Renaissance
à
l’autre, la
n
leçon de géographie
Y
recom-
mence avec sapart defition, le vol d’Icare, et ses odeurs
de collège ou d‘école normale, commentaire perpétuel du
père Eustathe, l’archevêque de Thessalonique, et qui fera
mieux? A
vol
d‘oiseau, et tantôt les toponymes déjlent
à
toute vitesse, micro-informatique; tantôt de grands
panoramas immobiles, la péninsule Ibérique semblable
à
une peau de bœu$ le Péloponnèse découpé en feuille de
p
1
at an e.
Donc, une
n
périégèse
II,
une description de la terre
habitée mais en raccourci, en version compacte :pour gens
pressés
?
Pour cadres supérieurs, fonctionnaires de PEm-
pire romain? Pour les jeunes lycéens comme un art de
mémoire en classe de géographie? Il fallait un archilec-
teur pour déployer les masques du Périégète alexandrin,
depuis les commencements du savoir géographique jus-
qu’aux relectures modernes du pseudo-Denys encagé dans
sa carte miniature. Un archilecteur attentifaux sinuosités
du savoir géographique,
à
son art
N
graphique
Y,
quand
écrire et dessiner façonnent un objet tout neu$ la carte
et les opérations intellectuelles, esthétiques, ouvertes
à
l’infini. Un archilecteur habile
à
déchifrer
à
travers des
toponymes et de grands noms propres une mythologie
englobant
l’odyssée
et le voyage des Argonautes, une
mythographie engagée dans l’écriture et le classement des
récits de la tradition.
n
Et chantant tout cela, une ingrate oubliance ne me
fera passer Christian Jacob sous silence
Y,
le plaisir d‘un
beau voyage sous sa périégèse et les promesses déjà rem-
plies d’une anthropologie nouvellement conquérante en ces
terres anciennes.
Marcel
DETIENNE