Module d’Histoire
Leçon 3 :La logique d’un conflit 1939-1942 5/12
effectuée par les Allemands en 1914. Les armées franco-anglaises se portent en Belgique à la
rencontre de l’ennemi. Mais la véritable offensive se produit les 13 et 14 mai un peu plus à l’est, à
travers le Luxembourg et le massif des Ardennes. Les divisions blindées allemandes percent le front
français, et foncent vers la mer. La bataille est pratiquement perdue dès ce moment, parce qu’il n’y
a plus ce front continu sur lequel reposait toute la tactique des Alliés.
Il n’est pas question pour vous de retenir le détail des opérations militaires. Il faut pourtant
comprendre, en suivant attentivement les cartes du cours médiatisé, comment deux conceptions de
la guerre s’affrontent. Celle de la France conduit à la catastrophe, parce que ses dirigeants n’avaient
pas compris que le monde avait changé, et que désormais « l’armée des machines » (selon
l’expression de de Gaulle) remplaçait l’armée des fantassins.
A partir du 20 mai 1940, la France connaît une véritable débâcle. Nous reviendrons davantage sur
ses caractéristiques et ses conséquences en étudiant le cours sur « la France dans la Seconde Guerre
mondiale ». Restons en pour l’instant au déroulement général du conflit.
Le gouvernement français, dirigé par Paul Reynaud, comprend très vite qu’il n’y a aucune chance
de rétablir la situation militaire. Que faire désormais ? On ne peut envisager de poursuivre la guerre
qu’en se repliant sur l'Angleterre et sur l’Afrique du nord. C’est ce que propose le général de
Gaulle, qui vient d’entrer au gouvernement.
Ce serait une décision audacieuse et sans aucun précédent. Le maréchal Pétain, également membre
du gouvernement, s’y oppose catégoriquement et propose de demander l’armistice.
Sa position est renforcée par un nouveau coup du sort le 10 juin : l’Italie déclare la guerre à la
France. Mussolini, qui connaît l’impréparation de son pays, s’est prudemment tenu à l’écart en
1939. Mais en juin 1940, il veut participer à une victoire désormais certaine. L’Italie fasciste n’est
pas une grande puissance militaire. Son entrée dans le conflit accroît pourtant en France
l’impression d’une catastrophe insurmontable.
Paul Reynaud, découragé, démissionne le 16 juin. Il laisse la place à Pétain qui demande aussitôt
l’armistice, signé le 22 juin.
De Gaulle, réfugié à Londres, a lancé le 18 juin sur les ondes de la BBC un appel à poursuivre la
guerre. Mais il ne dispose d’aucune autorité officielle ni d’aucune force militaire.
L'Angleterre est désormais seule face à l’Allemagne nazie.
4. L’Angleterre seule
Après la défaite de la France, Hitler espère que l'Angleterre se résignera à une paix de
compromis, reconnaissant l’hégémonie allemande sur le continent européen. Le
gouvernement anglais refuse catégoriquement. Le premier ministre, Winston Churchill,
devient l’incarnation de la volonté de résistance britannique.
Hitler envisage alors un débarquement en Angleterre. Il est évident (nous y
reviendrons à propos du débarquement de Normandie en juin 1944) qu’une telle
opération est très complexe, très risquée, et ne peut être envisagée en quelques
semaines. Le fait que l’Allemagne ne l’avait pas préparée auparavant montre qu’elle
n’avait pas véritablement, au delà du contient européen, de stratégie mondiale. Il
faudra vite abandonner ce projet de débarquement.
En attendant, les Allemands tentent de briser la résistance britannique par une vaste
offensive aérienne. C’est la « bataille d'Angleterre », qui se déroule pendant tout l’été
1940. Les Anglais ne cèdent pas. Et dès octobre l’offensive se ralentit, à cause des
énormes pertes infligées par la défense anti-aérienne et la Royal Air Force.
A la fin de 1940, contrairement aux espoirs d’Hitler, et grâce à la résistance
britannique, l’Allemagne est installée dans une guerre longue, et a étendu les fronts
qu’elle doit défendre jusqu’à l’Atlantique et la Méditerranée.