De plus, le produit est unique, c’est-à-dire, si n = p1 p2 · · · ps = q1 q2 · · · qt où p1 ≤ p2 ≤ · · · ≤ ps et q1 ≤ q2 ≤ · · · ≤ qt sont des premiers, alors s = t et p1 = q1 , p2 = q2 , . . . ps = qs (Unicité). La démonstration sera donnée plus tard. Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 27 / 29 2.3 Nombres entiers et division Théorème fondamental de l’arithmétique - Exemples Exemples : 127 = 127 999 = 33 · 37 3600 = 2 33 22 ·3 ·5 2048 = 211 2310 = 2 · 3 · 5 · 7 · 11 12 = 222 · 311 · 50 Notons que 12 | 3600, que peut-on dire de leurs facteurs premiers? Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 28 / 29 2.3 Nombres entiers et division Théorème fondamental de l’arithmétique - Corollaire Corollaire : Si a, b > 1 entiers tel que a | b, on peut écrire a = p1α1 p2α2 · · · pnαn b = p1β1 p2β2 · · · pnβn où pi 6= pj si i 6= j et 0 ≤ αi ≤ βi . Attention! Ici, on complète les factorisations en ajoutant des facteurs pi0 de telle manière qu’on a les mêmes premiers dans les deux décompositions. C’est la raison pour laquelle on permet aux exposants d’être 0. Démonstration : Si piαi | a, comme a | b, donc piαi | b. Il existe c entier tel que b = piαi c. Comme la factorisation est unique, on a que αi ≤ βi . Matilde N. Lalı́n (U de M) MAT1500 Le 28 septembre 2016 29 / 29