un médecin, parce que cette forme de priapisme n’est généralement pas douloureuse. Une méthode
de différentiation clinique entre le priapisme non anoxique et le priapisme anoxique consiste à
aspirer du sang des corps caverneux, qui dans le cas du priapisme à haut débit non anoxique sera
oxygéné.
En ce qui concerne les résultats d’un examen échographique réalisé dans le cadre d’un priapisme
post-traumatique non anoxique, les images en mode B peuvent révéler une aire intra-caverneuse
hypoéchogène autour de l’artère caverneuse endommagée. Celle-ci représente la formation d’un
hématome secondaire à l’extravasation arterielle et est localisée au niveau de la lésion caverneuse.
Lors d’un examen Doppler pulsé, l’on constate une augmentation de la PSV ainsi qu’une
augmentation anormale du flux positif diastolique. Physiologiquement, durant la tumescence, la
PSV devrait augmenter à plus de 35 cm/s, ce qui représente un flux sanguin adéquat à la verge.
Lorsque la tumescence progresse, le plexus veineux sous-tuniquien est comprimé contre la tunique
à cause d’une dilatation des sinusoïdes. Finalement, il devrait y avoir une inversion du flux
diastolique suite à l’augmentation de la tension intra-caverneuse. Cependant, dans les cas de
priapisme non anoxique, l’EDV augmente à plus de 5 cm/s et la PSV est elle-aussi élevée. Cela
traduit une fuite veineuse, qui empêche la tension des corps caverneux d’atteindre un niveau
suffisant pour limiter le flux artériel pendant la diastole.
L’examen Doppler pulsé peut également révéler des veines drainantes importantes, dont le tracé
ressemble alors à un tracé artériel. L’échographie Doppler couleur permet une démonstration
directe de la fistule artério-veineuse, qui se traduit par la présence d’un flux turbulent à haut débit,
superposé à la région hypoéchogène intra-caverneuse visible à l’échelle de gris (2). Une fois le
diagnostic établi, le traitement de première ligne du priapisme artériel non anoxique consiste en une
embolisation artérielle sélective de l’artère pudendale interne ou caverneuse (3).
L’étiologie du priapisme anoxique est une occlusion veineuse secondaire à certaines pathologies
comme la drépanocytose, bien qu’il existe aussi des causes iatrogènes comme l’injection
intracaverneuse d’agents vasoactifs. Le patient se présente avec une tumescence persistante
douloureuse des corps caverneux (le gland, faisant partie du corps spongieux, reste mou), signe d’
urgence urologique. Le diagnostic et le traitement sont les mêmes, consistant à aspirer du sang
(déoxygéné) à pH faible des corps caverneux. Un diagnostic et un traitement rapides sont essentiels,
parce qu’un pH faible indique un degré d’ischémie sévère, augmentant le risque de fibrose des
corps caverneux et par conséquent le risque de perte de fonction érectile. Le plus important dans un
tel cas est d’instaurer un traitement urgent, et l’imagerie n’est utilisée que dans les cas où les
interventions de première ligne n’ont pas permis de rétablir un flux sanguin adéquat.
Dans le cas du priapisme à bas débit, l’échographie en mode B révèle l’engorgement des sinusoïdes
caverneuses, comme lors d’une érection physiologique. A cause de la sédimentation des
composants corpusculaires sanguins, l’on peut visualiser un niveau liquide-liquide intracaverneux,
si le patient a été placé en position couchée sur le dos quelques minutes auparavant, sans
manipulation du pénis. Le Doppler pulsé révèle un flux diastolique faible ou absent, ainsi qu’un
flux artériel variable, généralement peu élevé, en accord avec un réseau vasculaire à haute
résistance (4).
Alors que les signes échographiques de priapisme à bas débit ne sont pas charactéristiques,
l’échographie constitue un outil important dans le diagnostic et le traitement ultérieur des cas de