Éliminer la pauvreté - Conseil canadien pour la coopération

Éliminer la pauvreté :
Un défi mondial
Un guide pour les délibérations publiques
Table des matières
Remerciements
Préface
Introduction
Premier choix : Des emplois et des salaires convenables
La meilleure façon de s’attaquer à la pauvreté est d’offrir à la population des emplois
satisfaisants convenablement rémunérés. Il faut créer davantage d’emplois qui soient assez bien
rémunérés pour que chacun puisse subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.
Deuxième choix : La perspective du marché libre
La satisfaction des besoins humains passe habituellement par la croissance économique. Le
moyen le plus efficace pour assurer la croissance économique consiste à réduire les restrictions
gouvernementales et à laisser jouer les forces libres du marché.
Troisième choix : Réduire l’écart entre les riches et les pauvres
Le problème le plus grave, c’est que tous ne reçoivent pas leur juste part des retombées de
l’économie. Le fossé entre les riches et les pauvres s’est creusé au point de devenir un facteur de
discorde. Il faut donc prendre des mesures en vue de redistribuer la richesse.
Quatrième choix : Des chances égales pour tous
L’égalité des chances devrait être une priorité. Tous les enfants, y compris ceux qui grandissent
dans la pauvreté, doivent avoir la même chance d’exploiter leurs talents, leur énergie et leurs
ambitions pour réussir dans la vie.
Résumé
Comparer les choix (résumé)
Bibliographie sommaire
Remerciements
Ce guide a été préparé par le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) avec le
soutien financier du Centre de recherches pour le développement international et de l’Agence
canadienne de développement international.
Le CCCI est une coalition de 100 organismes bénévoles engagés à promouvoir le développement
mondial dans un environnement pacifique et sain, et à assurer la justice sociale et la dignité
humaine avec la participation de tous.
De nombreuses personnes ont contribué à la réalisation du présent guide et nous les en
remercions. Nous tenons toutefois à remercier tout particulièrement le groupe de lecteurs qui a
pris connaissance des multiples ébauches de ce manuscrit afin de nous aider à en faire un guide
dans lequel chacun des choix est présenté de manière honnête et impartiale. (Toute erreur à cet
égard doit être imputée à la seule rédactrice.)
Le groupe de lecteurs se composait des personnes suivantes :
Gail Dalgleish, YMCA (Montréal)
Mike Farrell, Organisation nationale anti-pauvreté (Ottawa)
Christa Freiler, Groupe de défense des enfants pauvres (Toronto)
Janice Hamilton, Manitoba Council for International Co-operation (Winnipeg)
Denis Howlett et David Reid, Ten Days for Global Justice (Toronto)
Glen Pothier, G.L. Pothier Enterprises Inc. (Oakville)
David Stewart-Patterson, Conseil canadien des chefs d’entreprises (Ottawa)
Marit Stiles, Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques (Toronto)
Certains membres du personnel du CCCI ont également relu les différentes versions de ce guide
et pris la peine de formuler des commentaires fort utiles.
Nous aimerions remercier la Kettering Foundation des États-Unis, son proche parent, le National
Issues Forums Institute, de même que le Réseau familial des Réseaux canadiens de recherche en
politiques publiques, qui ont accepté de partager avec nous leur expérience et leur connaissance
des délibérations publiques.
Enfin, nous aimerions souligner le travail du groupe Public Agenda qui prépare les cahiers des
questions d’actualité pour les National Issues Forums. Nous nous sommes largement inspirés du
style et du mode de présentation de ces cahiers pour élaborer le présent guide.
Coordination du projet et rédaction : Jacquie Dale
Collaboration : Lois Sweet
Recherche : Anne Buchanan, Philipp Haid
Conception et mise en page : Linda Brassard
Illustrations : Albert Molnar
Traduction : Pierre Chagnon
Révision : Marie-Claude Morazain
Mars 1998
Le guide peut être photocopié librement et utilisé au cours des forums. Il est également possible
d’en commander des exemplaires auprès du CCCI :
1, rue Nicholas, bureau 300
Ottawa (Ontario)
K1N 7B7
Téléphone : (613) 241-7007, poste 300 (Service des publications)
Télécopieur : (613) 241-5302
Préface
L’inquiétude que provoque l’absence d’un véritable dialogue public au Canada est à l’origine de
ce guide. En tant que Canadiennes et Canadiens, nous en avons assez de voir les enjeux analysés
par des experts qui tentent de marquer des points en nous servant des arguments depuis leurs
positions soigneusement défendues. Dans ce genre de débat, les zones grises des problèmes
auxquels les gens sont confrontés dans leur vie quotidienne sont rarement évoquées. Et bon
nombre des questions soulevées ne sont pas celles qui préoccupent réellement les gens, ou du
moins elles ne sont pas présentées de manière à susciter leur intérêt.
À cette préoccupation concernant l’ampleur et la qualité du dialogue public s’en ajoute une autre.
Même si notre économie, notre culture, nos relations et notre travail revêtent de plus en plus un
caractère mondial, les problèmes que nous vivons dans nos foyers sont rarement situés dans un
contexte international. Et pourtant nous sommes en voie de devenir des citoyens du monde. Cela
signifie que, en tant que Canadiennes et Canadiens, nous nous percevons de plus en plus comme
faisant partie d’une collectivité élargie, c’est-à-dire une collectivité mondiale pour laquelle il
nous incombe de prendre de bonnes décisions. À titre de citoyens du monde, nous devons
réfléchir aux questions d’actualité qui préoccupent la communauté internationale, qui ont des
répercussions sur les collectivités du monde entier, y compris la nôtre.
Qu’entend-t-on par délibérations publiques?
L’une des façons d’aborder ces questions difficiles consiste à engager une forme de dialogue
connu sous le nom de « délibérations publiques ».
Ces délibérations vont plus loin que la simple discussion; elles permettent d’échanger sur des
problématiques importantes et d’examiner objectivement les choix difficiles que chacune d’elles
comporte. L’objectif n’est pas de faire triompher son point de vue, mais de prendre les bonnes
décisions. Les délibérations publiques sont exploratoires, ouvertes à toutes les options. Elles
s’avèrent aussi un exercice de réflexion. Il est plus important de s’écouter attentivement les uns
les autres que de s’exprimer avec éloquence. Les délibérations ne sont pas seulement l’occasion
d’exprimer des points de vue ou d’amener les autres à changer d’idée. Il s’agit d’un processus
visant à déterminer quelle action est la plus avantageuse pour l’ensemble du public. Les gens
décident de s’asseoir ensemble et de se parler. Ils ne se préoccupent pas uniquement de leur
intérêt personnel, mais des intérêts supérieurs de tous.
L’utilité du présent guide
Les participants aux délibérations publiques craignent souvent de ne pas être suffisamment
informés sur le sujet pour être en mesure de faire une contribution valable. C’est ici que le guide
entre en jeu. La problématique débattue est présentée dans ses grandes lignes de même que les
choix ou les plans d’action proposés pour trouver des solutions. Mais vous pouvez aussi
participer sans avoir lu le guide parce que les personnes présentes parlent d’abord de leurs
propres expériences et de leurs convictions. Les modérateurs aident les participants à exprimer
leurs opinions, leurs inquiétudes et leurs valeurs. On ne s’attend pas que vous soyez un
spécialiste de la question.
La problématique : La pauvreté et l’injustice
Le guide traite du problème de la pauvreté et de l’injustice. Ce problème et la manière dont il est
vécu au sein de nos collectivités préoccupe de plus en plus les Canadiennes et les Canadiens.
Nous nous inquiétons aussi de ce que vivent les autres, à l’extérieur du Canada, et de la misère
qui est le lot de nombreuses populations. Nous nous intéressons également à l’économie
mondiale et aux changements qui se produisent dans le monde du travail, à ce que ces nouvelles
réalités signifient pour nous, pour nos enfants et pour les populations, chez nous et ailleurs. Et
nous constatons à regret que l’économie semble poursuivre sa croissance, mais que tous n’en
tirent pas des bénéfices.
Le présent guide offre quatre options que notre société peut explorer pour trouver des solutions
au problème de la pauvreté et de l’injustice. Chacune des options conduit à un plan d’action
distinct et chacune a ses partisans et ses opposants.
Introduction
La pauvreté, c’est la faim, la solitude, c’est n’avoir nulle part où aller à la fin de la journée,
c’est la privation, la discrimination, la violence et l’analphabétisme.
Une mère chef de famille
Dorothy Chiredze, une agricultrice du Zimbabwe, exploite une terre d’un hectare. Pour arroser
son lopin de terre, elle se lève avant l’aube et marche pendant quatre heures pour aller chercher
au ruisseau l’eau dont elle a besoin. Une houe lui sert de charrue. Si l’année est bonne, Dorothy
pourra récolter trois sacs de maïs. En les vendant, elle achetera les semences pour l’année
suivante, paiera les frais de scolarité de ses trois enfants et nourrira sa famille en attendant de se
trouver un travail saisonnier rémunéré.
C’est ce qui s’appelle survivre de justesse et la famille de Dorothy s’est retrouvée dans la misère
lorsqu’une sécheresse a détruit sa récolte de maïs. Avec un seul repas par jour de semoule de
maïs bouillie, ses enfants se sont affaiblis et sont tombés malades. « Nous luttons pour rester
vivant, dit Dorothy, mais la vie est tellement difficile ».
OXFAM, Rapport sur la pauvreté, 1995
La vie est très dure lorsqu’il faut inlassablement se battre et souffrir de privation. Telle est
aujourd’hui la réalité de centaines de millions de pauvres dans le monde. Leur pauvreté ne
consiste pas seulement à toucher un faible revenu. Elle est également synonyme de malnutrition,
d’analphabétisme, de maladie, de taux élevé de mortalité infantile, de faible espérance de vie et
d’incapacité d’exercer ses droits humains fondamentaux. Souvent, elle signifie aussi perte de
dignité, de confiance et d’estime de soi.
Parce que la pauvreté est multidimensionnelle, il est notoirement difficile de la mesurer ou de la
définir. L’un des indicateurs universels est celui de la « pauvreté absolue » qui consiste à vivre
avec moins de un dollar par jour. C’est le cas de 1,3 milliard de personnes dans le monde. Plus
de 3 milliards de personnes doivent se contenter de moins de deux dollars par jour. Ce nombre
représente près des deux tiers des habitants des pays en développement.
Au Canada, on peut espérer que personne n’a moins de deux dollars par jour pour vivre, mais la
pauvreté existe tout de même. On parle souvent de pauvreté relative, mais il n’en demeure pas
moins que des millions de personnes continuent de souffrir de privation au milieu de
l’abondance.
La mesure statistique canadienne la plus souvent citée lorsque l’on parle de pauvreté est celle du
seuil de faible revenu (SFR). Selon cette unité de comparaison utilisée par Statistique Canada, les
familles qui consacrent plus de 54,7 p. 100 de leur revenu à se nourrir, à se loger et à s’habiller
sont considérées comme pauvres. En 1997, le seuil de faible revenu (avant impôt) a été fixé à
17 409 $ pour une personne et à 32 759 $ pour une famille de quatre personnes vivant dans une
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