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HISTOIRE
LEÇON 3 : LA LOGIQUE D’UN CONFLIT 1939-1942
Nombre de pages : 12
Plan de la leçon
I. LES VICTOIRES DE L’AXE EN EUROPE ...........................................................2
A. UN NOUVEAU TYPE DE GUERRE : LE « BLITZKRIEG » ...................................2
B. 1939-1940 : LES VICTOIRES FOUDROYANTES DU « BLITZKRIEG ».................4
C. 1941 : La fuite en avant de l’Allemagne......................................................6
D. 1942 : L’Allemagne remporte ses derniers succès.........................................8
II. Les victoires du Japon.................................................................................8
A. Comprendre Pearl Harbor .........................................................................8
B. La situation du Japon en 1940...................................................................9
C. La fuite en avant du Japon.......................................................................9
D. Pearl Harbor (7 décembre 1941)..............................................................10
E. L’expansion japonaise (septembre 1941-printemps 1942) ...........................11
Module d’Histoire
Leçon 3 :La logique d’un conflit 1939-1942 2/12
Introduction
La Seconde Guerre mondiale constitue l’un des événement majeur du
XXè avec plus 5à millions de morts. Elle met en œuvre des moyens
techniques sans précédent, et s’achève sur la première et unique
utilisation de l’arme atomique. Née de la montée des totalitarismes, de
l’expansionnisme hitlérien et de la crise économique des années trente.
En 1945, l’avancée des troupes alliées en Europe, soviétiques à l’Est et
anglo-américaine à l’Ouest, dessine une nouvelle carte de l’Europe et
bientôt une nouvelle organisation du monde.
Après étudié la leçon 2, nous connaissons les origines de la guerre.
Voyons à présent comment elle se déroule.
Attention : il ne s’agit pas d’accumuler le maximum d’informations sur
l’histoire militaire du conflit, mais de bien comprendre sa logique.
Nous avons constaté dès l’introduction de la leçon 1, avec des cartes,
que la guerre se déroule très nettement en deux temps :
- de 1939 à 1942, il n’y a pratiquement que des victoires de l’Axe
- de 1943 à 1945, l’Axe recule jusqu’à son écrasement total.
Pourquoi ce déroulement en deux temps ?
I. LES VICTOIRES DE L’AXE EN EUROPE
A. UN NOUVEAU TYPE DE GUERRE : LE « BLITZKRIEG »
1. Stratégie et tactique
Nous connaissons déjà une des causes des victoires de l’Allemagne : sa stratégie, qui
consiste à battre ses adversaires les uns après les autres :
- Lorsqu’elle attaque la Pologne en septembre 1939, elle sait que l’URSS ne bougera
pas. En effet, la position de l’URSS est désormais vital, le 23 août 1939, le monde
apprend avec stupeur la signature d’un pacte de non-agression germano-soviétique qui
découle sur un accord secret entre les deux protagonistes concernant le partage de la
Pologne.
- Lorsqu’elle attaque la France et l’Angleterre en mai 1940, la Pologne est déjà
écrasée. L’URSS est encore neutre, ainsi que les Etats-Unis.
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Leçon 3 :La logique d’un conflit 1939-1942 3/12
Mais l’Allemagne sait aussi que sa supériorité militaire n’est pas éternelle, et qu’elle
doit vaincre vite. Elle espère remporter cette victoire rapide grâce à une nouvelle
tactique militaire, qu’il nous faut à présent présenter : le BLITZKRIEG.
2. Définition du « Blitzkrieg »
Pour commencer, philosophons un peu. Le plus ancien traité d’art militaire a été écrit
au IV° siècle avant Jésus-Christ par le chinois Sun Zi. Il commence son ouvrage « l’Art
de la guerre » par ces mots :
« La guerre est d’importance vitale pour l’Etat ; la province de la vie et de la mort ; la
voie qui mène à la survie ou à l’anéantissement. Il faut l’étudier très sérieusement »
Nous reviendrons, au terme de ce paragraphe, sur l’importance que l’on peut attribuer
à cette phrase. Passons pour l’instant du chinois à l’allemand, et intéressons nous au
mot « Blitzkrieg ».
« Bitzkrieg » signifie « guerre-éclair » en allemand. C’est en effet l’état-major allemand
qui a mis au point cette nouvelle forme de combat. Il s’agit d’un retour à la guerre
offensive et rapide, grâce aux armes modernes : l’aviation, et surtout les chars.
3. 1914-1918 : La fin de la guerre de mouvement ?
Retour, parce que la guerre de 1914-1918 avait vu le passage à la guerre défensive,
de position. Toutes les offensives de fantassins échouaient face à la puissance de feu
des armes modernes : canons et mitrailleuses à tir puissant et rapide. Pour se
protéger, les armées se sont enterrées dans des tranchées qui constituaient une sorte
de muraille continue et infranchissable, de la Mer du Nord à la Suisse. Les grandes
batailles, comme celle de Verdun (1916), ont entraîné des pertes énormes sans
parvenir à percer le front.
4. Comment a été préparée la guerre suivante ?
Après 1918, et jusqu’en 1940, l’état-major français reste convaincu que la guerre ne
peut être que défensive. La frontière avec l’Allemagne est protégée par une ligne
continue de fortifications en béton, la « ligne Maginot ». La conception stratégique de
l’état-major français est donc celle d’une muraille infranchissable, protégeant le
territoire national.
En face, l’état-major allemand prépare la guerre d’une toute autre façon. Si la muraille
défensive est plus solide qu’au XIX° siècle, il suffit de mettre au point un bélier
suffisamment puissant pour l’enfoncer. C’est possible, grâce aux chars d’assaut
appuyés par l’aviation. A une condition toutefois : comprendre que désormais le sort
de la bataille ne repose plus sur les fantassins, mais sur les chars, et les concentrer
dans de puissantes divisions blindées (« panzerdivision » en allemand).
Contrairement à ce que l’on croit parfois, les Français avaient en 1940 autant de chars
que les Allemands. Mais ils les avaient dispersés sur tout le front, pour soutenir leur
ligne défensive, parce qu’ils ne pensaient pas que les chars permettaient de reprendre
l’offensive.
Les schémas présentés dans le cours médiatisé permettent de résumer les deux
conceptions stratégiques, et de comprendre le drame de la France en mai-juin 1940 :
les deux armées ne jouent pas le même jeu…
Cette différence de conception stratégique est parfaitement résumée par une phrase
du général français Delestraint : « Nous avions chacun trois mille chars, nous en avons
fait mille paquets de trois, et les Allemands en ont fait trois paquets de mille »…
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Alors que l’armée allemande s’est minutieusement préparée au « Blietzkrieg », en
France, seuls quelques isolés, comme le colonel de Gaulle, ont proposé de concentrer
les chars pour leur faire prendre l’offensive. Pourquoi n’ont-ils pas été écoutés ? Ce
n’est évidemment pas parce que les responsables français auraient été moins malins.
Mais pour une raison historique plus profonde : après le drame de 1914-1948, la
France victorieuse, mais épuisée, ne veut en aucun cas revoir la guerre. Ses chefs sont
incapables de préparer sérieusement un conflit dont ils ne veulent pas. Ils sont donc
incapables de comprendre que l’industrie moderne a complètement révolutionné les
conditions de la guerre. En face, l’Allemagne nazie veut sa revanche, et elle s’en donne
les moyens.
Et nous en revenons à la citation de Sun Zi au début de ce paragraphe. La guerre n’est
pas une simple question de technique militaire, mais un affrontement politique où se
jouent la vie et la mort des nations. Les conditions de cet affrontement changent selon
les périodes historiques. Comprendre la guerre, c’est d’abord comprendre son temps.
Malheur à celui qui ne le fait pas !
B. 1939-1940 : LES VICTOIRES FOUDROYANTES DU « BLITZKRIEG »
1. Septembre 1939 : la défaite de la Pologne
En septembre 1939, l’armée polonaise est écrasée en trois semaines par les blindés et l’aviation
allemande. Conformément à sa conception défensive, l’armée française reste cantonnée derrière la
ligne Maginot. … Et conformément aux clauses secrètes du Pacte germano-soviétique, l’armée
rouge occupe la partie orientale de la Pologne.
2. Octobre 1939 – avril 1940 : la « drôle de guerre »
Après l'arrêt complet des combats en Pologne (début octobre), une longue phase d’attente
commence : c’est la « drôle de guerre », qui désigne un conflit où l’on ne se bat pratiquement pas.
Cette inactivité montre bien la confusion des objectifs franco-britanniques. La guerre a été déclarée
pour sauver la Pologne … mais celle-ci n’existe plus ! Alors pourquoi continuer, et avec quel projet
? En réalité, Français et Anglais attendent que leur supériorité économique et leur maîtrise des mers
leur donnent l’avantage. Mais ceci suppose que l’Allemagne reste passive, ce qu’elle n’a
évidemment pas l’intention de faire.
En attendant, seules des opérations périphériques se déroulent.
Durant l’hiver 1939-40, l’URSS attaque la Finlande pour obtenir une rectification de frontière. Les
Alliés envisagent très sérieusement d’aider la Finlande, ce qui souligne la confusion de leurs
objectifs : qui est vraiment l’ennemi, Hitler … ou Staline ? Mais les Finlandais signent la paix (mars
1940) avant que les Franco-Britanniques n’aient eu le temps d’intervenir.
En avril 1940, l’Allemagne occupe le Danemark et la Norvège, pour protéger ses importations de
minerai de fer en provenance de Suède. Français et Anglais répliquent par un débarquement à
Narvik. Cette opération ne donne aucun résultat, parce que, depuis le 10 mai, la vraie guerre se
déroule ailleurs.
3. Mai – juin 1940 : la défaite de la France
Le 10 mai 1940, l’armée allemande pénètre en Hollande et en Belgique, tournant les fortifications
de la ligne Maginot. L’état-major franco-britannique a évidemment prévu cette manœuvre, déjà
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Leçon 3 :La logique d’un conflit 1939-1942 5/12
effectuée par les Allemands en 1914. Les armées franco-anglaises se portent en Belgique à la
rencontre de l’ennemi. Mais la véritable offensive se produit les 13 et 14 mai un peu plus à l’est, à
travers le Luxembourg et le massif des Ardennes. Les divisions blindées allemandes percent le front
français, et foncent vers la mer. La bataille est pratiquement perdue dès ce moment, parce qu’il n’y
a plus ce front continu sur lequel reposait toute la tactique des Alliés.
Il n’est pas question pour vous de retenir le détail des opérations militaires. Il faut pourtant
comprendre, en suivant attentivement les cartes du cours médiatisé, comment deux conceptions de
la guerre s’affrontent. Celle de la France conduit à la catastrophe, parce que ses dirigeants n’avaient
pas compris que le monde avait changé, et que désormais « l’armée des machines » (selon
l’expression de de Gaulle) remplaçait l’armée des fantassins.
A partir du 20 mai 1940, la France connaît une véritable débâcle. Nous reviendrons davantage sur
ses caractéristiques et ses conséquences en étudiant le cours sur « la France dans la Seconde Guerre
mondiale ». Restons en pour l’instant au déroulement général du conflit.
Le gouvernement français, dirigé par Paul Reynaud, comprend très vite qu’il n’y a aucune chance
de rétablir la situation militaire. Que faire désormais ? On ne peut envisager de poursuivre la guerre
qu’en se repliant sur l'Angleterre et sur l’Afrique du nord. C’est ce que propose le général de
Gaulle, qui vient d’entrer au gouvernement.
Ce serait une décision audacieuse et sans aucun précédent. Le maréchal Pétain, également membre
du gouvernement, s’y oppose catégoriquement et propose de demander l’armistice.
Sa position est renforcée par un nouveau coup du sort le 10 juin : l’Italie déclare la guerre à la
France. Mussolini, qui connaît l’impréparation de son pays, s’est prudemment tenu à l’écart en
1939. Mais en juin 1940, il veut participer à une victoire désormais certaine. L’Italie fasciste n’est
pas une grande puissance militaire. Son entrée dans le conflit accroît pourtant en France
l’impression d’une catastrophe insurmontable.
Paul Reynaud, découragé, démissionne le 16 juin. Il laisse la place à Pétain qui demande aussitôt
l’armistice, signé le 22 juin.
De Gaulle, réfugié à Londres, a lancé le 18 juin sur les ondes de la BBC un appel à poursuivre la
guerre. Mais il ne dispose d’aucune autorité officielle ni d’aucune force militaire.
L'Angleterre est désormais seule face à l’Allemagne nazie.
4. L’Angleterre seule
Après la défaite de la France, Hitler espère que l'Angleterre se résignera à une paix de
compromis, reconnaissant l’hégémonie allemande sur le continent européen. Le
gouvernement anglais refuse catégoriquement. Le premier ministre, Winston Churchill,
devient l’incarnation de la volonté de résistance britannique.
Hitler envisage alors un débarquement en Angleterre. Il est évident (nous y
reviendrons à propos du débarquement de Normandie en juin 1944) qu’une telle
opération est très complexe, très risquée, et ne peut être envisagée en quelques
semaines. Le fait que l’Allemagne ne l’avait pas préparée auparavant montre qu’elle
n’avait pas véritablement, au delà du contient européen, de stratégie mondiale. Il
faudra vite abandonner ce projet de débarquement.
En attendant, les Allemands tentent de briser la résistance britannique par une vaste
offensive aérienne. C’est la « bataille d'Angleterre », qui se déroule pendant tout l’été
1940. Les Anglais ne cèdent pas. Et dès octobre l’offensive se ralentit, à cause des
énormes pertes infligées par la défense anti-aérienne et la Royal Air Force.
A la fin de 1940, contrairement aux espoirs d’Hitler, et grâce à la résistance
britannique, l’Allemagne est installée dans une guerre longue, et a étendu les fronts
qu’elle doit défendre jusqu’à l’Atlantique et la Méditerranée.
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